Vingt-sept ★ Boulevard of broken dreams

❝ I walk a lonely road
The only one that I have ever known
Don't know where it goes
But it's home to me, and I walk alone

I walk this empty street
On the boulevard of broken dreams
Where the city sleeps
And I'm the only one, and I walk alone 


francfort, mars 2016

Noms qui sont donnés deux par deux. 

Manuel, Thomas. 

Et y a les joueurs qui partent les uns après les autres. Quand c'est au tour de Mats de partir, il se met légèrement à bouder le blond. Parce qu'il avait espéré qu'il serait dans sa chambre. Mais il fallait croire que c'était logique qu'ils ne soient pas ensemble. Après tout, ça aurait bien été la première fois. 

Tout sauf Mario. Tout sauf Mario. 

Le blond espère. Il reste encore du monde. Toni. Mesut. Les nouveaux qu'il ne connaît pas encore trop bien, mais qu'il voudrait bien découvrir. Tout le monde sauf le brun à qui il n'a pas adressé la parole depuis des mois. Parce qu'il n'avait pas envie de le voir. Parce qu'il n'avait pas envie d'être trop proche de ce qu'il ne pourrait jamais avoir. Tout était plus moche entre eux. Il n'y avait plus rien depuis cette dispute dont ils n'avaient jamais reparlé au plus grand damne de Robert et Mats qui devaient gérer les deux phénomènes. 

─ Marco et Ma...  

Matthias, pourvu que ce soit Matthias. 

─ Mario.  

Ils ont les regards qui se croisent pendant quelques secondes. Les sourires qui plongent. Et y a la voix du brun qui intervient. 

Lequel ?  

Et il se dit qu'il doit certainement pas avoir plus envie de partager sa chambre que lui pour poser une telle remarque. Mais le second Mario intervient. 

Ben à votre avis ? C'est évident que c'est toi. 

Pourtant ça ne l'était plus pour eux. Ils oubliaient juste qu'ils n'avaient pas été en équipe nationale depuis un bout de temps, qu'ils étaient bien nombreux à ignorer que plus rien n'allait. Et ceux qui l'avaient compris n'en comprenaient toujours pas les raisons. 

Oui, toi Mario. Allez allez, prenez votre clef. 

Joachim les bouge, et ce n'est pas avec joie que le blond récupère l'objet métallique. Ils disparaissent à deux dans les couloirs en direction de la pièce où ils allaient devoir passer un peu plus d'une semaine. 

Pas un regard. Pas un sourire. Pas un début de discussion. Pas une embrassade réelle qui durait un peu trop longtemps. Non. Il n'y avait rien de tout ça ce jour-là. Parce que quelque chose s'était brisée entre eux par un beau soir de septembre en Bavière.

❝ My shadow's the only one that walks beside me
My shallow heart's the only thing that's beating
Sometimes I wish someone out there will find me
Till then I walk alone 

Mario, tu veux pas virer tes affaires ? 

Y a la colère qui noircit le regard du blond. Parce que c'était certainement plus simple de se convaincre qu'il le détestait, qu'il ne l'aimait plus, qu'il ne ressentait rien pour lui et que c'était complètement fini des sentiments qu'il avait pu jadis avoir ainsi que de leur amitié. 

Tu te fous de moi ? T'as vu le bazar que t'as mis dans la salle de bain en rentrant de l'entrainement ? 

Il rentre comme une furie dans la pièce d'à côté, récupère ses affaires et les plaque dans sa valise. 

C'est bon, t'es content ?  

Et il quitte la pièce en direction de chez Mats. 

─ Marco ? Ça va pas ? 

Il se laisse tomber sur le lit. 

─ Non. Je sais pas pourquoi Joachim a eu l'idée stupide de me mettre avec Mario dans la chambre, ça fait même pas une journée, j'en peux déjà plus.

─ C'est peut-être l'occasion de clarifier les choses entre vous non ? Ça fait des mois que vous évitez de vous parler...

─ Et il y a des raisons pour ça.

─ Marco, arrête de jouer au plus con. Il te manque, ça se voit comme le nez au milieu de la figure et Lewy dit aussi que Mario ne va pas bien depuis la soirée chez Robben.

─ Il a été très clair ce soir-là, on n'a plus rien à se dire.

─ Je crois au contraire que vous avez beaucoup de choses à vous dire et qu'il serait peut-être temps que vous arrêtiez tous les deux de fermer les yeux et de faire l'autruche sur la situation. Tu vas pas bien, il va pas bien, au bout d'un moment, prends tes responsabilité, c'est toi le plus vieux de vous deux.  

