Trente ★ Laisse-moi t'aimer

❝ Laisse-moi t'aimer toute une nuit
Laisse-moi toute une nuit
Faire avec toi le plus long, le plus beau voyage
Oh ! Veux-tu le faire aussi ? ...

Une hirondelle fait mon printemps
Quand je te vois
Mon ciel devient plus grand
Je prends ta main, alors je sens que j'ai pour toi
Oh ! L'amour au bout des doigts

La feuille qui grandit a besoin de lumière
Et le poisson meurt sans l'eau de la rivière
Aussi vrai que nos corps sont nés de la poussière
Toi, tu es mon soleil et mon eau vive

Laisse-moi t'aimer rien qu'une nuit
Laisse-moi rien qu'une nuit
Voir dans tes yeux le plus merveilleux paysage
Oh ! Oui, si tu le veux ...

Laisse-moi t'aimer
Laisse-moi t'aimer
Laisse-moi
Laisse-moi t'aimer ...
Faire avec toi le plus grand de tous les voyages
Laisse-moi
Laisse-moi t'aimer
T'aimer ... 


dortmund, fin août 2016

Aaaaahhhh ! 

Marco sursaute alors que l'eau glacée vient frapper son dos et il se relève rapidement. 

Mario, j'vais t'défoncer ! 

Et le voilà courant à travers un jardin après son meilleur pote. C'était pourtant censé être une soirée calme, après un après-midi posés à se dorer la pilule sous le soleil en cette dernière soirée d'août, Mario étant seul chez lui depuis qu'il avait déménagé et pris de la distance avec la femme partageant encore sa vie quelques semaines plus tôt. Y a les rires de l'autre au loin alors que le T-shirt trempé quitte bien rapidement le corps du blond. C'était pas du temps à une bataille d'eau franchement. 

Il se précipite derrière celui qui lui sert de meilleur pote et il finit par le rattraper alors qu'il s'est engouffré dans la maison. 

Placage ! 

Hurlement avant qu'il n'arrive à récupérer les pieds du brun et que celui-ci se retrouve à terre sur le tapis du salon. Le blond s'écrasant au passage sur lui. Il note la légère grimace du brun mais ne se focalise pas dessus. Il avait vu pire et le tapis était quand même très confortable. 

VENGEANCE !

Le blond vient s'installer sur le bassin de l'autre, l'empêchant de se relever. Et bientôt, il a les mains qui se mettent à chatouiller le brun qui éclate immédiatement de rire. Mario avait toujours été comme ça, et Marco se faisait régulièrement une joie de l'embêter ainsi. Ca crie, ça rit, ça hurle mais l'autre n'arrête pas. Il continue jusqu'à ce que le plus jeune en perde le souffle à force de rire. Il a un sourire malicieux qui s'étire sur tout son visage. 

STOP !! STOP !! Marco s'te plait ! 

La voix est entrecoupée par les éclats de rire et ça arrache un réel sourire au blond. 

J'ai pas dû bien entendre. Qu'est-ce que t'as dit ?

─ Stop, stop ! 

Il continue alors que l'autre a les joues qui rougissent et qu'il s'agite en essayant de le virer. Il le sent se tordre sous lui, arquer son dos pour essayer de le soulever et l'éjecter. Mais il était bien trop faible face à la puissance des chatouilles qui lui faisait perdre une partie de son souffle à force de trop rigoler.

J'ai pas bien entendu. On dit Mon Dieu, puisses-tu arrêter de me chatouiller.

─ Va t'faire foutre ! 

Alors il reprend. Il joue sur ses envies, en profite pour lui rappeler qu'il était tout à fait ouvert à ce genre de choses. 

Ça ne serait pas un problème, mais mauvaise réponse Mario, mauvaise réponse. » 

Y a les pieds qui battent dans le vide, les coups que le blond reçoit au passage et les grimaces en conséquence. 

Marco s'te plait.

─ Mon dieu, puisses-tu arrêter de me chatouiller. 

Il a le regard planté dans celui de l'autre. Le visage à moitié sérieux qui s'était un peu rapproché. Et il se dit qu'il est parfait comme ça Mario. Avec ses yeux brillants, avec les larmes de rire qui perlent au coin de ses paupières, avec ses joues rougies, avec son souffle qu'il tente de reprendre. Et aussi avec ce rire qu'il aimait tant qui emplissait tout l'espace de sa demeure. Ce rire qui n'y avait pas retenti depuis bien trop longtemps. 

C'est uniquement à ce moment-là qu'il prend conscience de la proximité de son corps avec le sien. De son bassin sous le sien, de son torse nu au-dessus de l'autre, des mains qui glissaient sur les côtes du plus jeune. Son rythme cardiaque accélère immédiatement. Il a le regard qui ne quitte pas les yeux chocolat. Et il s'approche lentement du visage ami réduisant seconde après seconde la distance les séparant. 

