Dix-huit ★ Eternal flame
❝ Close your eyes, give me your hand, darling
Do you feel my heart beating
Do you understand?
Do you feel the same
Am I only dreaming
Is this burning an eternal flame ?
I believe it's meant to be, darling
I watch you when you are sleeping
You belong with me
Do you feel the same ?
Am I only dreaming
Or is this burning an eternal flame ? ❞
alpes bavaroises, suite
─ Woody, Woody, ça va aller.
Il se réveille en sursaut le blond. Il peut voir à la lumière de la lune le visage de son meilleur ami penché sur lui. Il sent ses mains qui glissent dans ses cheveux et son cou. Son cœur bat la chamade. Parce que c'était lui qui ne lui parlait plus dans son rêve. Lui qui apprenait les sentiments qu'il pouvait avoir pour lui et qui le rejetait violement. Cauchemar qui peuplait bien trop régulièrement ses nuits depuis quelques mois désormais.
─ Tu veux en parler ?
Il secoue négativement la tête. Non, il ne voulait surtout pas parler de son cauchemar avec lui. Il voulait juste la présence de celui qui dormait de l'autre côté de sa chambre et il l'avait en cet instant. Il respire profondément, tente de calmer ses pulsations cardiaques qui s'étaient envolées quelques minutes plus tôt. Les doigts de Mario courent sur sa joue. Et son cœur réaccélère pour une autre raison. Il ne fallait pas. Mais c'était tout lui. Ses yeux chocolat étaient inquiets lorsqu'ils se posaient sur lui. Il pouvait palper sa crainte de le savoir faire des cauchemars.
─ Ça t'arrive souvent ?
─ Oui.
─ Tu sais pourquoi ?
─ Non. Je m'en souviens pas la plupart du temps.
Il ment. Parce qu'il ne pouvait pas lui en parler. Pas alors qu'il rêvait de sa colère quelques minutes plus tôt. Parce que tant qu'il ne savait pas, ce cauchemar resterait au rang d'hypothèse, cela ne pourrait pas devenir la réalité.
─ Tu veux que je reste là le temps que tu te rendormes ?
Il lui fait un petit sourire dans le noir de la nuit. Sa tête est secouée pendant quelques secondes. Il est attiré dans les bras confortables, comme lorsqu'ils étaient encore à Dortmund et qu'il n'allait pas bien. Il enfouie son visage dans son cou, profite des caresses calmes dans son dos. Il se détend dans les bras alors que le sang bat de façon irrégulière dans ses veines. Regoûter à sa proximité était certainement la pire chose à faire. Mais pourtant, il se sent tellement en sécurité.
Il ferme les yeux et tente de se rendormir. Pourtant, dès que ses paupières ne sont plus ouvertes, il fait de nouveau face au regard déçu de Mario. Au dégoût qui brille dans ses yeux. Alors il cherche à se concentrer sur son contact. Le brun ne pourrait jamais lui en vouloir. Pas alors qu'il était en train de l'apaiser, pas alors qu'il était tout pour lui. Il essaie de penser à ce que lui disait Lewy sur lui. Et pourtant ça ne suffit pas.
Il oscille entre calme et tempête, douceur et peur, réconfort et douleur. Parce que tout ce que fait le plus jeune est fait pour que la solitude soit pire. Et à chaque bisou déposé sur sa joue, à chaque mot doux glissé pour le réconforter, à chaque toucher dans son dos, son cou ou ses mèches blondes, il s'éprend encore un peu plus de lui de son côté.
─ Joyeux anniversaire !
Y a les rires, les cris, les discussions enflammées. Et l'alcool. L'alcool qui a coulé à flot et qui continue de couler un peu trop. Les défis lancés par les plus vieux et par les autres. Les boissons locales testées. C'est que c'était bon le génépi, on s'y faisait au goût. Mais bon dieu que c'était fort. Y a les têtes qui tournent, les discussions qui n'ont plus rien de clair. La pyramide de verres en plastique qui s'improvise sur un Lukasz qui s'est endormi.
─ Prends une photo, faudra qu'on lui ressorte un jour ou l'autre.
Et ça rit. Y a le flash qui illumine les visages pendant quelques secondes.
─ Luge ?
─ Ouiiiiii !
Il a un véritable sourire sur les lèvres Mario. Un de ceux qui manquaient à Marco. Ceux où il voyait pas le malaise glissé derrière. Non, il semblait vraiment heureux son rayon de soleil ce soir-là.
─ Qui vient avec nouuuussss ???
Mais ils ne sont pas très motivés les autres. Dommage que Lukasz dorme, c'est sûr qu'il les aurait suivis lui.
─ Vous êtes nazes.
