8. What does not kill you makes you stronger

Hello, guys !

On se retrouve aujourd'hui, dimanche 8 Décembre, pour l'ouverture d'une nouvelle case de notre calendrier, avec un OS intitulé, comme vous le voyez : What does not kill you makes you stronger !

Le sujet est un peu difficile, je sais que c'est quelque chose que certaines personnes auront peut-être vécu dans leur vie, alors s'il-vous-plaît, si c'est trop dur pour vous, ne lisez pas ou parlez avec quelqu'un de ce que vous vivez, mais ne restez pas dans la souffrance. Be safe.

Je vous souhaite une bonne lecture. ❤️







What does not kill you makes you stronger

- Alors, Péteur Rogers ? ça gaze aujourd'hui ? tu m'as ramené quelque chose, j'espère ?

Peter ferma doucement les yeux pour se donner une contenance et ferma violemment la porte de son casier. Ses mains tremblaient un peu, de colère, d'inquiétude aussi.

- Tu veux pas me lâcher un peu, Flash ? soupira-t-il en lui lançant un regard de lassitude.

Il en avait marre d'être toujours la cible de ses railleries et de ses coups. Il se sentait toujours humilié, et ses amis le suivaient, prenant des photos ou des vidéos. Il ne voulait même plus venir à l'école. Il avait bien essayé d'amadouer ses parents, leur disant qu'il voulait changer de collège ou que Tony lui fasse l'école à la maison, mais rien n'y avait fait. Ils lui avaient demandé la raison de cette volonté de changement, et Peter n'avait pu se résoudre à la leur donner. C'était assez dur comme ça.

Il n'avait aucun ami, ici. Oh, il avait essayé de s'en faire, bien sûr. Mais Flash faisait bien trop peur aux malheureux qui avaient ne serait-ce qu'un mot gentil pour lui. Alors, en fin de compte, il était seul.

- Et pourquoi je ferais ça, Pénis ? demanda Flash en lui donnant un coup sur les épaules, le repoussant contre les casiers.

Peter ne répondit rien et essaya de cacher son embarras, mais ses joues rougirent malgré lui, et évidemment, l'autre le remarqua. Il sourit méchamment.

Autour d'eux deux, un attroupement s'était formé, et tout le monde encourageait Flash, qui n'en était que plus galvanisé.

- Qu'est-ce qui se passe, t'aimes ça, quand je te touche ? T'es aussi pédé que tes parents, hein, c'est ça ?

Il s'était rapproché de lui, l'acculant contre les casiers, et Peter sentait la haine monter en lui. S'il y avait bien une chose qu'il ne pouvait pas supporter, c'était qu'on s'en prenne à ses parents.

Ses parents lui avaient tout donné.

- Ferme-là, lui répondit-il alors que ses mains tremblaient de plus en plus.

- Ou quoi, tu vas me frapper ? Tu vas me faire du mal ? Hein ?

Peter se retint du mieux qu'il put de lui sauter à la gorge, parce qu'il savait que les conséquences seraient désastreuses – pour lui, assurément. Il n'avait clairement pas le dessus sur Flash, et ça le rendait malade. Il aurait bien voulu qu'un jour, enfin, il puisse lui mettre une râclée et qu'il le laisse tranquille une bonne fois pour toutes.

Flash ricana devant son silence et son manque de courage évidents. Il se retourna vers les autres.

- Vous voyez ? une vraie tapette, exactement comme ses par –

Il n'eut pas le temps de continuer que Peter lui mettait un coup de poing au visage, incapable de se retenir.

- T'aurais pas dû faire ça, Rogers, cracha Flash en essuyant le sang qui coulait de son nez, avant d'attraper Peter par le col de sa chemise, le cognant violemment contre son casier, sa tête le heurtant durement, ce qui l'étourdit légèrement. Tu fais moins le malin, là, hein ?

Il le tira d'un seul coup vers l'arrière, et Peter perdit l'équilibre, se retrouvant au sol. Flash profita de sa maladresse pour lui mettre un coup de pied au visage et un autre dans le ventre, le faisant se recroqueviller.

- Ils sont où, tes super-héros de parents, quand t'as besoin d'eux, Pénis ? Ils sont où ?

Ses bras protégeaient sa tête, ses jambes protégeaient son ventre. Il aurait tellement voulu répliquer, mais la douleur le clouait au sol et les larmes lui brûlaient les paupières. Il n'en pouvait plus, de tout ça, au quotidien. Il ne voulait plus rentrer chez lui avec des bleus qu'il cachait du mieux qu'il pouvait. Ses parents ne comprenaient pas, et il ne voulait pas qu'ils sachent, c'était déjà bien trop dur à supporter pour qu'ils s'en mêlent...

Il savait très bien comment réagirait Tony, par exemple, et il savait aussi que ça n'arrangerait rien avec Flash, bien au contraire... ce serait pire...

Flash continua de s'acharner sur lui pendant des secondes qui lui semblèrent être une éternité, et Peter ne pouvait plus retenir ses larmes, ce qui déclenchait les rires de ses camarades qui avaient dégainé leurs téléphones pour filmer et faire des photos.

- Qu'est-ce que – DISPERSEZ-VOUS, ALLEZ ! DEGAGEZ ! cria le proviseur en se dirigeant vers eux.

Il avait été attiré hors de son bureau par de grands cris ainsi que des rires, et son expérience ne l'avait pas trompé, puisqu'il s'agissait bien d'une bagarre.

Les élèves se dispersèrent, et Flash cracha sur Peter avant de partir tranquillement à son tour. Le proviseur lui jeta un regard d'avertissement avant d'aller voir Peter, qui était allongé par terre, recroquevillé sur lui-même, le corps secoué doucement.

- Hé, Monsieur Rogers-Stark, ça va ? Vous pouvez vous lever ? demanda le proviseur en posant une main sur son épaule meurtrie.

Peter se redressa péniblement, s'appuyant contre les casiers derrière lui pour ne pas tomber, et il essuya ses larmes d'un revers de la manche.

- Ça va, marmonna-t-il à l'adresse du proviseur, avant de s'en aller, marchant rapidement jusqu'aux toilettes pour examiner les dégâts.

C'était un lieu dans lequel il évitait généralement de se rendre, car c'était un endroit fermé et on pouvait facilement le piéger – l'expérience le lui avait prouvé. Mais cette fois, il savait qu'il pouvait s'y rendre sans problème après l'intervention du proviseur, qui avait envoyé tout le monde dans la cour.

