Trente-trois ★ Hurt

❝ I would hold you in my arms
I would take the pain away
Thank you for all you've done
Forgive all your mistakes
There's nothing I wouldn't do
To hear your voice again
Sometimes I wanna call you
But I know you won't be there
Ohh I'm sorry for blaming you
For everything I just couldn't do
And I've hurt myself by hurting you 

dortmund, novembre 2016

Regards vides qui se croisent alors qu'ils se retrouvent face à face dans le vestiaire. Ils sont éteints, comme deux robots à qui on aurait coupé le contact. Ils ne font même pas l'effort de forcer leurs sourires. Parce que Marco a le cœur qui saigne depuis ce jour-là et le voir dans cet état détruit le second. Lui qui veut le voir heureux, lui qui avait juste envie de le prendre dans ses bras et le serrer contre lui pour lui dire que tout irait bien. Mais il n'y croirait alors pas lui-même. Alors ils s'évitent, pour éviter de penser à ce qu'ils avaient perdu. Pour éviter de continuer de rêver ce qu'ils n'auraient jamais.

Entrainement qui se déroule normalement. Et puis y a le tacle, la balle récupérée, le blond qui tombe sur le brun. Leurs corps collés, leurs visages trop proches, les regards qui s'évitent, les cœurs dont les battements accélèrent rapidement alors que les souvenirs remontent. Ceux des fois où ils se retrouvaient ainsi. Et les lèvres qui se touchaient alors ensuite. 

Désolé

Le brun retient son souffle.

C'est rien

Il respire uniquement lorsque le blond se relève, lorsqu'il s'éloigne de lui. Main qui se tend et qu'il récupère alors qu'il le relève. Simple contact qu'il appréciait un peu trop. Ne pas y penser. 

Merci

Main qui est gardée quelques secondes de trop, pouce qui glisse doucement dans la paume. Et puis le blond finit par le lâcher et il fait demi-tour. Mais il voit bien la douleur dans son regard, celle qui fissure son cœur. Alors il part ailleurs, loin de lui, loin des dégâts provoqués qui lui faisaient tout aussi mal.

J'te parie 1000 balles qu'ils couchent ensemble. 

Y a le sourire moqueur et l'ironie dans la voix de Marcel pour son meilleur ami alors qu'il l'imite. 

─ C'était certainement vrai quand je te l'ai dit. Ils ont peut-être rompu depuis. Marco est triste depuis des semaines.

Et il éclate de rire l'autre. 

─ Tu continues vraiment de croire à tes conneries ? 

Il observe le brun. 

─ Je sais pas ce qui est le pire. Que cette idée ait pu un jour te traverser l'esprit ou que tu sois encore persuadé que tu avais raison ce jour-là.

─ Pense ce que tu veux Schmelle, mais un jour, ils vont rentrer dans le vestiaire, faire leur coming-out et vous serez tous sur le cul. Et ce jour-là, tu me devras 1000 balles.

─ C'est ça, c'est ça.

─ Pourquoi ça te parait si impossible ? Moi je trouve qu'ils vont bien ensemble.

─ Mais écoute-toi sérieusement. Ils vont bien ensemble ? Ils vont faire leur coming-out dans le vestiaire ?

Qui va faire son coming-out ? 

Les deux amis sursautent lorsque le polonais du trio fait son apparition les coupant dans leur grande conversation. 

Lukasz, viens donc donner ton avis. Nuri est persuadé que le Götzeus couche ensemble.

─ Et ?

─ Dis-lui, toi, que c'est du grand délire.

─ Je sais pas si c'est si délirant que ça. 

Eclat de rire de la part du turc aux yeux pétillants. 

─ Piszczu, t'es pas sérieux quand même ?

─ Ben c'est-à-dire que si c'était le cas, je serai pas non plus surpris. Ils sont hyper proches, sont super tactiles, y a même des jeunes qui osent pas les interrompre quand ils sont en train de discuter ensemble tellement ils sont dans leur bulle, moi-même parfois je les laisse parce que je vois bien que je vais les déranger...

─ Ahah ! Qui c'est qui délire maintenant ?

─ Vous êtes aussi graves l'un que l'autre !

