Trente-sept ★ Aimer est plus fort que d'être aimé
❝ Toi qui sais ce qu'est un rempart
Tu avances sous les regards
Courroucés
Tu écris mais sur le buvard
Tous les mots se sont inversés
Si tu parles il te faut savoir
Que ceux qui lancent des regards
Courroucés
Ne voudront voir dans leur miroir
Que ce qui peut les arranger
Toi qui as brisé la glace
Sais que rien ne remplace
La vérité
Et qu'il n'y a que deux races
Ou les faux ou les vrais
L'amour
Te porte dans tes efforts
L'amour
De tout délie les secrets
Oh et face à tous ceux qui te dévorent
Aimer est plus fort que d'être aimé ❞
dortmund, septembre 2017
─ Chérie, je peux te parler, c'est assez important...
Mario a l'air sérieux, les yeux marron un peu sombres, il manquait d'un peu d'assurance. Parce qu'il allait peut-être faire exploser sa vie ce jour-là. Mais peut-être que ça valait le coup. Parce qu'il n'en pouvait plus de lui mentir sur ce qu'il ressentait à longueur de journée. Ça faisait deux semaines qu'il y avait eu cette fameuse soirée, deux semaines qu'il avait promis à Marco de lui parler et malgré la crainte, il s'était enfin décidé à se lancer. Et surtout pour une fois Ann-Kathrin était présente pour un long moment à ses côtés. Il avait déjà pris beaucoup trop de temps à prendre son courage à deux mains et le faire. Parce qu'il savait qu'il allait lui faire du mal. À elle, à lui aussi, peut-être même à Marco en fonction de comment la conversation tournerait.
─ Assieds-toi.
Elle rigole doucement.
─ T'as peur que je tombe de haut ? Qu'est-ce que t'as de si important à me dire ?
Il ferme les yeux quelques secondes. Comment est-ce qu'il devait commencer ça ? Alors qu'elle était là à lui sourire, lui qui allait faire exploser son cœur...
─ Y a trois ans quand on était encore à Munich, j'ai commencé à avoir envie de quelqu'un d'autre.
Il voit la tête de sa brune et il n'est pas sûr d'avoir le courage de continuer. Elle a le regard braqué dans le sien, attendant la suite. Pourtant, il ne lit pas de tristesse, pas de douleur, comme de l'acceptation. Comme si elle savait déjà ce qu'il allait dire.
─ Et bref, j'aime quelqu'un d'autre. J'ai essayé de l'oublier je te jure. Mais j'arrive pas à le sortir de ma tête. Je crois que je l'aimais peut-être avant de te rencontrer sans m'en être rendu compte, j'en sais rien. - Il ferme les yeux quelques secondes, chasse les larmes de son regard. - Je sais plus quoi faire. Il a dit qu'il voulait bien se contenter de quelques heures, j'aurais pu continuer comme ça, rien dire et tenter de me convaincre qu'il est rien pour moi, mais j'en peux de prétendre que je pense qu'à toi quand il est évident qu'il est toujours là quelque part aussi. Et j'en pouvais plus de garder ça pour moi, de te mentir sur ce que je ressens vraiment. Parce que je t'aime et que t'as le droit de savoir...
Il redresse son regard vers celui bleuté de celle qui partage sa vie depuis plus de quatre ans désormais. Et elle lui sourit, mais il voit bien que c'est un sourire plus que forcé.
─ Et tu pensais m'apprendre quelque chose aujourd'hui Mario ? Ça fait quatre ans que je te connais, tu crois que j'ai pas remarqué que je vivais avec le fantôme de Marco Reus depuis des années ?
─ Mais.
