Quatre ★ Ton sourire

❝ Et je garde ton sourire en souvenir,
Quoi qu'on en dise, la richesse c'est les gens
Et je garde ton sourire en souvenir,
J'ai fait les comptes l'amour est mon argent 


octobre 2013

Il a hâte le blond. Hâte d'être à l'hôtel de la Mannschaft, hâte de retrouver ses coéquipiers d'équipe nationale, hâte de le retrouver lui. Il n'avait fait qu'en parler aux derniers entraînements si bien que Lewy et Mats avaient fini par l'envoyer bouler, lui et son Mario dont il ne cessait de parler. Mais pourtant, ils étaient heureux pour lui. Parce qu'ils savaient qu'il le serait d'ici quelques heures alors qu'il retrouverait son meilleur ami. Il a un sourire immense qui barre son visage alors que Mats l'observe dans le taxi qui les emmène sur les lieux. 

J'ai troooop hâte d'y être.  

Y a le regard du brun qui tombe sur lui. 

Sans blague. Je m'en serais jamais douté si tu me l'avais pas dit.  

Il marque une légère pause. 

C'est vrai que t'as pas passé deux heures hier à ne parler que de ce rassemblement. Et avant-hier aussi. Et l'avant-veille également. Je crois bien même que tu ne parles que de ça depuis que Jogi a annoncé la liste. 

Il se met à bouder l'autre. Un gosse. Ouais, c'était ce qu'il était tout de suite. Un gosse qu'on avait fait taire alors qu'il souhaitait encore un peu plus exprimer son bonheur à l'idée de retrouver celui qui comptait tant pour lui. 

Et puis, il finit par se plaindre que le trajet mettait trop de temps. Ses coéquipiers se regardent et ne peuvent s'empêcher de sourire. Cela faisait bien longtemps qu'il ne l'avait pas vu aussi impatient de faire quelque chose. Oui, ils avaient vu que quelque chose s'était brisé en lui depuis la reprise. Et même si ça revenait petit à petit, personne dans l'équipe n'était dupe du fait que le rire de Marco résonnait bien moins depuis qu'il ne pouvait plus se mêler à celui de Mario. 

Il se précipite hors de la voiture dès qu'elle se gare devant l'hôtel. Il saute presque du taxi en route, n'en ayant que faire que le chauffeur leur ouvre normalement la porte. Son regard tourne autour de lui. Il cherche une tête familière, un visage ami, un sourire resplendissant. 

Marcoooooo ! 

Y a une furie brune qui dévale les escaliers et se jette sur lui à l'instant même où il pose un pied dans le hall d'entrée. Le plus jeune atterrit dans ses bras qui se referment sur l'autre. Il y a la tête qui se niche dans son cou, les cheveux qui le chatouillent légèrement, les sourires qui s'étalent, les yeux qui brillent de bonheur. La joie à l'état pur.

Ils n'ont besoin de rien se dire, parce qu'ils se sont toujours compris. Parce qu'ils n'ont pas besoin de parler pour comprendre ce que l'autre pense.

 On est ensemble. 

Son sourire s'étire encore un peu plus. Il repose sa main sur sa valise qu'il avait laissée de côté pour prendre son meilleur-ami contre lui. Et Mario est déjà  en train de lui raconter toutes les bêtises qu'avait pu faire Thomas Müller pendant le trajet. Il boit ses paroles, laisse le timbre de sa voix s'insinuer en lui. Et il ne peut s'empêcher de penser qu'il était bien plus agréable à écouter en vrai que la voix déformée par le téléphone.

Ils sont dans leur chambre, installés l'un contre l'autre dans le lit de Mario, en train de rattraper le temps perdu. Mains qui glissent dans des mèches brunes ou blondes, sourires échangés, silence aussi. 

Bon, on se regarderait pas une série ? 

Le brun redresse son regard vers le blond. Il lui sourit doucement. C'était comme avant. Avant qu'il parte. Avant qu'ils se retrouvent éloignés. Parce qu'elles finissaient souvent ainsi leurs soirées. Et c'était toujours Marco qui proposait de regarder un film ou une série.  