Quand il se regarda dans le miroir, il grimaça, parce qu'il était sacrément amoché. Il aurait sans doute un cocard à l'œil droit, son nez saignait abondamment et sa pommette était éclatée. Son corps le faisait atrocement souffrir et il avait le sentiment de s'être fait marcher dessus par un troupeau d'éléphants.

Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir dire à ses parents, encore une fois...

Il soupira et observa son reflet trouble dans le miroir. Ils allaient être déçus, il le savait. Et lui, il avait honte. Il ne supportait plus tout ça. Il aurait tellement voulu pouvoir s'effacer dans les murs, devenir transparent...

Quand il quitta l'école, le soir-même, son œil était devenu bien violacé, et ses camarades s'étaient moqués de lui toute l'après-midi en lui fourrant des vidéos de lui sous le nez, ricanant sur son passage. Aucun des enseignants n'avait fait de commentaire, lui demandant simplement s'il voulait aller à l'infirmerie, ce qui était tout bonnement hors de question, car il savait que l'infirmière appellerait sans aucun doute ses parents.

Et c'était la dernière chose qu'il voulait.

Quand il sortit du collège, il marcha quelques peu pour s'éloigner de l'établissement et monta dans la voiture noire qui l'attendait, cachée des autres. Happy l'attendait, comme tous les jours.

- Bonjour, Happy, dit simplement Peter en montant à l'arrière.

L'homme ne répondit pas et se contenta de le regarder par le rétroviseur, et il fronça les sourcils en voyant son état.

- Tu t'es encore battu ? demanda-t-il au bout d'un moment.

Peter haussa les épaules en regardant le paysage défiler. Ses côtes étaient douloureuses, tout comme son visage qui avait légèrement enflé.

- Tes parents vont pas être contents.

- Sans blague..., murmura Peter, et Happy ne l'entendit heureusement pas.

Le moment qu'il redoutait le plus arriva, et Peter se dépêcha de rejoindre sa chambre en se faisant le plus discret possible, pour éviter que ses parents ne le voient. Il savait qu'il allait devoir leur faire face à un moment donné, mais préférait repousser le moment le plus possible...

Sa chambre avait l'allure de celle de n'importe quel adolescent de treize ans comme les autres, un peu trop passionné de Star Wars et de Lego, peut-être, mais un jeune ado quand même.

Et quelle entrée dans l'adolescence... depuis qu'il était arrivé au collège, il était harcelé par Flash qui ne le lâchait plus depuis qu'il savait qui il était, à savoir le fils adoptif de Steve Rogers et Tony Stark. Ainsi, quand il ne blaguait pas sur le fait qu'il ait été adopté, il le faisait sur l'homosexualité de ses parents, et Peter ne pouvait pas le supporter, ce qui l'avait amené à se battre avec lui à de nombreuses reprises. Malheureusement, ce n'était jamais lui qui gagnait.

- Peter, tu es rentré ? demanda Tony derrière la porte de sa chambre.

- Oui, oui, papa, à l'instant, dit-il d'une voix qu'il espérait normale.

- Je peux entrer ?

- Je fais mes devoirs...

Il espérait que Tony n'insisterait pas.

- Bon... le dîner sera bientôt prêt.

- D'accord.

Peter soupira et s'assit sur le bord de son lit, une main passant dans ses cheveux. Il était nerveux, il avait envie de pleurer. Qu'est-ce qu'il ne donnerait pas, en cet instant, pour disparaître... pour disparaître vraiment...

Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ? Et pourquoi ça lui faisait aussi mal ?

Son œil pulsait, et ses blessures le brûlaient. Il allait encore décevoir ses parents, et il aurait voulu mourir plutôt que de voir la désapprobation dans leur regard. Nerveusement, il agrippa sa nuque et se pencha en avant, comme pour endiguer la douleur qu'il ressentait en cet instant.

Faites-moi disparaître...

- Peter, à table ! cria Steve depuis la cuisine, et Peter prit une grande inspiration pour calmer son cœur et chasser les larmes de ses yeux.

C'est le moment.

- J'arrive.

Il se leva lentement de son lit, ouvrit la porte de sa chambre et se dirigea vers la cuisine, où ses deux parents se trouvaient. Ils discutaient entre eux et tournèrent la tête quand ils le virent arriver, et tout de suite, leurs yeux s'agrandirent. Tony se précipita vers Peter et celui-ci garda les yeux obstinément baissés.

- Mon Dieu, Pete, mais qu'est-ce qui t'est arrivé ?

- Rien...

- Peter ! l'avertit Steve, pour lui faire comprendre que son mensonge ne passerait pas et qu'il avait intérêt à dire la vérité rapidement.

Peter soupira et se gratta la nuque en regardant ailleurs.

- Je me suis juste battu ce matin avec un gars.

- Encore ?! s'exclama Tony en examinant les blessures sur son visage. Mais qu'est-ce qui t'est passé par la tête ?

Peter ne répondit pas et se dégagea des bras de son père pour aller s'asseoir à table, les yeux résolument baissés. Il savait que ça se passerait comme ça, avec ses parents s'inquiétant et le questionnant. Mais il ne voulait pas leur dire...

- Peter, ce n'est pas du tout ton genre de te battre comme ça, ça n'arrête plus, en ce moment, commença Steve en dardant son regard clair et inquiet sur lui.

- On s'inquiète pour toi, gamin, ajouta Tony. Tes notes ont chuté, tu passes ton temps enfermé dans ta chambre, et tu reviens couvert de blessures... qu'est-ce qui se passe ?

- Mais il se passe rien du tout, putain ! s'écria Peter, énervé qu'ils le questionnent comme ça, jetant sa fourchette sur la table avec force.

- Peter ! le reprit à nouveau Steve, semblant surpris de son emportement.

- Laissez tomber, j'ai plus faim, marmonna l'adolescent en se levant de table, alors que Tony lui criait de revenir s'asseoir.

Il ne les écouta pas et claqua la porte de sa chambre avant d'éclater en sanglots, des larmes qu'il retenait depuis qu'il était entré dans la cuisine. Il détestait tellement tout ça, et il se détestait de ne pas être assez fort pour gérer Flash. Il ne pouvait pas continuellement demander à ses parents d'intervenir pour le protéger, il n'était plus un bébé !

