Chapitre 12
Subjuguée de survoler Londres, Rosa n'arrêtait pas de pousser des cris joyeux en désignant chaque paysage qui trouvait grâce à ses yeux. Euphorique, elle en oubliait presque que l'homme qui pilotait était jadis lors de sa jeunesse, celui qui la faisait rêver. Il fallait faire table rase du passé. Il était temps de passer à autre chose, songea Rosa en regardant Big ben juste en dessous d'elle.
Elle avait grandi et appris de ses erreurs.
Izar s'était excusé, et elle avait choisi de rester.
- Nous allons nous poser maintenant. Annonça-t-il en l'extirpant de sa torpeur.
Ce tour d'hélicoptère était de loin le meilleur moment de sa vie.
Et ce qui l'excita c'était de savoir qu'elle aurait encore l'occasion d'admirer la vue à des mètres de hauteur pour le retour au manoir.
L'appareil se posa en douceur et Rosa ne put s'empêcher d'être en admiration devant lui.
Elle n'osait imaginer les nombreux autres talents qu'il devait lui cacher.
Il quitta l'appareil et Rosa en profita pour retirer son casque en essayant de se détacher avant qu'il...
- Laissez-moi faire. Intervint-il en revenant se mettre devant elle, touchant son ventre, lui envoyant des décharges électriques presque incontrôlables.
Résolue à se laisser faire, Rosa se pinça la lèvre inférieure.
- Et voilà, venez, donnez-moi votre main.
Le froid s'engouffra dans le petit habitacle. Rosa pressa sa main pour descendre de la marche et vit au loin une voiture noire.
- Monsieur le comte j'espère que le vol s'est bien passé. Demanda un homme en lui tendant la main.
- Parfais Oxford, dit-il en lui donnant une rude poignée de main. Rosa je vous présente monsieur Oxford, Luis Oxford.
- Enchantée monsieur. S'empressa de dire Rosa en lui serrant énergiquement la main.
- Rosa est l'organisatrice de mariage. Expliqua-t-il en passant sa main dans son dos.
D'un chaleureux sourire, il s'inclina.
Rosa ne s'habituerait sans doute jamais à ces révérences et de ces inclinaisons majestueuses.
- Votre voiture est prête.
- Merci Luis.
D'une pression sur son dos, il l'invita à le suivre.
- Quand je vais raconter à Stacy mon tour d'hélicoptère elle va être verte de jalousie !
- Ainsi vous faites partie de ces jeunes femmes qui aiment rendre jalouses ? Demanda-t-il d'un ton presque amusé en scrutant l'horizon.
- Pas le moins du monde ! Seulement elle ne s'est pas caché de me dire l'autre jour, son tour en calèche, avec un orchestre qui a joué un air de saxophone lorsque son fiancé l'a demandé en mariage ! Se défendit-elle encore piquée de jalousie.
Elle jura l'avoir entendu émettre un faible rire.
- Elle m'a raconté de A à Z leur soirée ! Calèche, champagne, baisers langoureux, pendant que moi, j'étais en pyjamas devant un pot de glace à la vanille.
- Quelle tragédie ! S'exclama l'homme faussement indigné.
Rosa rougit brièvement, et se racla la gorge pour se lancer dans une longue justification :
- Je suis une personne gentille, et de raisonnable monsieur le comte, je suis chargé d'une aura de toutes bonnes volontés et à l'époque on disait de moi que j'avais la conscience de Pinocchio...vous savez ? Le petit criquet ? Donc je suis sûre que vous appuierez mon envie de lui dire que j'ai fait un tour d'hélicoptère ?
Arrivé devant la voiture, il lui ouvrit la portière avec un sourire pincé.
- Évidemment Rosa, je suis même prêt à vous soutenir lorsque vous lui direz et qu'elle vous accusera d'avoir menti.
Rosa hocha de la tête satisfaite et entra dans la voiture.
- Où allons-nous ? Demanda-t-elle en mettant sa ceinture.
- Refaire votre garde-robe.
Rosa tourna violemment la tête vers lui en écarquillant les yeux.