Mais il ne dit rien Mario, il ne fait rien pour empêcher ses lèvres de venir se poser sur les siennes. Alors il continue. Il a les mains qui viennent glisser dans les mèches brunes. Les doigts qui glissent sur le visage, qui en dessinent le contour, qui effleurent un instant sa bouche. Il finit par venir délicatement épouser de ses lèvres celles du brun. C'est léger comme si une plume tombait sur lui. Il ferme immédiatement les yeux, profitant du contact tant rêvé. Il le prolonge légèrement. 

Et puis il finit par sentir les mains du brun qui se posent sur ses hanches, rapprochant leurs bassins encore un peu plus. Et c'était trop. Trop bon, trop proche, trop doux, trop ce qu'il désirait le plus au monde. Le feu vient s'installer au creux de son ventre. Un semblant de passion s'installe lentement dans le baiser partagé. Il entrouvre doucement ses lèvres sous la demande du brun après plusieurs minutes de baisers chastes et délicats. Il avait tant voulu qu'il possède ainsi sa bouche. 

Les mains du plus jeune quittent ses cheveux pour glisser sur la peau nue. Des frissons parcourent alors son épiderme quand il sent les doigts de l'autre glisser le long de sa colonne vertébrale. Il s'autorise à déposer une trainée de baisers dans son cou, gardant ses doigts pour les mèches rebelles. 

Il en avait tellement rêvé de cet instant. Parce qu'il en était dingue de Mario. Et maintenant, maintenant il avait envie de bien plus qu'un simple baiser partagé. Mais ça ne pouvait pas être son cas. Il devait juste pas vouloir lui faire de mal en le repoussant. Alors il finit par se redresser. Il a les joues qui rougissent violement quand il recroise le regard de l'autre, quand il se rend compte qu'il a forcément compris qu'il n'était pas resté insensible à ses caresses. 

Désolé, je...

Mais il est arrêté avant qu'il ne puisse se relever.

Y a le silence qui s'installe quelques secondes alors que les doigts ne chatouillent plus sa peau à travers son T-shirt léger. Et il essaie de reprendre avec difficulté son souffle. Il a la cage thoracique qui se lève et s'abaisse rapidement encore, trop irrégulièrement. Et dans le silence, tout ce qu'il voit c'est deux iris verts braqués dans les siens. Un regard à en tomber par terre. Et ça lui explose au visage qu'ils sont trop proches. Bien trop proches. Mais ça ne lui déplait pas. Loin de là. 

Il a le regard qui échoue quelques micro-secondes sur les lèvres de l'autre sans qu'il ne fasse rien. Il est comme suspendu dans le vide. À deux doigts de tomber ou de se rattraper. Il ne sait pas quoi faire. Il n'est pas assez courageux pour faire ce qu'il devrait faire. Pour refaire ce qu'il avait fait ce soir-là. Lewy le tuerait s'il savait. Et pourtant, il continue de se perdre dans le regard envoutant de l'autre. 

Mais ce jour-là, il met la lâcheté de côté. Il ne fait rien pour l'éloigner, le repousser ou l'empêcher de l'embrasser. Parce qu'il veut ressentir une nouvelle fois ce qu'il avait ressenti cette nuit d'hiver là. Parce qu'il veut avoir le goût de ses lèvres sur les siennes, sentir son odeur d'après-rasage d'un peu plus près encore, sentir les battements de son cœur cogner un peu trop fort dans sa poitrine. Et c'est parfait. Aussi parfait que la fois d'avant. Peut-être même mieux. Parce qu'il n'est pas à moitié défoncé. Il sourit quand les doigts du blond glissent dans ses cheveux. Et il finit par aller poser ses mains sur ses hanches, comme pour l'empêcher d'aller ailleurs. 

Il s'étonne une seconde que le blond lui laisse aussi facilement l'accès à sa bouche. Des électrochocs semblent le transpercer et il admire les traits apaisés et heureux de son meilleur-ami qui semble pleinement profiter de ce baiser. Il finit par laisser ses mains aller se balader dans le dos de l'autre, glissant sur sa peau nue un instant. Frissons qui lui sont arrachés alors que les lèvres du blond déposent à présent des baisers dans son cou. Et il se sent tellement bien comme ça. 

Il finit par sentir le désir qui s'éveille chez Marco. Comme un rappel des mots de Mats et Robert lorsqu'ils lui disaient qu'il était la personne qu'il désirait le plus sur Terre. Et il veut bien plus à présent. Il veut ce dont il avait rêvé, il veut sa peau contre la sienne, il veut ses lèvres parsemant son corps de baisers. Parce qu'apparemment c'était ce qu'il voulait aussi même si ça lui paraissait impensable. Mais Marco et ses doigts uniquement dans ses cheveux, Marco lui laissant le contrôle de leur baiser, Marco si délicat semblait se contenter de la situation. 

