Onze ★ L'amitié

❝ Beaucoup de mes amis sont venus des nuages
Avec soleil et pluie comme simples bagages
Ils ont fait la saison des amitiés sincères
La plus belle saison des quatre de la Terre

Ils ont cette douceur des plus beaux paysages
Et la fidélité des oiseaux de passage
Dans leurs cœurs est gravée une infinie tendresse
Mais parfois dans leurs yeux se glisse la tristesse
Alors, ils viennent se chauffer chez moi
Et toi aussi, tu viendras 


quelques temps plus tard

Yo bro !  

Il sourit au téléphone l'allemand alors qu'il entend la voix du polonais. Il s'est éclipsé. Il a laissé la Mannschaft et il s'est isolé pour appeler l'ancien ami du Borussia. 

Hey ! Comment tu vas ?

Ca va. Toi ? Pourquoi tu m'appelles ? J'te manquais trop ?  

Soupir à l'autre bout du fil. 

─  Pas vraiment.  

Silence. 

J'ai besoin d'aide.

Ah... Je suis déçu, t'aurais au moins pu mentir et dire que mon corps de rêve te manquait.  

Et il se met à rire le polonais. 

Tu sais qu'on est à 1000 km de distance Marco ? Comment tu veux que je t'aide ?  

Ca ne le fait pas rire lui en revanche. Pas du tout. Parce qu'il a son cœur qui bat à mille à l'heure depuis que le défenseur a compris et que la peur l'enserre bien trop puissamment.

Mats m'a grillé. Je crois qu'il se doute de quelque chose. 

Je crois... Il savait oui ! Il l'avait complètement mis à jour et c'était la première fois comme ça. Et il ne savait pas quoi en penser, parce que le brun avait paru très déçu, et aussi très en colère. Peut-être que c'était parce qu'il lui avait fait une remarque. Ou pas. Il ne savait plus. Il était perdu. Mais Mats était parti précipitamment avec l'un des regards les plus noirs qu'il ait pu voir dans ses yeux.

Y a un silence en réponse. Un long silence. Celui qui s'éternise trop longtemps alors qu'on en veut pas. 

Tu veux dire par rapport à...

Ouais, je t'expliquerai plus dans le détail en direct, c'est une longue histoire et j'ai pas trop de temps. Mais bon, il a compris que j'étais aussi intéressé par les gars. Et en plus j'ai foiré, je l'ai renvoyé à ses problèmes de couple, il est parti hyper énervé. Mais je supportais pas cette façon qu'il avait d'à moitié me juger. Enfin, je crois...  

Mais peut-être que c'était surtout le fait qu'il ait émis l'idée qu'il puisse être amoureux de son meilleur ami qui l'avait dérangé, plus que tout. Et aussi le choc qu'il avait lu dans son regard. Parce qu'il était sûr que c'était de la déception de savoir ça. Ouais, ça devait être ça... Il allait le dire parce qu'il supporterait certainement pas l'idée qu'il puisse être avec des gars parfois. 

Légère pause. 

J'ai peur qu'il soit pas capable de la fermer et il est trop énervé pour une discussion calme maintenant.  

Silence. 

Tu voudrais pas lui parler ?

J'vais essayer, mais je te garantis rien.

Merci, t'es génial.

J'le savais depuis longtemps mais ça fait toujours plaisir à entendre.  

Rire qu'il arrive à lui arracher. Et c'était tellement facile avec Robert. 

T'es con.

Fais gaffe à ce que tu dis, je peux me rétracter.

Non non, je disais t'es le meilleur de toutes les personnes que je connais.

Même que Mario ?

Même que Mario.

Eh ben, tu veux vraiment que je lui parle à Mats.  

Et il rit. Le rire du polonais entraine le sien. Sa voix est douce et elle le rassure. En cet instant, il aurait tout donné pour qu'il soit là. Parce qu'il était cette personne qui arrivait si facilement à le rassurer. Avec Lewy à ses côtés, il avait toujours l'impression que rien ne pouvait lui arriver. 

Bon j'y go, j'essaie de l'appeler en début de soirée.

Merci ! Bonne aprem, à bientôt.

Ouais à bientôt, je te tiens au jus. Mais faudrait que tu lui parles toi aussi. C'est certainement juste de la surprise et tu te fais un film. 

❝ Tu pourras repartir au fin fond des nuages
Et de nouveau sourire à bien d'autres visages
Donner autour de toi un peu de ta tendresse
Lorsqu'un autre voudra te cacher sa tristesse

Comme l'on ne sait pas ce que la vie nous donne
Il se peut qu'à mon tour je ne sois plus personne
S'il me reste un ami qui vraiment me comprenne
J'oublierai à la fois mes larmes et mes peines
Alors, peut-être je viendrai chez toi
Chauffer mon cœur à ton bois 

flashback 2012 (pdv marco)

T'es en train de lancer le petit-déjeuner, uniquement vêtu d'un short quand t'entends la sonnette de l'entrée et tu te dépêches de te diriger vers celle-là le sourire au coin des lèvres. Plus loin, y a le bruit de l'eau qui coule dans la salle de bain qui résonne. T'ouvres la porte pour tomber face au polonais du Borussia.