J'ai pas fini Game of Throne, enfin... 

Si tu l'as pas regardé sans moi. Il termine la phrase dans son esprit. Parce que ça l'avait coupé dans son élan le brun, de partir. Parce que c'était avec Marco qu'il la regardait cette série, et avec Robert aussi parfois. Mais la regarder tout seul, non, ça n'avait pas la même saveur. Peut-être parce que ça lui rappelait un peu trop qu'il n'était plus à ses côtés. 

Tu... Tu l'as pas regardée ? 

Y a comme un espoir chez le blond. Celui qu'il l'ait attendu, lui, pour la regarder, comme avant, comme au bon vieux temps. Et ça lui plaisait.

Pas envie.  

Les mots ne sont pas prononcés mais ils les comprennent l'un comme l'autre alors que le petit brun allume son ordinateur pour lancer la série, le sourire plaqué sur les lèvres. 

Ce sourire qu'il observe l'autre, à la dérobée. Ce sourire qui lui avait tant manqué. Ce sourire qui l'accompagnait toujours avant. Celui qui illuminait ses journées dès le matin. Celui qui faisait que le sien se posait sur son visage. Parce qu'il avait ce don-là Mario, celui d'apporter de la lumière chez le blond. Ils l'avaient tous vu leurs coéquipiers, qu'ils souriaient enfin. Pour de vrai. Tous les deux. Qu'ils n'avaient plus besoin de forcer pour prétendre qu'ils allaient bien. 

Ils ont les yeux qui s'allument à la lueur de l'écran. Et bientôt ils ne parlent plus, captivés par l'histoire. 

Et puis il finit par sentir un poids s'écraser contre son épaule. La tête d'un blond venant de s'endormir. Il avait oublié qu'il avait cette capacité-là, celle de s'endormir si rapidement quand il était fatigué. Celle de ne finir que rarement les épisodes s'il ne vérifiait pas qu'il ne sombrait pas. Et après plusieurs mois, cette tête effondrée contre lui lui rappelait qu'il avait un peu oublié comment il était. Regard qui se porte sur l'autre endormi. Il avait l'air si bien comme ça. 

Alors il n'ose pas le réveiller. Non, il se contente d'éteindre l'ordinateur et de le poser au loin. Et puis il se couche, laissant à son meilleur ami l'autre côté de son lit, parce qu'après tout, c'était devenu presque une habitude entre eux, avant. 

Le soleil vient doucement réchauffer son visage sur le matin. La chaleur vient le frapper et il sait malgré le masque posé sur ses paupières fermées qu'il doit être temps de se lever. Il n'aimait pas dormir les volets ouverts parce qu'il aimait avoir le noir matinal. Mais il faisait des exceptions pour Marco. Parce que lui voulait la lumière des étoiles et de la lune ou il ne s'endormait pas. 

Il détestait le noir profond qui menaçait de l'engloutir comme il disait. Au début, il lui avait caché et puis son image de gars qui n'avait peur de rien qu'il pouvait avoir de lui s'était effrité une nuit. Et depuis, il lui laissait sa lumière naturelle. Pas forte, naturelle comme il disait. Il arrivait d'ailleurs souvent qu'il le trouve dans la chambre éteinte, debout devant la fenêtre à observer l'immensité de l'univers. Et dans ces moment-là, Mario se demandait bien ce qu'il pouvait y trouver de si rassurant ou envoutant. Ou plutôt qu'est-ce qui lui faisait si peur dans le noir total que lui même trouvait endormant. Surtout que dans les deux cas, c'était le noir. Un jour, il lui demanderait. 

flash-back septembre 2012 (pdv marco)

T'as le ventre noué alors que tu es allongé dans ton lit. De l'autre côté de la chambre, tu ne peux qu'imaginer le lit où repose le brun qui était rapidement devenu ton ami depuis cet euro passé en sa compagnie. Ca faisait parti du rituel d'avant match, partager votre chambre. Tu prenais toujours le lit le plus proche de la fenêtre et il te laissait faire sans rien dire. Et toi, t'étais heureux. Parce que t'aimais bien être proche de la fenêtre.