─ Tais-toi Mario. Tu me pensais idiote à ce point-là ? Ou pas suffisamment observatrice ? J'ai vu tes faux sourires quand il n'était pas là, j'ai vu ta façon de le regarder quand tu le retrouvais et les regards amourachés qu'il te lançait alors que t'étais complètement aveugle, j'ai senti son odeur sur ton corps quand tu revenais de camp d'entrainement, j'ai vu que c'étaient pas les matchs de Dortmund que tu regardais mais uniquement lui quand on était encore à Munich, que c'était lui que tu suivais sans arrêt sur les réseaux sociaux. J'ai dû te supporter, oui vraiment te supporter, pendant huit mois quand vous vous êtes disputés et puis t'es revenu tout guilleret d'un camp en équipe nationale et étonnamment les sms et les coups de fil avaient repris.
Le silence se fait une brève seconde mais il ne la coupe pas. Parce qu'il la connaissait, et il savait pertinemment qu'elle n'avait pas terminé.
─ Alors tu crois sincèrement que j'ai pas compris pourquoi t'avais rompu pour faire le point sur ta vie ? Que j'ai pas vu le changement chez toi quand t'es revenu à Dortmund même si je n'étais pas là ? Que pendant deux mois t'étais dans un autre monde, tout le temps perdu dans tes pensées avec un regard rêveur et un sourire aux lèvres sur les photos et que j'en ai pas compris la raison ? Que j'ai pas compris que tu souffrais l'année dernière pour une raison que tu n'as jamais voulue me donner alors qu'on s'était remis en couple et que tu me disais être heureux ? Que j'ai pas compris que quelque chose avait changé depuis quoi, quinze jours ?
Les larmes brillent dans son regard lui faisant face. Il s'était attendu à tout sauf à ça. Il reste silencieux quelques temps, ne sachant pas trop comment réagir à ses aveux.
─ Ann, je suis désolé.
─ Non, c'est moi qui suis désolée. Désolée de pas pouvoir être au niveau du grand Marco Reus. Mais est-ce que j'ai jamais eu une chance face à lui ?
Y a les larmes qui brûlent leur regard, les cœurs blessés. Il lui faisait du mal, comme il en avait fait à lui et il pouvait rien contre ça.
─ Oui.
─ J'en doute quand même.
Il récupère sa main et la prend dans la sienne.
─ Je t'aime vraiment. Mais je pouvais plus choisir. Parce que même quand j'étais avec toi je passais mon temps à penser à lui et aucun de vous deux mérite ça. Alors tu peux partir si tu veux. Je peux te laisser la maison, j'irai ailleurs. Tu peux tout prendre. Et si tu pars, t'emmèneras un bout de mon cœur.
─ Épouse-moi.
─ Quoi ?
─ Tu m'as bien entendue Mario. Si tu m'aimes autant que tu le prétends, épouse-moi, montre au monde entier que je suis pas juste la potiche qui te sert de couverture pour ton aventure avec Marco Reus.
Il reste silencieux, il sait pas quoi dire. Il s'attendait à tout sauf ça. Et il voit bien qu'elle lui en veut beaucoup. Et puis devant son silence, elle finit par quitter les lieux.
─ J'ai compris.
La porte claque derrière elle.
flash-back novembre 2016 (pdv ann-kathrin)
Le match vient de se terminer et tu te diriges vers la salle de réception, celle où tu retrouveras les amis, la famille et les joueurs. C'était toujours comme ça que se terminaient les matchs. L'ambiance y était plus ou moins festive en fonction des matchs. Et aujourd'hui, elle le serait. Parce que Dortmund venait de gagner un match important et comme toujours la fête serait belle.
Tu rejoins une rousse qui se tient là. Elle venait voir tous les matchs. Vous n'étiez pas particulièrement proche. En fait, tu t'étais aperçue avec le temps que tu n'étais pas très proche de tout ce qui touchait à Marco Reus. S'il était le meilleur ami de Mario, il l'invitait toujours lorsque tu étais absente et ne te parlait pas très souvent de lui. Ou plutôt, il ne te confiait rien de ce qu'il faisait lorsqu'il trainait avec lui. Il t'invitait également rarement à les rejoindre quand ils passaient du temps à deux.