- Quoi ? S'alarma-t-elle en secouant de la tête. Mais pourquoi ? Mais vêtements sont bien !
L'homme resta impassible et quitta la poste d'atterrissage.
- Vous voulez que l'on parle de vos collants à petits pois pour commencer ?
Rosa baissa la tête vers ses collants à petits pois morte de honte.
- Ces collants sont chaud ! Se défendit-elle rouge de colère.
- Je n'en doute pas. Concéda-t-il en coulant un regard furtif vers elle avant de reporter son attention sur la route. Seulement, vous faites partie intégrante de ma " vie ".
Il y avait une suite, Rosa savait qu'il y avait une suite après ces mots qui bizarrement prenaient un autre sens dans son esprit.
- Les journalistes, les soirées, les paparazzis, les protocoles. Énuméra l'homme non sans être agacé. Il vous faut des vêtements plus adaptés, bien que j'adore vos collants...
Rosa entrouvrit les lèvres mais fut forcée d'admettre qu'il avait raison.
- Vos tenues sont jolies Rosa, je vous l'assure, mais au manoir il y a souvent des petits curieux qui s'invitent et la suite vous la connaissez.
- Je suis certaine d'avoir ce qu'il faut chez moi.
- Ne discuter pas Rosa, détendez-vous, dit-il de sa voix dure. Voyez cette matinée comme du shopping.
- Je déteste faire du shopping !
Il leva un sourcil.
- Donc j'en conclu que cette paire de collant a été commandé sur internet ?
- Qu'avez-vous contre mes collants ? Demanda-t-elle d'une voix presque agacée.
Il profita que le feu passe au rouge pour la regarder.
- Ils sont...original. Commenta-t-il en se pinçant l'arête du nez. Je suis sûr que vous en avez des rayés quelque part dans votre sac, je me trompe ?
Rougissant violemment, Rosa tira sur sa robe pour cacher l'aspect du tissu à petits pois.
- Rayés et de couleur taupe. Répondit Rosa sans se défiler.
Un sourire moqueur tomba sur ses lèvres comme un miracle.
Rosa n'en crut pas ses yeux.
Sa bouche s'assécha soudain. Il avait souri, et bien qu'il ce soit esquissé pour se moquer d'elle, Rosa se sentait victorienne.
- De toute façon, la discussion s'arrête ici, nous sommes arrivés.
Déjà !
Rosa détourna la tête et réalisa bien trop tard qu'il s'était garé dans les quartiers chics de Londres.
Il était si rapide qu'on aurait dit un félin. Il lui ouvrit la portière et elle n'eut d'autre choix que de descendre de la voiture.
De tous les scénarios improbables qu'elle s'était imaginé, Rosa n'avait certainement pas imaginé faire du shopping avec lui.
Sous l'hiver persistant, les vitrines étaient fièrement décorées de lumières scintillantes. Noël n'était que dans un mois, mais déjà l'ambiance féerique prenait tout son sens.
D'une main pressée au creux de ses reins, il poussa la porte d'une boutique de luxe et l'entraîna à l'intérieur.
Envahie par des sources de chaleur incontrôlables, Rosa se laissa guider dans la boutique.
- Bonjour, pardonner notre retard. Dit-il en consultant sa montre.
Immédiatement, la vendeuse trottina vers eux et s'inclina respectueusement.
- Avez-vous préparé ce qu'il faut ?
- Oui monsieur le comte, je reviens dans une seconde.
Rosa profita de son absence pour accabler l'homme de reproches
- Vous aviez déjà prévu que j'accepte ?
- Je savais que la tâche serait difficile mais oui, j'avais déjà tout prévu. Avoua-t-il sans la moindre trace de culpabilité.
Rosa le foudroya du regard.
- Nous pourrions commencer par les robes de soirées ? Proposa la vendeuse.
- Oui, c'est une bonne idée. Approuva le comte.
La vendeuse lui fit un signe de tête pour qu'elle la suive.
- Un article est à rajouter. Ajouta l'homme en stoppant la vendeuse qui venait d'élargir son sourire.
- Oui lequel ?
- Des collants, fit-il sans la regarder. Original de préférences...
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