❝ Oh soutiens-moi
Porte moi a bout de bras
Faire l'amour ca sert à ca
Oh soulève-moi
Oh serre-moi fort
Prends-moi au creux de ton corps
Fais pleuvoir les perles d'or
Cris multicolores ❞

dortmund, avril 2018

─ Eh ben, t'es câlin toi ce soir. 

Y a le brun qui se glisse dans les bras du blond, qui pose sa tête sur sa poitrine. Et il écoute. Il écoute le cœur qui bat à travers la peau. 

─ Je t'aime tu le sais ? 

Il a le regard vert qui tombe sur l'autre qui a les yeux fermés alors qu'il sent une vague de bien-être le traverser en réponse aux mots prononcés. Il laisse les doigts de sa main droite se perdre dans ses cheveux, les ébouriffant au passage. 

─ Je sais. 

Bouche qui dépose un baiser sur le crane. Et puis il sent le brun qui s'agite un peu, qui tourne la tête vers lui de façon à ce que leurs regards se croisent. 

─ Tu sais qu'on a pas entrainement demain ?

─ Et ?

─ Je me disais qu'on pourrait aller au lac faire une balade là-bas.

─ Si tu veux.

─ Et qu'on pourrait aussi... 

Un sourire légèrement malicieux vient s'installer sur le visage du brun alors qu'il se redresse, à moitié allongé sur le torse du blond et que son visage se rapproche de l'autre. 

─ Qu'est-ce qu'il y a ?

─ Pourquoi ?

─ T'as ta tête à conneries.

Mario souffle un peu avant d'avoir un petit rire. Et puis Marco pense que ce n'était pas vraiment cette tête là qu'il faisait. Non, il avait la tête qu'il faisait lorsqu'il voulait dire quelque chose mais se posait trop de questions. Une tête qu'il avait vue de bien trop nombreuses fois sur le visage de son meilleur ami au fil des années.

─ Alors qu'est-ce qu'il y a ?

─ Rien. 

Il a les yeux rieurs et ça donne au blond l'envie de creuser encore un peu. Parce qu'il était évident qu'il n'y avait pas rien. 

─ Je vois bien qu'il y a quelque chose. 

Mais il reste comme ça. 

─ Rien je te dis.

─ T'es sûr ? 

Il hoche la tête, mais un peu trop violemment pour que ce soit réel. Il sait qu'il va obtenir ce qu'il veut, sans même avoir à demander. 

─ Bon Mario, qu'est-ce qu'il y a ? Je vois bien qu'il y a quelque chose.

─ Mais rien. 

Y a le bout de son nez qui effleure celui de Marco. 

─ C'est ça ouais. 

Blond qui se redresse pour inverser leur position, bloquant le brun sous son bassin. 

─ Tu sais que j'ai des moyens de te faire parler ? 

Et il rit le brun. 

─ Tu te moques de moi en plus.

─ Comment tu veux faire sérieux avec ton sourire. « J'ai des moyens de te faire parler. »

Et il rit encore un peu plus. 

─ Puisque tu le prends comme ça. 

Y a les mains qui viennent glisser sur les côtes du brun, qui chatouillent alors que l'autre commence déjà à se tordre sous lui et à rire plus fort. Ils savent que leurs corps réagissent à cause de la proximité mais ils s'en moquent. Ils font avec jusqu'au moment où le brun glisse ses bras derrière le cou du blond et qu'il le ramène à lui pour l'embrasser. C'est fiévreux, c'est plein de l'envie qu'il a pour son petit-ami. Et l'autre lui répond, les mains passant des chatouilles aux caresses instantanément.

─ Fais-moi l'amour. 

Il se recule le blond. 

─ Quoi !? 

Mario vient une nouvelle fois l'embrasser. 

─ Tu m'as très bien entendu Marco. Je t'aime, et j'ai envie que tu me fasses l'amour cette nuit. 

Y a ses cuisses qui passent derrière le blond, bloquant son bassin contre le sien avant de doucement bouger contre celui du blond. Il a les joues qui rougissent d'avoir osé lui dire ce dont il rêvait maintenant après des minutes d'hésitation. 

─ Fais-le, s'il te plait.

─ Mais t'es sûr ? Enfin je veux dire... 

