Quarante-neuf ★ Tu es de ma famille
❝ Tu es de ma famille
De mon ordre et de mon rang
Celle que j'ai choisie
Celle que je ressens
Dans cette armée de simples gens
Tu es de ma famille
Bien plus que celle du sang
Des poignées de secondes
Dans cet étrange monde
Qu'il te protège s'il entend ❞
dortmund, août 2020
─ Yv, est-ce que je peux ramener quelqu'un pour l'anniversaire de Nico ?
─ Mario ?
─ Ouais, il est tout seul dimanche et depuis la mort de Ann-K, il va pas très bien.
─ Tu peux aussi juste me dire que tu veux ramener ton compagnon, plutôt que de chercher une excuse bidon. Qui serai-je alors pour dire non ?
─ Comment tu sais ?
─ Mais Coco, t'as jamais été capable de me cacher quelque chose. Tu crois que je vois pas sa voiture devant chez toi bien trop régulièrement et parfois bien trop tard. Mais aussi les regards que vous échangez et aussi le fait que tu as repris goût à la vie depuis ton épisode cœur brisé ?
Elle marque une pause.
─ Ramène-le Marco, je serai très heureuse qu'il soit là pour l'anniversaire de Nico, encore plus qu'il l'adore.
─ Merci.
Y a une légère pause au téléphone.
─ Papa et maman savent ?
─ Non, je comptais leur annoncer...
Silence.
─ J'ai peur Yv.
─ De leurs réactions ?
─ Ouais...
─ Arrête Marco, ils ont toujours adoré Mario, je vois pas pourquoi ça changerait. Et puis ils sont ouverts d'esprit.
─ Si tu le dis...
─ De toute façon, il faudra bien que tu leur dises un jour. Mieux vaut maintenant que s'ils l'apprenaient dans la presse.
─ Je sais pas...
─ Marco, dis-leur ce week-end. Je serai là, on sera tous là, c'est l'occasion. Tu crois pas que la situation a suffisamment trainé ?
Elle marque une pause.
─ Tu leurs as caché une partie de ta vie pendant plus de dix ans, il faut que tu leurs dises. Pour eux, mais surtout pour toi. Tu peux pas continuer à vivre dans le doute de leur réaction s'ils savaient. A te faire des films sur les réactions qu'ils auraient ou pas.
Et ça achève de le convaincre. Y avait trop de monde qui savait, trop de monde pour leur cacher à eux.
─ Bonjour chéri.
Y a sa mère qui le prend dans ses bras avant d'apercevoir celui qui se tenait derrière.
─ Bonjour Mario, je savais pas que tu venais.
─ Yvonne m'a invité.
La mère ne répond rien, elle se contente de lui sourire et de le prendre dans ses bras, comme s'il était son deuxième fils. Parce que c'était un peu ce qu'il était parfois.
─ Et ben, ça faisait longtemps que je t'avais pas vu. Comment tu vas ?
Y a le repas qui se déroule normalement. Les deux sœurs qui prennent des nouvelles du brun, les regards dans lesquels il pouvait lire un peu de pitié d'un côté, les beaux-frères qui se posaient pas vraiment de questions sur sa présence. Et puis, le dessert approche et la gorge du blond se noue au fur et à mesure. Et le brun voit bien qu'il pâlit. Ils partagent quelques regards, quelques sourires. Il serre doucement sa main dans la sienne pour lui donner du courage. Et le blond croise le regard de sa sœur.
─ Bon, avant qu'on trinque, je crois que Coco avait quelque chose à dire.
Il rougit. Il était heureux d'avoir attendu le dessert, au moins si ça se passait mal, ils avaient presque fini. Il sent la main du brun qui serre un peu plus la sienne avant qu'il le libère et vienne la déposer sur sa cuisse en une douce caresse. Il déglutit.
─ Alors, voilà, je sais que je vous ai jamais présenté quelqu'un contrairement à mes sœurs ici présentes.
