Six ★ The fool who dream

❝ Here's to the ones who dream
Foolish as they may seem 

mai 2014

Y a les rires, les sourires et les embrassades. Parce qu'ils se retrouvent tous, famille unie. Die Mannschaft. Le rêve de n'importe quel joueur de foot. Ici, y avait les rivalités qui disparaissaient. Ici, ils pouvaient à nouveau jouer côte à côte. Ici, il n'y avait plus de rouge, de jaune & noir, de bleu ou de vert. Ici, il n'y avait que le noir, rouge et or qui comptaient. Des joueurs réunis pour jouer sous un même drapeau. Et ils n'étaient jamais aussi fiers que lorsque l'hymne résonnait dans le stade et qu'ils la chantaient tous en cœur. Des semaines de séparation pour se retrouver bien trop peu au final. Mais pas cette fois. Parce que cette fois, ils allaient se retrouver pour bien plus longtemps qu'une grande semaine. 

─ Hey !

Y a les bras du blond qui entourent le brun. Ça lui manquait, la présence du plus jeune à ses côtés. Alors il comptait bien profiter de ce mois de préparation avant de partir au Brésil. Profiter pour se retrouver, vraiment, pour faire tout ce qu'ils n'arrivaient jamais à faire avant. Ce qu'ils n'arrivaient plus à faire avec la distance. 

Y a les longues nuits passées à discuter dans leur chambre. Les soirées blottis l'un contre l'autre sous une couette à regarder une série sur leur ordinateur. Et puis les sorties entre potes. Avec les coéquipiers, ceux du Bayern que Marco ne voyait que peu. Ceux de Dortmund que Mario ne voyait plus trop. 

Qu'est-ce que c'est ?

Le brun récupère un petit paquet qui trainait sur son lit, emballé en noir et jaune. En face, Marco a un sourire qui s'étale sur son visage, le regard malicieux.

Ouvre et tu verras bien.

C'est pas une blague avec une araignée ou un truc du genre dedans ?

Son meilleur ami se contente d'éclater de rire en réponse. 

Non Sunny, c'est un vrai cadeau.

Ses doigts s'attaquent immédiatement au papier. Il sourit quand il se retrouve avec l'objet entre ses mains.

Il te plait ? J'ai eu du mal à le trouver.

Il caresse le tissu du bout des doigts. Il observe le singe jaune et noir qui y est représenté. Il se lève et il se jette dans les bras du blond, le faisant basculer sur son lit. Ils s'écrasent dans celui-ci.

Merci ! Merci ! T'es le meilleur !

Et toi t'auras bien plus la classe avec ça qu'avec celui tout noir que tu avais avant.

Ca, ça reste quand même à prouver. On a toujours l'air ridicule avec un masque de nuit.

Non, là t'auras pas l'air ridicule. T'auras l'air d'un mignon marsupilami.

Les yeux verts en face des siens pétillent de malice. Il reste une seconde sceptique et puis il finit par le croire. Il roule à côté de Marco, le libérant de son poids et reste allongé à côté de lui.

Pourquoi t'as peur du noir ?

Il ose enfin poser cette question qu'il se posait chaque soir qu'il passait avec lui. Il sent le corps qui se tend une seconde à côté du sien. Il fait passer sa main sur sa joue, le regard braqué dans l'autre.

Tu peux me le dire, je vais pas me moquer.

Ça fait longtemps que je le sais que tu te moqueras pas tu sais. 

Il lui sourit faiblement. Et Marco sent son cœur qui s'emballe un peu. Parce qu'il n'aimait pas en parler. 

C'est quand j'étais petit. Ma grande sœur s'était amusée à m'enfermer dans le placard. Il faisait noir et j'étais bloqué. Et elle m'avait laissé toute seule dedans pendant hyper longtemps.

Il marque une pause. Il ne savait pas si ça avait duré ou non. Mais ça lui avait paru durer une éternité alors qu'il y était coincé, pleurant et tremblant. 

C'est mon papa qui a fini par me débloquer et depuis j'ai peur du noir. 

Il sent les doigts qui attrapent les siens. Ils calment ses battements de cœur redevenus irréguliers.

Et pourquoi t'as pas peur de la nuit ? C'est pareil non ? 

La curiosité est réelle dans le regard.

Non Sunny. Parce qu'il y a les étoiles et la lune pour me tenir compagnie. Et elles sont lumineuses. Je les connais et elles deviennent des alliées.

Tu connais les étoiles ?

Oui.

Un jour tu m'apprendras ?

Oui, mais pas ce soir, il y a des nuages.

Il sent le corps qui se blottit une seconde contre lui.

Merci. 

Et puis le corps se lève pour aller se glisser dans l'autre lit. Il le regarde faire alors qu'il passe le masque sur ses yeux assis dans son lit. Il ne peut retenir un léger rire. 

Eh, tu me moques pas.

Je me moque pas. 

Et Mario se met à bouder une seconde tandis que le blond éteint la lumière. 

Bonne nuit. 

Bonne nuit Woody.

❝ Here's to the hearts that ache
Here's to the mess we make 

Mainz, 6 juin 2014 - 21h15

Y a le contact, celui un peu trop violent. Y a la cheville qui vrille. La douleur qui grimpe immédiatement alors qu'il s'effondre en hurlant. Y a le jeu qui continue et la douleur qui diminue pas. Et puis, ils sont là. Ils sont tous là. Mais la douleur elle reste. Et la douleur c'est dans le cœur qu'elle est la plus présente. 

Les larmes roulent sur les joues un peu trop pales. Les regards des coéquipiers sont perdus. Parce qu'ils ont tous compris ce qui était entrain de se passer. Le rêve qui s'échappe doucement. Le cœur qui se brise, qui fait mal. Qui fait trop mal. 