─ Marco, je t'aime, et j'en ai envie. 

Y a le désir qui brille dans les pupilles, les sourires sur les visages. 

─ Et je sais que t'en as envie aussi.

─ Mais... 

Il l'empêche de continuer de parler en prenant possession de sa bouche. 

─ Pourquoi tu m'as caché que t'en avais envie pendant aussi longtemps d'ailleurs ?

─ Qu'est-ce qui te dis que j'en ai envie ou que j'aime ça.

─ Secret mon petit. 

Il vient glisser son nez contre celui du blond, la malice brillant dans ses pupilles plongées dans celles de l'autre. Et puis ça fait tilt. La soirée quelques jours plus tôt, leur discussion avec leur meilleur pote bavarois, les remarques qu'il avait pu faire sur l'époque où ils couchaient ensemble. Evidemment que Mario avait compris. 

─ C'est à cause des remarques de Lewy ? Faut pas que tu crois tout ce qu'il dit, il en rajoute toujours tu sais. Et puis, on est pas obligé si tu veux pas, ça me convient très bien comme ça. 

Baiser volé à son blond, bouche qui passe des lèvres, aux joues, au front, au cou. 

flash-back avril 2018 munich

─ Lewy ?

Y a un Mario séché et alcoolisé qui vient le trouver. Sa vision est légèrement floutée. Le plus jeune sait qu'il a les joues rougies alors qu'il ne sait pas comment aborder le sujet. Mais Robert était le seul qu'il connaissait qui avait été avec Marco et aussi le seul qui s'intéressait aux hommes. Et il n'avait vraiment pas envie de poser ses questions à Marco.

─ Quand tu couchais avec Marco...

Il se fait couper avant d'avoir terminé sa phrase.

─ Tiens, ça t'intéresse de parler de ça d'un seul coup ? Un petit verre et puis c'est bon ?

Il se met immédiatement à bouder et commence à s'éloigner.

─ Reviens Mario, c'est quoi ta question ?

─ Quand tu couchais avec Marco, est-ce que parfois c'était lui qui...

Il rougit, il balbutie, il n'est pas à l'aise pour en parler avec le brun qui lui se contente d'éclater de rire.

─ Oh non, me dis pas que vous l'avez jamais fait ?

─ Evidemment que si. Enfin si, enfin non, tout dépend. Moi oui, mais lui il a jamais... Et je sais pas tout à l'heure, t'as sous-entendu qu'il aimait bien et je pensais pas que...

─ Il va falloir être plus précis Mario, parce que Marco peut faire plein de choses et là, vois-tu, je suis dans le flou sur ce qu'il est censé aimer.

Il reste silencieux quelques secondes devant le regard amusé et taquin du polonais qui se jouait de la situation.

─ Il me l'avait pas dit ça. Depuis le temps que vous êtes ensemble, je pensais que... Il a jamais ne serait-ce qu'essayé ?

Il hoche timidement la tête l'autre.

─ Jamais, jamais ?

─ Ben non, donc je pensais je sais pas, qu'il aimait pas, jusqu'à ce que tu sous-entendes qu'avec toi voilà quoi.

Le polonais éclate de rire. Parce que ça le fait marrer d'avoir un Mario qui n'aimait clairement pas parler de ça face à lui, qui rougissait et le laissait comprendre ce qu'il voulait dire à ses devinettes. Et puis la situation aussi l'amusait, il fallait bien l'avouer. Depuis quand Marco était patient à ce point ? Et depuis quand Mario était suffisamment saoul pour lui poser ce type de questions ?

─ La vache, tu dois vraiment lui avoir complètement grillé des neurones à notre blond là pour qu'il ait attendu aussi longtemps sans te presser.

Il marque une pause.

─ Alors maintenant Mario tu vas bien m'écouter. Si tu veux lui faire vraiment, vraiment plaisir, et que c'est ce que tu veux aussi, propose-lui. Parce que Marco adore ça même s'il semble qu'il te l'ait caché. Je ne parle même pas du fait qu'il verra ça comme une marque de confiance de ta part. 

