Neuf ★ N'importe quoi
❝ Dis-toi, qu't'es en train de partir
Tu t'es trompée d'navire
T'as cassé ta dérive
T'es en train d'te couler
Eh tu crois pas
Que je vais rester sans rien dire
Ah ne crois pas
Qu'je vais rester planté là
Te regarder faire n'importe quoi ❞
août 2014
Alcool qui coule à flot alors qu'il enchaîne les soirées. Il oublie dans l'alcool. Il oublie son malheur le temps d'une soirée. Y a les fêtes qui n'arrêtent pas, les gens qu'il ramène chez lui. Il pense à autre chose au moins. Y a le cannabis qui traîne dans l'organisme, qui se mêle au sang, aussi. Et ce soir ne faisait pas exception alors qu'il était en train de discuter son verre de whisky à la main. Et puis d'un seul coup, y a une main qui se pose sur son épaule.
─ Maaaattttssss !
Il a un grand sourire le blond et il se jette dans les bras du défenseur.
─ T'es complètement bourré Marco, j'te ramène chez toi.
Il se met à bouder l'autre. Il râle, il peste, il veut pas. Il veut continuer de faire la fête. Il veut continuer d'oublier.
─ T'es d'venu chiant Mats depuis qu't'es champion du monde. Pourtant, tu d'vrais en profiter, faire la fête, comme moi.
Il les sent bien les reproches déguisés le brun mais il ne dit rien.
─ On a repris l'entrainement depuis deux semaines Marco. C'est fini le temps de la fête.
Pfff, il était vraiment naze Mats.
─ J'm'en fous d'l'entrain'ment. T'façon ça va finir comme d'hab, l'Bayern devant et puis nous à la traîne vu qu'ils nous auront piqué nos joueurs. Et pis si c'est pas l'cas, ils s'démerderont pour qu'tu les r'joignent et on perdra not' défense.
Y a le bras du brun qui se resserre sur les épaules de l'autre.
─ Bon, ça suffit maintenant, on rentre.
Et il l'entraîne dehors en direction d'un taxi alors que le blond bougon ne veut pas se taire.
─ Mais j'voulais rester. T'es méchant Mats. Tu gâches la fête. En plus j'avais pas fini mon verre.
Il ne répond rien, il le laisse continuer de parler, c'était mieux ainsi. Il finit par le traîner hors du taxi et le monter dans sa chambre.
─ Allez, hop, au lit !
Il le laisse tomber dessus, lui vire ses pompes et remonte rapidement les draps sur l'attaquant. De toute façon, il n'allait certainement pas mettre longtemps à s'endormir.
Aïe ! Ca tapait dans le crane. Il a l'estomac au bord des lèvres quand il descend le lendemain dans sa cuisine après que son réveil ait sonné.
─ Alors, on a la gueule de bois ?
─ Pas si fort.
Il a des petits yeux Marco et l'autre un sourire moqueur.
─ Prends un doliprane et ton verre de jus, on part à l'entrainement dans vingt minutes.
─ J'ai pas envie d'jus.
Ça passe pas... Et il n'avait pas non plus grandement envie d'aller à l'entrainement. Mais il fallait croire qu'il n'allait pas avoir le choix. Ce n'était pas pour rien qu'il était resté là Mats. Il ferme les yeux quelques instants, prenant un médicament pour atténuer la douleur.
C'est un calvaire l'entrainement. Parce qu'il est pas en forme. Parce qu'il a pas le physique. Parce qu'il a pas le cardio. Et parce que ça le saoule d'être en intérieur quand tous les autres s'amusent dehors la balle au pied.
Overdose de foot.
Overdose de tristesse.
─ Salut Mats, comment tu vas ?
Voix enjouée à l'autre bout du fil. Celle du petit brun que le défenseur vient d'appeler.
─ Ca va et toi ? Ca se passe bien la reprise ?
─ Boh écoute, ça va, j'aurais pas dit non à une pause un peu plus longue.