Il se retient de rajouter 'et toi le plus connaisseur des relations avec un gars'. Parce qu'il est persuadé que l'autre avait peur. C'était une évidence. Il avait peur de voir son équilibre être chamboulé. Mais c'était l'équilibre du blond ça, les relations secrètes. 

 C'est pas à moi de m'excuser. 

─ Mais qu'est-ce qu'il se passe, vous êtes copains comme cochons depuis des années et là on dirait que c'est la personne que tu détestes le plus sur Terre. 

Il fusille du regard Lukas qui s'était intégré à la conversation alors qu'il ignorait qu'il était dans la salle de bain. 

 Oh, mais je vois qu'il y a des choses que j'ignore sur notre duo préféré...

─ La ferme Lukas, ça me fait pas rire. 

Et y a le germano-polonais qui ne rajoute rien alors que le défenseur brun lui fait comprendre d'un regard qu'il valait peut-être mieux qu'il n'en rajoute pas. 

 Bon, je vois que je dérange, je vais y aller... 

Et il finit par quitter la pièce. 

 Il n'empêche que Lukas a raison. Tu espères convaincre qui que tu le détestes ? Toi ? Lui ? Tout le monde ? Parce que tu ne convaincs personne. Tu crois que tu m'as convaincu que t'étais heureux depuis des mois ? Que l'équipe ne se rend compte de rien ? Que les gars commencent pas à se poser des questions ? Alors peut-être que tu lui en veux, mais en attendant, c'est toujours le mec qui a réussi à te briser le cœur et il serait peut-être temps que t'essaies enfin de le réparer. 

Il marque un instant de silence. 

 Sans compter que tu crois que c'était vraiment malin d'aller te jeter dans les bras de Lewy ce soir-là ?

─ Mais j'ai pas...

─ C'est ça, à d'autres. Mario était en pleurs après vous avoir vus, il cherchait Rob.

─ Mais non, on n'a pas...

─ Je lui ai dit d'ouvrir les yeux ce soir-là Marco. Et maintenant c'est à toi que je le dis, parce que je commence à en avoir ma claque de vos conneries. Là tu envoies bouler Lukas, alors que je te rappelle que t'es dans ma chambre et la sienne. Ça fait plus de six mois que je te donne des idées dont t'as rien à faire, que je te dis de lui parler sans que tu le fasses, que je t'écoute te plaindre de lui chaque jour sans que t'en aies rien à foutre de mon avis. J'en ai marre ! 

Il entend la colère dans la voix de Mats et ça faisait bien longtemps qu'il ne l'avait pas autant entendue.

─ T'as pas su arrêter le jeu à temps et t'es tout autant responsable de cette situation que Mario qui ne sait pas comment aborder le sujet avec toi. Le but, c'était de le rendre jaloux et de s'en servir pour avoir une discussion, pas de le briser complètement en le repoussant comme s'il était rien pour toi quand il a tenté d'aborder le sujet. Et me coupe pas, j'ai sa version à lui et celle de Lewy aussi... Je sais qu'il t'a envoyé des dizaines de sms et qu'il a essayé de t'appeler et que tu lui as jamais répondu. 

Une moue s'affiche sur son visage. Il repense à tous les sms et messages vocaux. À la fin, il les supprimait avant même de les écouter. Entendre sa voix résonner dans le téléphone était bien trop difficile. 

─ Des réflexions, y en a eu des dizaines même si oui elles étaient plus que maladroites ou que t'as pas voulu les voir. T'avais qu'à l'embrasser sérieux ! Juste l'embrasser et t'aurais gagné parce que même s'il le disait pas et qu'il avait peur de le faire lui, il attendait que ça et tu l'avais très bien compris quand il t'a fait sa crise de jalousie sur ta relation avec Rob et Erik. Tu savais très bien qu'il attendait que tu le rassures en lui disant qu'il n'y avait rien avec eux. Alors viens pas chialer que t'as pas envie d'être dans sa chambre. Assume le fait que t'as pas réussi à saisir les perches qu'il t'a tendues maladroitement, ou que t'as flippé à ce moment-là, et règle ou pas la situation, mais arrête de me saouler avec ça. 