─ C'est pas parce qu'il y a pas de joueurs en activité déclarés gays qu'il y en a pas. Et ils sont dans notre équipe !!

Et ils peuvent pas s'empêcher d'éclater de rire les trois, parce qu'ils savent qu'ils exagèrent certainement un peu, mais y en a deux qui y croient. 

─ Piszczu, y a 1000 balles en jeu entre Schmelle et moi, je compte sur toi si t'apprends une grande nouvelle.

Reus ! Dans mon bureau !

Le brun avait senti son corps se tendre lorsqu'il avait entendu l'entraineur appeler le blond. Parce qu'il se doutait des raisons. Il n'allait pas bien depuis des semaines et cela se voyait. Il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir qu'il était triste et que ça se répercutait sur son jeu. Il avait toujours adoré le regarder jouer. Mais il manquait quelque chose. Son pied touchait toujours aussi délicatement le ballon mais il ne semblait plus savoir quoi en faire, comme s'il était perdu. Et Mario regrettait encore plus son choix dans des moments comme ça. Parce qu'en voulant ne pas lui voler sa carrière, il l'avait peut-être tout de même brisée. Et s'il avait cherché à que tout redevienne comme avant, c'était évident que ça ne fonctionnait pas.

Le blond s'installe sur le fauteuil en face du bureau. Il dard son regard verdâtre dans celui bleuté de Thomas. L'apprenti de Kloppo en avait gardé certaines qualités. Mais Marco ne se sentait pas de se confier à lui comme il pouvait le faire avec son prédécesseur. Parce qu'une fois face au géant si souriant, c'était facile de lui révéler ses plus grandes peurs. Et il arrivait moins à le faire désormais. 

C'est quoi le problème avec Mario ?

Sa gorge s'était immédiatement nouée et il avait bafouillé. Il ne pouvait pas s'en être aperçu.

On m'avait vanté un duo incroyable et je me retrouve avec deux joueurs qui s'évitent et qui ne vont pas bien en plus.

Le silence s'était installé et il ne savait pas quoi lui dire. Peut-être qu'il aurait osé se confier à Kloppo. Parce qu'il était de bons conseils, toujours. Et Mario était son protégé absolu donc jamais il ne les aurait trahis. Mais c'était différent. 

Je vois quelqu'un pour en parler, je fume pas, bois pas. C'est juste mental, mon niveau.

Encore heureux !

Si sa phrase précédente avait été une justification, il avait réalisé trop tard qu'il n'aurait pas dû la sortir. Remuer le passé n'était pas une bonne idée. Et ses joues qui se mettaient à rougir à la réponse de son coach l'avaient trahi. 

Est-ce que tu veux que je te libère un peu ? Passer du temps en famille, avec tes proches, loin de lui ? 

Je ne vois pas pourquoi je voudrais que...

Parce que souvent, ça fait du bien de ne pas trainer avec un ex toute la journée quand on n'est pas remis de sa rupture.

N... Non... Mais on est pas... Je...

Je ne dirai rien, mais je t'interdis de me prendre pour un imbécile. 

Il savait. Comment avait-il su ? Le blond n'a pas le temps de poser sa question, son entraineur avait déjà repris. 

─ Ça fait deux mois que ça dure, je t'ai laissé du temps, mais j'estime avoir été suffisamment patient. Retrouve ton niveau ou fais une pause le temps de faire le deuil de cette relation. Ce n'est pas une punition, mais si tu as besoin de partir, fais-le. Je sais que ça fait mal, je suis passé par là, mais tu t'en remettras. Tu retrouveras quelqu'un.

Le blond écrase violemment une larme. Peut-être que la douleur dans son cœur diminuerait avec le temps, mais non, il n'était pas certain de retrouver quelqu'un, parce qu'il n'avait trouvé personne entre ses dix-sept et vingt-sept ans malgré que ses coéquipiers n'aient cessé de lui marteler ces mêmes mots. 

Blessé. Quand l'annonce était tombée, le blond avait râlé. Parce que c'était beaucoup plus long que ce qu'il aurait voulu. Il savait pour combien de temps il en avait avec une telle blessure. Il n'était pas idiot, il savait compter. Alors il tourne en rond, comme un lion en cage chez lui. Parce que c'était repos total pour trois mois... Trois mois ! Et en plus il allait devoir se faire taillader le genou ce qui le terrifiait.