Il rit doucement Mats. Personne n'aurait dit non à une pause un peu plus longue.
─ Tu m'étonnes.
Il laisse un léger temps de silence avant de reprendre.
─ Je t'appelais pas pour juste prendre de tes nouvelles à vrai dire. Faudrait que tu viennes à Dortmund, Marco va pas bien du tout et sans Lewy et toi je sais pas quoi faire.
─ Qu'est-ce qu'il a ?
Ce qu'il avait ? Il ne savait même pas vraiment. Mais c'était suffisamment grave pour qu'il finisse par se décider à l'appeler lui après des jours entier de réflexion.
─ Je crois qu'il déprime. Il sort tous les soirs. Il boit, il fume, il ramène n'importe qui avec lui. Je te jure j'essaie de le surveiller mais c'est pratiquement mission impossible, il arrive toujours à s'éclipser pour aller faire ses conneries.
Il marque une légère pause.
─ Je me dis que t'arriveras certainement plus à le raisonner que moi. Il faut vraiment que tu viennes, il me fait peur... J'ai peur que ça finisse mal.
Il peut presque la sentir à distance l'inquiétude de l'autre côté du téléphone.
─ J'vois si je peux venir, j'te dis quoi dans la semaine.
Et ils continuent leur discussion, allant d'un sujet à l'autre, parlant de leurs vacances après qu'ils se soient quittés au Brésil, revivant les moments passés là-bas.
─ Et moi, j'y ai pas le droit ?
Il y croit pas quand il entend la voix alors qu'il s'apprêtait à prendre une nouvelle bouffée de son joint Marco. Et puis il se dit qu'il doit rêver, ça doit être l'alcool. Mais y a des lèvres qui viennent se poser doucement sur sa joue et des bras entourer son corps.
─ Ma... Mario ?
Il a un léger sourire qui vient s'étaler sur son visage aux yeux embrumés par les substances souillant son sang. Et puis, il se recule un peu.
─ Qu'est-ce qu'tu fais là ? Tu d'vrais pas être à Munich ?
Il s'assoie l'autre, se laissant tomber dans un canapé sur lequel le blond le rejoint rapidement.
─ Pep m'a laissé venir, il parait que t'allais pas bien.
─ Pfff, c'est Mats qui t'a dit ça j'suis sûr. Il débloque. Tu l'verrais, il est plus fun du tout maint'nant. C'est un gros rabat-joie.
Il sait pas s'il doit rire ou pleurer Mario. Parce que la situation est amusante et effrayante en même temps. Les mimiques de son blond le font rire, mais son degré d'alcoolémie l'effraie.
─ Tu sais ce que je propose. C'est qu'on rentre, je suis claqué du voyage et comme ça tu pourras me raconter tout ça demain au calme.
Il a un petit sourire innocent Mario.
─ Tu viens chez moi ?
Il hoche doucement la tête en réponse Mario.
─ Enfin, si tu veux bien de moi...
─ Arrête de dire des bêtises bien sûr que j'veux, allez on y va.
Et voilà le blond qui se lève brusquement, qui traverse le bar, bousculant toutes les personnes se trouvant sur son chemin, se prenant des bordées d'injures sans même y prêter attention et finissant par se retrouver dehors, le brun sur les talons.
─ Marco... Marco...
Il grommelle le blond alors que Mario pousse doucement son épaule en essayant de le réveiller.
─ Laisse-moi dormir Yv'.
Il sourit le brun alors qu'il comprend qu'il le prend pour sa sœur. Il le secoue un peu plus fort.
─ Marco, c'est moi, Mario.
Et y a les yeux qui s'entrouvrent, le regard qui papillonne, les paupières qui battent un peu.
─ Mario ?
Il peut lire l'étonnement sur son visage, signe qu'il ne devait plus avoir grands souvenirs de la veille.
─ T'es arrivé quand ?
Il a un léger soupir.
─ Hier soir.
─ Je suis content de te voir.