Et déjà l'autre s'éloigne et il perd pendant quelques secondes son sourire. Parce qu'il ne voulait pas que ça s'arrête et qu'on donnait pas à l'enfant pourri-gâté qu'il était ce qu'il voulait. 

 Désolé.

 Les joues de Marco ont fortement rougi. Mais ce sont deux yeux verts remplis de tendresse et d'autres émotions qu'il n'arrive pas vraiment à déchiffrer qui ne quittent pas les siens alors qu'il commence à se relever. Et d'une main posée sur sa cuisse, il l'arrête. Il se redresse, leurs visages se faisant face. Il peut sentir le souffle chaud qui balaye son visage. 

T'arrête pas. 

C'est un murmure. Un souffle destiné uniquement à l'autre qui ne pouvait que l'entendre. Il a les joues qui rosissent le plus jeune à ses pensées. Et puis il revient l'embrasser avec passion alors que Marco ne semble plus avoir aucune envie de partir et que s'éveille sa propre envie.

Y a les mains qui glissent, les joues qui rougissent et le souffle qui s'accélère, les battements de cœur désordonnés, les frissons qui le transpercent. Il est bien Mario. Il a les yeux fermés de bonheur. Les baisers qui brulent sa peau par endroit, qui remontent. Y a les lèvres qui reviennent s'emparer des siennes, sa bouche qu'il entrouvre pour accueillir une langue amie pour la première fois. C'était différent, assuré. Il se fige une seconde. En face, la pression appliquée diminue instantanément, comme si celui qui l'embrassait avait compris les craintes qui le traversaient. Il se détend et les langues finissent par danser à l'unisson. 

Et puis il reprend son souffle, il sourit, et il ouvre les yeux. Et y a le regard qui plonge dans le sien. Et il est pas bleuté comme c'était le cas encore un mois plus tôt. C'est des yeux verts dans lesquels il se perd. Un regard vert perçant qui ne veut plus le lâcher. Et c'est comme dans son rêve. En mieux. Comment est-ce qu'ils en sont arrivés là ? C'est ça qu'il comprend pas Mario. Mais il cherche pas à comprendre. Non, pas maintenant. Pas alors que le blond vient à nouveau l'embrasser. Parce qu'il en avait tellement envie, de ce moment-là. 

Marco et lui s'embrassant étaient parfaits. Le corps de Marco sous le sien alors qu'il l'embrassait était parfait. L'idée que son meilleur ami puisse avoir envie de lui de cette façon était parfaite. Et pourtant, cela semblait dépasser le niveau de l'idée à voir comment le blond était détendu tandis qu'il l'embrassait. Mais la possibilité qu'il soit en train de faire une erreur le rattrape bien rapidement.  Et il y avait mille et une raisons que ça en soit une. Et si depuis sa rupture tant il était perdu, Ann-Kathrin n'en était plus une, le sport qu'ils pratiquaient et tous ses mauvais côtés était certainement la première. 

Tu crois pas qu'on fait une connerie ? 

Murmure. La main du brun s'est posée sur le torse de l'autre et il s'éloigne légèrement de son corps en se redressant. Mais y a toujours que quelques millimètres entre leurs lèvres. 

Tais-toi et embrasse-moi

Et pourtant, il le savait que Mario avait raison. Que c'était jouer avec le feu. Qu'il se cherchait certainement juste. Qu'il n'y avait que dans leur rêve le plus fou qu'ils pouvaient éventuellement être quelque chose de réel. Mais, ce soir, il s'en moque. Parce que Mario semble enfin prêt à lui donner ce qu'il attend depuis si longtemps. Parce que ce soir, il n'a plus l'alcool derrière lequel se cacher et c'était lui qui avait voulu de ce baiser et de la bouche et des doigts du blond sur son corps.

Parce que ce soir, alors qu'il avait crocheté le cou du plus jeune pour l'attirer de nouveau à lui et surtout l'empêcher de nouveau s'arrêter, il avait juste envie d'oublier la réalité et de laisser ce bonheur éphémère l'envahir. Et face à celui-ci s'étalant sur son visage, Mario avait complètement cédé. Parce que cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas vu le blond semblant aussi heureux, et il vivait depuis  bien trop longtemps pour le voir ainsi. 

Non, vous ne rêvez pas, après l'équivalent de 3 ans dans l'histoire et 30 chapitres ils se sont enfin embrassés en étant sobres (& sans que mario soit en couple avec ak comme dans la V1 - parce que c'est toute la raison de cette réécriture). 

Hésitez pas à faire des retours. Suite soit dans la semaine si j'ai le temps de mettre en forme, soit semaine pro à mon retour de vacs !

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