Moue boudeuse sur le visage de l'un, langue tirée par l'autre.
─ Amusez-vous bien les enfants, vous blessez pas.
Ils n'y pensent pas, à la blessure potentielle en s'amusant sur des luges. Parce qu'ils n'ont plus l'esprit assez clair pour ça. Ils partent, avec leurs luges et une bouteille. Celle qu'ils boivent alors qu'ils avancent en direction des pistes. Celle qu'ils posent en bas et qui les attend à chaque descente.
─ Encore un peu plus haut.
Ils grimpent les deux amis.
─ Prêt ?
Hochement de tête de l'autre.
─ Partez.
Et les voilà qui dévalent la pente. Y a leurs cris et leurs rires qui résonnent dans la nuit noire. La neige qui glisse sous les blousons et dans le haut des chaussures. Les visages qui atterrissent parfois dans la neige. Et les éclats de rire dès qu'ils se renversent.
─ Encore une ?
Les grands enfants sont essoufflés quand ils arrivent une nouvelle fois en haut de leur piste.
─ Partez !
Et ça dévale la pente. La luge du premier se retourne. Et Mario qui voit bien qu'il ne va pas pouvoir l'éviter.
─ Marcooooooo !
Aïe ! Il tente de s'éloigner mais le temps de se relever la luge du suivant est déjà sur lui. Et il se prend un petit brun en plein face. Y a les quelques mètres qu'ils dévalent l'un contre l'autre avant de se stopper dans la pente.
─ Ça va ?
Vert dans brun. Brun dans vert. Il n'arrive plus à lâcher le regard du brun Marco. Il hoche juste doucement la tête. Celle qui est bien trop proche de celle de son coéquipier. Celui qui bouge pas, celui qui est allongé sur lui et qui ne semble pas se rendre contre du malaise qui s'installe chez le blond. Regard qui glisse sur les lèvres à quelques centimètres. Et il aimerait lui dire que ça irait mieux s'il était un peu plus loin. Mais il profite un peu de la proximité le temps que ça peut durer. Il se contient alors qu'il rêve de s'emparer des lèvres recouvertes de baume protecteur avant de partir. Parce que le brun ne cessait de les en recouvrir. Il détestait ça normalement, mais sur celles de Mario, peut-être que ça pourrait lui plaire.
Il s'inquiète pendant quelques secondes Mario quand il se retrouve sur son meilleur ami. Parce qu'il a peur de lui avoir fait mal dans la descente. Il a la tête qui tourne à cause de l'alcool avalé. Il a le sourire qui ne quitte plus son visage et le regard un peu flou. Mais ils sont nets les yeux verts du blond. Et il se perd dedans. Et quand il sent son souffle qui effleure son nez, il se perd encore un peu plus.
Il sent le sang qui pulse dans ses tempes, la légère peur qui s'installe dans son cœur quand il se décide à poser ses lèvres sur les siennes. Comme dans un rêve. Comme dans son rêve. Ça faisait des mois qu'il en rêvait d'y goûter. De voir ce que ça faisait en vrai. Depuis cette nuit-là. Et là, le sang souillé par l'alcool, il s'était dit que c'était le moment ou jamais.
Il a peur que son blond le repousse. Mais c'est l'inverse qui se produit. Les doigts glissent dans ses cheveux alors qu'il répond au baiser. C'est doux et timide. Et puis le brun s'éloigne quand il réalise ce qu'il vient de faire. Parce que c'était ridicule et que même pour voir ce que ça pouvait faire en vrai, c'était une erreur. Mais il ne quitte pas le regard de l'autre. Il a le cœur qui bat un peu trop vite. Ils sont un peu désordonnés les battements.
Mario se relève. Et il a la main qui vient se tendre en direction de celle du blond. C'était trop court. Bien trop court au goût de l'autre. Mais il ne dit rien. Parce que c'est une connerie. Il ne sait pas pourquoi le brun a fait ça, mais Mario le comprendra, que c'était une erreur. Qu'ils pouvaient tout perdre avec ça. Il a le regard qui se lève vers le ciel.
─ Regarde.
Marco tire sur la main tendue dans sa direction pour forcer le plus jeune à revenir s'assoir à côté de lui. Il a la main gauche qui montre un point dans le ciel.
─ C'est la Grande Ourse.
Il se laisse tomber à la renverse dans la neige, le brun faisant de même.
─ Tu la vois.
Murmure affirmatif provenant du corps allongé à ses côtés.
─ Et si tu suis ma main dans cette direction, tu trouveras la Petite Ourse.
Quelques secondes de silence.
─ Ici !
Il sourit Marco. Il a toujours aimé ça observer le ciel.
─ J'savais pas qu'tu connaissais les étoiles.
