Chapitre 2
Survolant la grande étendue de nuages, Nourr traînait. Elle n'avait aucune envie de rentrer dans une maison froide au climat glacial. Ici, l'air glacial la giflait, mais elle se sentait bien. Elle se sentait elle même. En frissonnant, elle se rappela ce qui l'attendait chez elle : l'obligation de cacher et oublier ses émotions. S'oublier elle même. Nourr posa son regard sur le balcon de marbre trop proche, trop froid. L'envie de faire demi tour lui brûlait les entrailles, de quitter se balcon et de ne plus revenir, mais comme chaque fois elle la repoussa, devenant la froide fille que tout le monde voulait.
A l'instant où elle posa ses fins pieds sur le marbre de sa chambre trop immaculée pour sa nature, ses femmes de chambre arrivèrent, portant ses différents vêtements qu'elle devait porter pour la réception. Sans un mot, elle les laissa lui enlever la robe bleu pâle légère et sans fioritures pour lui enfiler le corset de nacre, les dessous de soie blanche, les rembourrages de coton de nuage puis enfin la robe d'écume au centaines de nuance de blanc. Sa peau resta aussi pâle qu'avant, mais elle sentait le rouge lui monter aux joues. La gène. Encore un problème qu'elle était la seule à avoir. Elle sentait une chaleur dans ses joues à chaque fois qu'on la voyait nue. Lorsque elle fut habillée, elle chassa toutes pensées parasites pour se diriger vers la salle à manger.
Les yeux dans son assiette, Nourr n'entendait que les cliquètements des couverts. Comme elle aurait préférer être ailleurs ! Elle frissonnait dans cette grande pièce, sous les yeux de dizaines de personnes. Elle avait à peine manger alors qu'ils étaient au troisième plat. Elle se leva et planta son regard dans celui de ses parents, à l'autre bout de la table.
- Père, mère, je me sens mal. Pourrais je me retirer ?
Ils répondirent d'un simple signe de tête. Pas un sourire, ni un regard réprobateur. A peine fut elle dans le couloir qu'elle entendit sa mère s'adresser aux invités.
- Un trop plein d'émotion. Ça lui arrive souvent. Quelle malédiction, cet enfant et son ressenti !
Nourr sentit des larmes lui monter aux yeux. Sa mère ne voyait ça que comme une malédiction, une abomination. Elle ne comprenait pas que ces paroles se montraient blessantes, car aucune parole ne blessait les Childienns. Mais elle si. Pourtant, le pire n'était même pas ça : c'était le fait qu'aucun ne ressentait de l'affection, de l'amour. Le pire était de se dire ça : sa mère ne ressentait pas d'amour, ni affection, ni même un peu d'attachement. Nourr pouvait aimer à s'en rendre folle, apprécier quelqu'un à en mourir, mais cette personne ne lui rendrait jamais la pareil.
Les larmes au bord des yeux, elle verrouilla la porte de sa chambre puis souleva une dalle de marbre. Sous celle ci se trouvait entasser des livres. C'était des livres Cinkshian. Les Cinkshians étaient les créature vivants sous les nuages. Elles étaient dotés de pensées et de paroles, mais surtout de sentiments. Pour comprendre ses livres, elle avait étudier leur langue. Mais elle avait du le faire en cachette : Ils étaient les ennemis de son espèce. Eux aussi doter d'ailes, ils avaient été bannis pour une raison inconnue. D'une main, elle tenait la dalle, de l'autre elle sortait un livre, son préféré. Une histoire d'amour tragique, d'amour, de tristesse et de colère. Tant de sensations nouvelles par procurations. Son seule accès a d'autres sentiments, vue par d'autres, compris par d'autres.
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