Dix ★ Grave

Ce n'est pas grave si tu sens des envies passagères
Qui te restent dans la tête plus fort que c'que t'as serré hier
Ce n'est pas grave si, tu stresses quant à la manière
Dont tu vas dire à ta mif tu t'intéresses à des derrières
Ce n'est pas grave si tu penses à sauter ton meilleur ami
Ce n'est pas grave si tu t'avoues qu'Sabrina n'est plus jolie 


septembre 2014

L'entrainement était presque terminé. Les petits groupes étaient répartis sur le terrain, rangeant le matériel avant qu'ils se dirigent tous vers le vestiaire. Les yeux verts tombent sur le brun qui est un peu plus loin. Le sourire nait sur son visage immédiatement. Il n'arrive plus à détourner ses yeux de lui alors que les doigts agrippent le bas du T-shirt et le soulèvent. 

Mario avait pris du poids. Un tout petit peu. Mais il était aussi plus musclé qu'avant. C'était peut-être à Munich qu'il avait autant pris d'abdos. Il les caresse de ses iris ambrés. Ca s'agite légèrement derrière lui sans qu'il n'y prête attention. Il détourne ses prunelles claires vers le ciel, les éblouissant du soleil pour se concentrer sur autre chose quand le brun a la mauvaise idée de se vider une gourde sur la tête. 

Ne pas le regarder. Ne surtout pas le regarder. Ou alors juste un petit peu. Un tout tout petit peu. 

Marco !  

Il a le regard qui se tourne vers Mats. 

Quoi ?

Il était temps que tu réagisses, ça fait cinq fois que j't'appelle.  

Léger silence. 

Il est si canon que ça ton Sunny ?  

Il le sent, le feu qui s'empare de ses joues et il ne peut pas aller contre. Parce qu'il est bien trop pâle de peau. Et parce que ouais, il avait le regard qui glissait sur le corps de son meilleur ami qui venait de virer son T-shirt d'entrainement quelques instants plus tôt. Mais ça ne voulait rien dire. Ce n'était pas interdit de regarder. 

Il ne parvient pas à répondre. Il devrait répondre. Eloigner le danger. Il bégaye une seconde, puis baisse les yeux. Parce qu'il avait perdu toute sa répartie quand Mats avait compris ce qu'il n'aurait jamais dû comprendre.

Attends, me dis pas que t'étais vraiment en train de le mater.  

Et ça rougit de plus belle. 

Tu veux pas parler encore plus fort ?  

Légère colère dans la voix. Parce qu'il n'était pas discret le défenseur. Y a l'incrédulité dans le regard de l'autre.

J'y crois pas...

Ça t'dérange ?  

Et le silence. Que le silence. Le silence long et pesant comme réponse. Celui que le brun ne brise pas. Celui qui glace un peu plus à chaque seconde s'écoulant les différentes parcelles de son être.

Fais chier.  

Ballon qui claque contre la rambarde et il quitte le terrain Marco. Il a les larmes qui brillent dans le regard. Il était foutu. Tout ça parce qu'il n'avait pas été capable de détourner son attention de Mario. Mario qu'il n'aurait jamais dû regarder dans un premier temps. Mais il l'avait toujours fait, à la dérobée. Sur lui et sur d'autres. Mais après un été à ne le voir que de loin sur quelques photos à la mer, oui, il lui paraissait encore plus attirant qu'il n'avait pu l'être en maillot de bain sur son bateau.

Marco !  

La voix du brun résonne, mais il ne se retourne pas. Et toute l'équipe voit bien que quelque chose vient de se produire sans qu'ils n'aient pu saisir la dispute. 

Qu'est-ce qu'il s'est passé ?  

Mats se tourne pour voir un petit brun à côté de lui. Mario. 

Rien de grave. Je vais aller lui parler, reste ici.

T'es sûr Mats ? Parce que je peux le calmer.

Oui Mario, t'inquiète pas, je gère. C'est moi qui l'aie énervé après tout non ? 

Il fait un petit sourire amusé au brun et poursuit le blond aux yeux baladeurs. Quand il arrive dans les vestiaires, il a déjà enfilé un sweat et délassé ses chaussures le blond qui lui sert de pote depuis des années. 

Depuis quand ? 

fb 2005 (pdv marco)

Y a l'alcool qui coule certainement un peu trop ce soir-là.
Dernière soirée avant les vacances.
Une des dernières avant que tu partes.
Avant que tu quittes Dortmund,
cette ville,
ta famille,
tes amis.

Y a la soirée qui a commencé dans un bar avant de finir en boite.
Y a les potes du foot,
y a les potes d'école.
Cette école où t'as jamais été très studieux parce qu'il n'y avait toujours eu que le foot.
Mais tes amis, ils ne venaient pas que du foot.

Et ce soir-là, c'était ce soir-là que t'avais compris qu'il n'y aurait jamais que les filles.
C'était ce soir-là que t'avais compris que t'allais cacher une partie de ta vie au reste du monde.
 C'était pas comme si les filles ne te plaisaient pas, loin de là.
Mais y avait tes regards qui couraient aussi sur les corps des gars.
Et ça, il fallait que ça reste secret.
Toujours.