─ Si tu savais tout c'que tu sais pas sur moi.
'Comme le fait qu'j'ai envie d't'embrasser depuis des mois.'
─ Et l'étoile qui brille fort au bout de la Petite Ourse, c'est l'Etoile Polaire. - Léger silence. - Elle indique le Nord, c'est elle qui guide les marins.
C'était son oncle qui lui avait appris tout ça, quand il était gosse. Et c'était devenu une passion.
─ C'est toi mon étoile.
Dans un autre contexte, Marco aurait éclaté de rire. Mais là, là y avait le regard de Mario qui venait de croiser le sien et il n'arrivait plus à le quitter. Et il y avait cette main doucement déposée sur sa joue. Et aussi son cœur qui avait raté un battement. Puis un second. Le visage ami s'était un peu rapproché.
─ Et j'ai vraiment envie de...
Il le laisse pas finir sa phrase le blond. Il a ses lèvres qui viennent épouser celles de l'autre. Il a les mains qui viennent se glisser dans son dos, rapprochant leurs corps alors qu'il intensifie le baiser et que l'autre y répond. Et il ferme les yeux alors qu'il sent les battements de son cœur qui accélèrent, ce cœur qui cogne bien trop fortement dans sa poitrine, et son souffle qui lui échappe.
Elles sont douces et alcoolisées les lèvres de Mario. Mais même remplies de baume à lèvres elles sont certainement comme il se les imaginait. Et il en profite tant qu'il est encore temps. Parce que lorsqu'il se réveillera, lorsque l'alcool redescendra, il n'existera plus Marco et il le sait très bien. Alors c'est avec difficulté qu'il finit par s'arracher à ses lèvres quand Mario finit par reculer et briser le baiser.
Ils ont les regards qui trainent l'un dans l'autre encore quelques instants avant que le blond ne prenne les devant. Partir avant de trop espérer. Partir avant de se briser. Il récupère la bouteille, les luges et ils rentrent. Y a les démarches titubantes. Y a le sourire qui disparaît pas du visage de Marco, mais il ne voit pas que c'est la même chose pour Mario.
─ Alors cette luge ?
Regards qui se croisent quelques secondes, gênés. Il ne sait pas quoi répondre. Il évite les yeux de ses amis. Son trouble est bien trop présent alors que les questions réponses commencent déjà à trainer dans son esprit.
─ C'était trop biiiieeeeennnnn !
C'est Mario qui a répondu ça. Pourtant, quand le regard croise celui de Marco, il a l'impression pendant quelques secondes qu'il fait référence à autre chose. Et il les sent ses joues qui s'empourprent légèrement. Il doit se faire des idées. Mario ne pouvait pas parler de leur baiser. Mario n'avait aucune raison d'agir comme il l'avait fait. Alors il boit. Il boit pour oublier ce qu'il n'aura jamais.
─ Vous étiez tellement morts hier vous deux.
Y a le regard de Thomas qui se pose sur les deux amis. Le visage du blond se déforme en une légère moue. Il avait bu mais il ne pensait pas à ce point. Mais peut-être que c'était le cas du brun. Cela aurait alors expliqué beaucoup de choses.
─ A ce point ?
C'est Lukasz qui vient de parler.
─ Toi, t'as pas de commentaire à faire, t'étais endormi sur ta chaise. - Eclat de rire. - Mais sinon oui, ils ont été faire de la luge à trois heures du mat.
─ Sérieux ?
Le cœur du blond se serre violemment. Parce que c'est Mario qui vient de parler.
─ Me dis pas que tu t'en souviens pas ?
Thomas vient de reprendre la parole alors que le brun hoche positivement la tête.
─ C'est pire que ce que je croyais.
Il ne dit rien Marco. Il ne dit rien parce qu'il n'y a plus que de la déception. Il sent son cœur qui se brise complètement. Parce qu'un instant, il avait peut-être cru, un peu naïvement, que Mario aurait apprécié leur baiser partagé. Qu'il y avait un léger espoir. Mais il venait d'y mettre un terme en une question.
Il était juste arraché, c'était pour ça qu'il l'avait embrassé, ni plus ni moins. Comme il aurait pu le faire sur quelqu'un d'autre parce qu'il n'était plus maitre de ses actions ou pour rigoler comme le faisaient parfois certains de ses coéquipiers. Il ne pouvait même pas essayer d'en profiter pour lui en reparler parce qu'il ne s'en souvenait pas. Et lui, il était l'idiot qui aurait presque pu se faire un film.
après qq semaines un peu cata au boulot, voici la suite de la republication. j'espère que ça vous plait. hésitez pas à commenter et faire des retours :) la suite arrive d'ici ce week-end après y avoir fait quelques retouches !
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