Il reste silencieux, ne sachant pas quoi répondre. Il cherche les mots. Son regard triste se fixe dans le vide. Ça faisait bien trop longtemps qu'il n'arrivait plus à faire la part des choses entre ses rêves, la réalité, ce qu'il voulait et ce qu'il imaginait lire derrière les mots et les réactions. Il était perdu. Et ce n'était pas dormir à côté du brun et le croiser avec son adorable visage endormi le matin qui allait l'aider.

📱
A Lewy : J'en ai marre...

A Mario 🍄 : Il veut vraiment pas te parler ?

A Lewy : Non... Il arrête pas de m'engueuler et de me faire des remarques depuis ce matin. Je pensais au moins qu'il me parlerait vu qu'on est dans la même chambre...

A Mario 🍄 : Et toi, qu'est-ce que tu veux ?

A Lewy : Déjà qu'il me reparle.

A Mario 🍄 : Et c'est tout ?

A Lewy : Oui

A Mario 🍄 : À d'autres.

A Lewy : J'ai AK Rob.

A Mario 🍄 : C'est vrai qu'elle a l'air de tellement te suffire que t'es un fantôme depuis huit mois

A Lewy : Je l'aime

A Mario 🍄 : Peut-être. Mais ça n'empêche que t'as aussi envie et besoin de Marco.

Embrasse-le.

A Lewy : Pour qu'il me mette une gifle, non merci. De toute façon, c'est ridicule cette idée que tu as, je suis en couple je te rappelle.

A Mario 🍄 : Jamais il te frappera si tu fais ça.

A Lewy : A l'heure actuelle, je pense que si

A Mario 🍄 : Jamais.

Prends ton courage à deux mains et fais-le.

A Lewy : C'est un ami. 

A Mario 🍄 : Et bien dans ce cas, profites-en pour faire le point sur votre amitié. Vous allez tous les deux pas bien depuis votre dispute.

A Lewy : À voir

❝ I'm walking down the line
That divides me somewhere in my mind
On the border line of the edge
And where I walk alone

Read between the lines
What's fucked up and every thing's all right
Check my vital signs to know I'm still alive
And I walk alone 

Y a les quelques larmes qui roulent doucement sur les joues du brun allongé dans son lit. Parce qu'il n'est pas heureux. Parce que Marco n'est plus là. Parce qu'il lui en veut. Parce que rien ne va plus sur le terrain. Tant de choses qui n'allaient plus sans avoir personne à qui se confier. Parce qu'il n'avait plus son blond à qui confier tous ses malheurs et ses rêves en train de se briser. Il se dépêche de les essuyer et fait semblant de dormir quand il entend la porte qui s'ouvre. Il distingue les déplacements du blond qui semble passablement énervé. Mais la lumière ne s'allume pas. 

Boom. 

Merde !

Léger cri qu'il essaie d'étouffer alors qu'il a dû se prendre le pied dans un meuble. 

Ça va ?

─ Je croyais que tu dormais. 

'Et je voulais pas te réveiller...' Il n'ose pas le contredire. Dire qu'il faisait juste semblant pour éviter une nouvelle confrontation. Il soupire juste avant de se mettre dans une autre position dans son lit et d'allumer la lumière de sa table de nuit pour que l'autre puisse rejoindre son lit sans encombre. 

Merci

Léger sourire en sa direction. Le premier. Le premier depuis des mois. Marco a le regard qui passe sur le visage, sur les yeux rougis. Est-ce qu'il est dupe ? Non. Est-ce qu'il connaît les raisons ? Non. Est-ce qu'il s'en doute ? Oui. Alors il ne dit rien. Parce qu'il ne veut pas faire face aux dégâts de ses propres actions plus tôt dans la journée. Pas ce soir alors qu'il a juste envie de dormir et que ça avait l'air d'être aussi le cas du brun. Alors il ne dit rien, vire ses habits puis se glisse sous sa propre couette. 

Bonne nuit

Y a la lumière qui est éteinte par l'autre qui ne sait pas s'il doit être content ou pas que le blond n'ait rien dit sur ses larmes séchées. Mais est-ce qu'il avait vraiment besoin de mots pour qu'il sache qu'il avait très bien compris d'où elles venaient ? Non. Il n'y avait jamais eu besoin de mots. 

À toi aussi. 

❝ I walk this empty street
On the boulevard of broken dreams
Where the city sleeps
And I'm the only one, and I walk alone

My shadow's the only one that walks beside me
My shallow heart's the only thing that's beating
Sometimes I wish someone out there will find me
Till then I walk alone 

j'espère que ça vous plait. suite certainement demain avant une pause parce que j'arrive dans les chaps où je vais avoir gros de modifs à faire. 


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