Il a un léger rire nerveux et croise le regard de sa sœur qui l'encourage à continuer.
─ Mais depuis quelques temps je suis en couple et heureux avec quelqu'un et voilà je voulais vous le dire.
Il voit les autres qui semblent suspendus à ses paroles.
─ Et donc voilà, aujourd'hui Mario il est pas juste venu parce que c'est mon meilleur ami et qu'il s'ennuyait tout seul chez lui comme quand on était plus jeune. - Il inspire un grand coup. - Il est venu parce que c'est aussi mon compagnon et que lui aussi c'est ma famille.
Y a le silence qui se fait à table. Les doigts de Mario qui s'entrelacent aux siens, la main de sa grande sœur préférée qui se pose sur son épaule et qui vient ensuite le serrer dans ses bras. Les regards des beaux-frères choqués qui n'étaient pas prêts à entendre ce type d'annonce, qui ne s'y attendaient pas le moins du monde.
Regard du blond qui vadrouille sur les visages. Il cherche les sourires. Il craint la déception. Il voit les larmes dans le regard de sa mère et il sent ses propres yeux qui viennent se brouiller d'eau salée. Il l'avait déçue. Elle est silencieuse et c'est quand elle voit la larme solitaire qui roule sur sa joue qu'elle réagit et qu'elle se lève. Elle se lève et elle va le serrer contre elle.
─ Je suis heureuse que t'aies enfin trouvé quelqu'un pour te rendre heureux.
Elle marque une pause.
─ J'avais tellement peur que tu finisses tout seul.
Et il se détend dans ses bras. Elle finit par le lâcher et il regrette déjà le contact de celle qui lui avait donné la vie. Parce qu'il avait toujours été des plus réconfortants. Il tourne les yeux pour voir son père qui semble figé. Il pâlit.
─ Papa ?
Y a que le silence en réponse. Le père qui s'est muré dans un silence et qui ne dit rien.
─ Mais enfin, chéri, dis quelque chose.
Il se lève brusquement.
─ Je... Je sais pas...
Et il quitte les lieux en direction du jardin. Lieu où il allait toujours quand il avait besoin de réfléchir. Blond qui sent son cœur qui sombre et se fissure. Il s'arrache aux bras de sa mère, retenant ses larmes avec beaucoup de difficulté et il quitte la pièce, le brun sur les talons alors que les cris de sa mère retentissent.
─ Tonton Marco.
Petite main qui se glisse dans la sienne. Regard qui plonge sur le neveu.
─ Pleure pas Tonton.
Il s'accroupit, le prend quelques secondes dans ses bras et puis se relève.
─ Coco.
Il redresse la tête pour croiser le regard de sa sœur.
─ Je suis désolé Yv, j'ai gâché l'anniversaire et...
Elle se jette dans ses bras, le serre contre elle.
─ C'est moi qui suit désolée, j'aurais jamais dû te pousser à leur dire. Je l'aurais jamais fait si j'avais su que ça se terminerait comme ça...
Mains qui glissent sur le blond, lèvres qui suivent. Il veut lui montrer qu'il l'aime, qu'il est là pour lui contrairement à son père. Pourtant l'autre a le regard vide, perdu sur la plafond, qui ne montre rien comme expression. Il avait ce regard là depuis qu'ils étaient montés dans sa voiture et qu'ils étaient rentrés. Y a la voix de Marco qui brise le silence.
─ Tu peux continuer comme ça, ou bien tu peux me donner ce que je t'ai demandé. Qu'est-ce que t'as pas compris dans ma demande Mario ?
Le plus jeune se recule.
─ Je peux pas. Je veux pas.
Il ne comprend pas le brun. Il comprend pas comment Marco peut avoir envie de ça.
─ Mario, s'il te plait... Chasse la douleur. Je te forcerai pas à le faire. Mais si tu veux pas, laisse un autre que toi le faire à ta place, s'il te plait. J'en ai vraiment besoin aujourd'hui.
