Vingt ★ Cry

❝ I have seen fear. I have seen faith.
Seen the look of anger on your face.
And if you want to talk about what will be,
Come and sit with me, and cry on my shoulder,
I'm a friend. 


cologne, février 2015

Lewy ? 

Y a le polonais qui relève les yeux de son téléphone pour croiser le regard marron de son jeune coéquipier. 

Ouais. 

Ils sont seuls dans le hall de l'hôtel alors qu'ils étaient en déplacement à l'autre bout du pays. 

Pourquoi quand je t'ai raconté l'histoire avec Marco t'étais étonné que ce soit moi qui l'aie embrassé ? 

Comme si ça avait dû être l'inverse. Il n'avait pas réagi dans un premier temps Mario. C'était quand il y avait repensé qu'il s'était dit que c'était étrange. Et depuis, ça le travaillait. Alors il fallait qu'il la pose cette question. 

Parce que t'es hétéro. 

Regard d'incompréhension du plus jeune. 

Et alors ? Marco aussi, je vois pas pourquoi...

Non, pas Marco justement. 

'Désolé Marco, t'auras le temps de m'en vouloir plus tard.' Il s'en veut de le vendre ainsi. Le blond lui en voudrait forcément. Mais c'était certainement pour le mieux.

Quoi ?

Tu vois Mario, t'es pas le seul à garder des choses secrètes à ton meilleur ami. 

Il sait qu'il n'aurait pas dû le vendre Marco. Mais si ça pouvait pousser Mario à aller lui parler. À prendre conscience de ce qui était en train de se passer, ça ne pouvait en être que mieux. Parce qu'il n'allait pas bien le blond et Robert le savait très bien. Parce qu'il l'avait compris depuis longtemps qu'il était tombé amoureux de Mario, bien avant qu'il ne lui annonce. Il y avait des regards qui ne trompaient pas. Des gestes non plus. Et des non-dits aussi. 

Il l'avait compris petit à petit au fil des discussions. Au fil des remarques. Il lisait la tristesse dans le regard de Marco dès qu'il parlait d'Ann-Kathrin. Il voyait le sourire qui étirait son visage quand Mario arrivait dans son champ de vision, ou même lorsqu'on pouvait l'évoquer. Il le connaissait trop Robert pour ne pas le voir. Mais il n'avait rien dit. Parce que c'était à lui de s'en rendre compte tout seul. Et maintenant qu'il en avait conscience c'était peut-être encore pire. Alors peut-être que Mario pourrait l'aider s'il savait. 

Après tout, Marco ne s'était jamais beaucoup confié à lui. Il ne l'avait jamais réellement fait que lorsqu'il l'y avait obligé. Le blond détestait parler de sa vie privée, il se refermait souvent comme une huitre. Mais ce qu'il ne lui disait pas, il le racontait à lui. S'ils étaient trois dans leur bande d'amis, c'était le plus jeune qui connaissait tout des doutes, des peines, des joies et des craintes du blond du trio. Et le cas Mario était donc un réel problème. Parce qu'il savait que normalement il avait le brun à qui se confier. Mais il n'était plus certain qu'il le fasse dans son entreprise de s'éloigner de lui pour éviter d'en tomber encore plus amoureux.

Mais... 

Il repose son regard sur le brun. 

Comment tu sais ça d'abord, il t'a embrassé ?

Léger sourire et regard malicieux. Y a une main qui va ébouriffer la chevelure brune. Comment pouvait-il penser à ça comme première question à poser ? 

Je te rassure, il est tout à toi. 

Y a Mario qui lève les yeux au ciel à cette remarque. Si tu savais Mario. Si seulement tu savais. Si tu savais que c'est uniquement à cause de toi qu'on en est arrivé là.

flash-back dortmund, 30 avril 2013 (pdv robert)

Demi-finale de Champions League. Y a le mur jaune qui vous poussait malgré tout. Y a rien contre celui qui a annoncé la veille qu'il quittait le club. Tu lui en voulais à Mario. Parce qu'il y avait un monde qui basculait. Parce qu'il aurait pu attendre. Parce qu'il aurait dû attendre. Mais vous jouiez. Parce que c'est ce que vous saviez faire de mieux. Parce que c'était donner raison au Bayern que de baisser les bras. Vous vouliez leur prouver qu'ils n'avaient rien de mieux que vous. Que vous aussi vous pouviez vous qualifier en finale. Que vous en aviez le niveau.