Et depuis quelques temps, Mario n'allait pas très bien sans que tu n'arrives à comprendre ce qui lui arrivait. Mais tu savais pertinemment qui était responsable de la situation. Parce qu'une fois de plus, le brun qui partageait ta vie ne passait plus des heures à textoter et il ne faisait plus ses sorties au parc pour manger une glace en compagnie du blond comme il l'avait pourtant fait en revenant à Dortmund d'après les photos que tu avais pu voir d'eux deux sur les réseaux sociaux et dans les journaux. Marco était en train de faire du mal à Mario et tu le détestais pour cela.
─ Salut toi.
Tu sursautes alors que la voix résonne à côté de toi. Pourtant elle ne t'était pas destinée. La rousse vient de se faire envelopper dans l'étreinte de l'ailier. Tu vois ses doigts qui trainent dans son dos et ses lèvres qui se posent doucement sur sa joue. Et puis il lui fait un immense sourire alors qu'il s'éloigne un tout petit peu continuant de l'observer. Tu peux voir le onze qui s'étale dans le dos de la rousse et tu comprends qui elle était. Il finit par la laisser après un énième bisou et tu le vois parler pendant quelques secondes avec ton compagnon alors qu'ils se croisent.
─ Pas trop envahissant dans votre couple mon copain ?
La rousse éclate de rire en réponse. Ses yeux pétillent de malice.
─ Je suis pas, mais alors pas du tout en couple avec Marco. Il est très célibataire.
Tu la regardes d'un air étonné. Pourtant, elle portait son maillot et ils paraissaient si proches.
─ Je suis sa coloc. Mais ça n'empêche pas que je l'aime beaucoup.
Tu hoches lentement la tête, analysant l'information. Marco n'était pas en couple. Et tu n'avais pas souvenir de Mario te parlant de personne dans sa vie régulièrement depuis que vous étiez ensemble. Tu reportes ton attention sur lui. Comment une personne telle que lui pouvait ne pas trouver chaussure à son pied ? Tu te figes quand ton regard finit par le retrouver.
Il a les yeux verts dirigés sur ton compagnon. Tu ne mets pas longtemps à identifier ce qui y traine. Tu peux y lire un mélange d'adoration et une infinie tristesse. Et tu comprends immédiatement. Marco n'était pas amoureux de Rose. Il avait le cœur brisé d'aimer son meilleur ami sans pouvoir rien obtenir. Et c'était certainement pour ça qu'il ne lui parlait plus autant qu'avant. Ce n'était pas Marco qui faisait souffrir Mario, c'était le blond qui souffrait et qui avait dû couper les ponts à un moment pour se protéger.
C'est le moment que choisit Mario pour se tourner vers lui. Tu vois son visage souriant quelques secondes plus tôt qui se décompose quand leurs regards se croisent. La tristesse s'abat à son tour sur le sien quand le blond détourne ses iris et se dirige ailleurs dans la pièce. Tu peux voir sa bouille chamboulée et désolée, les larmes qui brillent dans le regard de Marco alors qu'il s'enfuit et puis celles qui apparaissent dans les yeux chocolat en retour. Il amorce un mouvement dans sa direction puis semble se reprendre. Il finit par tenter de le suivre, mais le bras de l'entraineur se pose sur son torse, l'empêchant d'aller plus loin. Tu l'observes hocher la tête en réponse alors qu'il ne le quitte pourtant pas des yeux le temps qu'il disparaisse des lieux. Ta gorge se noue sur le champ.
─ C'est pas possible.
Murmure qui t'échappe.
─ Qu'est-ce qui n'est pas possible ?
─ Rien rien...
Mais les yeux émeraude de la colocataire se dirigent immédiatement dans la direction où tes yeux étaient fixés. Et quand un soupir lui échappe sans qu'elle ne le veuille, tu comprends qu'elle avait fait le même constat que toi. Et d'un seul coup, quatre ans de réactions et de choix de Mario avaient refait surface et tout avait fait sens. Chaque parole, chaque moment, chaque tristesse et chaque moment de joie. Mais comment avais-tu pu être aussi aveugle pour ne pas voir une chose aussi évidente ? Et depuis combien de temps se foutait-il aussi ouvertement de toi à en aimer un autre ?
