Chapitre 19
- Faites attention à la marche ! Prévint-elle aux livreurs.
Rosa était si contente de voir l'arbre de noël passait les portes du manoir qu'elle veillait à son bien-être et qu'il ne perde pas une seule épine.
Les quatre hommes chargés de le faire tenir sur son pied réussirent rapidement à le lever.
Satisfaite de pouvoir enfin exprimer sa créativité, Rosa remercia les livreurs en leur donnant le généreux pourboire que le comte avait laissé à l'entrée.
- Merci infiniment messieurs !
Elle referma la porte avant que le froid ne s'y engouffre d'avantage.
- Eh bien, c'est un sacré sapin. Lança une voix qu'elle finissait par connaître.
Depuis qu'elle avait accepté de s'occuper du bal, Rosa avait très peu croisé Izar. Elle avait fini par se rendre à l'évidence. Maintenant qu'elle ne s'occupait plus du mariage, Kelly avait saisi l'occasion pour organiser des rendez-vous avec l'organisatrice au manoir et accaparait Izar chaque fois qu'elle en avait le pouvoir.
Pour une raison qu'elle ignorait, Rosa ne supportait plus de la voir minauder et de la rendre volontairement jalouse.
Elle avait l'impression d'être la dernière roue du carrosse et qu'elle allait inévitablement se transformer en citrouille.
- N'est-ce pas ? Il est vraiment magnifique. Murmura-t-elle sans se retourner.
Elle ouvrit sa planche pour noter ce qu'il lui restait à faire pour la journée.
Il la toucha, effleura son coude pour qu'elle se retourne.
- Qu'avez-vous ?
- S'il vous plaît, supplia Rosa en se dégageant. Cessez de faire ça.
- De faire quoi ? Demanda-t-il d'une voix dure.
Si seulement son cœur cessait de battre si fort à chaque fois qu'elle le voyait, se désola-t-elle en refermant sa planche.
- De me toucher avec autant de familiarité je...ce n'est pas bien.
Bien qu'elle essayait d'être ferme, Rosa parvenait avec difficulté à le regarder dans les yeux alors qu'un froid glacial s'était installé entre eux.
- Qu'est-ce qui vous prend ! Gronda-t-il en faisant écho dans la pièce.
- Rien du tout ! Je dis simplement que ce n'est pas approprié. Vous êtes mon patron et puis Kelly est ici.
- Ai-je fait quelque chose qui a pu vous rendre aussi brusque tout à coup ? Insista-t-il en agrippant son poignet.
Rosa dut se résoudre à lever le regard et l'affronter.
- Vous êtes sur le point de vous marier ! Et vous me touchez comme si j'étais...ça suffit ! S'écria-t-elle en s'écartant brusquement. Je refuse d'être un pion dont on se serre ! Je ne mérite pas ça...
Sous le regard menaçant de l'homme, Rosa récupéra sa planche et quitta le salon en petite foulée. Essayait-il de la rendre aussi fou que lui ?
Ne voyait-il pas que c'était un véritable déchirement de le voir avec cette femme de haute société ? Alors que secrètement elle l'avait jadis aimé sans même savoir ce que l'amour signifiait.
D'un revers de la main, elle essuya sa joue et pénétra dans sa chambre.
- Un pion ? S'exclama une voix vibrante derrière elle.
La porte de sa chambre se ferma avec fracas. Embrassée, Rosa chercha un coin où elle pouvait se réfugier.
- J'exige un développements qui me laisserais peut-être comprendre de quoi je suis accusé ! Ordonna-t-il en lui empoignant l'avant-bras.
- L'autre jour à Londres, vous croyez que je n'ai pas entendu ce journaliste ? Dis Rosa avec fureur. Lorsqu'il vous à parlé de Kelly et de son amant ?
- Quel rapport avec vous ! S'enquit-il plus fort.
- Je refuse d'être utilisé pour que vous la rendiez jalouse ! S'écria Rosa si fort que l'on aurait cru qu'ils étaient mariés depuis dix ans.
Tel un taureau sur le point de faire des dégâts irréparables, il la transperça du regard en reculant.
Rosa grimaça en se massant le bras.
- Je pensais avoir été clair. Déclara-t-il d'une voix plus calme, ce qui la rendait encore plus menaçante. Je pensais m'être excusé pour le mal que je vous ai fait ?