Quand ses larmes se furent calmées, il décida d'aller prendre un bain, car cela apaiserait sans doute les hématomes qu'il avait sur le corps et le détendrait. Il se déshabilla donc après avoir fait couler l'eau dans la baignoire et s'y laissa couler avec félicité. Son corps était tellement douloureux, et il aurait tellement voulu que tout ça s'arrête.

Et ce serait tellement simple...

Il n'aurait qu'à se laisser couler...

L'eau le recouvrit tout entier, et ses yeux s'ouvrirent doucement. Oui, ce serait tellement simple.

Mais mourir l'effrayait trop. Il n'était pas capable de faire ça. Il ne pouvait pas.

Alors il finit par sortir, la peau fripée et ramollie, les cheveux gouttant sur le sol de la salle de bain. Il enroula une serviette autour de sa taille et rejoignit sa chambre en soupirant, puis examina les dégâts sur son corps devant le miroir sur pieds. Ses côtes douloureuses étaient recouvertes d'un hématome rougeâtre, et il avait des marques violacées sur les bras. Il se retourna pour observer son dos qui n'était pas en meilleur état, quand la porte de la chambre s'ouvrit doucement.

- Peter ?

Merde.

Il aurait bien voulu cacher son corps de la vue horrifiée de Tony, mais c'était déjà trop tard.

- Bon sang, Peter, tu –

- Tu peux pas toquer avant de rentrer ? s'exclama Peter, paniqué par l'intrusion soudaine de son père.

- Hé, tu me parles sur un autre ton, gamin, l'avertit Tony, qui avait toujours un air inquiet sur le visage. Je voulais discuter avec toi de ce qui s'est passé, parce que là, Peter... ça ne va pas du tout. Alors maintenant, explique-moi ce que c'est, ces marques.

- Je te l'ai dit, je me suis battu, pourquoi tu veux absolument qu'il y ait autre chose ?

- Et pourquoi tu t'es battu ?

Peter souffla avec colère et enfila un t-shirt qui était sur son lit avant de s'asseoir. Tony fit de même, et le regarda avec inquiétude. Son fils avait tellement changé depuis son entrée au collège. Lui qui était si proche d'eux les ignorait royalement. Il travaillait mais ses notes étaient en baisse, il était irritable et il était très compliqué de discuter avec lui. Et depuis quelques mois, il revenait couvert de blessures en disant qu'il se battait.

Ce n'était pas le genre de Peter, et Tony le savait. Ce n'était pas non plus l'adolescence, Tony savait qu'il y avait autre chose que Peter ne leur disait pas, et ça lui faisait peur. Il n'aimait pas voir son fils dans cet état, ça le rendait malade.

- Quelqu'un m'a insulté, finit par marmonner l'adolescent en triturant ses doigts.

Tony soupira.

- Est-ce que c'est une raison pour en venir aux mains ?

- Après il vous a insultés, alors j'étais obligé, grogna-t-il, toujours sans le regarder.

Malgré toute l'inquiétude qu'il ressentait, un peu de fierté perçait dans le cœur de Tony, bien malgré lui.

- La prochaine fois, ignore-le, d'accord ? Je n'aime pas que tu te battes, ça n'arrange rien. Et ça nous inquiète, ton père et moi.

- Pardon, papa, renifla Peter, son dos vouté et sa tête baissée sur ses mains avec lesquelles il jouait nerveusement.

Le cœur de Tony se pinça douloureusement à la vue de la souffrance évidente de son fils. Il l'aimait tellement, et il ne voulait pas qu'il soit malheureux. Il aurait fait n'importe quoi pour savoir ce qui n'allait pas.

- Viens là, murmura-t-il en tendant ses bras vers lui, et Peter s'y réfugia sans rechigner, serrant son père fort contre lui. Je t'aime, Peter, tu le sais ?

- Je t'aime aussi, papa, chuchota l'adolescent, son visage caché dans l'épaule de Tony, comme il le faisait quand il était petit.

Peter savait très bien que ses parents s'inquiétaient. Ils s'inquiétaient tout le temps pour lui. Et c'était une raison de plus pour ne rien leur dire... Il pouvait gérer Flash, il le savait.

Tony caressa doucement les cheveux bouclés de son fils alors qu'il sentait des larmes couler dans son cou. Il savait que quelque chose n'allait pas. Que Peter ne voulait rien dire. Et ça le tuait.

Son fils, son petit garçon, qu'il avait adopté avec Steve quand il n'avait qu'un an... Il s'était juré de le protéger coûte que coûte, comme la plupart des parents, mais il ne s'était pas douté que ce serait aussi compliqué.

- Parle-moi, Peter...

Le petit secoua la tête, et Tony sentit son cœur se serrer davantage, et il le serra plus fort contre lui.

Peter se sépara ensuite de lui, les yeux rouges, évitant son regard.

- Tu sais que je ne te jugerai jamais. Je suis là si tu as besoin de moi. Toujours.

- Je sais, murmura l'adolescent.

Tony embrassa doucement son front, et il sentit son fils se détendre légèrement. Il se leva ensuite et se dirigea vers la porte de la chambre, quand Peter l'interpela.

- Papa ?

- Oui ?

- Tu viendras me dire bonne nuit après ?

- Bien sûr, sourit Tony doucement.

Et il quitta la chambre, toujours inquiet pour son fils. Il allait en parler avec Steve, et mener sa propre enquête pour découvrir ce qui se passait, parce qu'il ne pouvait plus rester sans savoir.

La semaine qui passa fut mieux – ou pire. Rien n'avait changé, au collège. Peter faisait de son mieux pour éviter Flash et ne pas répondre à ses provocations, mais il ne s'était plus battu. Il essayait de faire de son mieux pour que ses parents ne s'inquiètent plus pour lui. Il recommença à travailler ses cours, y trouvant la meilleure des échappatoires, et franchement il ne s'en portait pas plus mal. Il avait envie de reprendre sa vie en main.

Alors, bien sûr, tout n'était pas rose. Flash continuait à l'insulter et les élèves se moquaient de lui dès qu'ils en avaient l'occasion, surtout que Peter n'était pas du genre agile, il était même plutôt maladroit. Il essayait de les ignorer tant bien que mal, se disant qu'ils finiraient sans doute par se lasser.

Mais la vérité, c'était qu'il souffrait en silence. Tout n'était qu'accumulation. On lui arrachait son sac à dos pour faire tomber ses affaires sous les rires des autres, on jouait à se balancer ses cahiers quand il se penchait pour les ramasser, on le poussait dans les escaliers et on faisait en sorte de le faire trébucher. Tout le monde s'envoyait des photos et riait sur son passage. Il n'avait aucun ami, personne à qui parler.