T'aurais voulu le détester. Mais son regard venait de s'illuminer alors qu'il avait croisé le tien. Il se dirige à grandes enjambées vers toi et te plaque contre lui, fort. Et ses yeux chocolat s'allument une seconde, se mettent à briller quand ils plongent dans les tiens avant qu'il ne vienne t'embrasser. Tu ne pouvais pas le perdre. De toute façon, ça n'était certainement qu'une passade de l'un comme de l'autre.
─ Elle savait déjà.
─ Comment ça elle savait déjà ?
─ Pour nous, elle avait compris.
Le blond relève ses yeux verts pleins d'incompréhension vers celui qui à le pouvoir d'écraser son cœur. Ce n'est pas vraiment ce qu'il veut savoir. Ce qu'il veut savoir, c'est s'il va avoir droit à un peu de Mario.
─ Elle veut que je l'épouse.
─ Et ? C'est pas ce que tu voulais ?
─ Je sais pas.
─ Sunny arrête ton cinéma, tu m'as parlé de mariage y a même pas un an et je sais très bien que c'était elle que tu voulais épouser.
─ Oui mais...
─ Qu'est-ce que ça change que ce soit elle qui te le demande dans le fond ? Tu voulais faire une demande en mariage ringarde et ça t'énerve qu'elle t'ait grillé la priorité ? Modernité Mario, mo-der-ni-té, c'est fini le temps des gars qui font leur demande aux beaux-parents avant de la faire à la fille. En plus, prétends pas que t'étais pas sur le point de faire ta demande, t'avais déjà la bague, je l'ai vue dans ton sac un jour. Pas très discret d'ailleurs si tu veux mon avis.
─ Et pourquoi tu m'en as pas parlé ? Ça te dérangeait pas ?
─ J'attendais que tu le fasses. Et puis, on était d'accord pour que je sois l'amant dans l'histoire, pas le mari.
─ Ouais, mais maintenant c'est différent.
─ Qu'est-ce qui est différent ? Rien. Tu l'aimais avant et tu l'aimes toujours. Tu voulais l'épouser y a un an, et tu m'aimais déjà à ce moment-là. Alors dis-moi ce qui a changé depuis le jour où on a parlé futur au Pizza Galaxie, je t'écoute. Mis à part le fait qu'actuellement elle refuse de te parler bien évidemment.
Il marque une courte pause le blond. Il savait que ça finirait comme ça. Parce qu'à partir du moment où il acceptait la situation, qu'il acceptait que jamais Mario ne le choisirait lui et surtout qu'il la choisissait elle comme il l'avait fait environ un an plus tôt, c'était le plus logique. Il est pourtant heureux de retrouver Mario ce jour-là, qu'il lui parle de tout ça, qu'il admette ce qu'il ressentait pour lui même s'il ne s'agissait que de mots. Il ne sait pourtant pas réellement où ils en sont, eux. La malice s'installe dans son regard quand seul le silence lui répond.
─ C'est bien ce qu'il me semblait, rien n'a changé. Par contre, je te préviens, je vais te décevoir, ton témoin viendra seul à ton mariage.
Il a un petit sourire le brun.
─ Et est-ce qu'il sera heureux ?
Le blond saisit sa chance, il braque son regard dans celui du brun avant de venir s'installer sur ses cuisses, les bras passants autour de son cou.
─ Oui, parce qu'il est très très amoureux de son meilleur ami.
Il se penche pour déposer ses lèvres sur les siennes et il est heureux que Mario le laisse faire. Et ils partagent un baiser. C'est doux, c'est tendre, c'est rempli de l'amour qu'ils ont l'un pour l'autre. Et puis il finit par se reculer le blond quand il sent les doigts appuyant légèrement sur son torse pour le faire reculer. Mais malgré ça, il a les yeux qui rient un peu trop.
─ Remarque, normalement c'est la témoin de la mariée qu'on est censé se taper pas son propre témoin.
─ T'es con.
