Douze ★ Count on me
❝ If you ever find yourself stuck in the middle of the sea,
I'll sail the world to find you
If you ever find yourself lost in the dark and you can't see,
I'll be the light to guide you
Find out what we're made of
When we are called to help our friends in need
You can count on me like one two three
I'll be there
And I know when I need it I can count on you like four three two
You'll be there'
Cause that's what friends are supposed to do ❞
─ Allo ! Qu'est-ce qu'il se passe pour que tu m'appelles ? C'est la guerre en Pologne ou quoi ?
─ Très drôle Mats, très drôle. Moi aussi je vais bien si tu veux tout savoir. De toute façon, si j'étais sur le point de mourir, ça serait certainement pas toi que j'appellerais.
Il rit de l'autre côté du téléphone le défenseur. Et le polonais le suit, fier de sa petite blague. Non, s'il était sur le point de mourir, il y avait une probabilité bien plus importante qu'il appelle le blond avec qui il venait de discuter que le brun un peu grognon.
─ Qu'est-ce que tu voulais ? J'ai pas hyper longtemps, on mange dans un quart d'heure.
Comme toujours, il fallait que Mats soit pressé. Une fois de temps en temps, il était pourtant bien de se poser.
─ C'est Marco.
─ Ah...
─ Bon, je vois que tu comprends de quoi je veux parler, c'est déjà ça.
Il ne peut pas empêcher un léger sourire même s'il est au téléphone le polonais.
─ Il t'en a parlé ?
─ Ouais, il m'a appelé, il avait pas l'air au top.
─ On s'est disputé certes, mais il avait pas de raison de t'appeler pour ça, c'est ni la première, ni la dernière fois qu'on s'engueulera. Même si, bon, il y a pas été de main morte.
─ Ouais, j'ai cru comprendre ça. Mais c'est pas vraiment pour ça qu'il m'appelait à vrai dire. Tu vas pas le dire aux autres qu'il est bi ?
─ Tu... T'étais au courant ?
─ Ben ouais Mats, toute l'équipe était au courant depuis un bout de temps à Dortmund. Où t'étais ces dernières années ?
─ Sérieusement ?
Mats, tellement naïf que ça en devenait bien trop simple... Évidemment qu'il allait le croire. Il ne peut s'empêcher de pouffer de rire dans le combiné. De l'autre côté, il entend nettement le grognement en retour.
─ Mats, réfléchis deux petites secondes. Est-ce que je t'appellerais si c'était le cas ? Y a que moi qui suis au courant de ce que je sais.
─ Pourquoi il te l'a dit ?
─ Euh... - Pause. - Il me l'a pas vraiment dit... Enfin si, mais après l'avoir vu en train d'embrasser un mec un matin chez lui, j'avais plutôt compris tout seul.
─ Et comment t'as réagi ?
─ Ben je sais pas. Normalement. J'ai fait une blague, il savait plus où se mettre, bref Marco d'il y a quelques années quoi, et puis je l'ai rassuré en lui disant que c'était sa vie et que ça regardait que lui.
─ J'te jure, j'me suis senti tellement con quand j'ai compris que je l'avais mis trop mal à l'aise avec ma remarque. Je savais plus quoi dire ou faire. Ça me paraissait tellement impossible que ce soit vrai que... Je pensais pas qu'il était vraiment en train de mater...
Y a la voix qui le coupe.
─ Mario.
Et il comprend plus rien Mats. Il manque d'en faire tomber son téléphone par terre et le récupère à la dernière seconde. Comment le polonais pouvait-il savoir ? Il était à l'autre bout du pays.
─ Comment tu sais ?
─ Tu me poses sérieusement la question ? Marco était complètement brisé quand il est parti, il avait plus envie de rien, il pleurait en continu et tu me demandes comment je sais ?
─ Mais, c'est son meilleur ami...
─ Meilleur ami... Soit t'es aveugle, soit tu voulais pas voir Mats. C'est évident que Marco est complètement dingue de Mario, y a bien qu'eux deux qui l'ont pas compris. La prochaine fois regarde-le lorsqu'il recevra un message de lui et tu comprendras comment j'ai fait pour comprendre.