Mais aujourd'hui c'était différent. Parce qu'avant d'aller dormir, t'avais pas pu entrouvrir le volet. Juste un tout petit peu, juste de quoi laisser passer un faible rayon semi-lumineux. T'en avais besoin de cette lumière. Et tu n'avais pas réussi à l'ouvrir. Mario l'avait fermé, comme il le faisait toujours, et il s'était bloqué. D'ordinaire, tu le réouvrais toujours un petit peu quand il allait aux toilettes. 

Ton regard se tourne une nouvelle fois vers la fenêtre d'où rien ne perçait. Tes terreurs enfantines remontaient. Dans le noir, tu paniquais. T'as du mal à respirer.  Tu sens les battements de ton cœur qui s'affolent. Tu fermes les yeux et enfouies ta tête dans ton oreiller. Mais tu finis toujours par les rouvrir et alors le noir t'enveloppe.

Mario tu dors ?

C'est un murmure qui te répond.

Mario, j'ai peur du noir.

Le rire s'élève en retour dans la chambre. Alors tu restes silencieux. Pourtant il ne pouvait pas comprendre à quel point tu souffrais en cet instant. Tu te redresses au milieu de ton lit, cherchant à reprendre un semblant de respiration. T'as l'impression que les murs de la pièce fusent sur toi, se referment sur ton corps. Tu cherches à chasser les images de ta tête sans y parvenir.

Tes doigts cherchent frénétiquement l'interrupteur sans le trouver. Tu ne sens même pas les larmes qui se mettent à rouler. Tu voulais juste de la lumière, arrêter d'être dans le vide. La peur t'empêche d'avoir les idées claires et de suivre le maudit cordon de la lampe de chevet.

Celle-ci finit par s'allumer et un soupir de soulagement t'échappe quand tu croises le visage de ton ami le doigt sur sa lampe à lui. Il allait se moquer. C'était sûr qu'il allait se moquer. Pourtant, il a juste un air embêté.

Je suis désolé. Je croyais que tu me faisais une blague.

Il te fait un petit sourire.

C'est pour ça que tu entrouvres toujours le volet ?

Tu le regardes d'un air choqué avant d'avoir un léger hochement de tête. Tu sens tes joues qui rougissent un peu.

Tu savais ?

Oui, je pensais que c'était un tic. Pourquoi tu l'as pas fait ce soir ?

C'est bloqué...

C'est un murmure qui t'échappe.

 J'arrive pas à dormir avec une lumière.

La voix est faible. Il baisse les yeux en face de toi, ne sachant pas quoi faire.

Tu veux bien que je dormes avec toi ?

Tu ne le regardes pas quand tu poses ta question. Parce que tu as bien trop peur de sa réaction. Qu'il t'envoie bouler. Vous vous étiez déjà endormis dans le canapé une fois, mais là, c'était différent.

Viens là.

Il te fait un léger sourire et tu sors de ton lit. Tu traverses la chambre pour aller te glisser dans ses draps. Tu t'installes de l'autre côté du lit. Loin de lui pour ne pas trop le déranger. La lumière s'éteint rapidement. Tu restes silencieux. Tu t'es tourné vers lui. Tu essaies de distinguer son visage dans la nuit, parce qu'il pourrait te rassurer. Pourtant tu sens ton cœur qui se met à battre trop vite, ta respiration qui réaccélère.

Ca grince légèrement quand il y a un mouvement. Et puis tu sens la main qui presse doucement la tienne. Et ensuite il y a les doigts qui glissent sur ta joue humide.

Tu veux que je te prenne dans mes bras ?

Le souffle s'écrase sur toi et avant que tu n'aies pu faire le moindre mouvement tu te sens être serré fort dans ses bras. Et c'était certainement ce que tu avais voulu en le rejoignant. Ne pas être seul. Avoir quelqu'un pour te rassurer comme ta sœur avait pu le faire des nuits entières. Son souffle effleure ton torse. Ses doigts parcourent doucement ton bras.