- Je ne vous connais pas suffisamment pour avoir pleinement confiance en vous. Répliqua Rosa en se retournant pour échapper à ses yeux menaçants.
- Vous me connaissez suffisamment sinon vous ne seriez pas ici...
- Je fais mon travail.
- Et moi le mien. Riposta l'homme d'un sifflement indiquant qu'il n'était pas calmé.
Rosa s'entoura de ses bras pour se donner du courage. Car la conversation semblait loin d'être terminée.
- Je ne suis pas le genre d'homme à utiliser une femme pour me venger. Dit-il avec irritation. J'ai bien plus de plans machiavéliques pour arriver à mes fins !
Rosa inspira imperceptiblement et se retourna en prenant un air totalement neutre alors que des larmes de colère et de honte manquaient de se déverser.
Devant ses traits sévères et son rictus amer, Rosa eut toute la peine du monde à répondre :
- Je n'en doute pas je...
- Vous rien ! Coupa-t-il sèchement en comblant l'espace qui les séparé. J'ai fait une erreur en croyant que tout était clair entre nous Rosa. Je pensais que vous me faisiez confiance.
Une lueur de déception emplissait son regard seconde par seconde.
- Vous avez eu tort Izar, riposta-t-elle en clignant des yeux rapidement. J'ai eu peur d'être utilisée et je ne veux pas que Kelly y trouve l'occasion de...
Il prit son menton dans sa main. Rosa hoqueta en sentant tous ses doigts faires pressions sur ses joues.
- Kelly John perdra cette bataille et perdra la guerre soyez-en sûre. Murmura-t-il menaçant. Vous ne connaissez qu'une faible esquisse de ce que je suis capable de faire Rosa ainsi que toute les personnes qui m'entourent. Je sais ce que Kelly fait derrière mon dos mais je n'ai pas besoin de vous pour me venger est-ce bien clair ?
Rosa frémit de peur et hocha de la tête.
Un frisson parcourut son corps entièrement mais ni de désir ni à cause de son regard ténébreux. Sa phrase venait de la pétrifier, ses doigts qui se desserraient lentement de ses joues lui volèrent un bout de ses forces. Une partie d'elle lui hurlait de quitter le manoir une autre lui soufflait de simplement continuer à l'affronter.
Sa main se détacha lentement.
Rosa se retint de toucher sa joue et se recula simplement pour échapper à ce moment où le temps semblait s'être arrêté totalement.
La bataille ? La guerre ? De quoi voulait-il parler ?
Perdue dans une confusion qu'elle n'expliquait pas, Rosa fit quelques pas vers le canapé pour s'y installer avec que ses jambes ne se dérobent.
- Je suis navré Rosa. Dit-il d'une voix profonde. Je ne voulais pas vous faire croire que tu étais l'un de mes pions, j'en ai d'autre...
Incapable de parler, Rosa se contenta de le regarder ébahie.
- Mais de quoi est-ce que vous parlez ?
- Cela ne vous regarde pas.
Vexée, Rosa se carra dans le canapé en refusant de lui montrer qu'elle était piquée.
- Occupez-vous de noël et je m'occupe de mes affaires personnelles. Rajouta-t-il plus doucement.
- Très bien...alors puisque tout est réglé.
- Pas tout à fait.
Sur le point de se lever, Rosa demeura interdite, alors qu'il venait de s'asseoir à côté d'elle.
Il la dévisagea la bouche entrouverte. Ils étaient si proche l'un l'autre que son eau de toilette vint égarer son esprit.
- Je vous ai embrassé.
De nouveau perdue dans une confession nébuleuse, Rosa fronça des sourcils.
- Non c'est moi qui vous ai embrassé pourquoi remuer cette histoire ! C'est...
- Non je vous embrassé mercredi soir, alors que vous dormiez.
Rosa cilla.
- Quoi ? Souffla-t-elle en le dévisageant.
- Vous étiez endormie dans la bibliothèque, je vous ai porté jusqu'à votre chambre et je vous ai embrassé.
Rosa rougit jusqu'aux oreilles.
Il ne semblait ni épris de culpabilité ni d'un quelconque remords.
- Seulement, commença-t-il d'une voix rauque, je ne supporte pas l'idée de garder ça pour moi. J'ai l'impression d'être un pervers qui en a profité alors....
Rosa retint son souffle quand sa main s'approcha de son visage.
- Alors je vais recommencer Rosa...seulement si vous m'en laissez le droit.
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