Choc dans le regard. Il se redresse le blond. Main qui vient glisser doucement sur la joue du brun. Lèvres dont il vient doucement s'emparer et il sent à travers ce court baiser tout l'amour qu'il pouvait lui porter et toute la confiance qu'il avait en lui.
Il a fini par céder après des minutes entières d'hésitation. Parce que c'était lui qui lui demandait. Il a détourné ses yeux chocolat, ne voulait pas voir la douleur sur son visage attristé. Ça lui brisait le cœur de le voir ainsi, sans pouvoir rien faire. Et il ne voyait pas en quoi tout ceci pourrait l'aider.
Et puis, il a fini par reposer son regard sur le blond alors qu'il en faisait son pantin. Et il semblait le vouloir, d'une façon que le brun n'arrivait pas à comprendre. Parce que ce n'était pas son cas du tout. Mais l'autre avait les yeux fermés, le corps qui se détendait, le visage sur lequel s'installait le plaisir sous ses coups de rein réguliers. Et lui, il aurait juste aimé aller l'embrasser, laisser ses doigts courir sur sa peau, y déposer des myriades de baisers, mais il n'osait pas. Parce que Marco lui avait dit non un peu plus tôt.
Le blond finit par se laisser aller et s'effondre dans les draps. Brun qui se laisse retomber à côté de lui alors que le blond regarde ailleurs. Et puis Marco va se glisser dans ses bras et il voit les larmes silencieuses qui commencent à couler le long des joues du blond.
─ Marco...
─ Serre moi juste dans tes bras, j'ai pas envie d'en parler tout de suite.
Et il a enfouie sa tête dans son cou, mouillant sa peau nue.
Coups de téléphone. Il sait très bien qui est de l'autre côté du fil alors il ne décroche pas. Il laisse les sonneries s'éteindre avant de récupérer son portable et d'écouter le répondeur. Il sait que Mario l'observe de loin, silencieux. Ils n'en ont pas reparlé, de ce jour-là. Et le silence du blond lui fait peur.
─ Marco, c'est papa. Rappelle-moi, il faut qu'on discute. Je suis désolé pour la semaine dernière. Je savais pas comment réagir et... Bref... J'ai jamais été très doué... Je me disais que tu pourrais venir avec moi au lac un soir. On observerait les étoiles et on pourrait discuter. Enfin, si tu veux... Je sais que tu les regardes encore, alors tu dois savoir que Mars sera bien visible mardi soir. Yv m'a dit que tu lui apprenais à les observer alors peut-être que t'avais prévu de lui montrer, c'est tellement rare... Bref... Mais moi je serai là-bas. Et j'espère que tu viendras.
Il redépose son téléphone. Y a les larmes qui brillent dans son regard et il sent les bras du brun qui l'entourent.
─ C'était ton père ?
─ Ouais...
─ Qu'est-ce qu'il voulait ?
─ S'excuser, je sais pas... Il veut qu'on discute mardi soir. Mais on avait prévu...
─ Que tu me montres Mars ? Tu crois pas que c'est plus important ? Je peux passer une soirée tout seul, tu me montreras ça une autre fois.
─ T'es sûr ?
─ C'est ton père Marco, vas-y.
─ Je sais pas...
Le brun se recule avant de lui prendre la main et de l'entrainer sur le canapé.
─ Il faut qu'on en parle Woody, de ce qu'il s'est passé chez Yvonne, et après aussi.
─ J'ai pas envie. Prends-moi juste dans tes bras.
Et c'est ce qu'il fait, alors qu'il l'entraine sur le canapé, s'y allongeant avec lui, mais il n'en oublie pas l'idée première.
─ Je crois qu'il était juste sous le choc.
─ Mario, j'ai dit que je voulais pas en parler. Embrasse-moi juste.
─ Non.
─ Non ?
─ Non, pas tant que tu m'écouteras pas.