Une seconde, Mario se demande si c'était ce qu'il voulait. Et puis la réalité le frappe. Il y avait une raison derrière sa curiosité. Une raison qui découlait des instants où il voyait Marco si heureux dans ses bras. Et à chaque fois, il se demandait ce que ça faisait tant il avait l'air de prendre du plaisir. Et puis il éjectait l'idée de son esprit, pensant qu'il ne plaisait pas de cette façon à son amant blond.

─ Mais pourquoi il me l'a pas dit s'il le voulait ?

─ Parce que Marco t'aime et ce qui compte pour lui est de passer du temps avec toi. Et il n'avait aucun intérêt à te le dire et te mettre la pression si tu ne voulais pas. Mais c'est bien parce que c'est toi et uniquement toi qu'il n'a pas évoqué le sujet, parce qu'il ne voulait certainement pas que tu te poses des questions sur ça si t'étais pas à l'aise avec l'idée. Je peux t'assurer qu'avec moi c'était pas la même, non pas que ça me dérangeait particulièrement. Et vu comme il est prévenant t'as vraiment pas à t'en faire. Je te le dis, j'aurais préféré mille fois avoir un mec comme lui pour ma première fois que celui qui en avait rien à foutre de moi et de comment je me sentais que j'ai eu. Et en plus, je te le dis baby-Mario, tu rates un truc parce qu'il est putain de doué et ne plus pouvoir en profiter est bien la seule chose que je regrette dans le fait que ce bourreau des cœurs se soit enfin casé. Mais bon, tu l'es aussi de ce qu'il me dit.

Ce qui étonne toujours Mario, c'est comment il en parle, comme si c'était normal de parler de son ex avec son petit-ami actuel. Mais apparemment c'était pareil pour le blond. Il sent ses joues qui s'enflamment encore un peu plus.

─ Vous parlez vraiment de moi ensemble ?

─ On est gêné ?

 Courte pause alors qu'il a le regard légèrement moqueur.

─ On a toujours parlé conquêtes ensemble, je vois pas pourquoi ça changerait maintenant que c'est toi.

─ Peut-être parce que t'es mon meilleur ami et je suis pas hyper à l'aise à l'idée que tu saches tout de ma vie sexuelle avec lui.

─ T'inquiète Mario, il rentre pas dans le détail.

Ou peut-être qu'un peu quand même, mais le brun n'était pas obligé d'être au courant.

─ Il me dit juste qu'il est heureux et c'est tout ce qui m'importe.

 Et ça c'était pas un mensonge.

─ Je lui fais confiance, et je te fais confiance. Et aujourd'hui, maintenant, c'est ce que je veux.

─ T'en as reparlé avec lui après ? 

Étonnement dans le regard du blond. Il a un petit rire le brun. 

─ Non mais j'y crois pas. Mario, depuis quand tu parles de cul avec Rob ? 

Il rit un peu plus encore.

─ Faut bien un début à tout et puis j'étais sacrément saoul je me souviens pas de tout. Et toi, depuis quand tu lui dis que je suis un meilleur coup que lui et que vous parlez de moi ensemble ? 

Il a les yeux rieurs. Et y a la réponse du blond qui le prend par surprise. 

─ Depuis le premier jour. C'est Lewy, on s'est toujours tout confié.

─ Tu lui avais dit dès le premier jour ?

─ Je l'ai appelé à l'instant même où tu avais quitté ma maison même si tu veux tout savoir. Ça faisait trois ans qu'il me supportait, il pouvait bien être mis au courant je trouve. 

Il marque une petite pause. 

─ Au courant de combien j'étais heureux de t'avoir enfin eu dans mes bras et de pouvoir t'embrasser.

─ Moi aussi j'étais heureux. 

Il marque une pause, un sourire malicieux vient étirer ses lippes. 

─ T'es pas obligé de tout lui raconter hein. 

Le blond sourit innocemment. 

─ Tout lui dire, jamais... J'aurais bien trop peur qu'il tente quelque chose avec toi maintenant qu'il peut plus m'avoir s'il savait comment tu peux être. 

Le blond rit alors que le brun enchaine. 

─ Mais maintenant que j'ai eu une conversation fort intéressante sur toi avec lui, j'ai hâte de savoir si ce qu'il m'a dit est vrai. 

Il laisse ses doigts se perdre dans les mèches blondes. 

─ Ce mec est irrécupérable et toi aussi d'ailleurs. 

Ils rient. Et puis y a le brun qui vient emmêler leurs doigts. 

