Chapitre 16



Bonsoir,

J'espère que vous allez toutes bien.

Petite pensée pour les Antilles, surtout la Martinique, j'espère que ces ouragans vont bientôt s'arrêter. Je pense fort à vous.

Un énorme bisous à toutes !


Pour occuper sa journée, Rosa avait investie les cuisines malgré les refus du personnels. Pour eux, en tant qu'invité Rosa n'avait rien à faire ici. Mais loin de se laisser impressionner par les menaces du personnels inquiets des réprimandes qu'ils y auraient par la suite, Rosa confectionna des gâteaux sablés, des choux à la crème et des feuilletés à la pommes. Impressionnée, Holly, la cuisinière s'était laissée emporter par la curiosité et nota même la recette des feuilletés.

Enduite de farine, Rosa s'amusa à enfiler une toque pour femme et chantonna tout en sortant les biscuits du four.

- Le café du comte doit être servi dans moins de dix minutes.

Déterminée à repousser le trouble qui naissait à chaque fois qu'elle entendait ce nom royal, Rosa fit mine de continuer à chanter.

- Est-ce qu'il a toujours été comme ça ? Questionna-t-elle dévoré par la curiosité d'en connaître plus sur lui.

- Vous voulez dire bougre ? Autoritaire ? Le regard sombre ? Énuméra Holly en essuyant ses mains dans son tablier. Oui il a toujours été comme ça. Voilà deux ans que je suis à son service et malgré cette apparence d'homme des cavernes, monsieur Darcy est un homme qui éprouve énormément de compassion et veille toujours à ce que l'on manque se rien.

- Ça c'est bien vrai ! Affirma Fernando le cuisiner en faisant jaillir des flammes dans le four ancien

- Il est triste ça se vois non ! S'exclama Holly en brandissant sa louche furieusement. Le pauvre homme croit dur comme fer qu'il n'a pas le droit au bonheur.

Rosa sentit une peine lui serrer le cœur. Malgré les apparences, il était clair que cet homme cachait la souffrance de son enfance. Et il se croyait condamné à subir le même sort. Même si elle n'avait que très peu de souvenir de cette famille désunie, Rosa en gardait tout de même quelques images à peine esquissées. Ni le père, ni la mère savaient se donner du temps, comme deux étrangers. Les rumeurs de l'époque disait même de monsieur Haugthon qu'il avait plusieurs maîtresses.

- Et cette Kelly me donne envie de vomir ! Se récria Holly.

- Mais pourquoi ?

Holly lui glissa un regard compatissant. Comme si elle n'était pas assez vieille pour comprendre.

- Enfin mon enfant ! Vous ne voyez donc pas qu'elle en a qu'après son argent et le titre de comtesse ?

- Monsieur Darcy est un très bel homme, rétorqua Rosa en déposant les sablés sur le plateau.

- Oh que oui c'est un très bel homme ! Même le plus convoité de l'Angleterre mais croyez-moi sur parole, cette femme n'est qu'une harpie, une arrogante et une petite peste ! Si elle était ma fille je lui donnerais une bonne correction !

Fernando se pencha près de son oreille.

- Quand elle comme ça il vaut mieux se mettre à l'écart. Conseilla-t-il avec un sourire prévenant.

Rosa lui offrit un pâle sourire avant de se tourner vers Holly.

- Alors pourquoi veut-il l'épouser ?

- Pour faire taire les rumeurs pardi ! S'exclama Holly en colère. Les paparazzis, les journalistes n'ont se cessé de lui inventer des histoire avec des partenaires différentes. Mais nous savons que c'est faux. Le comte rentre quelques fois tard, mais épuisé par le travail et rentre toujours seul.

Rosa se pinça la joue.

- Kelly John s'est un jour présenté à lui entourée de ses parents et à tout fait pour le séduire. Continua Fernando en remuant la sauce.

Quelle tristesse ! Songea Rosa en jouant avec les sablés.

Elle était en train de participer à l'échec d'un mariage qui n'avait même pas commencé. Izar lui avait certes fait de la peine il y a sept ans, mais il méritait d'être heureux.

- Si j'avais assez de pouvoir je ferais échouer ce mariage. Clama Holly haut et fort.

Rosa aurait voulu disparaître dans un trou de souris. Surtout quand elle lui lança un regard qui évoquait bien des choses.

- Enfin ! Vous ne voulez tout de même pas que je faille à ce mariage ! S'écria Rosa les yeux ronds.

Fernando et Holly s'avancèrent lentement mais sûrement. Rosa se retrouva encerclée de de toutes part. Elle déglutit en les regardant tour à tour.