─ Et pourquoi il m'en a pas parlé après ? Enfin je veux dire, on aurait pu en rediscuter... Il avait pas besoin de t'appeler.
─ C'est Marco, faut pas chercher à comprendre des fois, il a dû faire sa flippette à l'idée que tu l'envoies bouler après ce qu'il t'avait dit, ou il s'est dit que j'étais très impressionnant et un allié de poids pour que tu la fermes.
Il éclate de rire l'autre.
─ Mais bon, c'était l'occaz pour qu'on se parle au tél non ?
Oui c'était l'occasion. Mais le défenseur n'entend que peu la suite de la conversation et les histoires de son coéquipier avec son équipe en Pologne. Parce que malgré ce qu'il avait vu et ce que venait de lui décrire Robert, il ne voulait pas y croire. Marco ne pouvait pas être amoureux de Mario. C'était absolument impossible. Ils s'étaient forcément trompés. Oui il avait regardé mais c'était juste comme ça, comme lui regardait les filles parfois. C'était pas pour autant qu'il était amoureux d'elles.
Il soupire lorsqu'il raccroche. Il allait devoir se confronter à son coéquipier. A sa colère et à son évidente non-envie de lui parler. Le blond était une véritable plaie, une huitre lorsqu'il était question de ses sentiments. Il ne faisait confiance qu'à Robert et Mario et c'était un immense souci. Parce qu'ils n'étaient plus là. C'était lui le dernier restant à Dortmund et il allait bien falloir qu'il arrive à le cerner et le faire parler.
Il avait évité une fois une catastrophe en faisant venir le brun de Bavière, il ne pourrait pas recommencer tous les quinze jours, aussi efficace que cela soit. Il fallait qu'il mette les choses au clair, sinon ce qu'il avait commencé à travailler allait s'évanouir en fumée.
─ Il s'est passé quoi avec Mats ce matin ?
Il relève la tête de sa valise pour faire face à Mario le blond.
─ Rien t'inquiète...
Et il le voit immédiatement qu'il n'y croit pas un seul instant. Mais il ne peut pas lui dire. Surtout pas à lui. Parce qu'il était la raison de leur dispute et il était hors de question qu'il en sache les causes réelles.
─ Si tu l'dis.
Ouais, il n'y croyait pas c'était évident.
─ Tu sais que tu peux tout me dire hein ?
Il a la gorge qui se noue légèrement. Parce que ça, il n'était pas sûr qu'il pouvait lui dire justement. Parce qu'il était même sûr qu'il réagirait mal s'il savait que c'était parce qu'il avait le regard qui s'attardait un peu trop sur son cul qu'il s'était empointé avec Mats. Et perdre Mario, c'était inconcevable à ses yeux. Il ne pouvait prendre aucun risque, il avait bien trop besoin de son meilleur ami.
─ Oui je sais, mais t'inquiète pas, c'était vraiment rien.
Pourtant il a la boule au ventre, la peur aux tripes. Cette peur dont il ne voulait pas parler avec lui. Parce qu'il craignait que ça change tout entre eux s'il savait qu'il était bi. Parce qu'ils étaient proches et que ça pourrait potentiellement tout casser. Alors il espérait que son polonais avait fait le taf.
─ Fifa ?
C'était le bon plan, celui qui permettait de passer à autre chose. Et il avait vite compris qu'il n'en saurait pas plus Mario, alors il avait arrêté de poser des questions et il avait accepté la proposition.
Toc toc toc. Légers claquements sur le bois de la porte.
─ Entrez.
Et y a un brun qui fait son apparition.
─ Hey Mats, tu viens jouer à Fifa avec nous ?
Regard vert qui croise le brun avant de baisser les yeux pendant quelques secondes alors que Mario a pris la parole.
─ A vrai dire je voulais parler avec Marco.
Y a le regard échangé entre les deux occupants de la chambre et le brun qui finit par la quitter.
─ Je serai avec Thomas et Manu si vous me cherchez.