C'est pas de douleur qu'il pleure Marco. Non, Marco il pleure son rêve de mondial qui s'évanouit dans la nuit. Il pleure le rêve de gosse qui lui échappe à quelques heures d'un départ pour le Brésil. Il pleure mais ça suffira jamais. Parce qu'il l'a compris dès que la cheville a vrillé qu'ils allaient partir sans lui. Et c'est tout ce qu'il voulait qui disparaît. Y a le pied sur lequel il tente de s'appuyer avant de bien rapidement abandonner l'idée et de se laisser porter par les médecins de l'équipe. 

Y a les regards de tout le monde qu'il évite. Il la voit pas la détresse dans le regard de ses coéquipiers, les larmes qui brillent dans le regard de Mario. Parce qu'ils en avaient parlé des centaines de fois de ce mondial. Parce que c'était le rêve de n'importe quel gamin jouant au foot. Gagner la coupe du monde avec son équipe nationale. Mais s'ils gagnaient, ce serait sans lui.

Vous pensez qu'il va bien ?

Le silence qui s'installe en retour terrifie le petit brun. Il aimerait savoir mais ses coéquipiers ne lui répondent rien.

Mets-toi dans la tête qu'il sera pas au Brésil.

Son visage se déforme sous le choc. Ils mentaient. Il allait revenir et ils allaient jouer ensemble là-bas.

C'est faux !

Je sais, tu sais, Marco sait. On sait tous ici que c'était pas une petite entorse.  Il le savait très bien quand il a quitté le terrain. Libre à toi de croire qu'il sera de la partie, mais on a tous compris que c'était fini quand il a quitté ce terrain en pleurs.

Je te déteste.

La réponse claque dans le salon alors qu'il quitte les lieux. 

T'étais vraiment obligé d'être aussi agressif ?

Il vient de dire qu'il me détestait et c'est moi qui me fait traiter d'agressif ?

Oui. Parce que tu pouvais certainement lui dire différemment que Marco ne viendrait pas.

Il n'entend pas la suite. Il quitte les lieux en direction du jardin. Il s'assoie dans l'herbe, regardant les montagnes au loin. Une larme roule sur sa joue. Il avait entendu les remarques et il avait compris qu'il était le seul à croire qu'il viendrait encore. 

Ce sont des choses qui arrivent.

Son regard se pose sur Mats qui vient s'installer à côté de lui et qui passe un bras autour de son épaule.

Tu ne peux rien y faire. Sois juste là pour lui Mario. Il en aura plus que besoin.

Il hoche doucement la tête tout en se laissant être entrainé dans l'étreinte du plus âgé. 

C'est juste que j'espérai que...

Son corps est très fortement comprimé et il en sourit. Sa tête tombe sur la poitrine de son aîné. 

Mario ! Marco vient de revenir si tu veux aller le voir.

Il hésite une seconde. Sa gorge se noue à l'idée qu'il n'allait pas bien.

Vas-y Mario, il va avoir besoin de toi.

Lorsqu'il passe devant le salon, il est abasourdi par le silence qui y règne. Et celui-ci valait tous les mots.

Marco ? J'peux rentrer ?  

Petite tête brune qui passe dans l'encadrement de la porte. 

C'est ta chambre aussi.  

Il est faible le sourire. Il est vide le regard. Et les yeux sont rougis. Rougis d'avoir bien trop pleuré. Il entre l'ami et il vient prendre son blond dans ses bras. Ils restent comme ça, silencieux. Y a besoin de rien dire. Parce qu'il a immédiatement compris en rentrant que c'était foutu. Parce que sinon il aurait eu un sourire Marco. Mais là, y avait que des larmes dans son regard. Alors il se contente d'être là. De le serrer dans ses bras. De le tenir contre lui. De tenter de le consoler à force de légères caresses dans le dos et dans les cheveux. 

Il a mal au cœur lui aussi. De le voir comme ça, de se dire qu'ils ne vivront pas cette aventure ensemble. Qu'à la veille d'un départ il a un coéquipier qui doit rester pour blessure. Et il a encore plus mal parce que c'est lui. Parce que ça faisait des mois qu'il faisait tout pour jouer en équipe nationale pour le retrouver. Et cette coupe du monde, il voulait vraiment la faire à ses côtés, comme s'il voulait se recréer des souvenirs à deux sur un terrain pour la première fois depuis un an. 

─ Faudrait que tu dormes Marco.  

Pourtant ça allait rien changer. C'était pas un cauchemar, c'était la réalité. 

T'façon ils m'ont shooté à la morphine, j'devrais vite dormir. 

Et heureusement qu'ils l'avaient fait parce qu'il était pas sûr qu'il aurait réussi à fermer l'œil de la nuit. Parce que sans ça, il l'aurait passée à pleurer toutes les larmes de son corps jusqu'à ce qu'il n'en reste plus une seule. 

Il est trempé le maillot du brun, mais il ne dit rien. Il se contente de garder son meilleur-ami contre lui. Il dépose un baiser sur son front, le serre fort contre lui. Y avait rien à faire ou à dire. C'était bien trop tôt pour parler. Les doigts sont crispés dans le tissu de son T-shirt et les sanglots secouent régulièrement le corps allongé à ses côtés. Il finit par le sentir qui se détend dans ses bras et il comprend qu'il s'était enfin endormi. Il se décolle, recale son meilleur ami contre son oreiller et remonte les draps sur lui. 

Il était tôt mais il va aussi se coucher. Mais il voulait être là, dans la pièce, s'il se réveillait et avait besoin de se confier. De toute façon, l'ambiance était moribonde dans le salon.

suite peut-être demain (mais j'ai des ajouts à faire alors je garantis rien). 

j'espère que ça vous plait !

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