Le genre boulversant
On dis souvent dans les films que pour battre un démon, il faut connaitre son nom. Sachez le, mes démons porte son nom. Son si jolie nom que je n'ai jamais connu.
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On se regarde dans le blanc des yeux, encore.
-Monsieur Ackerman, ça fait déjà trois séances que vous venez, et vous n'avez toujours pas dit, ne serait-ce qu'un seul mot. Je suis psychologue, mon travail est de parler avec vous. N'avez-vous pas quelque chose à me dire? Une histoire à me raconter? Un sentiment à me décrire? Votre venue à m'expliquer?
- Qu'est-ce qui est plus beau qu'un ciel rouge?
Il semble réfléchir avant de me répondre.
-Un ciel multicolore?
-Faux. Un ciel orageux... vous savez celui qui éclate tard dans la nuit. Il adorait l'orage. Notamment lorsqu'il explose dans une lumière intense, un grondement insensé, qui illumine les cieux, écartant les ténèbres pendant ne serait-ce que quelques secondes. Il répétait sans cesse que, c'était la seule chose qui masquait les voix dans sa tête, qui les recouvrait même pour un court laps de temps. Il hurlait quand celui-ci frappé le sol. Il trouvait ça amusant, le fait que personne ne puisse l'entendre, que personne ne puisse le voir, que personne ne puisse savoir.
- Il? Qui ça "Il"? Votre petit ami?
- Lui. C'est tout. Juste Lui. Personne d'autre que Lui.
-Je vois. Vous parler de ''Lui'' au passé. Est-il arrivé quelque chose?
- C'était le genre de mec étrange, le genre qui entre dans votre vie en bousculant tout ce qui s'y trouve. En foutant le bordel. Le genre que l'on n'oublie jamais, que l'on considère comme, fou, stupide, inconscient. Le genre de mec qui chante sous la pluie. Le genre de mec bouleversant. Le genre de mec que j'aime. La façon qu'il avait de poser les yeux sur moi, sur le monde. Comme si, chaque fois que sont regard rencontrait un objet quelconque, il le re-découvrait. Chaque chose sans importance, valait le prix d'un trésor, pour lui. Il avait grandi dans la misère.
- Continuez je vous en prie.
- Il ne m'a jamais parlé de son ancienne vie, de ce qu'il faisait avant nous. Comme si notre histoire se résumait à ça. Lui et moi. Je ne connaissait même pas son prénom. Et lorsque je lui ai demandé pour quelle raison je ne savais rien, il m'a simplement repondu: ''Ce serait trop simple si tu me connaissais, peut être que tout marcherait. '' Moi je voulais que tout marche! C'était lui. Lui et rien d'autre. Je n'espérais pas plus que ses baisers. Que ses paroles. Que son odeur. Il m'a laissé effleurer son esprit, c'était encore bien plus plaisant que de toucher son corps.
Il acquiesce afin de me montrer qu'il écoute.
-Il voulait se sentir différent. Mais est-ce si vital d'être spécial? Personnellement je ne le pense pas. En tout cas Lui, il n'avait pas besoin de devenir un homme illustre, ni de surpasser les autres. C'est vrai, c'était inutile. Il avait déjà tellement accompli en entrant dans ma vie. Mais voyez-vous, il se sentait toujours vulnérable. Il y avait toujours un défaut secret dans son armure. Il ne savait pas lui-même en quoi celui-ci consistait. C'était le manque d'un moi robuste, il n'avait pas d'assurance naturel. Il y avait en lui un terrible vide, une absence, un défaut d'existence.
- Vous êtes vous séparé?
- Non. Il est parti. Parti trop loin. Et là où il est, je ne pourrai probablement plus jamais le rattraper. Il y a une solution, bien évidemment. Mais je doute que vous me la conseillez.
- He bien, je ne peux rien vous conseiller si vous ne me dite rien. Alors, que lui est-il arrivé?