Le silence s'installe un instant alors que l'ailier a le regard baissé. Le lit s'affaisse à côté de lui.
─ J'ai eu Lewy au tél.
─ Ah...
Le blond sent ses joues rougir légèrement. Mats allait encore le juger. Comme lorsqu'il rentrait saoul quand il n'allait pas bien. Comme lorsqu'il avait complètement dérapé. Il s'était certainement un peu trop emporté lorsque la peur avait pris possession de lui. Mais peut-être qu'il allait vraiment le perdre. Tout le monde n'était pas tolérant comme Robert.
─ T'as vraiment flippé à l'idée que j'en parle ?
─ J'suis désolé pour ce que j'ai dit sur Cathy, j'aurais pas dû, tu t'étais confié et moi j'ai pris peur et...
Débit de paroles impressionnant alors qu'il cherche à se justifier.
─ Marco.
Y a le silence qui s'installe un peu.
─ Marco regarde-moi.
Regard qui se relève vers l'autre.
─ Tu pensais sincèrement que j'étais suffisamment con pour prendre le risque de briser ta carrière en en parlant ?
Pendant quelques secondes, on peut entendre le chant des oiseaux à l'extérieur.
─ Ok j'ai pas su comment réagir quand je t'ai surpris à regarder Mario. J'ai pas su non plus comment réagir quand j'ai compris que ce qui aurait dû être une blague n'en était en fait pas une. Peut-être que Rob a été plus doué avec ses mots quand il l'a appris, mais j'avais jamais fait face à ce type de situation.
Il laisse un léger silence s'installer.
─ Mais que ce soit clair, tu fais ce que tu veux et c'est certainement pas moi qui vais te juger. Et c'est pas non plus ça qui changera quelque chose entre nous ok ?
─ Tu lui en parleras pas hein ?
─ A qui ? Mario ?
Hochement de tête.
─ C'est pas à moi de le faire.
Le blond a un petit sourire.
─ Merci.
─ C'est normal, mais fais attention quand même, y a peut-être d'autres personnes qui peuvent s'en rendre compte. C'était pas particulièrement discret...
Il acquiesce sans rajouter grand chose. Et Mats espère qu'il a vraiment compris le sous-entendu. Parce qu'ils allaient certainement pas tous réagir comme lui ou le polonais. Il aurait aussi aimé qu'il parle un peu plus, mais il semble pas prêt pour ça.
Alors il dit rien. Parce qu'il pouvait pas le forcer à se confier, ni même à comprendre qu'il était tombé amoureux de son meilleur pote. Et il savait que s'il remettait le sujet sur le tapis en cet instant, le blond s'énerverait. Alors il prend une manette et il réenclenche la partie entamée.
─ Je peux revenir ?
Y a une tête qui apparaît, dépassant pour partie de la porte.
─ Ouais, on a fini.
Alors il rentre le brun et il va s'assoir à côté du blond qui lui sourit. Tête déposée contre l'épaule et main qui se glisse autour de la taille de l'autre, le serrant un peu contre lui avant qu'un léger baiser ne soit déposé sur la joue du blond.
─ Tu le bats j'espère ?
Il éclate de rire Marco à la question que lui adresse son meilleur ami.
─ C'est Mats tu sais...
Ironie. Il n'avait jamais été très doué leur ainé. Et ça fait marrer Mario.
─ C'est pas de ma faute si tu prends pas le temps de bien tout m'expliquer.
Le défenseur à l'air bougon a le regard qui s'attarde quelques instants sur les deux autres. Il imprime les visages souriants, les regards qu'ils s'échangent par instant, la main du brun posée sur la hanche de l'autre, la tête nichée dans le cou de Marco alors qu'il le regardait jouer. Et il se dit que oui, Robert avait raison, et il ne s'était pas trompé quant au regard lancé le matin même. C'était évident et il n'y avait bien qu'eux qui ne voyaient pas l'évidence.
Comment avait-il fait pour être aussi aveugle pendant autant de temps ?
j'espère que ça vous plait toujours, hésitez pas à faire des retours c'est toujours agréable. suite dans la semaine je pense.
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