 Hey ! Comment tu vas ? 

Il te sourit Robert. 

─ Ça va. 

T'as le regard qui croise le sien. 

 Qu'est-ce que tu fous là à cette heure-ci ? Rentre. 

Tu t'écartes pour le laisser entrer chez toi et tu le suis à l'intérieur. 

Fallait que je parle à quelqu'un. 

Il parait un peu paumé le brun. Tu peux le lire dans son regard un peu trop triste. 

J'me suis disputé avec Anna. 

Tu lui fais un petit sourire désolé. T'étais pas très doué pour les moments comme ça. Tu savais jamais trop ce qu'il fallait dire. Et puis Anna, tu ne la connaissais pas si bien que ça. Après tout, ça faisait pas si longtemps que ça que tu étais là. Le coup de cœur, c'était pour son petit-ami que tu l'avais eu et il ne vous avait présenté qu'une seule fois, rapidement. 

Ah... Qu'est-ce qu'il s'est passé ? 

Et il commence à t'expliquer. La dispute. Le couple qui bat de l'aile. Le futur qu'ils n'ont plus vraiment en commun. Celui qu'il n'arrive plus à voir comme un futur commun.

C'est peut-être qu'une passade, ça arrive dans tous les couples des bas. 

C'est vrai que t'étais un véritable expert... T'étais incapable de te mettre en couple, mais tu donnais des semblants de conseils sur le sujet. C'était ridicule. 

─ Tu veux un café ? Je viens d'en lancer un ? Comme ça on en parle en même temps. 

T'en buvais jamais, mais c'était pas le cas de celui que t'avais accueilli pour la nuit. Alors qu'il hoche la tête, tu te diriges vers la cuisine. Tu attrapes deux tasses et c'est quand t'allais récupérer la cafetière que tu sens deux mains se poser sur tes hanches et t'attirer contre un torse. Tu te laisses faire, un sourire collé sur le visage.

On n'est pas tout seul. 

Mise en garde murmurée qui ne semble pas être entendue alors que les mains commencent à glisser sur ton ventre et que tu sens des lèvres déposer des baisers dans le creux de ton cou.

Continue à être aussi attentionné le matin et je pourrais bien tomber sous ton charme.

Remarque que tu lui fais. Y avait rien entre vous. C'était le deal dès le départ. Ne pas s'attacher. Parce que c'était trop compliqué. Parce que t'étais pas prêt. Parce que tu n'assumerais jamais.

 Même si t'étais un peu trop bien parfois dans ses bras. Même si tu partageais aussi ses nuits parfois. Même si t'aimais te réveiller la tête sur son torse et qu'il t'embrasse doucement quand le réveil sonnait. 

Vraiment ? 

Tu te retournes pour lui faire face.

 Parce qu'hier j'avais l'impression que c'était déjà le cas non ? 

Tu agis avec lui comme tu le fais depuis des semaines. T'as les lèvres qui viennent prendre possession des siennes alors que ses mains glissent dans ton dos nu. Tes paupières se ferment sous le contact dont tu profites un peu trop.

Il faisait partie des exceptions. Il était une exception parmi tes histoires depuis des mois. Une exception qui savait où tu habitais. Une exception qui connaissait ta chambre, ton lit, ton canapé, ton salon, ta cuisine, tout ton univers. Une exception qui avait le droit de dormir avec toi. Une exception qui t'embrassais au petit matin, ou bien lorsqu'elle te souhaitait bonne nuit.

 Alors tu profites encore un peu de la bouche de ton exception collée à la tienne. Et puis tu te recules.

Y a Lewy qui est là, on dit que t'es un ami de passage. 

Hochement de la tête. Tu restes dans son étreinte. Sa chaleur se diffuse encore à ton torse. Son souffle continue de balayer ton visage.

Ami. Et plus si affinité. 

Il te fait un clin d'œil avant de t'arracher un léger baiser. Ses doigts glissent un instant sur ta joue en une légère caresse. Tu sens les battements de ton cœur qui s'accélèrent un peu sous le contact et son regard. Tu essaies de ne pas t'en préoccuper. Parce que ça ne pourrait jamais être réel.

Vous ensemble, c'était des instants volés, hors du temps. Un léger rêve durant quelques heures avant que la réalité ne vous rattrape quand vous mettiez un pied dehors. Une solitude comblée et un cœur qui s'emballait un peu trop des deux côtés. Mais des sacrifices que vous n'étiez pas prêts à faire. Et une vie dont il ne voulait pas forcément. 

C'était une illusion qui finirait par se briser lorsqu'il rencontrerait quelqu'un qui pourrait lui offrir ce que tu ne lui donnerais jamais. Une personne qui pourrait lui dire les mots et lui faire les promesses que tes lèvres empêchaient de laisser passer. Alors malgré vos nuits passées enlacés, tu te battais pour éviter de trop t'attacher.

Y a qui d'autre qui est là ? 