Il râle, essaie de s'en aller mais le brun le bloque.
─ Il a rien dit. Mais dis-toi qu'il aurait pu s'énerver. Je pense qu'il avait besoin de prendre du recul.
Il sait que le blond est en train de pleurer dans ses bras mais il continue.
─ Peut-être qu'il s'imaginait avoir des petits-enfants portant son nom, t'as deux sœurs après tout.
─ Ma sœur aussi l'a pas bien pris. Elle m'a même pas dit au revoir. Elle a rien dit du tout.
─ Elle a pas bien pris le fait que tu sois en couple avec un homme, ou le fait que tu l'aies dit qu'à Yvonne et pas à elle ?
─ Elle sait que je suis plus proche d'Yv, c'est pas une nouveauté.
─ Mais c'est ton ainée, elle voulait peut-être avoir la possibilité d'être là pour toi.
─ Et leurs maris... T'aurais vu comme ils me regardaient.
Brun qui éclate de rire.
─ T'es idiot parfois Marco, vraiment idiot. Ils t'idéalisent. T'es un footballeur pro, tu croyais quoi ? Ils devaient s'attendre à tout sauf ça comme annonce. T'en connais beaucoup des footballeurs en couple avec un homme ?
Il a un léger rire alors que le silence s'installe en réponse à sa question.
─ Moi non plus. Alors imagine eux.
─ J'ai pas envie de le voir Mario.
─ Non, t'as peur de ce qu'il va se passer.
Ils restent silencieux un cours instant. Le blond glissé dans les bras de l'autre, ses sanglots se calmant au fur et à mesure du temps.
Mario finit par se redresser, plongeant son regard dans celui vert de l'autre.
─ J'ai pas aimé. - Il marque une pause. - J'ai vraiment pas aimé.
─ Je sais... J'suis désolé de t'avoir demandé ça.
Tête qui vient s'enfouir dans son cou et qui y dépose quelques baisers avant que les lèvres se retrouvent au niveau de son oreille.
─ J'te promets que je te demanderai plus jamais.
Il lui sourit avant de le serrer fort contre lui.
─ Je croyais qu'on se faisait pas de promesses qu'on pouvait pas tenir.
Il rit l'autre.
─ Je peux tenir.
─ Jusqu'à quand ? Jusqu'à la prochaine fois où t'iras pas bien ? J'ai eu Lewy au téléphone depuis, je voulais comprendre.
─ Oh...
─ Ouais oh... Mais je m'en moque un peu de ce qu'il m'a dit, je veux que tu m'expliques, pour que je puisse être là pour toi comme t'en as envie parfois.
Il souffle le blond. Il a la main qui se perd dans ses mèches, qui gratte sa barbe naissante qu'il n'avait pas pris le temps de raser dernièrement. Les pupilles sombres sont fixées sur lui. Le brun attend. Il espère qu'il va enfin se confier à lui. Robert lui avait donné des éléments de réponses sur sa vie d'avant. Des choses que le blond ne lui avait jamais dites. Sur ses facettes les plus sombres que seul le polonais semblait connaître. Sur sa façon d'oublier lorsqu'il n'allait pas bien. Sur sa débauche quasi permanente mais bien cachée.
─ Je sais que tu peux pas comprendre, mais ça m'aide. Vraiment... Je t'aurais jamais demandé si c'était pas le cas.
Il marque une pause et il sait bien qu'il ne ment pas. Parce qu'il avait entendus ses cris de plaisir.
─ C'est comme si, comme si grâce à ça, la douleur diminuait. Parce que parfois, elle est tellement forte que je sais pas quoi faire. Parfois les larmes suffisent pas ou elles veulent plus sortir. Alors que comme ça, je pense plus à rien. Y a plus que la douleur qui se transforme en plaisir, pur, physique, sans sentiment parasite, sans aucune pensée. Le plaisir et le vide. - Légère pause. - Après y a tout qui sort, la colère, la douleur, la tristesse, la honte d'avoir eu à en passer par là et ça fait du bien. Parce qu'après je peux enfin penser à autre chose, passer à autre chose.