- Il a souris tout à l'heure en votre présence. Dis Holly en plissant du front.

Écarlate Rosa émit un rire sonore mais maladroit.

- Je suis rigolote voilà tout ! Il se moquait sûrement de moi.

- Il vous regarde avec insistance et vous enveloppe d'un regard protecteur. Lança Fernando avec son accent Italien.

- Purement paternaliste ! Dit-elle à brûle-pourpoint.

- C'est faux ! Riposta Holly en la pointant avec sa louche.

Rosa fronça du nez en refusant de prendre part à leur petit questionnaire. Elle enfonça sa toque sur sa tête alors que la forme ovale pendouillait sur le côté et continua de défaire ses gâteaux.

- Je ne vois pas d'où vous viens toutes ces ambiguïtés mais sachez que le comte est mon patron et nous avons seulement discuté mariage. Expliqua-t-elle en prenant un air désintéressé.

- Alors si c'est votre patron, mon enfant allez donc lui monter son café.

Empourprée Rosa releva violemment la tête.

- Hein ? Moi ? Mais pourquoi moi ?

Holly esquissa un sourire doublement révélateur du petit piège qu'elle voulait lui tendre.

Alors Rosa releva la tête en prenant une attitude nonchalante.

- Très bien ! Je vais lui apporter son café. Dit-elle avec une voix fluette. Et je vais même lui apporter des sablés. Ajouta-t-elle en les déposant sur le plateau. Puisque je vous le répète...il n'y a aucune ambiguïté avec le comte.

Rosa se saisit du plateau est quitta la cuisine en sifflant pour paraître détendue. Or ce n'était pas du tout le cas !

Si elle s'était réfugiée dans les cuisines c'était pour l'éviter. Et voilà qu'elle tenait un plateau avec le précieux café du comte tout en grimpant les étages du manoir. Au fur et à mesure qu'elle s'approchait de son antre, Rosa entendait le tintement de la cuillère à café trembler contre la coupelle.

Devant la porte, Rosa se détourna plusieurs fois pour revenir devant la porte. Cette valse d'hésitation dura une bonne minute avant qu'elle ne dépose le plateau pour frapper quelques coups à la porte.

- Entrez Holly !

Rosa tourna la poignée, souleva le plateau et poussa la porte avec son dos.

Izar sauta de son fauteuil en voyant une petite silhouette entrer avec une toque sur la tête. Une masse de cheveux blond et désordonnée fut suffisant pour qu'il se rende compte que c'était...

- Rosa ! Mais qu'est-ce que....

- Avant de dire quoi que ce soit, coupa-t-elle en lui dévoilant son visage farineux. Sachez que je suis venue de mon plein gré pour vous faire goûter mes sablés !

Izar n'en crut pas ses yeux.

Elle déposa le plateau avec une tasse fumante et frappa gaiement des mains.

- J'ai passé deux heures à les faires ! J'espère qu'ils vont vous plaire !

Izar cilla. Quelque chose qu'il ne lui était pas arrivé depuis longtemps.

Elle s'était volontairement déguisée en cuisinière, et semblait se plaire dans ce rôle.

- Vous avez cuisiné de bon cœur ou...

- J'adore cuisiner ! S'écria Rosa comme s'il venait de l'offenser. J'ai même fait des feuilletés à la pommes et des choux à la crème. Comme ça vous allez peut-être me dire si la pièce montée en choux vous parle.

En ce moment, ce qui lui parlait dangereusement c'était l'envie irrépressible de passer sa main sur son cou pour l'attirer à lui et...

Izar secoua imperceptiblement de la tête pour chasser encore ce flux de pensées inappropriées.

Son visage immaculé de farine ne semblait pas la déranger. Elle mit ses mains derrière son dos et se balança de droite à gauche comme impatiente qu'il goûte. Même s'il n'avait pas spécialement faim, il goûta un sablés et fut vivement impressionné par le goût savoureux.

- Ils sont bien plus meilleurs que ceux d'Holly. Commenta Izar en voyant déjà le fond de ses yeux s'illuminer.

- Chutt ne lui dites pas ! Chuchota-t-elle en faisant mine de se montrer prudente.

Comment pouvait-il résister à l'ironie débordante de cette jeune femme ?

Izar rit à peine mais lui décrocha un sourire accompagné d'un clin d'œil.

Elle devint écarlate et toucha le bout de sa toge.

- Vous avez de la farine sur le visage.

Elle fronça du nez et toucha ses pommettes pour les épousseter.

- Et voilà !

- Pas tout à fait. Fit-il d'une voix rauque en fixant les contours de sa bouche.

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