Vous vous séparez. Un peu trop lentement. Tu sens le feu qui brûle tes joues alors que tu croises le regard de Robert. Et le léger choc dans son regard. L'étonnement c'est peut-être ça que t'y lis. Juste de la surprise parce qu'il se serait jamais douté.

T'aurais pu me le dire quand je suis arrivé que je dérangeais. 

Y a ton regard qui se baisse quelques secondes sous celui amusé et moqueur de l'ami. Tu te décales légèrement de l'autre. 

J'vais vous laisser. J't'appelle. 

Tu hoches doucement la tête. Et sur ces mots, il t'abandonne avec le polonais à qui tu ne sais pas vraiment quoi dire.

J'peux t'expliquer. 

C'est tout ce que tu trouves à dire. Il s'approche l'attaquant et il récupère la cafetière et les tasses que t'avais redéposées sur le plan de travail avant de se diriger vers le salon dans lequel tu le suis. Et vous vous laissez tomber sur le canapé.

 Je crois pas qu'il y ait grand-chose à expliquer Marco. 

Tu baisses le regard. Attendant la suite. La craignant certainement un peu trop. 

Hey Marco. 

Y a sa main qui vient se poser sur ton menton, forçant ton regard timide et craintif à croiser le sien. Parce que t'as aucune idée de la réaction qu'il va avoir. Parce qu'il n'y a personne qui sait, t'as jamais osé le dire.

Tu fais ce que tu veux tu sais, ça regarde personne. 

Et y a un petit sourire qui s'installe sur ton visage et un soupir de soulagement qui t'échappe. Tu te sens être attiré une seconde dans ses bras et tu enfouies ta tête dans le creux de son cou, t'y nichant.

Mais je trouve qu'en tant que meilleur ami, tu aurais pu me mettre dans la confidence. 

Très drôle Robert ! Très drôle ! C'était un murmure dans ton oreille. Pourtant le ton est amusé. Il ne t'en voulait pas, pour la situation, pour ne pas lui avoir dit. Et ça compte pour toi. 

C'était qui ce gars ? Tu l'as rencontré comment ? Comment t'as fait pour que personne te crame ? 

Flot de questions qui t'arrive. T'as l'impression d'être assiégé. C'était trop alors que c'était ton secret depuis des années.  

Lewy s'te plait ! Je t'en pose des questions moi ? 

Ca le coupe dans son élan. 

Oui justement. 

C'est vrai qu'il avait raison. Mais t'étais pas habitué à en parler, de ça. Avec personne. C'était ta vie plus que privée. Ton secret le mieux gardé. 

Ça fait longtemps que t'es plutôt mec ? 

Et la réponse bien trop naturelle. 

Je suis pas plutôt mec.

 Ah... - Léger silence. - Ok, j'ai compris. 

Tu lui souris doucement. 

 Mais ouais, ça fait longtemps. Le premier c'était juste avant que je quitte Dortmund. 

Et l'autre qui sourit. 

─ Et du coup, ça fait longtemps que vous êtes ensemble ? 

Mais quelle grosse commère. Et tu es incapable de savoir si t'aurais aimé pouvoir lui dire que vous étiez un couple. Mais t'effaces cette idée. C'était impossible et il ne le voulait pas. Vous aviez évité le sujet, plein de fois. Votre relation actuelle, c'était le maximum et vous le saviez tous les deux. C'était pour ça que vous n'évoquiez aucun futur hypothétique. Ca durerait un temps, et puis ça se terminerait avant que vous n'en souffriez tous les deux un peu trop.

On n'est pas ensemble.

─ Je vois que Monsieur Reus profite des plaisirs de la vie. 

Il a un air moqueur sur le visage. 

 Ta gueule. 

Coup de poing léger et amical envoyé sur l'épaule. 

 Mais il a bien raison. 

Tu lèves les yeux au ciel. Il n'allait plus jamais te lâcher après ça. Changer de sujet et vite.

Et sinon, comment tu comptes résoudre tes problèmes de couple ? - Pause. - Faudrait que toi aussi tu puisses continuer à profiter des plaisirs de la vie avec elle.

Éclat de rire.

Sinon je sais à qui m'adresser pour passer du bon temps, j'ai un pote qui semble être compétent dans ce domaine.

Tu sens le rouge qui te monte aux joues. 

Euh... Je crois pas... 

Esprit qui s'emmêle. 

Oh ça va Marco, si on peut plus déconner comme avant maintenant. 

C'est vrai qu'il avait raison. Des remarques comme ça, il en avait toujours fait. Des 'Si tu trouves personne à ton goût, tu sais qui appeler' quand vous sortiez. Des 'Je sais pas ce que tu lui trouves, je me trouverais bien mieux assorti avec toi' lancés quand tu leur présentais une fille qui ne leur plaisait pas. Mais maintenant, ça sonnait étrange, parce qu'il savait. Bien plus qu'avant alors qu'elles avaient toujours eu le don de te mettre un peu mal à l'aise ses remarques.

le chap douze suit pour avoir la fin de l'intrigue avec ce bon vieux mats. comme vous pouvez le comprendre, robert & mats seront les personnages importants pour l'avancée de l'intrigue !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top