Ce match. C'était certainement l'un des plus beaux de ta vie. De votre vie à tous. Tu te rappelles encore de tous tes buts. Des quatre. Ton quadruplé en demi-finale de Ligue des Champions. Les cris, les hurlements, les chants, les supporters survoltés.

Et puis tu te souviens surtout de la suite. De la fin. De l'explosion de joie. De vos cris. De vos sauts. De vos hurlements. Des chants avec les supporters. Et du regard de Marco plongé dans le tien. De vos corps l'un sur l'autre. Et de la tristesse infinie qui se mêlait à la joie dans ses yeux verts. De sa détresse alors que vous aviez une qualification à fêter.

Parce que vous auriez dû tous être heureux et joyeux. Vous alliez aller en finale. Vous aviez battu le Real. Mais lui, lui il ne pensait à son meilleur-ami qui partait. T'avais pas quitté son regard. Et pendant un instant. Pendant une microseconde t'aurais aimé le faire penser à autre chose. Juste quelques secondes. Vous étiez sortis. Vous aviez fait la fête. Vous aviez tenté.
Et lui, t'avais vu qu'il arrivait pas à se réjouir.

Marco ?

 Il est là, la bière à la main, le regard perdu dans le vague. Ailleurs. Absent.

Marco !

Il relève son regard et croise le tien. Y a les pupilles qui brillent un peu trop.

Hey. Ça va aller, je serai toujours là moi.

T'essaies de lui arracher des sourires qui ne viennent pas.

Tu peux me ramener à la maison s'te plait.

Tu hoches la tête. Tu t'excuses auprès des autres. Tu leur dis que tu déposes Marco chez-lui et que tu reviens.
T'es jamais revenu.

J'arrives pas à penser à autre chose. Je comprends pas.

Marco, t'as trop bu, faut que t'ailles dormir.

 Y a un léger éclat de rire en réponse.

Toi aussi t'as trop bu Lewy.

 C'est que même avec ses yeux de chien battu il arriverait à t'arracher un sourire Marco.

Bon aller, j'te monte vu que tu vas pas le faire toi-même.

 Tu le traines derrière toi jusqu'à ce qu'il soit enfin dans son lit.

Lewy. Tu partiras pas toi hein ?

Non, je partirai pas.

Tu me le promets ?

 Y a sa main qui agrippe la tienne. Et tu finis par t'asseoir à côté de lui.

Promis.

Y a son regard qui revient croiser le tien. Et il arrive à te bouleverser Marco. Parce que ce soir, t'es sa bouée de sauvetage alors qu'il est en train de se noyer. T'aurais pu lui dire n'importe quoi que ça l'aurait un peu aidé. Et puis, y avait ses lèvres qui s'étaient posées sur les tiennes. Et tu l'avais laissé faire quelques secondes avant de te reculer.

À quoi tu joues ?

Il faut que je pense à autre chose.

Et y a ses yeux qui viennent à nouveau se brouiller de larmes. Et t'es ravi. Tu joues les potes attentionnés alors que le reste de l'équipe fait la fête de l'année dans une boite en ville. Le pote qui a l'alcool triste. Mais peut-être que même sans alcool, ça n'aurait pas changé grand-chose au niveau de son état en cette fin de soirée.

 Et en plus, il voulait que tu joues les pansements. Tu le sais bien que c'est pas toi qu'il embrasse. Il aurait embrassé n'importe qui d'autre. Parce qu'il voulait penser à autre chose et qu'il se disait que c'était la meilleure façon d'avoir l'esprit ailleurs en ce moment même. Parce que c'était ce qu'il faisait à chaque fois que vous perdiez, à chaque fois qu'il était mauvais, à chaque fois qu'il se blessait. Et tu lui en avais jamais parlé mais c'était une partie de lui qui t'inquiétais toujours un peu. Parce que t'ignorais jusqu'à où il était prêt à aller pour aller juste un peu mieux.

J'veux pas qu'il parte Lewy.