Et il en avait assez.

Il faisait de son mieux pour le cacher à ses parents, et il avait l'impression que ça fonctionnait plutôt bien.

Cependant, il ne se doutait pas qu'il ne pourrait plus dissimuler ça plus longtemps, lorsque le vendredi arriva, et avec ça, sa dernière heure de cours : le sport.

Ce n'était vraiment pas une matière qu'il appréciait : d'une part, parce qu'il n'était pas doué et qu'il avait donc toujours des mauvaises notes, malgré sa bonne volonté. D'autre part, parce que c'était toujours un moment d'humiliation suprême pour lui ; il devait se déshabiller devant les garçons de sa classe, prendre sa douche avec eux... alors, en général, il attendait d'être seul pour la prendre, afin d'éviter les réflexions et les moqueries. Il en était venu à se détester, détester ce corps, détester son être.

Il savait donc que ce n'était qu'une dernière épreuve avant d'être tranquille pour le week-end, deux jours de répit dans son enfer personnel. Il reçut bien évidemment des moqueries lorsqu'il se déshabilla juste avant le cours et tenta de ne pas en faire cas et de les ignorer. La colère le consumait. Il aurait donné n'importe quoi pour les remettre à leur place une bonne fois pour toutes.

S'il avait été super-héros comme ses parents, lui aussi, il ne se laisserait certainement pas faire.

Le cours de sport en lui-même fut acceptable. Mr. Hamilton était plutôt indulgent avec lui et reprenait les élèves qui venaient l'embarrasser, fermant parfois les yeux lorsqu'il ratait certains exercices, ou l'engageant en tant qu'arbitre pendant les matches pour éviter qu'il ne se fasse bousculer par les autres, qui s'amusaient souvent à le faire tomber ou à lui envoyer le ballon dans la figure, sans oublier bien sûr de se foutre de lui.

Ce fut ce qui se passa ensuite qu'il n'avait pas prévu.

Mr. Hamilton le garda à la fin du cours pour lui parler, tandis que tous les autres allaient se changer, et Peter en fut soulagé car il pourrait ensuite être tranquille dans les vestiaires.

- Monsieur Rogers-Stark, commença son professeur alors qu'il rangeait le matériel, je voulais vous parler... ça ne vous embête pas de rester quelques minutes ?

- Non, monsieur, ça ne me dérange pas, répondit-il, un peu embêté et inquiet à l'idée d'avoir des ennuis. Est-ce que... est-ce que j'ai fait quelque chose qui... ?

- Non, non ! pas du tout. Non, je voulais vous parler de la situation que vous vivez en ce moment. Est-ce que vous avez besoin d'en parler ? Je vois bien que ça ne va pas.

Il était un peu maladroit, mais il essayait de faire ce qu'il pouvait. Il voyait bien ce qui se passait entre Peter et les autres élèves, et il savait par expérience reconnaître ce genre de situation. Il détestait ça. Il ne comprenait pas pourquoi les jeunes étaient si méchants entre eux.

Alors, il voulait aider Peter. Il ne pouvait pas faire grand-chose, mais...

- Je... non, je vais très bien, Monsieur Hamilton.

- Vous êtes sûr ?

Il comprenait que le gamin ne veuille pas parler.

Peter se tordait nerveusement les doigts, et lui fit un petit sourire, un peu forcé.

- Bon, très bien, soupira l'enseignant en s'arrêtant devant l'adolescent. Mais n'hésite pas, si tu en as besoin.

- Merci.

Ce gamin était gentil, poli, serviable. Il ne doutait pas de son intelligence non plus. Alors, vraiment, il ne comprenait pas ce monde dans lequel humilier était drôle, ce monde où il fallait se positionner au-dessus des autres pour paraître plus grand et plus fort.

Peter quitta le gymnase, un peu gêné, et quand il arriva dans les vestiaires en espérant que tout le monde serait prêt à le quitter, la colère refit surface en lui et avec elle, l'humiliation. Lorsqu'il ouvrit la porte, il vit que la porte de son casier avait été forcée, et les garçons se faisaient passer ses affaires, se les jetant à travers la pièce, rigolant comme des animaux.

- Hé, rendez-moi ça ! s'écria-t-il en essayant d'attraper son t-shirt, que deux idiots se faisaient passer.

- C'est ça que tu veux, Pénis ? se moqua Flash en attrapant le vêtement, avec un rictus amusé.

- Rends-moi ça, Flash, s'énerva Peter.

Il avait envie de hurler. Pourquoi vous me faites ça ! Pourquoi moi ! Pourquoi vous ne pouvez pas me laisser tranquille !

- Ou quoi ? qu'est-ce que tu vas faire ?

Peter préféra ne rien répondre et baissa la tête, ses poings serrés avec colère. Il avait promis à son père qu'il ne se battrait plus, il ne voulait plus inquiéter ses parents. Alors il ne dit rien en espérant que Flash se lasserait.

Ce dernier eut un rire moqueur face à son absence de réponse.

- C'est bien ce que je pensais, tapette.

Et sur ces mots, il lui cracha dessus.

La haine qu'il avait, était tellement forte et douloureuse que des larmes lui piquèrent les yeux. Mais il les retint du mieux qu'il put, car il ne pleurerait pas devant Flash. Non, il ne lui ferait pas ce plaisir.

Ils jetèrent ses affaires au sol, alors qu'il se dirigeait vers son casier en essayant de les ignorer. Il en avait marre, marre, marre. Il ramassa toutes ses affaires sous leurs rires moqueurs avant de les balancer avec rage dans son casier. Toujours en colère, il ne prit pas la peine de faire attention à eux, et commença à enlever ses vêtements de sport, attrapa ensuite sa serviette dans le casier et se rendit sous la douche vêtu de son caleçon. Il détestait ces moments-là, car tout le monde pouvait l'observer, tout le monde pouvait se moquer de son corps un peu frêle et loin d'être athlétique.

Quand il eut fini de se doucher (en quatrième vitesse), il éteignit l'eau, et le vestiaire était étrangement silencieux, mais il n'y fit pas attention et sortit avec sa serviette sur l'épaule, ainsi qu'un caleçon propre.

Lorsqu'il arriva devant son casier, il vit que de nouveau, toutes ses affaires avaient disparu, et deux garçons à côté de lui gloussèrent en le voyant.