❝ Toi qui sais ce qu'est le blasphème
On ne récolte pas toujours
Ce qu'on sème
Tu connais l'ambition suprême
De ceux qui te vouent de la haine
Ils voudraient sous la menace
Te fondre dans la masse
Pour t'étouffer
Oh mais pour couler le brise-glace
Il faudrait un rocher
L'amour
Te porte dans tes efforts
L'amour
De tout délie les secrets
Oh et face à tous ceux qui te dévorent
Aimer est plus fort que d'être aimé ❞
Il a la gorge qui se noue un peu avant d'appuyer sur la sonnette. Il sait très bien que Mario n'est pas là. Ce n'est pas lui qu'il veut voir.
─ Salut.
─ Mario est pas là.
─ Tant mieux, c'est toi que je venais voir. - Il reste là, sur le palier. - Tu vas pas me laisser rentrer ?
Elle se décale.
─ J'te fais pas visiter, je pense que tu connais suffisamment les lieux.
Et rien que d'y penser, elle a la nausée.
─ Ann, je suis désolé.
Main qui vient heurter sa joue avec force. Bon, peut-être qu'il l'avait cherchée un peu.
─ Arrêtez de vous excuser tous les deux, vous saviez très bien ce que vous faisiez.
─ Il voulait t'épouser.
─ Marco, j'ai pas envie d'être la victime d'une autre de vos blagues, j'ai assez donné.
─ La bague était dans son sac, je devais être son témoin, et normalement j'avais reçu pour ordre d'y venir avec une demoiselle avec qui j'aurais été vraiment heureux à mon bras. Et ensuite j'aurais été le parrain de votre premier enfant. Mais il aurait fallu que j'ai aussi des gosses, pour qu'ils puissent jouer avec vos enfants pendant que j'aurais refait le monde avec Mario. Et peut-être avec toi aussi après tout, ou alors t'aurais été avec ma femme en train de parler de trucs de gonzesses pendant qu'on aurait revécu nos années en équipe nationale et à Dortmund à deux.
─ Qu'est-ce que tu racontes Marco ?
─ C'est pas moi qui ai dit ça, c'est ce que Mario m'a dit une fois au Pizza Galaxie.
Et ses paroles, il aurait pu les ressortir aux mots près, parce qu'il s'en souvenait comme si c'était la veille.
─ Et après, il m'avait dit que parfois il aurait préféré ne pas t'aimer, parce qu'alors il m'aurait aussi attendu. Et qu'il avait jamais cru au fait qu'on puisse aimer deux personnes en même temps, jusqu'à ce qu'il me rencontre.
─ Et ?
─ Et moi je lui ai menti en lui disant que j'avais pas envie d'être l'amant dans votre bouquin et qu'il avait fait le bon choix le jour où il m'avait demandé de l'oublier.
Y a les larmes qui roulent le long des joues de la brune.
─ Alors pourquoi t'es là et pourquoi il m'a dit qu'il me trompait avec toi y a deux jours ?
─ Il t'a jamais trompée. Les seuls moments où il s'est passé quelque chose, il avait rompu. Même y a quinze jours, il m'a juste dit qu'il me promettait de t'en parler et ça s'est arrêté là jusqu'à ce qu'il te le dise. Tu crois que c'était facile pour moi ? De prétendre que j'étais heureux ? De savoir qu'il était avec toi alors que j'avais juste envie d'être avec lui ? De dormir dans le lit à côté du sien en déplacement ? De le voir tous les jours dans les vestiaires et sur le terrain ? Tu sais très bien pourquoi je suis là. Parce que tu sais très bien aussi qu'il était pas heureux sauf si tu te voiles la face, comme je sais qu'il serait pas heureux si je lui demandais de me choisir et de t'oublier.
Il marque une pause.
─ Je te demande pas de comprendre ce qu'il y a entre Mario et moi, je te demande pas de m'aimer, ni même de m'apprécier, je te demande juste de penser à lui, parce que tu sais aussi bien que moi que tu le briseras si tu lui interdis de me voir. Et j'ai pas envie de le récupérer en morceaux parce que t'aurais mis les voiles.
─ Je ne doute pas que t'arriverais à le retaper.