Main qui glisse sur la joue du brun.
─ Je sais que tu t'as peur que je pense que tu m'utilises, ou que tu me fasses du mal, mais c'est moi qui voulait Mario, je savais ce que je voulais. Je l'avais déjà fait, même si souvent c'étaient avec des inconnus, parce que c'est facile d'identifier ceux qui veulent juste ça. Je suis pas comme toi. Quand t'es un gars qui cherche un mec tu tombes pas que sur des Roméo en soirée. Mais j'oubliais le reste pendant ce temps-là, ton absence par exemple, mes blessures. Tu sais avec Lewy c'était pas toujours doux. Il l'était pas toujours, je l'étais pas toujours. Y avait pas de sentiments, jamais.
─ Avec Lewy ?
─ Oui même avec lui. Avec Lewy c'était rien, c'était du sexe. Parfois il me faisait oublier avec des caresses, parfois on jouait à se plaire et à se faire plaisir. Et parfois on passait nos nerfs sur l'autre quand on perdait. Alors qu'avec toi...
Il retourne leurs positions, venant s'installer sur son brun. Lèvres qui se lient, doigts qui glissent sous le T-shirt de l'autre.
─ Avec moi quoi ?
─ Avec toi je sais que c'est pas ce que tu veux et c'est pas ce que je veux non plus.
Nez qui vient glisser sur l'autre. Brun qui a le regard qui se baisse alors que la main du blond glisse sur sa joue.
─ Je l'ai déjà fait. Passer ma colère sur toi. Et je suis désolé tu sais, pour ce jour-là...
Blond qui vient doucement l'embrasser. Il a le regard vert empli de douceur.
─ Sunny, je savais ce que je faisais ce jour-là, parce que je savais comment ça allait se passer dès l'instant où tu avais commencé à m'embrasser. Il aurait fallu que je sois un parfait idiot pour croire autre chose. Si j'avais pas voulu, il n'y aurait rien eu. Est-ce que j'ai profité ? Non. Est-ce que je voulais ? Oui. Parce que je savais que peut-être que grâce à ça tu me reviendrais. Mais avant-hier, je l'ai pas vécu comme ça, parce que c'était toi que je voulais et parce que je voyais que tu le faisais pour moi. J'avais pas peur de te perdre, et je savais qu'après tu me prendrais dans tes bras.
Il lie leurs doigts, vient doucement poser ses lèvres sur les siennes. C'est doux, c'est calme. Il finit par poser ses prunelles ambrées dans celles chocolat.
─ Je pensais pas que t'accepterai et ça compte vraiment pour moi.
Il le serre contre lui quelques secondes avant de reculer. Sourire malicieux qui vient ensuite se poser sur ses traits.
─ Et puis ça te donnera une occasion de prendre bien soin de moi, parce que je crois qu'il faudra encore faire attention quelques jours.
Regard interrogatif de l'autre.
─ T'as déjà une idée derrière la tête comme t'es là.
─ Je peux t'assurer que tu entendras à quel point tu me feras plaisir.
Il secoue la tête l'autre entre amusement et interrogation.
─ T'étais pas prêt avant, Lewy était d'accord avec moi sur ce point-là.
Et il vient l'embrasser, vraiment.
─ On irait pas manger ?
L'estomac du blond gronde légèrement arrachant un rire au brun.
─ Pizza Galaxie ?
─ Toujours avec toi.
Leurs lèvres s'effleurent. Un franc sourire s'installe sur le visage du brun alors qu'il voit le blond enfiler la chemise qu'il lui avait offert pour son anniversaire. Son cœur accélère un court instant quand sa main vient se déposer sur sa cuisse alors qu'il conduit sa voiture à travers la ville. Parce que si Marco était des plus complexes, c'était si simple d'être avec lui.