- C'est ça que tu cherches, Pénis ? demanda Flash en haussant un sourcil moqueur, toutes ses affaires dans ses mains.

- Rends-les-moi, répondit Peter entre ses dents, se contenant pour ne pas exploser et paraître encore plus ridicule qu'il ne se sentait déjà, debout à moitié nu dans le vestiaire avec tout le monde autour de lui.

- Ha-han. T'as pas dit le mot magique.

Et tous les autres s'esclaffèrent.

Alors quoi, il allait vraiment lui faire subir toutes les humiliations publiques ? C'était ça, qu'il voulait, que Peter le supplie de lui rendre ses affaires ? Et bien, il ne lui ferait pas ce plaisir. Il n'allait quand même pas partir avec ses fringues.

- Rends-les-moi, répéta-t-il en tendant son bras.

- Alors quoi, tes pédés de parents t'ont pas appris la politesse ? tu sais pas dire s'il-te-plait ?

Peter n'aimait pas du tout le regard et le comportement de Flash. Son cœur battait à tout rompre, cognant contre sa poitrine avec une vigueur douloureuse, et il avait du mal à respirer. La colère l'étouffait. Flash savait très bien où taper pour lui faire mal, et insulter ses parents était exactement ce qu'il fallait.

- Ferme-là, siffla Peter alors que ses mains tremblaient de colère. Rends-moi mes fringues, putain.

Un ouuuuuuuh retentit, et Flash hocha plusieurs fois la tête en se mordant la lèvre, un rictus mauvais sur le visage, alors qu'il s'approchait lentement de lui. Peter ne flancha pas et lui tint tête, et il n'eut pas le temps de réagir que le garçon lui assénait une violente droite dans la mâchoire. Sous la violence du choc, sa tête fut projetée en arrière et cogna durement contre les casiers. Assis par terre, il se releva du mieux qu'il put, une main sur sa joue qui pulsait douloureusement.

Flash balança ses vêtements par terre et le regarda avec un air amusé.

- Les gars, j'crois qu'il faut apprendre la politesse à Pénis. Viens là, Rogers.

Et il l'empoigna par les cheveux.

Peter essaya tant bien que mal de lui faire lâcher prise, en vain. Flash le conduisit jusque sous la douche et ordonna à deux garçons de le tenir sous le jet, alors qu'il allumait l'eau froide. Elle était glacée, et celui lui fit l'effet d'une morsure terrible, alors qu'il leur criait de le lâcher.

- Alors, Pénis, comment on dit ? demanda Flash, alors qu'il était maintenu sous l'eau glaciale, et qu'elle s'infiltrait dans sa gorge et dans son nez, l'étouffant à moitié.

La torture s'arrêta quelques secondes, pendant lesquelles Peter reprit difficilement son souffle en crachotant, ce qui les amusa.

- J'attends, dit Flash.

- Va te faire foutre, répondit Peter, essoufflé.

- Ah ouais ? C'est pas plutôt tes parents qui font ça ?

Peter était à genoux sur le carrelage froid et il grelottait. Il avait peur de ce que pouvait lui faire subir Flash, mais il ne le lui montrerait pas.

Ce dernier s'abaissa pour le regarder dans les yeux.

- Hein, Pénis ? Est-ce qu'ils s'enfilent devant toi pour te rendre pédé, toi aussi ?

- FERME-LA ! s'écria Peter en essayant de se redresser, mais les bras le tenaient fermement, et cela lui valut un coup de genou dans le nez.

La douleur, fulgurante, n'était rien comparée à la colère qui l'animait. Il n'avait pas le droit de salir ses parents de la sorte, il n'en pouvait plus, il avait envie qu'il paye pour ses mots durs et blessants.

- Je vais t'apprendre à me respecter, Rogers, grogna Flash, visiblement en colère que Peter lui tienne tête.

Il fit rallumer l'eau froide, qui sembla le brûler, et il sentit les larmes lui monter aux yeux devant cette humiliation publique. Parce que tout le monde le regardait, prenait des photos ou des vidéos, et encourageaient Flash.

Ce dernier ne perdit pas son temps et lui asséna un nouveau coup de genou, le faisant s'effondrer au sol, sur le carrelage glacé et mouillé, avant de le rouer de coups qui le firent hurler, lui demandant d'arrêter.

Flash s'abaissa à son niveau, encore une fois, et Peter faisait peur à voir, tant son visage saignait – et déjà, des grosses marques rouges apparaissaient sur son corps. Personne ne voulait-il donc le sortir de cette horreur ? Rien ne s'arrêterait jamais ?

Le garçon lui attrapa les cheveux pour redresser son visage, s'approcha de lui et murmura :

- Supplie-moi, Rogers.

Et il recommença, une fois. Deux fois. Un coup dans l'estomac, un autre dans les tibias. Trois fois, quatre fois. Un coup dans le pelvis, un autre dans le sternum. Peter avait le souffle coupé, tant la douleur était forte ; il crut qu'il allait mourir et que jamais ça ne s'arrêterait.

Il hoqueta, mutilé, détruit, avant de bégayer :

- J't'en – j't'en su-supplie, arrête...

Et tout s'arrêta.

L'eau fut coupée, les coups s'arrêtèrent.

- Tu vois, quand tu veux.

Et sur ces mots, il quitta la cabine de douche, suivi de ses deux copains. Peter les entendit faire il ne savait quoi, et honnêtement, il s'en fichait, tant qu'ils le laissaient tranquille.

Il porta une main à son flanc droit en toussant, et il se recroquevilla sur lui-même, de gros sanglots se coinçant dans sa gorge. Il aurait voulu mourir plutôt que de vivre l'humiliation qu'il venait de subir. Il était gelé, son corps le faisait terriblement souffrir.

Que quelqu'un le sauve.

Qu'on le sorte de là.

Il resta longtemps, allongé sur le sol glacé de la douche. Ses larmes ne pouvaient plus s'arrêter de couler, et il avait tellement mal qu'il ne songeait même pas à se lever. Il ne pouvait pourtant pas rester là.

Mais qu'est-ce qu'il avait fait pour mériter ça...

Était-il si détestable ? si mauvais ?

Et ses parents, qu'allaient-ils dire encore en le voyant revenir aussi mal...

Tout son corps pulsait, et son visage le brûlait des coups qu'il avait reçus. Il fallait qu'il sorte de là. La seule chose qu'il voulait, c'était rentrer chez lui et disparaître. Devenir transparent.