Jalousie dans la voix. Et il se dit qu'elle a certainement raison mais tout de même. Elle observe le blond, ses réactions, son regard un peu perdu, ses yeux remplis d'espoir comme si elle avait le pouvoir sur son bonheur à lui, son léger sourire. Y a les mots qui résonnent dans son esprit.
Et elle le déteste. Elle le déteste parce qu'elle sait qu'il a raison. Elle y avait déjà eu droit à la tristesse perpétuelle dans son regard normalement si rieur qui lui plaisait tant. Et puis, il était revenu dans sa vie et Mario avait repris vie, mais pas grâce à elle. Et alors, tout était plus beau dans leurs moments à deux aussi. Parce qu'il avait envie de sortir. Parce qu'il l'embrassait sans arrêt. Parce qu'il souriait et riait. Parce qu'il voulait aller faire des tours au parc, dans les boutiques, au lac. Qu'il lui tenait la main et la mettait en avant partout. Parce qu'il l'emmenait au restaurant tout en se faisant beau pour lui plaire et ils discutaient de tout et rien. Parce qu'il rayonnait. Tout ça parce qu'il était heureux dans les bras du blond à côté.
Alors elle le déteste une nouvelle fois d'avoir raison parce que ça serait bien plus simple pour elle si c'était faux. Parce qu'elle savait qu'elle détruirait Mario si elle lui enlevait le blond, et pourtant ce n'est pas l'envie qui lui manquait. Mais elle n'aurait alors plus rien. Plus rien qu'un brun qui ne penserait qu'à ce qu'il ne pourrait avoir à cause d'elle. Un brun qui la détesterait.
─ S'il m'aimait autant qu'il le prétend, il aurait pas eu besoin de toi. Il doit t'aimer plus.
Il ne pouvait pas l'aimer et faire ça. C'était impossible. Pourtant, le blond avait éclaté de rire à sa remarque.
─ Je connais Mario par cœur et je peux t'assurer qu'il y avait une raison réelle pour laquelle je te jalousais. Il a des étoiles dans les yeux quand il parle de toi, tu sais très bien qu'il n'a jamais fait semblant. T'étais pas une couverture à notre histoire, tu seras jamais une couverture à ce qu'il se passe entre nous. T'es son premier amour et tu le sais aussi bien que moi qui aie eu droit à tous les détails de votre mise en couple qui me lacéraient le cœur. Mario ne sait pas mentir, il t'aurait jetée depuis bien longtemps s'il ne t'aimait plus autant qu'avant.
Elle soupire. Elle ne comprend pas ce qui est en train de se dérouler dans son salon. Normalement Marco aurait dû être le salaud qui se serait barré avec Mario, celui qui lui aurait volé son futur mari. Il ne devrait pas être ici à tenter de la convaincre qu'il l'aimait et à ne même pas essayer de profiter de leur couple battant de l'aile pour mettre les voiles avec le brun.
─ T'es chiant Reus, tu le sais ?
Léger sourire.
─ Ouais, on me l'a déjà dit. - Pause. - Alors, tu l'épouses ? Je peux commencer à organiser son enterrement de vie de garçon ?
Et ce qui l'étonne, c'est la joie qu'il y a dans le regard du blond à cette pensée. Comme si c'était ce qu'il y avait de plus normal, comme s'il était heureux rien qu'à l'idée de savoir que le brun le serait.
─ Oh mais tais-toi !
Il a son sourire en coin, celui qui crie déjà victoire et ça l'énerve encore plus.
─ Maintenant sors de chez moi. Et avise-toi à minima de ne pas venir chez moi quand tu voudras t'envoyer en l'air avec mon futur mari.
Il rit doucement.
─ Chez toi ? Jamais j'oserai.
Il a le sourire moqueur, le regard pétillant avec une petite lueur de défi et elle comprend pourquoi il plait tant à Mario. Pour ce qu'il était, mais pour ce que Mario pouvait représenter pour lui. Parce que c'était désormais évident pour elle que le monde entier de Marco Reus tournait autour de Mario Götze. Et elle ne comprend pas comment elle n'avait pas pu le voir avant ce moment-là.