- Nous nous sommes disputés et je suis parti. Je ne suis pas partie parce que j'ai cessé de l'aimer. Je suis parti parce que plus je restais, moin je m'aimais. Et dire que je savais qu'il avait mal, que plus rien allez, que tout lui paraissait dérisoire. Il était malade. Il n'a jamais éprouvé un grand intérêt vis-à-vis de la vie, mais j'espérais sincèrement que le grand saut ne l'attirerait plus jamais. Les choses qu'il avait vécu était bien trop présente encore. Lorsque je lui demandais comment il se sentait, c'était comme s'il me répondait: ''je vais bien'' avec un flingue braqué sur la tempe.
-Continuez.
- La vie est tel qu'elle est et je m'efforçais de devoir accepter ce foutu choix. Cette fin n'était que le début d'autre chose. Mais c'était bien trop dur, j'ai craqué, je suis rentrer à la maison, le lendemains. Tout ce que j'y ai trouvé c'est une lettre plié en quatre. Lorsque je suis arrivé l'encre n'était pas sèche, sur le dessus il était écrit: ''Et parfois encore, je me demande quand est-ce qu'on se retrouvera.'' J'ai tout de suite compris. Cette phrase était tirée d'un roman, son préféré, l'héroïne, à la fin du livre, met fin à ses jours. Une histoire d'amour qui a mal tourné. Encore.
- Rares sont les histoires qui finissent bien. Effectivement.
- ''Tomber amoureux'', il y a quelque chose dans cette expression qui ressemble à un piège, à la prise d'un pied dans le tapis. L'embûche est là dès le premier mot. En anglais, fall in love. Au Canada, tomber en amour. Et si la base de tous nos malheurs était grammaticale?
- On oublie souvent ça mais, tous les gens qui sont partis et que vous avez aimé resteront à jamais en vous.
-Mais quelle connerie, ça aussi. Ils sont parti, ils sont parti, point. C'est leur choix à ce que je sache. Alors si leur but est de ne plus être présent dans ma vie, qu'il ne le sois plus mais pour de bon. Ni dans ma tête, ni ailleurs. Vous savez, je ne compte plus sur personne . J'ai arrêté de me construire dans le regard des autres. Je ne me laisserai plus crucifier le cœur pour un joli sourire.
-Crucifier le cœur... Il est mort n'est-ce pas?
-Non. Il n'est plus là, c'est tout. Ce monde n'était pas fait pour lui. Je n'aime pas dire qu'il est mort, d'une certaine façon, il est toujours là. Étant donné qu'il refuse de quitter mon esprit Les gens s'en vont, mais là façon dont ils sont partis reste.
- De quelle façon est-il parti?
- Il a toujours voulu être un oiseau. Il s'est envolé.
-En avez vous été témoin ?
- Les urgences ramassaient le corps lorsque j'ai couru hors du bâtiment. J'ai vu son bras dépasser du draps posé sur lui. Ce même bras que j'embrassais chaque soir. Ce même bras raillé de cicatrices. Ce même bras où était tatoué mon prénom. C'est à ce moment, que j'ai compris. J'ai souvent été en retard sur les mots que j'aurais voulu dire.
- Vous n'avez pas réagi?
-Héhé... Réagi? Bien sûr que j'ai réagi, j'ai poussé tout le monde, j'ai passé la barrière et je me suis jeté sur lui, envoyant valser ce qui cacher son corps. J'l'ai frappé de toutes mes forces encore et encore mais rien, il ne bougeait pas. Je lui ai hurlé de ne pas me laisser. Il n'a pas répondu. La police à tenté de m'arracher à lui, mais je ne partais pas. Jamais j'aurais voulu partir. J'étais si bien près de lui, il était ma liberté. J'suis incapable de voir que mes refuges sont mes tombeaux. Mais j'ai appris à le connaître. Je savais qu'il faudrait le laisser voltiger. Alors en guise d'adieux, j'ai posé ma bouche sur la sienne, j'ai mordu sa lèvre inférieure. Je voulais garder son goût sur ma langue à jamais. Vous savez dans les films, le dernier baisé réveille miraculeusement le mort... Mensonge. Si c'était si facile tout l'monde le ferait. Mais j'espérais. J'espérais sincèrement qu'il ouvre les yeux. Peut-être que ses lèvres étaient froides, trop froides pour me dire je t'aime dernière fois. J'aurais pu le faire pour deux. Il était calme... Si calme... Je pouvais jurer qu'il dormait. Ils ont fini par me dégager de son enveloppe charnelle sans vie. Je lui avait dit qu'il était capable de battre ses démons, que le destin lui de laisserai une chance. Et vous savez ce qu'il a répondu? Il a crié: "Mais moi le destin, je l'éclate et j'en fais ce que je veux!". Il s'est approché et a ajouter:"Si on arrive à battre nos démons en se changeant en monstre, est-ce que c'est une victoire pour notre humanité?".