Il était rentré et il s'était laissé tomber dans son canapé. Il fallait qu'il trouve à s'occuper, il fallait qu'il appelle sa sœur, il fallait qu'il oublie la merde qui venait de lui tomber dessus. Pourtant, ce n'était rien la douleur dans son genou par rapport à celle qui lacérait toujours son cœur. Et c'était logique que son corps ait fini par céder après des semaines à ne faire que vivoter.

Ça sonne à l'entrée et il y va tout en pestant. Et puis ça sonne encore. 

J'arrive

Il crie à travers sa baraque. Et puis il ouvre la porte pour trouver un petit brun. 

Salut, j'ai appris. 

Il sait qu'il ne devrait pas le laisser rentrer, mais il ne peut pas le sortir de sa vie. Il fallait que ça redevienne comme avant qu'il avait dit. Mais est-ce qu'il le savait qu'avant, il l'aimait déjà ? Depuis trois ans bon sang. Trois ans que son existence et son cœur étaient tournés vers Mario. Pourtant, il allait vraiment falloir qu'il fasse quelque chose. Parce qu'il souffrait trop pour que ça soit vivable. Tout le monde l'avait remarqué et commençait à l'interroger. Et la technique de l'évitement n'avait que trop duré sans aucun succès escompté. 

Mario avait joué le jeu, lui laissant tout le temps pour accepter la situation, ne se mettant jamais en travers de son chemin. Mais deux mois plus tard, tout était toujours comme avant et il avait toujours aussi mal et autant envie de l'embrasser alors qu'il était là devant lui. La douleur s'était même amplifiée quand il l'avait vu en compagnie de celle avec qui il semblait s'être remis en couple très récemment.

Y en a un qui se laisse tomber sur le canapé et l'autre dans un fauteuil, histoire de pas être trop proche. 

J'en ai pour six mois. 

Y a le visage de Mario qui se décompose. Surprise, déception, dégoût, peine. Et puis il se reprend. C'était long six mois. Mais c'était peut-être ce qu'il leur fallait. Six mois pour s'oublier. 

Désolé.

─ T'as pas de quoi être désolé. C'est pas de ta faute si j'suis en sucre. 

Peut-être. Mais il savait très bien qu'il était responsable d'une partie de son état.

Dis-toi qu'au moins on aura pas à se croiser tous les jours. 

Il ferme les yeux et il souffle le blond. Il croirait entendre Thomas et il n'aime pas ça. Parce qu'il n'acceptait pas cette fin et il n'était pas certain que l'éloignement changerait quelque chose. Trois ans en Bavière n'avaient après tout fait qu'exacerber les sentiments qu'il lui portait. 

Mario, j'ai pas envie d'en parler. 

Il se redresse l'autre. 

Mais moi si

En parler pour avancer, un peu. Il se lève pour aller prendre la main du blond dans la sienne. Faire ce qu'il fallait, insister pour qu'ils puissent tous les deux avancer, ou tenter. 

Trouve quelqu'un, quelqu'un qui pourra te donner ce que je pourrai jamais te donner. Fonde une famille. Gâche pas ta vie à m'attendre. 

Il faut qu'il y mette un terme. Il faut qu'il le voit dans les bras d'un ou d'une autre pour arrêter de croire en eux de son côté. Il lui faut Marco heureux avec quelqu'un d'autre pour l'effacer de sa vie, pour avoir le cœur suffisamment détruit pour ne plus avoir envie de penser à lui. Pour ne pas avoir envie de revenir, l'avoir le temps de quelques heures et repartir en le laissant en plan comme il l'avait fait pendant quelques temps. 

Tu crois que je vois pas que tu vas pas bien ? Tu crois que j'ai pas aussi envie de t'embrasser quand je te croise, que c'est simple pour moi ?

─ On aurait pu tenter et tu le sais. 

Y a les larmes qui brillent dans son regard. Marco détestait Mario. Cette part si lâche du brun. Et pourtant il savait pourquoi il faisait ça. Evidemment qu'il avait raison même s'il ne voulait pas l'admettre. Ils avaient joué avec le feu, avec le destin et il les avait tous les deux rattrapés. 