Il a un léger sourire le blond. Et puis il finit par se redresser et tenter d'aller le serrer dans ses bras. Et quand il le sent contre lui, il comprend à quel point Mario avait pu lui manquer. Parce qu'il y a un morceau de la pierre dans son cœur qui semble tomber, qui semble se décrocher et il se sent un peu plus léger. Il se sent un peu moins triste. Il se sent un peu plus en confiance.
─ Tu m'as manqué.
Et puis, il finit par desserrer son étreinte et y a son regard qui plonge dans celui chocolat.
─ Alors, il parait que Mats est devenu un vieux aigri ?
Il a le regard plein de malice le brun et il peut pas détacher ses yeux de ceux rieurs de l'autre Marco. Il s'y perd complètement.
─ Enfin bon, ça fait longtemps que je le disais je te rappelle. Mais t'avais pas dû suffisamment m'écouter.
Et il se met à rire Mario. Un léger rire qui s'envole dans la pièce. Un rire qui panse les blessures de l'autre, qui lui arrache un réel sourire. Parce qu'il aimait voir son meilleur ami heureux comme ça.
─ C'est Mats qui t'a fait venir ?
Léger hochement de tête.
─ Fallait pas que tu t'inquiètes pour moi, je vais bien.
Il semble tellement détaché de tout que ça lui fait tout drôle au brun. Parce que c'était évident qu'il n'allait pas bien. Alors ça l'énerve. Y a la colère qui naît dans son regard.
─ Bien ? Tu te moques de moi j'espère ?
Il relève les yeux le blond pour voir la furie qui se tient à présent devant lui.
─ T'étais saoul hier Marco quand je suis arrivé. Tu fumais un pét'. Mais à quoi tu joues ? Tu le sais que c'est dans les contrôles anti-dopage merde ! Tu veux foutre ta carrière en l'air ? Tu veux tout arrêter ? Et ben continue comme ça parce que t'es bien parti.
Il a les poings qui se ferment, les muscles qui se crispent, et puis les larmes qui montent.
─ Et dire que moi, comme un débile, je comptais les jours qui nous rapprochaient du prochain rassemblement. Que je me disais qu'on allait enfin pouvoir rejouer ensemble parce que tu serais guéri. Parce que tu devrais l'être si tu jouais pas au con en ce moment. C'était pas ça qu'on s'était dit 'Tout faire pour jouer le plus possible ensemble avec la Mannschaft' ?
Il marque une pause, essuie rageusement une larme qui lui a échappé.
─ Alors tu me le dis, parce que sinon j'arrête de faire ton lobby auprès de Joachim en disant que tu seras prêt à temps parce que ça semble évident que ça ne sera pas le cas.
Et puis il s'arrête. Le silence s'installe. Un silence que Marco brise après quelques minutes.
─ J'y arrive plus. Ça fait trop mal.
Il relève des yeux embués de larmes vers Mario qui se laisse tomber à côté de lui sur le lit et vient glisser un bras autour de son épaule, le serrant contre lui.
─ Qu'est-ce qui fait mal ? Ta cheville ?
Il hoche négativement la tête au milieu de quelques sanglots difficilement retenus.
─ Non, les voir eux, qui peuvent jouer, qui sont heureux.
Dans le fond, il a déjà compris Mario, ce qu'il voulait dire, mais il le laisse parler. Parce qu'il en a certainement besoin. Parce qu'il a le deuil d'un rêve à faire et il pourrait pas le faire tout seul.
─ Qui ça ?
─ Mats... Et Erik... Et Roman...
Il marque une pause.
─ Ils me rappellent que j'y étais pas. Et parfois je me dis que j'aurais préféré que vous la perdiez cette finale. Que tu marques pas et que Messi en plante un. Et puis je m'en veux de penser comme ça. Tu sais quoi, j'dois être le seul allemand qui pleurait quand vous avez gagné. Le seul qui a pas fait la fête. Le seul qui était triste. Le seul qui a pas réussi à être vraiment heureux pour ses potes. Et j'arrive pas à leur dire, que je veux pas qu'ils en parlent. Parce que ça fait jaloux. Mais ils peuvent pas comprendre. Y a personne qui peut comprendre dans ce pays. J'étais dans l'équipe et...