Et alors qu'ils s'installent devant un film trois heures plus tard, il ne peut s'empêcher de se questionner. Se demandant qu'elle était cette chose qui lui ferait tant de plaisir et combien de choses encore il ignorait sur lui et sur ses envies. Et à vrai dire il s'en moque, parce qu'il irait au bout du monde pour lui, parce qu'il était la seule certitude dans sa vie.
Il a le cœur qui bat un peu trop vite, la gorge qui se noue un peu trop fort. Il aimerait faire demi-tour. Repartir. Retourner chez Mario. Le retrouver. Le laisser le serrer dans ses bras et juste rester avec lui. Pourtant il continue. Il sent ses mains qui tremblent légèrement quand il voit la silhouette de son père un peu plus loin. Brindille qui craque sous sa chaussure et il se tourne vers lui. Son père se dirige alors à grandes enjambées dans sa direction.
─ Je... J'ai cru que tu viendrais pas...
─ C'est Mars...
Ils ont un petit sourire. Un vrai mais pas assuré. Parce qu'il ne savait pas par quoi commencer le papa et le fils était terrifié à l'idée de son rejet. Ils s'observent, regards qui se jaugent alors que la terreur est présente dans les yeux verts du fils et dans ceux bleutés du père. Celle que le père lui en veuille et celle que le fils ne lui pardonne pas.
─ J'ai déjà placé la lunette. C'est une nouvelle, un conseil de ton oncle.
Conversation qui évite le sujet principal. Parce que c'était souvent comme ça chez les Reus, on tournait autour du pot parfois, surtout chez les hommes de la famille. Blond qui vient glisser un œil dedans.
─ La netteté est parfaite.
─ Elle peut vu le prix. - Le père a un léger rire. - J'ai ramené des fraises du jardin si tu veux, c'est les premières.
Lueur qui s'allume dans le regard de son dernier né.
─ C'est vrai ?
─ Oui... Attends je vais les chercher.
Et il le regarde qui s'éloigne pour récupérer une boite qui est bientôt tendue. Il a la gorge qui ne se dénoue pas, et bien qu'il adore les fraises elles ont du mal à passer. Son a le regard braqué dans la lunette quand il reprend la parole.
─ Je suis désolé, tu sais. Pour ma réaction.
Et il comprend pourquoi il voulait regarder Mars. Parce que ça leur laisse une échappatoire, ça leur permet d'éviter de se regarder droit dans les yeux. Parce qu'ils savent tous les deux qu'ils n'auraient alors pas réussi à avoir cette conversation.
─ Parce que j'ai compris que tu nous avais caché ça pendant des années. - Silence. - Ca fait combien de temps Marco, que tu sais que t'aimes les hommes ?
Le blond ne répond rien. Parce qu'il ne sait pas comment lui dire, qu'il ne leur a pas fait confiance pendant plus de dix ans.
─ Je comprends pas. Je comprends pas pourquoi tu nous en as pas parlé. On aurait pu être là pour toi. On aurait dû être là pour toi. On est tes parents.
─ Papa, c'est pas...
─ Si Marco, je m'en fous que tu sois avec lui. Mais comment t'as pu croire que ça changerait quelque chose à la maison ?
─ J'ai pas...
─ T'étais terrifié, t'étais au bord des larmes. T'avais peur de nos réactions.
Larme qui vient rouler sur la joue du blond.
─ Mon fils qui avait peur de ma réaction, alors qu'il devrait le savoir que je ne peux qu'être fier de lui, oui ça m'a fait mal et je crois que je me serai énervé si j'étais resté.
─ Je savais pas comment vous le dire. Ça faisait tellement longtemps et...
─ Combien de temps Marco ? Pendant combien de temps t'as affronté ta peur tout seul ?
─ Depuis l'été avant que je rejoigne le Rot Weiss Ahlen.
Il a le regard qui glisse sur les étoiles.
─ Plus de dix ans... mais Marco !