Et vivre notre vie cachée ? Moi à penser sans arrêt à Ann-K que je continuais à aimer et toi à vivre tout seul, à attendre que je t'offre quelques heures volées. Tu crois vraiment qu'on aurait pu être heureux comme ça ? Tu mérites quelqu'un avec qui tu pourras être tous les soirs, avec qui tu pourras te marier, créer quelque chose. 

Et ce n'était pas lui, aussi mal que ça puisse lui faire de le dire à voix haute. Pas lui tout de suite, et peut-être lui jamais. Parce que la peur le guidait, parce que ses sentiments étaient trop incohérents entre ceux qu'il ressentait pour le blond et la force de ceux pour la brune dont il ne pouvait se passer.

Oublie-moi

Il vient doucement essuyer les larmes qui roulent sur les joues pâles de Marco. Et puis il vient doucement sceller leurs lèvres une dernière fois. Y a les larmes qui inondent ses yeux, qui dévalent sur son visage mais il s'en moque. Parce qu'il n'avait pas à cacher à Marco que c'était aussi dur pour lui. Et puis il finit par se relever, faisant glisser une dernière fois sa main sur sa joue. 

Soigne-toi bien

Et il quitte la pièce, les joues ruisselantes et humides. Parce qu'en pulvérisant le cœur de Marco, il avait fait imploser le sien au passage.

 À Rob : Faut que t'appelles Marco, il va pas aller bien.

À Mario 🍄 : Qu'est-ce que t'as foutu encore ?

À Rob : J'ai fait ce qui devait être fait.

Ça sonne immédiatement et le brun soupire avant de récupérer son téléphone. Il sait qui est de l'autre côté, il sait ce qu'il va lui dire. 

Ouais

Voix désabusée. 

Me dis pas que t'as mis un terme à votre histoire ?

─ J'ai pas envie d'en parler Rob. 

Y a la voix qui se brise, qui casse, les yeux qui s'humidifient. Il n'avait pas envie d'entendre les énièmes reproches du polonais. Pas aujourd'hui, pas sur ce sujet-là, pas alors qu'il avait bien trop mal lui aussi. Il était content qu'Ann-K soit loin, parce qu'au moins, il n'aurait pas à justifier ses larmes devant elle. Celles qu'il n'arrivait pas à contenir. Il pleurait à chaque fois quand elle n'était pas là. Et même quand il était dans ses bras, la douleur restait présente, quelque part, obscurcissant ce qui auraient dû être des moments de pur bonheur. Parce qu'il avait toujours été heureux avec elle. Mais il n'y arrivait plus depuis que le blond l'évitait, depuis qu'il l'avait repoussé. Il lui manquait trop pour qu'il soit pleinement heureux, comme lorsqu'il était à Munich. 

Il renifle un coup alors qu'il y a un sanglot qui franchit la barrière de ses lèvres. 

Mario, t'es sûr que ça va ? 

Bien sûr que non ça n'allait pas. 

Non.

Est-ce que tu veux que je vienne à Dortmund ?

─ Oui.

Vous avez 20 appels manqués de Woody 🐝
Est-ce que tu pourras me rappeler ?
Stp Rob, j'ai besoin de toi.

Je vais à Dortmund, couvre-moi si je reviens pas à temps.

─ Qu'est-ce qu'il se passe ?

─ J'en sais rien mais Mario m'a dit que Marco allait pas aller bien, j'ai essayé de l'appeler pour comprendre ce qu'il avait encore fabriqué et il était en larmes au téléphone. Dans le même temps Marco a essayé de m'appeler vingt fois. Ca pue à mort.

─ Bon, ben bonne chance mec. 

L'attaquant munichois en a déjà marre par avance quand il monte dans son avion. Heureusement que Mats était là pour couvrir ses arrières au cas où.

Léger coup de sonnette chez le cadet du trio. 

Lewy

C'est faible, il a pas le moindre sourire et des yeux rougis d'avoir certainement trop pleuré. 

Salut Mario

Il rentre et il prend le plus jeune dans ses bras. 