Les larmes roulent doucement sur ses joues. Alors tu le reprends dans tes bras. Tu sens l'eau salée qui humidifie ta chemise, ses mains qui t'agrippent comme si son avenir en dépendait. Combien de temps t'es là, à l'écouter se lamenter et pleurer. Longtemps. Trop longtemps.

Tu peux rester ?

Silence. Et puis y a son regard humide qui se pose dans le tien.

S'il te plait.

Et ce soir, tu te sens pas de lui dire non. Parce qu'il allait bien trop mal pour que tu l'abandonnes. Et c'est là que tu comprends que jamais il n'aurait été dans cet état si ça avait été toi à la place de Mario. Qu'il n'y avait aucune raison rationnelle à une telle détresse pour une amitié à distance.

D'accord.

Il a même pas vraiment de sourire en réponse à ça. Il est trop terne pour ça aujourd'hui Marco. Il est plus que l'ombre de ce qu'il aurait dû être après une telle victoire. L'euphorie était redescendue bien trop vite chez lui.

Mais maintenant il faut que tu dormes Marco.

Y a le soleil qui vient frapper ton visage et tu ouvres les yeux. Le premier truc auquel tu penses c'est que t'as moins mal au crane que ce que tu pensais souffrir. Et le second, c'est que t'es pas chez toi. T'as le regard qui se pose sur Marco qui dort encore, la tête non loin de ton épaule et les bras t'agrippant fortement, comme pour t'empêcher de lui échapper. Tu bouges doucement pour tenter de te dégager de lui. Mais tu finis par le réveiller.

Hey !

Il a la voix faible, le regard à demi ouvert et un léger sourire.

Salut. Ca va la tête ?

T'as un sourire à moitié moqueur.

Pas trop...

Tu veux que j'aille te chercher un doliprane ?

 Il hoche doucement la tête.

Ils sont dans le placard de la salle de bain.

Tu mets pas longtemps à les trouver. La maison du blond, tu commençais à la connaître plutôt bien. Tu lui ramènes le médicament et un verre d'eau alors qu'il se redresse péniblement dans son lit. Léger silence qui s'installe. Et puis son regard vient s'ancrer dans le tien. Et t'y lis une tristesse qui n'a pas disparue malgré qu'il tente de te la cacher. Et il vient te prendre dans ses bras le blondinet.

Merci. 

Je vois pas pourquoi il devrait être tout à moi. 

Mario a sa tête d'enfant quand il répond au polonais. 

Je sais pas, peut-être parce que c'est toi qui a eu soudainement envie de l'embrasser, sans raison apparente d'après ce que tu m'avais dit. 

Le petit brun rougit. Il y avait une raison réelle : la boisson ingurgitée en trop forte quantité et ce rêve idiot.

C'était l'alcool. 

Il éclate de rire l'attaquant. 

Ouais, c'est toujours l'alcool. Tu crois pas qu'il y avait une part de vérité derrière tout ça ?

Non. Il ne pouvait pas y en avoir. Il avait juste eu envie. Une envie passagère. Une qui ne découlait que de sa curiosité attisée par un rêve et l'alcool bu en trop fortes quantités. Alors il hoche négativement la tête. Parce qu'il ne peut pas y avoir quelque chose de réel derrière tout ceci.

Si tu le dis. 

Et il y a une lueur légèrement mauvaise qui passe dans son regard le polonais. Parce qu'il veut le faire réagir Mario. Et il craint ce que va dire son meilleur ami avant même qu'il n'ouvre la bouche.

Alors ça te ferait rien si t'apprenais que je couche avec lui.

Arrête de raconter n'importe quoi. Je sais très bien que c'est faux. 

Il voit bien l'énervement léger dans le regard du plus jeune. 

En plus, je t'ai toujours connu en couple avec Anna.

Parce que t'étais plus avec Ann-Kathrin quand tu l'as embrassé ? 

Il grommelle un truc incompréhensible le plus jeune. Quelque chose s'apparentant à c'était juste pour voir, c'était pas un baiser qui voulait dire quelque chose, c'était comme poldi et schweini, entre amis.