Ils ont les regards qui se croisent.
─ Je savais pas comment le dire, j'avais peur et... - Il marque une pause. - Je pensais que j'aurais jamais à vous le dire, que je finirais par tomber sur une fille qui me plairait vraiment et que tout serait plus simple.
Père qui soupire.
─ Tu aurais dû nous le dire malgré tout. On aurait pu l'apprendre dans la presse Marco.
─ Mais tu crois que je le sais pas ? Que j'avais pas peur, tous les jours que quelqu'un comprenne et que ça mette un terme à ma carrière ? Si personne savait, au moins personne pouvait parler. Tu te montres aux bras de filles en soirée et personne se pose de questions de pourquoi t'es pas en couple, c'est juste que t'es un gros dragueur qui préfère profiter des tops-models.
─ Marco...
─ Mais c'est la réalité. Même vous, vous vous êtes jamais posé la question. Et vous pouvez même pas prétendre le contraire je suis sûr que c'était comme ça que vous le voyiez. Parce que c'est ce de quoi est fait notre milieu. Fric, alcool, drogue et meufs.
Père qui brise la distance et qui l'enveloppe de ses bras et qui le serre fort contre lui.
─ Je m'en moque de tout ça. J'avais peur pour toi, pour ta santé, de la même façon que j'avais peur tous les jeudis soirs quand tes sœurs partaient en soirée et que je savais pas si elles allaient rentrer pendant la nuit ou si elles dormaient sur place. J'avais peur qu'un gars leur fasse du mal, qu'elles se retrouvent en mauvaise posture, et non j'avais pas envie de les imaginer saoules en soirée étudiante. Mais ça n'a jamais rien changé à ma façon de les percevoir, de les aimer ou d'être fier d'elles, même quand je voyais bien qu'elles étaient pas en état quand elles rentraient. Et c'est pareil pour toi, savoir ce que tu fais en soirée ne m'intéresse pas, il n'y a toujours eu que ton bonheur qui m'a importé.
Le blond ne répond rien, il se contente de répondre à l'étreinte de son père. Il ne peut pas parler, parce qu'il a la gorge bien trop nouée et il en va de même pour l'autre. Ils finissent par se détacher et le silence les enveloppe. Le père finit par aller rajuster la lunette, reprenant ses esprits. Il ne réaborde pas le sujet et Marco non plus. Parce qu'il n'y avait pas grand-chose à dire de toute façon.
─ Il est chez toi ? - Hochement de tête. - T'avais prévu de lui montrer Mars ?
─ Non...
Il veut passer la soirée avec son père.
─ Marco, est-ce que tu avais prévu de lui montrer ?
Il soupire.
─ Oui...
─ Alors dis-lui de nous rejoindre, on sait tous les deux qu'il sera pas aussi visible avant vingt ans.
─ Mais t'es sûr ?
Père qui dépose une main sur son épaule et qui lui sourit légèrement.
─ Oui je suis sûr. Si j'avais pas réagi comme je l'ai fait vous seriez à regarder le ciel ensemble en ce moment, alors appelle-le.
Bon y a eu beaucoup de chapitres longs avant, mais on va arriver que sur des chapitres comme ça pour la fin parce qu'ils sont toujours centrés sur qqc de précis et je savais vraiment pas où les couper.
j'essaie de me dépêcher de vous poster la fin, j'avais juste oublié que c'était toujours en cours haha.
j'ai vraiment hésité à virer un morceau de ce chap mais je me suis finalement décidée pour le laisser parce que je trouvais que ça faisait un gros rappel au début de l'histoire côté marco et à la grande différence de vision du sexe entre mario qui est qu'avec des personnes pour qui il a des sentiments & marco pour qui c'est une interaction comme une autre qui lui sert à différents desseins et n'est pas forcément liés à des sentiments même une fois en couple & pour qui les baisers représentent beaucoup plus de choses au niveau sentiments que le sexe.
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