Chapitre 13



Izar jeta un regard pensif dehors afin d'éviter de d'arpenter le petit salon de la boutique une énième fois.

Il jeta quelques regards vers le rideau noir qui bougeait légèrement et inspira imperceptiblement.

Jamais il n'aurait pensé que Rosa se montrerait aussi vive de bonne humeur alors que la veille encore, elle lui avait exprimé toute sa haine envers lui.

La situation s'était apaisée, comme si le fait qu'il sache qui elle était l'ôtait d'un poids.

En revanche, de son côté, Izar n'avait ni l'esprit tranquille, ni capable de mettre un mot sur ce qu'il ressentait.

Il s'était même surpris à sourire.

Il fallait dire que Rosa avait quelque chose de différent. Une petite pointe de folie propre à elle. Quelque chose qui faisait d'elle un être à part.

Il avait remarqué que sa timidité n'avait d'égale à sa façon de la protéger. Comme si elle cherchait farouchement à la cacher sans se douter que ses pommettes parlaient pour elle.

Sombrement, Izar baissa les yeux puis les releva en observant d'un œil absent la circulation qui à l'heure de pointe, rassemblait à ce qu'il détestait le plus.

L'impatience, la vitesse à laquelle les gens couraient sans regarder où ils allaient. Les klaxons, les injures...comme si la vie était une course contre la montre.

Izar se rappelait alors de l'époque où il avait tenté de vivre dans un apparemment situé au cœur de Londres.

Très vite, il s'était lassé.

Le travail importait certes mais parfois l'oisiveté était nécessaire pour tout remettre en question.

Ainsi Izar avait très vite déménagé dans la vaste étendue de forêt au Nord de Londres, dans ce petit village paisible.

Mais il lui manquait quelque chose irrémédiablement...

D'une expiration bruyante, Izar baissa tristement la tête en échappant aux paparazzis campés devant la boutique.

Savoir comment ils l'avaient trouvé le souciait guère.

En revanche Rosa n'était pas habituée.

Un désir farouche de la protéger prit possession de son corps.

Il se retourna, et se sentit coupable de l'avoir emmenée jusqu'ici en lui mentant.

Cette garde-robe pour paraître convenable au manoir n'était qu'un prétexte. En réalité, Izar voulait lui faire plaisir, la rendre heureuse.

Se faire pardonner...

La vendeuse quitta la cabine et s'excusa de son absence imminente.

Elle passa les portes de la réserve et disparut.

Izar demeura interdit.

Il se contenta de regard le rideau s'agiter.

Prêt à intervenir, Izar resta sur ses gardes durant cinq minutes avant que la voix de Rosa s'exclame :

- Il y a quelque qu'un ?

Aussi vif qu'un jaguar, Izar traversa le magasin pour voler à son secours.

- Je suis là.

- Où est la vendeuse ? Demanda-t-elle d'une voix nerveuse.

- Elle est partie dans la réserve, avez-vous besoin d'aide ?

- Non ! S'empressa de dire la jeune femme d'une voix aiguë. C'est juste...un petit soucis de...quand revient-elle ?

- Je peux probablement vous aider.

Izar serra les dents.

Que lui prenait-il ?

Avait-il perdu la tête.

- Ce n'est pas nécessaire !

- Ne soyez pas ridicule montrez-moi Rosa ! Exigea-t-il en s'approchant dangereusement du rideau.

Il ne devait pas.

Il n'avait pas le droit.

- Je vous assure que ce n'est pas nécessaire.

Izar leva sa main vers le rideau de velours et l'effleura du bout des doigts.

Une bouffée de désir s'empara de lui, incontrôlable.

- Vous êtes nue ?

- Non enfin !

Izar tira le rideau ayant toute confiance en sa réponse.

Immédiatement elle se retourna vivement en hoquetant, la robe remonter jusqu'au menton alors que son dos était entièrement à sa merci, dévoilé.

Elle avait détaché ses cheveux. Un geste innocent qui pourtant créa en lui une décharge de volupté. Le visage marqué de stupeur, elle lui jeta un regard choqué à travers la glace.