Mais il a l'esprit retourné. Il s'en veut tellement de l'avoir embrassé ce soir-là. Il s'était demandé tellement de fois s'il devait en parler à Ann-K. Et puis il en avait conclu que non, parce qu'elle aurait juste rigolé et aurait mis ça sur le coup de l'alcool. Parce que c'était le cas de toute façon. Et il avait déjà vu aussi Mats et Beni s'embrasser quand ils étaient saouls et tout le monde savait que c'était pour rigoler. Et c'est pour ça qu'il ne comprend pas pourquoi il s'en veut tant que ça. 

Mais plus que ça, c'est autre chose qui le pousse à trop réfléchir. Coucher avec Marco. Il ne pouvait pas avoir fait ça. Marco n'aurait jamais couché avec Robert. C'était pas son genre. Il était pas le genre de mec à entraîner la tromperie d'un autre. Ce n'était pas le genre de mec à coucher à tout va de toute façon. Il était le mec le plus réglo de l'équipe et il ne lui avait jamais parlé d'aventure en plus. 

Et pourtant, il donnerait tout pour savoir si c'était vrai. Parce qu'il est jaloux sur le coup. Jaloux du meilleur ami qui aurait eu le droit aux caresses auxquelles il avait uniquement goûté en rêve. Jaloux de ne pas avoir eu droit à ses baisers alors que Lewy aurait pu en profiter. Jaloux d'un polonais qui n'avait jamais été aussi proche de Marco que lui. 

Alors pourquoi est-ce qu'il l'avait dit à Lewy et pas à lui ? Pourquoi ce n'était pas à lui qu'il avait fait confiance pour confier son secret ? Et pourquoi ça aurait été lui qu'il aurait choisi parmi tous les coéquipiers ?
Ca n'avait aucun sens.
AUCUN !

flash-back dortmund, juin 2013 (pdv robert)

Aujourd'hui c'était le dernier jour de Mario à Dortmund. Il avait organisé une soirée. Le genre de soirée qui s'éternise un peu. Pour dire au revoir à tout le monde. T'avais réussi à y trainer Marco quand même. Tu lui avais dit qu'il le regretterait de ne pas lui dire au revoir.

Mais tu voyais bien qu'il avait pas la tête à faire la fête. Y avait cette lueur de tristesse qui passait dans son regard quand il se posait sur le brun. Y avait la même dans celui du futur munichois. Les adieux qu'ils étaient peut-être pas prêts à réellement faire. Au final, ils étaient là sans être là. Parce qu'ils se sont pas parlés pendant un moment. C'était certainement pas l'endroit.

Marco, éclate-toi, j'en sais rien, pense à autre chose. C'est une soirée. Même si je sais que t'apprécies pas les circonstances tu dois bien pouvoir trouver quelque chose à en tirer et arrêter de faire la gueule cinq minutes.

Y avait juste eu de la colère qui était passée dans son regard et il était parti en te disant.

Je voulais pas venir, je te rappelle que c'est toi qui m'as forcé.

 Et il n'avait pas vraiment tort. Tu l'observes alors que tu le vois s'enfiler un verre un peu trop rapidement à ton goût. Mais tu pouvais rien lui dire, tu venais de l'inciter à le faire. Et puis, t'étais pas en âge de jouer les papas avec une personne ayant uniquement un an de moins que toi.

Quand tu le recroises après avoir discuté avec d'autres coéquipiers, Marco est dans les bras de Mario. Ainsi était venu le temps des adieux. De ceux qu'ils ne voulaient pas faire. Parce que c'était pour ça qu'il ne voulait pas venir. Pour ne pas avoir à dire au revoir. Y a personne qui dérange les deux amis. Ils sont dans leur bulle, coupés d'un monde qui part en vrille au rythme des basses. Et puis, Marco se retrouve à côté de toi.

Y a moyen que tu me ramènes ?

Parce qu'il avait plus envie de rester maintenant. Tu vois bien qu'il a les yeux qui brillent un petit peu trop.

J'ai bu Marco.

Eh ben que tu me raccompagnes à pieds. J'ai pas envie de rentrer tout seul.

 Le blond n'habite pas loin. Ils étaient presque voisins les deux copains. Vous marchez quelques dizaines de minutes en silence. Un silence assourdissant. T'aimerais bien qu'il te parle mais tu vois bien qu'il a la tête à tout sauf aux discussions de fin de soirée. Une fois devant chez lui, tu tentes l'humour.