Elle avait cru naïvement que c'était juste une aventure légère, une envie du plus vieux, un fantasme de sa part et que ça lui passerait malgré ce qu'elle avait pourtant lu dans son regard une fois. Mais elle avait surtout cru que le brun se cherchait pour un temps et que ça s'arrêterait, qu'il achèverait le cœur du blond quand il en aurait marre de s'amuser et de se tester.
Mais la vérité c'était que le blond était enchaîné au brun, qu'il vivait pour lui, qu'il était prêt à tout pour qu'elle lui pardonne et l'épouse rien que pour le voir heureux. Il l'aimait si fort qu'elle était sûr qu'il serait capable de disparaître si elle lui disait qu'elle ferait du mal à Mario s'il restait. Pendant une brève seconde elle pensa que c'était beau. Et puis elle se reprit, c'était sa vie et son couple qui étaient en jeu. Mais qui était-elle pour se mettre en travers d'un amour si puissant ? Et si le brun ne ressentait ne serait-ce qu'un dixième de ce que le blond pouvait ressentir pour lui, alors elle comprenait qu'il n'ait pas réussi à en rester éloigné.
─ C'est ça ouais.
Et elle lui claque la porte au nez avant qu'il n'ait eu le temps de lui souhaiter une bonne journée. Elle se pose, y a les larmes qu'elle essuie sur son visage. Et elle ne sait pas quoi en penser. Elle est paumée, complètement paumée. Parce qu'elle ne veut pas partager son brun, mais elle vient de comprendre que le destin était en train de l'y contraindre. Y a son cœur qui fait mal et qui a été à moitié guéri par les mots du blond en même temps. Ce blond qui avait réussi à capturer un morceau du cœur de son futur mari. Parce qu'il lui avait dit les plus grands rêves de l'homme de sa vie, le futur qu'il s'imaginait quand il dormait la nuit et elle était en plein centre de celui-ci.
Y a la porte qui se ferme derrière le dernier joueur venant de quitter le repas organisé à la dernière minute. Et le blond tourne son regard vers le brun non loin qu'il revoit pour la première fois en tête à tête depuis quinze jours et pour la première depuis sa conversation avec la mannequin qui leur avait quasiment donné sa bénédiction.
─ Enfin seuls.
Ils ont les regards qui se croisent une seconde et ça leur suffit pour comprendre. Y a les lèvres qui se retrouvent, le corps du brun qui rencontre le mur alors que celui de l'autre se presse contre le sien.
─ J'ai cru qu'ils partiraient jamais.
Ils rient avant de partager un nouveau baiser. Y a les sentiments qu'ils avaient tenté d'enfouir pendant bien trop longtemps qui ressortent, les mains qui jouent sur le corps de l'autre, qui redécouvrent ce qu'elles avaient perdu.
─ T'as quelque chose de prévu ce soir ?
─ Non, AK est en déplacement.
─ Tant mieux, parce que je t'aurais pas laissé partir.
Et pour une fois, ils ne pensent plus. Parce qu'ils n'ont plus à le faire. Ils ne pensent plus quand le blond le soulève pour l'entrainer dans sa chambre. Ils ne pensent plus quand il le dépose sur son lit, s'allonge au-dessus de lui et vient à nouveau l'embrasser. Ils ne pensent plus quand ils envoient leurs vêtements à l'autre bout de la pièce. Ils ne pensent plus quand ils parsèment de baisers le corps de l'autre. Ils ne pensent plus quand ils s'offrent leur corps et leur cœur. Ils s'aiment, ils sont heureux, et c'est tout ce qui compte pour eux.
à partir de maintenant ça ira bcp plus vite parce que les chapitres concernés par les changements sont tous passés donc j'ai plus que de la mise en page et relecture ortho à faire ! je vais essayer de mettre un gros coup dessus cette semaine pour boucler la republication des derniers chapitres (enfin y en a encore 20 quand même haha) assez rapidement.
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