Bon, et si tu me racontais ce qu'il s'est passé

Il entraine le brun dans son salon avant de s'asseoir à côté de lui dans le canapé.

Avec Marco on s'était rapproché. Enfin je veux dire...

─ Epargne-moi les détails je connais déjà cette partie-là de l'histoire. 

Il relève la tête d'un air étonné. 

Oui Marco m'en a parlé. Mais toi, tu le vivais comment ?

─ Je sais pas. J''étais tellement bien avec lui, mais d'un autre côté AK me manquait beaucoup trop.  

Et alors ?

─ Alors il voulait plus, je crois que j'aurais aimé plus aussi, je crois qu'on rêvait un peu trop quand on était ensemble. Et puis il m'a dit qu'il m'aimait une fois.

Et c'était peut-être l'un des plus beaux moments au final. 

Et t'as pris peur.

Il hoche doucement la tête le brun alors que les larmes remontent une nouvelle fois doucement.

Il voulait que j'en parle à Ann-K, qu'on lui dise pour nous, que je coupe les ponts avec elle. Je crois que j'étais pas prêt, enfin je veux dire on n'est pas des gens normaux. Et puis, je pouvais pas faire ça, parce que t'imagines même pas comment elle me manquait alors que c'était moi qui avais rompu pour faire un point sur ma vie. J'ai eu peur pour ma carrière, pour la sienne. Mais on aurait jamais été heureux à continuer comme ça, c'était juste des instants hors du temps. Alors j'ai préféré tout arrêter avant que ça soit trop tard. 

Le regard bleuté semble le transpercer, lire dans son âme, mais pas le juger. Non pour une fois il n'avait pas l'impression d'être jugé par Robert. 

Et il l'a pris comment ?

─ Il a rien dit, il était d'accord pour qu'on soit comme avant, mais il était triste tout le temps, il souriait plus jamais. Et il faisait tout pour m'éviter.

─ Et toi ?

─ C'était pas comme avant.

─ Ça répond pas à ma question.  

Il explose Mario. 

Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise Lewy ? Que je l'aime et que je l'ai viré parce qu'on avait de toute façon aucun futur à cause de notre putain de métier ? Que j'ai juste envie d'aller le retrouver tout le temps alors que j'ai Ann-K à côté ? Que je viens de lui dire de profiter des six mois hors des terrains et loin de moi pour passer à autre chose, m'oublier et refaire sa vie parce que je supporte pas de le voir malheureux comme ça, alors que je sais très bien que je supporterai pas de le voir heureux avec quelqu'un d'autre ? Que j'avais jamais été avec un gars, que je suis tombé amoureux de Marco et que ça aurait été mieux que ça soit jamais le cas ? 

Y a les joues qui s'humidifient alors qu'il y a le polonais qui le prend dans ses bras. Ouais c'était ça qu'il voulait qu'il lui dise.

─ J'sais pas quoi faire Lewy. Je l'aime. 

Et ça c'était tellement plus facile de lui dire à lui qu'au blond, et peut-être qu'il avait bien fait de ne jamais lui dire, parce que ça serait encore plus difficile. Mains qui glissent doucement dans son dos. 

Ça va aller.

─ Est-ce que... Est-ce que tu crois que je suis lâche ? Est-ce que tu crois que j'aurais pas dû faire ça ?

─ J'en sais rien Mario, parce que je serai jamais dans votre situation. 

Mais dans le fond, il sait très bien qu'il mentirait s'il disait qu'il aurait pris une décision différente. Parce qu'ils connaissaient tous le risque, Marco y compris. Lui qui n'avait jamais été en couple avec un gars pour cette raison, même s'il était peut-être prêt à faire une exception pour son brun adoré. 

Mais je pense qu'il y avait aucune bonne solution. 

Parce que la meilleure ça aurait été qu'ils ne tombent pas amoureux, mais le destin avait vu les choses différemment pour eux deux. Parce que ça avait été trop tard dès lors qu'ils s'étaient embrassés. Ils étaient voués à se briser en n'étant pas ensemble et maintenant en réalisant qu'ils ne pourraient certainement jamais l'être vraiment. Et c'était peut-être d'y avoir goûté qui était le plus dur. 