Il éclate en sanglots dans les bras de son meilleur ami.
─ Ça va aller Marco.
Il a une main qui frotte doucement son dos et l'autre qui se perd dans ses cheveux.
─ Tu sais ce que tu vas faire. Tu vas te reprendre en main, tu vas te soigner et bientôt ça sera de l'histoire ancienne.
Il marque une légère pause.
─ Parce qu'on est encore jeune et qu'à la prochaine coupe du monde, tu pourras y être. Et à l'euro aussi d'ailleurs.
Il sent la pression qui se fait encore plus forte sur lui alors que le blond s'accroche à lui avec désespoir.
─ Et tu sais, je pense que tu devrais leur en parler. Ils peuvent comprendre. Regarde rien que la Champions League, aucun des gars du Bayern en a parlé en équipe nationale, parce que tout le monde savait que ça nous ferait du mal.
Il essaie de l'observer, de croiser son regard, mais il ne voit que les mèches blondes de la tête nichée au creux de son cou. Il se décale et vient prendre le menton de l'autre entre ses doigts, forçant son regard à croiser le sien.
─ Alors, je peux dire à Joachim que tu seras là ? Ou je me cherche un nouveau compère de chambre pour le prochain rassemblement ?
Visage du blond qui se crispe. Il voulait pas se faire remplacer, pas maintenant, jamais. Il voulait être auprès du brun, même si c'était que quelques jours. Et il savait très bien ce que ça signifiait.
─ Non, cherche pas de compère...
─ Et ben voilà la réponse que j'attendais !
Il a un grand sourire Mario.
─ Bon, maintenant je propose qu'on aille s'acheter une glace !
Et il glisse sa main dans celle son pote pour l'aider à se lever après qu'il ait essuyé les larmes commençant à sécher sur ses joues.
─ Mais Mario, il est dix heures.
─ Et alors ? Y a pas d'heure pour une glace de Chez Lulu.
Sourire éclatant qui vient s'installer sur le visage du brun alors que ses yeux brillent de malice. Il allait le convaincre, il n'en doutait pas un seul instant.
─ C'est que j'ai pas très faim...
Il éclate de rire.
─ C'est ça de trop boire mon vieux. Allez viens, ça passe tout seul de la glace.
Il lui laisse pas trop le choix. Parce qu'il se dirige vers l'entrée la main du blond dans la sienne. Et il se fait pas trop prier l'autre. Parce qu'il a envie de profiter du fait qu'il soit là. Parce que c'était rare et il en avait envie de le retrouver. Aujourd'hui, dans une semaine ou dans un mois. Il avait pas envie de laisser passer leur prochaine rencontre. C'est à deux qu'ils passent la journée avant que l'autre ne doive repartir.
─ Tu repars déjà ?
Regard triste du blond.
─ Eh, on m'a déjà donné un jour c'est déjà pas mal. Mais on se voit bientôt non ?
─ Ouais...
─ Marco...
Il vient le prendre dans ses bras.
─ On se voit fin septembre. Et tu sais ce que ça signifie ?
Il hausse les épaules l'autre.
─ Ça signifie plus de conneries. Finies les beuveries et tout ce qui s'en suit. Je veux plus d'appels de Mats.
Il marque une légère pause.
─ Mais si ça va pas tu m'appelles hein ? Matin, midi, soir, je m'en moque, tu m'appelles.
Léger hochement de tête. Et il le serre un peu plus dans ses bras avant de s'y arracher et de l'embrasser sur la joue.
─ A bientôt !
j'espère qu'il vous a plu. les prochains sortiront début de semaine pro parce que j'ai pas entamé la mise en page et que je suis pas chez moi ce week-end :)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top