- Et d'après vous, est-ce une victoire ou une défaite?
- Ce n'est ni l'un ni l'autre. Cela dépend de la personne. Il le savait. Il aimait l'adrénaline, même si parfois c'était trop. Il aimait le trop et pourtant, ça ne l'était jamais assez. Les seules fois où je le voyais sourire, c'était lorsqu'il jouer les funambules. A chanceler entre la vie et la mort, entre les rires et les pleurs, entre l'amour et la haine.
-Vous saviez qu'il avait des pensées suicidaires ?
-Il avait connu drames et difficultés. Il n'y avait plus d'étoile dans son ciel. J'étais son soleil mais j'ai tout éteint en partant. Il a préféré fuir que d'affronter la nuit. Que ce soit tout blanc tout noir ça n'en reste pas moins terrifiant. Il avait besoin de regard qui durent des heures, des mots qui ébranle l'âme, des caresses qui donne des frissons. Il voulait se sentir vivant. Il a réellement essayé. J'ai rien vu. Je n'ai constaté que ses erreurs, jamais ses efforts... Ma tête ne cesse de me parler de lui, est-ce que là-haut, parfois, je lui manque ? Est-ce que au moins, il savait la valeur que je portais à ces mots ?
-Je suis sûr de ça. Vous devez lui manquer. Mais vous vous doutez que la dépression, c'est dur à combattre. Beaucoup n'ont sortent pas indemnes.
-Et alors?! Il n'était pas comme tous ces gens! Il était lui et pas ''beaucoup''. Je ne peux plus vivre comme ça...! C'est insupportable de rentrer chez soi et de crier ''chérie je suis rentré''... Souvent, j'attends sa voix qui habituellement me dit ''j'ai fait un thé, viens t'asseoir.'' mais rien. Vous savez ce que ça fait? Quand plus personne n'est là pour calmer vos névroses. Je n'ai pas eu la force de ramasser les photos de nous au sol, ça fait déjà 1 ans. Je sais à quel point tout est fragile, éphémère. Je l'ai compris. J'aurais aimé ne pas l'aimer autant. J'aurais aimé le haïr encore et encore. Barrer son nom de mes pensées, faire comme si il n'avait jamais existé. Je le détestais si fort et pourtant, à chacun de ses mots mon cœur s'emballait. Lui et moi, on est les deux personnages principaux d'une scène de théâtre, dramatique à la Shakespeare. Il ne le sait pas. Il ne le saura jamais, mais à chaque fois que quelqu'un sors un truc vraiment drôle, qui me fais rire. Je me retourne pour voir si lui aussi il trouve ça amusant. Mais il est pas là. À chaque fois. Ce qui me manque le plus, ce sont ses yeux. Ils étaient mes repères, mon océan de calme... J'étais amoureux de son regard. Amoureux de son esprit, de sa dépression, de sa maladie, de ses cheveux, de son odeur, de ses mains, de son corps, de ses paroles, de sa voix, de ses crises de nerf, de ses gémissements, de son souffle, de sa différence, de sa manière de faire, de dire, de prendre, de rire, de ses défaut et tout ce qui va avec bordel! J'étais vraiment amoureux de lui...!
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L'histoire touche presque à sa fin il reste encore 2 chapitre, j'espère que la suite vous surprendra! ☺
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