C'était tellement dur pour lui, depuis qu'il était arrivé ici. Il avait toujours été aimé et protégé par ses parents, et il n'arrivait pas à supporter la cruauté de sa nouvelle existence. Il aurait donné n'importe quoi pour redevenir un enfant, loin de tout ça, enfermé dans l'étreinte douce et chaude de son père...

Péniblement, il se redressa, gémissant sous la douleur qui le courbaturait. Il sortit de la douche en boitant, dégoulinant d'eau, et il n'y avait plus personne dans le vestiaire. Il se dirigea lentement vers son casier, s'appuyant contre les murs pour tenir debout, et alors il s'en rendit compte.

Ses vêtements avaient disparu. Il n'avait plus rien d'autre que son sac à dos, sa serviette et son caleçon.

Ils avaient voulu le détruire jusqu'au bout, et ils avaient réussi.

Il n'avait plus rien, il ne pouvait pas sortir nu dans la nuit froide.

Il se laissa glisser au sol en gémissant de douleur, ses mains agrippées à ses cheveux qu'il tirait nerveusement, alors que l'angoisse et la souffrance lui étreignaient la poitrine, le faisant suffoquer. Comment allait-il faire, sans ses vêtements ?

Pourquoi, pourquoi, pourquoi, pourquoi...

Il avait tellement besoin qu'on le sauve. Il aurait donné n'importe quoi en cet instant pour qu'un de ses pères soit là et le prenne dans ses bras, pour lui dire que tout irait bien désormais. Pour qu'il le sauve.

Aveuglé par ses larmes et l'atroce brûlure dans sa gorge, Peter récupéra son téléphone portable dans la poche avant de son sac et, les mains tremblantes, chercha le numéro de Steve, avant d'appuyer sur le bouton d'appel.

Les tonalités résonnèrent dans le vide, une fois, deux fois. Trois fois.

- Allô ?

Il y eut un silence quand Peter se retint d'éclater en sanglots, levant les yeux vers le plafond pour ravaler ses larmes.

- Peter ? Allô ?

- Papa ? croassa alors Peter, sa voix cassée et tremblante d'avoir trop pleuré et crié.

- Peter, qu'est-ce qui se passe ? ça va ?

- Papa, tu – tu peux venir me chercher ? murmura l'adolescent alors que des larmes glissaient le long de ses joues, son corps tremblant violemment de froid.

- Où est-ce que tu es ? J'arrive tout de suite.

- Tu... tu peux m'appporter des... des vêtements ? bégaya Peter, en essuyant ses larmes avec son sa main.

Il était humilié et mortifié de lui faire cette demande. Il n'avait jamais eu aussi honte de toute sa vie.

- Des... quoi ?

- S'te plait, papa...

- D'accord, d'accord.

Il l'entendit s'activer.

- Dis – dis rien à papa, s'te plait...

- Quoi ? Où es-tu, Pete ? répéta Steve, inquiet au possible en entendant l'état de son fils.

Jamais, au grand jamais Peter ne l'avait appelé comme ça, en pleurant, visiblement mal, et il craignait le pire. Tony travaillait et rentrerait d'ici une heure, et il était seul au penthouse. Il descendit rapidement jusqu'au garage.

- Peter ? l'appela-t-il devant son absence de réponse.

- J'suis au gy-gymnase, pleura-t-il, sa voix devenant un peu aigüe sous le coup de l'émotion et des sanglots qu'il retenait avec violence. Viens me chercher, papa, s'te plait...

- Mon Dieu, Peter, j'arrive, je fais au plus vite, ne t'inquiète pas, calme-toi...

Jamais il ne s'était autant inquiété pour son fils. Ses mains tremblaient alors qu'il démarrait la voiture, et il conduisit tellement vite qu'il était sûr que même Tony se serait accroché à côté de lui. Quand il se gara devant le collège de Peter, il était dans un tel état de nervosité qu'il aurait pu tuer quelqu'un. Il eut un mauvais pressentiment quand il entra dans le gymnase, à la recherche de son fils, qu'il finit par trouver.

- Peter, bon sang...

Il était assis contre un casier, dans les vestiaires, recroquevillé sur lui-même, son visage enfoui dans ses bras, et presque nu. Il tremblait violemment, et Steve sentit son cœur se briser en le voyant dans cet état. Il se précipita à ses côtés pour le prendre dans ses bras, et Peter se blottit contre lui, le serrant de toutes ses forces, et Steve sentit son corps trembler et tressauter sous la force de ses sanglots.

- Mon dieu, Peter, qu'est-ce qui s'est passé ? lui demanda-t-il, son menton appuyé sur le haut de sa tête, le serrant fort contre lui alors que l'adolescent cherchait à s'agripper à lui. Qui t'a fait ça ?

Il le fit se détacher de lui, et fut horrifié par son visage tuméfié et couvert de sang.

- J'suis désolé, Pa'..., sanglota Peter, dont le cœur s'était brisé davantage à la vue de son père.

Son père, qui était venu le sauver.

- Non, non, non, non, Peter, t'as pas à t'excuser... mon Dieu, je... Peter, parle-moi, je t'en prie. Dis-moi ce qui s'est passé...

- Ils ont volé mes affaires, pleura-t-il, alors que Steve caressait doucement ses cheveux, à genoux sur le sol froid des vestiaires. Ils vous ont insultés encore une fois, ils – ils ont dit que – ils ont dit que je –

- Calme-toi, mon cœur, calme-toi...

Steve le reprit dans ses bras, et il n'était pas près de le lâcher. Ils avaient fait du mal à son fils, ils l'avaient battu et humilié, Peter n'avait pas besoin de le lui dire pour qu'il le comprenne, parce qu'il se doutait que c'était ce qui se passait, pour toutes les fois où son fils était rentré couvert de blessures en disant qu'il s'était battu.

- On va rentrer à la maison, d'accord ?

Peter hocha la tête, et Steve crut qu'il allait se mettre à pleurer devant la détresse de son fils. Son garçon... comment n'avait-il pas pu voir ce qui se passait réellement ? Pourquoi n'avait-il pas pris en compte les signes, bordel ?

Steve attrapa la serviette qui était par terre et enroula son fils dedans, comme lorsqu'il était encore un jeune enfant, à la sortie du bain.

- Ne bouge pas, je vais te chercher des vêtements. Je reviens.

Peter aurait voulu qu'il reste avec lui, il avait tellement mal, il avait tellement honte. Mais il attendit, et son père revint très vite avec un de ses sweats et un pantalon de survêtement.