T'inquiète pas Woody, je suis là.

Le murmure te parvient alors que tu es déjà en train de sombrer dans le sommeil. Et sa voix suffit pour que tu finisses par te laisser entrainer. Parce que tu te sentais en sécurité.

Le brun ouvre entièrement les yeux, grognant une seconde quand la lumière l'éblouie. Il sent le souffle dans son cou, les bras l'encerclant. Il en profite un instant. Ca faisait si longtemps qu'il ne s'était pas réveillé comme ça. Il essaie de lui échapper, voulant s'étirer mais la prise se fait un peu plus forte. Le blond murmure dans son sommeil et il ne peut s'empêcher de sourire. Parce que ça lui rappelait avant. Parce que c'était souvent comme ça qu'ils se réveillaient quand ils se retrouvaient à partager le même matelas. 

Ils s'endormaient chacun de leur côté et ils finissaient au centre tout l'un contre l'autre. Ca arrivait en déplacement quand on ne leur proposait qu'un lit double. Ca arrivait quand ils s'accueillaient respectivement dans leur chambre en fin de soirée pour libérer des chambres pour d'autres invités. Ca arrivait quand ils s'endormaient alors qu'ils regardaient quelque chose glissés sous une couette ou sur un canapé. C'était normal. C'était eux. 

Et entendre les semi-grognements du plus âgé alors qu'il tentait de s'extirper de son étreinte lui avait manqué. Il finit par lui échapper. Il étire un instant son corps avant de reporter son attention sur l'autre. Il était toujours endormi et il avait l'air heureux. Peut-être plus heureux que sur les photos qu'il voyait passer parfois. 

Me regarde pas dormir.

Il ne peut s'empêcher de rire alors que Marco garde les yeux fermés. 

Comment tu sais ?

Tu me réveilles une fois sur deux quand tu te lèves et je sais que tu me regardes toujours après. J'aime pas ça. J'ai les cheveux tout ébouriffés. 

Mais Mario, il les aimait bien trop les cheveux ébouriffés de son meilleur-ami. Il aimait aussi voir ses yeux verts s'ouvrir une première fois pour très rapidement se refermer quand le soleil transperçait par la vitre. Et puis ensuite son regard mal réveillé qu'il avait pendant les cinq bonnes minutes qu'il lui fallait pour quitter le lit. Il aimait tout ça, parce que ça signifiait que Marco était là. Il vient glisser sa main dans les mèches dorées, les emmêlant encore un peu plus.

Allez, debout marmotte, on a petit-dej dans une demi-heure et il te faut bien tout ce temps pour dompter ta crinière.

Le rire résonne en réponse. Il se lève en marmonnant. Il prend une première pichenette d'eau dans le visage. Et puis une seconde. Il répond. L'eau vole un peu. Une main se dépose sur le pommeau de douche à côté. Le jet d'eau glacé provoque un hurlement strident en réponse. Dix secondes plus tard, après que celui-ci ait été subtilisé, ils sont tous les deux trempés de la tête aux pieds et la salle de bain inondée. 

Ils ne s'en préoccupent pas, décidant de se brosser les dents. Le brun est parcouru d'un frisson, ses poils se dressant sur l'ensemble de son corps. Une serviette se retrouve immédiatement sur ses épaules sans qu'il ne demande rien. Le corps est vigoureusement frotté pendant un court instant, le réchauffant légèrement.

Merci.

Il plonge ses prunelles chocolat dans celles vertes s'inquiétant légèrement pour lui. 

Il était si heureux de l'avoir retrouvé. Il était si heureux que rien n'ait changé.

la suite bientôt. les flashback seront toujours écrits à la deuxième personne du singulier, un reste de mes années d'écriture sur forum de role-play. c'est différent donc ça vous fera peut-être bizarre au départ mais je préciserai toujours bien le point de vue.

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