Izar baissa les yeux sur son dos blanchâtre dont la courbe laissait deviner une parfaite chute de reins.

Un désir primitif et incontrôlable l'empêcha de reprendre ses esprits quelques secondes.

- Faites-vous ce genre de chose souvent ? Entrer dans une cabine d'essayage ? Murmura-t-elle toujours sous le choc.

- C'est la première fois. Admit-il d'une voix rauque qu'il peinait à maîtriser.

Dans le miroir qui renvoyait la silhouette d'une nymphe perdue, Izar entrevit le galbe de ses seins...

Izar détourna les yeux pour se prémunir de son envie de continuer à explorer son corps.

Il comprit que les lacets du corsage lui posaient problème.

- Laissez-moi vous aider. Murmura-t-il en essayant de dompter sa voix rauque.

Il la vit fermer les yeux comme si elle avait honte que ce soit lui qui soit obliger de l'aider.

Il ne pouvait lui en vouloir. Elle le voyait encore comme le monstre qu'il l'avait secrètement humiliée.

Izar attrapa les deux lacets et entreprit de les nouer en s'attardant sur son dos.

Ils avaient connu bien des femmes. Mais celle-ci était hors course. Comme une précieuse jument que l'on ne ferait courir inutilement au risque de l'abîmer.

Au fur et à mesure qu'il nouait le lacet, les tissus du corset mettait un point d'honneur à refermer sa poitrine pour l'exposer encore davantage.

Izar courrait à sa perte mais continua.

Une vive chaleur entra en collision avec son bas-ventre et il se laissa dominer par des fantasmes qui eurent le mérite de l'affecter dangereusement.

Il remarqua que les paumes de la jeune femme était moites et elle laissait des traces involontairement sur le miroir.

- Voilà c'est fini. Annonça-t-il non sans inspirer une bouffée de son parfum doux et fruité.

- Merci infiniment.

La vendeuse accourut en s'excusant.

- Mademoiselle vous êtes éblouissante ! Commenta-t-elle en frappant des mains.

Izar s'écarta brusquement en chassant le trouble qui manquait de le perdre à tout jamais.

Rosa se retourna enfin, le cœur battant à tout rompre.

Elle avait l'impression que l'effleurement de ses doigts venaient de la marquer au fer blanc.

Encouragée par la vendeuse, elle quitta la cabine en évitant au mieux le regard du comte.

Izar recula encore et enfonça ses mains dans les poches de son manteau. La jeune femme n'était pas seulement éblouissante, elle était le fruit d'une passion, la tentation...

Le corset à baleines rehaussait son décolleté, esquissant le galbe de ses seins. Sa silhouette fine n'avait plus de secret. Le finesse de la soie beige qui enserrait sa taille épousait le galbe de ses hanches. Chaque détail sur cette robe savait rendre la jeune femme unique.

Izar déglutit.

- Elle serait parfaite pour le gala de noël. Déclara Izar en regardant la vendeuse.

Rosa accueillit son dire avec les coups erratiques de son cœur.

Il planta son regard dans le sien et Rosa crut défaillir devant l'intensité de son regard.

- C'est terminé Rosa, vous pouvez souffler.

Souffler ? Respirer ?

Comment pouvait-il lui dire ça après ce qu'il venait de se passer entre eux ?

Rosa se dirigea vers les cabines en attrapant le jupon de la robe et pénétra dans la cabine avec la vendeuse.

Lorsque le rideau se ferma, Izar expira difficilement et se laissa tomber sur le canapé en posant son pouce et son index sur ses yeux afin de tout faire pour effacer cette image de sa mémoire.

- Monsieur le comte ?

Izar releva la tête pour faire face à la vendeuse qui grimaçait légèrement.

- Vous avez trop serré, je n'arrive pas à la délivrer.

Izar se leva d'un bond et se dirigea vers la cabine. Déjà, la jeune Rosa protégeait sa poitrine, la tête baissée.

Izar retira les lacets, mais cette fois-ci il se dépêcha...car il savait d'ores et déjà que s'il restait une minute de plus, il ne répondrait plus de rien.

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