Tu sais que t'aurais pu te trouver une gonzesse ou un mec à ramener.

 Y a la porte qui s'ouvre et il finit de s'effondrer. Redite d'une autre soirée.

Il va me manquer.

Et tu peux que lui répondre que tu le sais. Parce que tout le monde l'avait vu. Parce que tout le monde le savait. Parce qu'il aurait fallu être un imbécile pour ne pas l'avoir compris.

Tu le prends dans tes bras. Y a son souffle qui s'écrase dans ton cou. Y a son visage à quelques centimètres du tien. Tu réponds rien à sa précédente remarque. Tu te contentes d'aller t'emparer de ses lèvres quand tu les vois qui se rapprochent dangereusement. Parce que toi aussi t'étais paumé et tu voulais pas être seul ce soir.

Y avait ton couple qui avait volé en éclat, celui que t'essayais de reconstruire sans y parvenir depuis plusieurs mois. La face cachée de ta vie que tu ne voulais pas montrer. Parce que tu croyais toujours pouvoir le sauver, mais tu ne voyais plus comment le faire. Il savait Marco, il avait été là pour toi, il t'avait hébergé parfois. Tu ne lui avais pas caché ça. Et il y avait l'autre aspect de ta vie, celui dont tu n'avais jamais parlé avec lui quand bien même tu savais pour le blond. Alors tu profites de la situation parce que tu sais qu'il ne t'en voudra pas. Tu le connaissais suffisamment pour savoir ce qu'il voulait ou non. Et tu comptais bien lui occuper l'esprit une bonne partie de la nuit.

Et ce soir, y avait sa détresse en écho à la tienne. Et t'avais peut-être autant besoin du réconfort des bras d'un autre que lui. Et que tu sais qu'il parlera pas parce qu'il tiendra à garder ça aussi secret que toi. Ta langue ne met pas longtemps à franchir la barrière de ses lèvres pour aller danser avec la sienne alors que déjà il a les mains qui glissent dans ton dos et vos corps qu'il rapproche. Tu vois les quelques larmes du blond qui roulent doucement. Alors tu viens les sécher à l'aide de baisers. 

Et tu sens la situation qui dégénère quand ses lèvres se perdent dans ton cou. Mais dans le fond c'était ce que tu voulais et lui peut-être encore plus. Vous vous perdez dans ses draps. Tu te perds dans ses bras. Caresses pour oublier la tristesse, douceur pour oublier la douleur. Y a que l'obscurité de sa chambre comme gardienne de votre histoire. Y a que les murs qui pourront témoigner de vos corps entremêlés.

Et t'oublies pendant quelques temps que c'est la merde dans ta vie. Comme il oublie Mario dans tes bras. Parce qu'il pense plus qu'à ta bouche contre la sienne. Qu'à tes doigts sur sa peau. Qu'à ton corps contre le sien. Y a vos souffles saccadés qui se mêlent et tu finis par laisser retomber ta tête sur son torse. Tu peux sentir sa cage thoracique dont les mouvements se calment et ralentissent avec le temps. 

Lewy...

Les larmes peuplent de nouveau ses yeux verts. Tu l'embrasses sur le front et tu l'attires dans tes bras. Il se niche contre toi. Tu le comprimes fort contre ton cœur alors que les sanglots le parcourent. Il finit par se calmer. C'est comme ça que vous vous endormez. Et jamais vous n'en reparlez.

Le lendemain, vous vous réveillez les pieds mêlés, les corps enlacés. Quand il ouvre les yeux, il a juste un léger sourire pour toi. Et puis, il se lève et il s'habille. Il n'en reparle pas et toi non plus. Parce que c'était qu'une parenthèse. Un instant fugace qui était passé mais qui n'avait en rien changé votre amitié. C'était qu'un besoin passager d'oublier.

Et l'amitié elle avait repris là où elle en était. Avec parfois un regard un peu plus complice sur les remarques que vous pouviez vous faire. Celui qui disait si seulement ils savaient. Mais c'était votre secret, celui que vous emporteriez dans votre tombe le jour où mourrait votre amitié.

j'espère que ça vous plait. hésitez pas à faire des retours. 

suite bientôt.  



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