Je crois que j'aurais fait comme toi, même si ça fait mal. Parce que même s'il prétend le contraire, il aurait été plus que malheureux si ça avait eu pour conséquence de lui retirer le foot. Et peut-être qu'il t'attendra. 

Il l'avait déjà attendu tellement longtemps.

Comment va mon blessé préféré ? 

Blondinet qui se jette dans ses bras, les larmes glissant sur ses joues. 

Je vois.

Il ne dit rien le blond, il se contente d'enfouir sa tête dans le cou de l'autre, de le serrer contre lui. Et il parle. 

Au fond, je sais qu'il le fait pour moi. Parce qu'il savait que j'en voudrais plus et qu'on aurait pas pu l'avoir tout de suite à cause de notre putain de métier et d'Ann-K qu'il est incapable d'arrêter d'aimer. Mais le pire je crois, c'est qu'il voulait pas de ça. Ça aurait été plus simple s'il l'avait vraiment voulu de cette fin, au moins ça aurait été clair, il voulait pas de moi et y avait pas d'espoir. Mais là, je comprends pas comment il a pu faire ce choix. Si t'avais vu son état en partant. 

Et il l'imagine bien la scène, vu ce qu'il avait pu apercevoir du brun quelques heures plus tôt. Et il sait que ce n'est pas un choix simple de l'autre côté mais que c'était le plus logique. Il avait prévenu Marco et c'était certainement pour ça qu'il avait dû lui cacher l'était de la situation depuis des semaines. 

Ils savaient tous les deux que s'il devait faire un choix, Mario choisirait Ann-Kathrin. Parce qu'ils avaient tous les deux vus à quel point Mario avait des étoiles dans les yeux quand il parlait d'elle. Il n'avait jamais menti sur ce qu'il ressentait pour elle. Et sa vie serait toujours beaucoup plus simple en la choisissant, et cela même s'il avait les mêmes yeux brillants et le même sourire un peu niais quand il parlait de son meilleur ami. 

Tu vas faire quoi ? Suivre son conseil ou attendre ? 

Il ferme les yeux. 

J'en sais rien

Parce qu'il n'était pas certain qu'il pourrait passer à autre chose, être heureux avec quelqu'un d'autre que lui. Parce qu'il était peut-être la personne avec qui il était destiné à être. Tout penchait en ce sens. Il n'avait jamais ressenti ça pour personne depuis le lycée, il n'avait jamais été vraiment en couple avec quelqu'un après, femme comme gars, et pour Mario, ouais pour Mario il aurait pu tout plaquer.

Tu devrais essayer. Un jour, tu comprendras qu'il avait raison, parce que t'as déjà eu ton rêve arraché une fois. Imagine que tu ne sois pas au prochain mondial à cause des conséquences que votre histoire aurait eues. Tu seras pas heureux en l'attendant, surtout que c'est pas dit que ça fonctionne.

─ Rob, j'ai vraiment pas envie d'en parler plus que ça.

─ Alors pourquoi tu voulais que je vienne ? 

J'veux oublier. Fais-moi oublier. Pas d'baiser, pas d'caresse, pas d'tendresse.

Il voulait juste oublier et il ne voulait rien qui pourrait lui rappeler ses nuits passées dans les bras du brun. Il voulait juste se perdre ailleurs pendant quelques temps. Lèvres qui se posent violemment sur les autres.

Vos désirs sont des ordres. Laisse-moi te prouver que je suis un bien meilleur coup que lui contrairement à ce que tu m'as dit au téléphone. 

Léger rire, remarque pour cacher son malaise. Parce qu'il n'était pas certain qu'il allait apprécier de donner à l'autre ce qu'il voulait. Mais il se disait qu'il le préférait dans ses bras qu'à l'autre bout de la ville dans ceux d'un inconnu, ou paumé dans un bar à boire jusqu'à ne plus être capable de se souvenir de son nom. Alors il lui a donné ce qu'il voulait, parce que c'était son blond adoré qui demandait et qu'il ne pouvait rien lui refuser.

tristesse partout chez les protagonistes (sauf chez le trio du bvb qui se contente de jouer les commères). 

prochain chap dès demain & c'est vraiment un de mes préférés. 

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