- Mon Dieu, mais qu'est-ce qu'ils t'ont fait, souffla Steve en voyant tous les hématomes qui couvraient son corps, alors qu'il l'aidait à enfiler les vêtements tellement Peter tremblait.

Quand ce fut fait, il le prit dans ses bras et le porta jusqu'à la voiture, parce qu'il voyait bien qu'il était incapable de marcher tellement il tremblait. Son cœur était brisé de le voir comme ça, aussi détruit. Il mit le chauffage pour tenter de le réchauffer, alors qu'il s'était recroquevillé sur son siège, son front posé contre la vitre passager.

Il ne dit rien de tout le trajet, son visage déformé par la tristesse alors qu'il se retenait d'éclater de nouveau en sanglots, des larmes roulant doucement sur ses joues. Il était tellement humilié.

Steve le soutint pour l'aider à marcher jusqu'au penthouse, avant de le conduire sur le canapé, où il l'enroula d'un plaid, juste à côté de la cheminée qui ronronnait doucement.

Il était rentré à la maison.

Mais maintenant qu'il était loin de tout ça, il ne ressentait plus que la honte, alors que son corps refroidi le faisait souffrir encore plus, maintenant que l'adrénaline était redescendue.

Steve hésita un instant et finit par s'asseoir juste à côté de lui, enroulant un bras autour de ses épaules pour l'attirer dans une étreinte chaude et rassurante. Peter laissa tomber sa tête contre son épaule, fermant les yeux pour savourer la chaleur des bras de son papa.

- Je suis désolé, papa, murmura-t-il au bout d'un long moment, sa voix chevrotante.

Il angoissait terriblement, et tout son corps tremblait encore.

- Je suis là, Peter... T'as pas à t'excuser. C'est moi qui suis désolé de n'avoir rien vu.

Ces mots suffirent à renverser les maigres digues qui le soutenaient, et sa gorge se serra de nouveau alors des larmes l'aveuglaient. Il ne pouvait pas croire tout ce qui s'était passé. Ses parents allaient avoir terriblement honte de lui, qui était si faible, qui n'avait même pas réussi à se défendre contre Flash. Eux, ils étaient tellement forts...

- Je suis tellement nul, renifla Peter, je suis désolé, j'ai tellement, je...

- Peter.

Steve le força à relever la tête et à le regarder, ses yeux se faisant plus sévères.

- Je t'interdis de dire ça, d'accord ?

- Mais je –

- Je te l'interdis.

- D'accord, souffla-t-il, et Steve embrassa son front avec douceur, avant de le laisser reposer sa tête contre son épaule.

- Tu veux en parler ? lui demanda-t-il au bout d'un long moment pendant lequel le blond se contenta de caresser tendrement son dos en attendant que son fils se calme.

Il le sentit se crisper à nouveau, alors il n'insista pas.

Ils restèrent longtemps enlacés ainsi, Peter tremblant contre lui, et lui séchant les larmes qui coulaient sur ses joues, embrassant son front, caressant ses cheveux pour le rassurer.

Oui, son père était venu le sauver.

- Bonsoir tout le monde ! s'exclama Tony en pénétrant dans la pièce, avant de remarquer que quelque chose n'allait pas quand il vit la tête de Steve et le plaid autour de Peter.

Il fronça les sourcils, son ventre se tordant d'angoisse.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il en posant son manteau, ses lunettes et sa mallette sur la commode avant de s'approcher d'eux.

Steve lui lança un regard qui voulait dire « viens et ne pose pas de question », et Tony n'insista pas non plus avant de s'asseoir de l'autre côté de son fils, qui n'avait pas osé relever la tête, toujours posée contre l'épaule du blond. Tony posa une main sur sa cuisse, par-dessus le plaid, le regardant avec inquiétude.

- Oh, Peter..., murmura-t-il quand ce dernier se décida finalement à lever doucement la tête vers lui.

Tony n'hésita pas plus longtemps et le prit à son tour dans ses bras. Il regarda Steve par-dessus sa tête, et son regard exprimait un tel désespoir qu'il comprit que ce qu'ils redoutaient tous les deux s'était vraiment produit.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? lui demanda-t-il doucement en remettant une mèche de ses cheveux bouclés en place.

Il fut effrayé par les tuméfactions qu'il voyait sur son si beau visage. Ses yeux étaient rougis et il pleurait encore.

- Ils m'ont pris mes fringues, papa, je... je suis désolé, je, j'ai – j'ai rien pu faire, je me suis même pas battu – et – je, ah...

Sa respiration était difficile, et Tony remarqua à quel point il semblait souffrir. Ses paroles le touchèrent en plein cœur, et il le força à le regarder.

- Calme-toi, Peter. C'est fini, d'accord ? Hein ?

Peter hocha la tête avant de se réfugier dans les bras de son père, qui le serra fort contre lui, avec l'espoir que tout irait mieux ensuite. Il avait envie de pleurer.

- Dis-moi qui a fait ça, et je m'en occuperai.

- Tony...

Tony lança un regard de travers à Steve, alors que Peter reniflait contre son épaule avant de se redresser.

- F-Flash Thompson..., murmura-t-il. Mais je t'en prie, papa, ne fais rien... sinon ça va être pire qu'avant...

- Je laisserai rien t'arriver, Peter, mais il faut que –

- NON ! tu comprends pas ! s'énerva l'adolescent, ça sera encore pire si tu fais ça, il dira que je suis allé pleurer, et il me frappera de nouveau – je – tu peux pas –

- Peter, Peter ! stop ! intervint Steve alors qu'il voyait son fils se mettre à paniquer. Ton père et moi allons discuter de ce que nous allons faire, d'accord ? Il est hors de question que quoi que ce soit dans ce genre se reproduise, c'est compris ? D'ici là, tu resteras à la maison.

Soulagé, Peter hocha la tête doucement, et Steve l'attira de nouveau contre lui pour le rassurer. Ils passèrent un long moment tous les trois, enlacés, les deux hommes rassurant leur fils du mieux qu'ils le pouvaient, jusqu'à ce qu'il finisse par s'endormir, les traits tirés, épuisé.

Tony soupira avec un petit sourire en le voyant, les yeux fermés, et son cœur était douloureux.

- Qu'est-ce qui se passé ? murmura-t-il sans le quitter des yeux.

- Il m'a appelé tout à l'heure en me demandant de venir le chercher, il arrivait même pas à parler au téléphone, tellement il...