─ Alors Monsieur Reus, acceptez-vous ma proposition ? Voulez-vous de mon corps tout entier que je vous offre cette nuit ? 

─ Oui je le veux. 

Et il vient l'embrasser. Ce qu'il l'aimait bordel. Ça commence comme ça, par des baisers, et ça finit sur un je t'aime, avant que le blond vienne envelopper de ses bras son Mario. Y a les lèvres du brun qui se posent sur sa poitrine et qui y déposent quelques baisers. Et puis il vient reposer sa tête sur son torse. 

─ Merci. 

─ C'est quoi ce message Mario ? 

Tête du blond qui passe au-dessus de l'épaule et qui a vu le sms prêt à partir. Il éclate de rire alors que le brun appuie sur envoyer. 

─ Sérieusement t'étais pas obligé de lui dire.

─ T'es juste énervé que je t'ai grillé la priorité. Prétends pas le contraire, je te connais et je sais que t'aurais pas pu t'empêcher de le garder pour toi alors que tu racontes tout à Lewy. Même les détails, je vous vois venir avec vos « mais non on rentre pas dans les détails ». Vous dites juste ça pour pas que je sois gêné. Lewy a jamais su mentir de toute façon.

─ C'est faux... 

Moue enfantine du blond. 

─ Ouais, ouais, à d'autres ! Mais c'est sympa comme message pour toi non ? « T'avais raison, il a été parfait. »

─ Pas faux... 

Y a les deux aimants qui se rapprochent à nouveau, ceux qui ne peuvent plus rester éloignés. Blond qui va s'assoir à côté de lui sur le canapé, qui l'attire sur ses genoux et le brun entoure doucement son visage de ses mains. 

─ Merci.

─ Pour quoi ?

─ Pour avoir attendu que j'en ai envie aussi, alors que ça aurait pu ne jamais être le cas. Pour pas m'avoir pressé alors que c'est évident après la nuit dernière que t'en avais envie. Pour avoir accepté l'idée que je serais peut-être jamais prêt pour ça et n'avoir rien dit pour pas que je me sente coupable de pas être capable de t'offrir ce dont tu rêvais. Pour m'avoir offert la première fois dont je savais même pas que je rêvais y a une semaine.  

Ou peut-être que si, il en rêvait avant, mais qu'il n'était pas prêt à lui dire de peur de se faire rejeter dans son idée par le blond.

Blond qui le prend dans ses bras. Il a la tête qui se glisse dans le cou du brun alors qu'il resserre sa prise dans son dos pour coller leurs torses. 

─ Je t'aime tellement Mario, je crois que t'imagines même pas à quel point je peux t'aimer. 

Il ne répond rien le brun, il se contente de répondre à l'étreinte. Parce qu'il se sent bien dans ses bras. Il se sent protégé, il se sent chéri, il se sent aimé. Et il peut très bien imaginer à quel point l'autre pouvait l'aimer. Parce qu'il l'avait lu dans son regard la veille, il l'avait senti dans ses caresses. 

Il avait reçu l'amour du blond en pleine face, peut-être encore un peu plus alors qu'il était libéré par la confiance que lui accordait le brun et qu'il avait laissé libre cours totalement à tout ce qu'il pouvait ressentir pour lui, laissé couler le surplus de sentiments qu'il gardait toujours un peu enfouis de peur qu'il lui file entre les doigts en entrainant un peu trop de lui. Il n'était pas certain de s'être senti autant aimé un jour en comparaison avec ce qu'il avait ressenti la veille dans les bras du blond, même par sa fiancée, et il y était complètement addict. 

Ils ne vont pas au lac le lendemain, non, ils sont bien trop occupés à être juste à deux. De toute façon, il ne faisait pas si beau que ça et rester ensemble paraissait être un bien meilleur plan. Y a le blond qui lui fait un petit-déjeuner, la journée passée ensemble à regarder des films le blond glissé dans les bras du brun, à se voler des baisers. Et puis la soirée autour d'un bon repas alors que la rouquine qui servait de meilleure amie au blond était là. 

Il reste 15 chapitres à republier owi ! (maintenant le souci c'est de changer la temporalité pour pouvoir la faire coller à des autres histoires dans le même univers sans incohérence).