Y avait ton regard qui s'était un peu trop attardé sur lui.
Sur ses lèvres,
sur sa chemise entrouverte,
 sur la partie de son torse qui apparaissait.

Et quand il a posé ses lèvres sur les tiennes, t'as juste répondu à son baiser.
Y a son corps qui s'est rapproché du tien, dans le secret d'un couloir.
Y a ses mains qui se sont glissées dans ton dos et tu l'as laissé faire.

Parce que t'en avais envie toi aussi. Depuis le début de la soirée. Peut-être que tu l'aurais pas fait sans alcool. Peut-être que t'aurais jamais osé et peut-être que lui non plus. Mais malgré le mal de crane du lendemain, t'avais pas oublié le goût de ses lèvres sur les tiennes et le toucher de ses doigts dans ton cou.

Alors y avait eu les autres rencontres.
Dans le secret d'une maison vide.
Dans le silence d'une chambre fermée aux regards extérieurs.

 Y avait son corps qu'il t'avait offert et le tien que tu lui avais donné en retour.
 Et t'avais aimé ça.
 Autant que tu pouvais aimer ça avec les filles.

Y avait jamais eu de promesses entre vous.
Parce qu'il avait compris dès le départ que t'assumerais jamais.
Qu'il y aurait toujours ta carrière qui passerait avant.
Que t'étais pas prêt à tout perdre sur un pari aussi gros que celui-là.

C'était qu'une expérience,
une aventure,
un amour de vacances avant que tu ne partes.
Un doux souvenir quand t'y repensais.
Ton tout premier.

Depuis quand quoi ?  

Voix légèrement brisée. 

Tu sais très bien de quoi je parle.  

Silence. 

Depuis quand j'm'envoie en l'air avec des mecs ?  

Y a le choc qu'il lit dans le regard de son aîné de quelques mois. 

Tu...Tu... ?

Je quoi ?  

Silence. Il voit l'incompréhension, la crainte. 

Tu cou... couches... avec... des gars ? Mais...

Arrête de jouer les vierges effarouchées Mats, j'vais pas t'sauter dessus. Tu pensais quoi ? Que parce qu'un idiot a trouvé la bonne idée pour motiver un vestiaire de dire qu'on est pas des pédés, y en a pas dans le monde du foot ? Que ça me fait pas chier quand y a un imbécile pour sortir ça avant nos matchs ? Comme si ça empêchait d'être bon au foot putain ! 

Y a les chaussettes et protège-tibias qu'il vire, et le short aussi, avant d'enfiler rapidement son jogging et de récupérer sa paire de Puma. 

Marco, tu veux bien arrêter deux minutes qu'on discute s'il te plait.

J'ai rien à te dire.  

Main qui se pose sur son bras, l'obligeant à arrêter son mouvement. 

Mats, laisse-moi. 

Y a la colère qui brille dans le regard vert. Mais il ne détourne pas les yeux le défenseur. Non, il soutient le regard du blond. 

Quand est-ce que tu vas lui dire que t'es amoureux de lui ?  

La voix est douce, le regard concerné. La surprise s'installe dans les yeux verts. Il débloquait. Il ne pouvait pas être amoureux de lui, jamais. C'était Mario. Son Mario. Son meilleur ami et ça resterait toujours ainsi. 

Tu veux bien arrêter de délirer deux minutes ? C'est mon meilleur ami.  

Et l'autre qui lève les yeux au ciel. 

C'est vrai que tu le regardais vraiment comme on regarde un ami.  

Il se lève brusquement. Et ça claque dans l'air. 

Mais c'est quoi ton problème Mats ? Mêle-toi de tes affaires, t'as déjà suffisamment à faire avec Cathy je pense.  

Et y a la lueur sombre qui passe dans le regard du brun. Les mots que le blond regrette immédiatement. Parce qu'il n'aurait jamais dû lui rebalancer ses propres problèmes de couple comme ça. Encore plus qu'il n'y avait que lui qui savait, que c'était parce qu'il avait confiance en lui qu'il était venu lui parler. Il voit le visage qui s'affaisse, la douleur qui s'y peint et il s'en veut sur le champ. 

T'es qu'un connard Marco.  

La porte claque alors qu'il quitte le vestiaire. Et le poing du blond va s'enfoncer dans le mur. Ça claque et ça fait mal. Mais ça faisait du bien en même temps. Il était foutu. Il allait leur dire et ça allait foutre sa carrière en l'air. 

En quelques minutes, ses pires cauchemars venaient de refaire surface. En un instant d'inattention, son secret avait été découvert, la vérité balayée et sa carrière mise en danger. Il n'y avait qu'une personne qui pourrait l'aider. Son polonais. 


la suite enchaine vu que les chapitres sont assez liés. 

j'espère que ça vous plait. hésitez pas à faire des retours !

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