Steve souffla longuement, parce que le souvenir de cet appel lui faisait un mal de chien.

- Je sais pas ce qu'ils lui ont fait, Tony, mais j'ai envie de les tuer. Parce que c'est pas la première fois. Peter m'a dit que ça durait depuis qu'il était entré au collège !

- Bon sang...

Tony ferma douloureusement les yeux en se posant les mêmes questions que Steve. Comment n'avaient-ils pu rien voir ?

Une colère sourde commençait à poindre dans sa poitrine. Qui sait ce qui aurait pu arriver à Peter ? S'il avait tenté de mettre fin à ses jours, comme beaucoup de ces gamins harcelés ? Il allait falloir qu'ils aient une vraie discussion avec leur fils, et après il s'occuperait d'incendier ce collège ainsi que tous ces enfoirés qui avaient osé lever la main sur Peter.

Lorsqu'ils se levèrent, plus tard, pour aller se coucher, l'adolescent ouvrit les yeux, alerté par le mouvement, et commença à paniquer. Il avait terriblement besoin que ses parents restent avec lui, il était terrifié à l'idée de se retrouver seul, et il dormit avec eux cette nuit-là, coincé entre Steve et Tony, réconforté par la chaleur du réacteur ARK qui brillait doucement dans la nuit noire.

Et le lendemain, il fallut parler.

Peter leur avoua tout. Depuis combien de temps ça durait, les insultes, les coups, les bagarres. Comme il n'avait pas d'amis à cause de Flash et combien cela lui pesait. Comme il avait l'impression d'être seul, abandonné et incompris. Comme il avait eu honte de leur en parler, parce qu'il se sentait faible, incapable. Parce qu'il avait peur des conséquences.

Tony crut qu'il allait débouler au collège pour commettre un crime à mesure que Peter parlait. Parce qu'il était certain d'une chose : c'est que les choses n'en resteraient pas là. Il connaissait très bien ce petit navet de Thompson Père, tout comme il connaissait parfaitement le proviseur de ce collège qui n'avait pourtant pas une mauvaise réputation.

Oh non, Tony Rogers-Stark ne laisserait pas passer ça.

Ils décidèrent tous les trois que Peter changerait de collège, et dans un quartier totalement différent. Il serait suivi par un pédopsychiatre pour parler de ce qu'il avait vécu et guérir, enfin, ce qui était la phase la plus longue, mais il y arriverait, parce que ses parents seraient toujours là pour le soutenir.

- Monsieur Rogers-Stark, je vous en prie, asseyez-vous – commença le Proviseur de l'ancien collège de Peter, apeuré devant la fureur de l'homme d'affaire, qui était venu accompagné de son mari.

Mais Tony n'avait pas envie de s'asseoir. Il attendait de pied ferme l'arrivée de ce Flash Thompson et de son père.

- Monsieur, j'espère que vous savez que ce rendez-vous ne doit pas tourner à la vendetta...

- Parce que ce que ce gamin a fait mon fils, c'était pas une vendetta, peut-être ? rétorqua-t-il, acide.

Que cet homme prétentieux et suant ne commence pas à lui taper sur les nerfs, ou il en ferait les frais.

A ce moment-là, la porte s'ouvrit sur Monsieur Thompson et son fils. Les deux Stark le regardèrent froidement, et Flash se cacha derrière son père, comme le lâche qu'il était.

- Donc, nous devons discuter de Monsieur Peter Rogers-Stark, annonça le proviseur avec formalité, et du harcèlement dont il a été victime.

- Passons les formalités, le coupa Tony, et Steve approuva. Si je suis ici, à ce rendez-vous, c'est uniquement pour faire les choses dans les règles. Mais une chose est sûre, c'est que j'attaque ce collège et ce gamin en justice, pour harcèlement, violence physique et verbale sur la personne de mon fils, et que vous le paierez de votre réputation.

- Monsieur Stark, commença Thompson avec un air prétentieux, j'espère que vous ne croyez pas m'impressionner avec vos ridicules menaces, dignes d'un enfant de cinq ans –

A ce moment-là, Steve se leva à son tour, juste derrière Tony, et sa carrure imposante lui fit fermer sa bouche. Il déglutit difficilement sous le regard sévère et meurtrier que lui lançait le blond.

- Je vous conseille de prendre de bons avocats, Monsieur Thompson, susurra Steve d'un air menaçant, et surtout, de ne pas menacer mon fils ou mon mari de nouveau, parce que je me ferai un plaisir de régler le problème par moi-même.

Tony eut un sourire satisfait quand l'homme sembla se recroqueviller dans sa chaise, et ajouta : 

- Maintenant que nous sommes au clair là-dessus, je pense que nous en avons fini ici. 

Tony quitta ainsi le bureau, non sans lancer un regard terrible à l'encontre de Flash, et fut rapidement suivi par Steve.

Oh non, on ne touchait pas à un cheveu de son fils sans en payer les frais.

Ils retournèrent à la voiture, où Happy et Peter les attendait. Le dernier était nerveux au possible et se tordait les doigts. Quand ils s'assirent à côté de lui, Tony lui ébouriffa les cheveux avec un sourire pour le rassurer, et Peter lui sourit timidement en retour.

- Tout est réglé, dit Steve.

- Merci, papa...

- Je pense que ce Flash a eu la peur de sa vie quand tu t'es levé, se moqua Tony en s'appuyant contre le siège, alors que Happy démarrait la voiture.

Steve rit.

- Et maintenant... qu'est-ce que vous diriez d'une bonne crème glacée pour oublier tout ça ?

Peter eut un large sourire et cria un grand oui, parce que c'était bien connu : la glace, ça soignait tous les maux du monde. Encore plus quand on la partageait avec Tony Stark et Steve Rogers. 

Hey ! Qu'avez-vous pensé de cet OS ? J'espère qu'il vous a plu ! En ce qui me concerne, j'ai beaucoup aimé l'écrire. :)

Demain, nous serons donc le 9 Décembre, et vous découvrirez un OS intitulé I wanted to be like you. Merci à ma Team Mate odinsonswife qui m'apporte son soutien quotidien!  J'espère vous voir au rendez-vous ! :D

Vous êtes toujours plus nombreux à nous rejoindre dans l'ouverture des cases de ce calendrier, et je vous remercie, c'est vraiment génial. Merci beaucoup pour tous vos votes et commentaires ! :)

A demain, et d'ici-là, prenez soin de vous. ❤️

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