13/ Course poursuite
Je me réveillai en sursaut, j'étais trempée de sueur et des larmes se mêlaient aux gouttes qui perlaient sur mes joues. La respiration haletante, je serrai mes genoux contre moi. J'avais fait un cauchemar.
J'entendis des voix dans la chambre d'à côté:
-Elle n'a pas besoin que tu sois sur son dos en permanence.
Tu n'as surtout, pas envie que ton copain passe du temps avec sa sœur.
-Je suis son frère, elle vient de crier, aller la voir n'est pas être sur son dos.
Bien joué Lance!
- Bien sur que si , elle a seulement du faire un cauchemar, reviens te coucher.
Mais quelle...raaah! Elle m'énerve!
-Non, je vais la voir.
J'entendis la porte de la chambre de Lance s'ouvrir et se refermer puis il entra dans la mienne.
Ma chambre était éclairée par le faisceau lumineux du lampadaire de la rue. Les rideaux ne suffisaient pas à occulter le tout.
-Sofia?
-Désolée, je ne voulais pas te réveiller.
-Ce n'est pas grave ma belle.
-J'ai aussi réveillé Paolina?
-Oui mais t'inquiètes elle va se rendormir. Dit-il en s'assaillant à côté de moi
Il posa une main au milieu de mon dos.
-Tu veux en parler?
Sofia. Résonna en prévention la voix de Mitia.
Je sais ce que je fais andouille! Laisse moi tranquille un peu!
Il ne répondit même pas.
-Non, je veux juste oublier.
Lance me serra contre lui tout en essuyant les larmes sur mes joues.
-Ça va aller d'accord?
J'acquiesçai et me calmai pour arrêter de pleurer.
-Tu me manques Lance.
Il me regarda tristement:
-Toi aussi petite sœur. Mais on va rattraper ces semaines perdues d'accord?
-Oui.
-Bien, alors au lycée ça se passe bien?
-Oh oui, je m'en sors bien.
-J'ai vu que tu trainais beaucoup avec Les Felipe.
-Oui.
-Et aussi avec un ami de Col, je ne sais plus son nom: Mathias, Mat-
-Mitia.
Je voulais bien que son prénom soit peu commun mais de là à complètement changer son nom...! Mitia, Ce n'est pas compliqué à retenir tout de même.
-Oui voilà. Ce n'est pas quelqu'un de bien Sofia.
-Qu'est-ce que tu en sais? Fis-je sur la défensive en me décollant de lui
-Paolina me l'a dit.
-Ah et donc ce que ta petite copine dit compte plus que ce que je pense moi?!
-Non...
-Alors pourquoi tu me dis ça? Tu ne me demande même pas ce que je pense de lui!
-Qu'est-ce que tu pense de lui?
Je fus coupée dans mon élan. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me le demande aussitôt.
-Et bien...c'est un très bon ami. Il est toujours sincère avec moi, contrairement aux autres du lycée. Il ne me ment pas, il est gentil.
Heureusement qu'il ne pouvait pas entendre ce que je disais de lui. Il aurait prit le melon avec autant de compliments.
-Tu l'aimes beaucoup on dirait.
Si je l'aimes beaucoup?
-Oui.
-Mais Pas autant que Tom.
Tom...
J'explosai en sanglots. Je disais vouloir être avec quelqu'un de sincère et reprochais à Tom de ne pas tout me dire mais je lui cachais tout. Il était vraiment temps que notre relation prenne fin.
-Je ne sais pas.
-Tu ne l'aimes plus?
-Je crois.
-Tu aimes Mitia?
-Je ne sais pas.
-Tu pense à lui souvent?
Évidemment avec la malédiction...
-Oui.
-Tu le vois tout les jours?
Je suis bien obligée avec toutes ses histoires de protection...!
-Oui, à peu de jours près.
-Je ne sais pas si c'est une source sûre mais mon petit doigt me dit que ma sœur est amoureuse. Dit-il un sourire en coin
Le pauvre ne se rendait pas compte de l'impact qu'avait cette phrase.
À la place de sourire béatement comme n'importe quelle adolescente, je me mis à pleurer de plus belle. Pour la troisième fois consécutive cette nuit. Lance ne comprenait pas ce qu'il m'arrivait, je le voyais dans ses yeux.
Entre deux sanglots je lui expliquais que j'avais besoin de prendre l'air, que je ne rentrerais sûrement pas cette nuit et qu'il ne fallait pas qu'il s'inquiète. Il ne comprit pas non plus mais me laissa partir.
Je sortis de chez moi en enfilant ma veste. J'avais mis mes chaussures à la hâte, les lacets mal serrés.
Sofia?
Je ne répondis pas. J'avais besoin d'être seule.
J'essuyai mes joues en vitesse et marchai dans les rues vides de Mystic Falls. Je ne savais pas où j'en étais. Je ne savais plus quoi penser. J'étais perdue. Je perdais pied, je n'arrivai plus à sortir la tête de l'eau.
Les mains dans les poches, main sur mon portable, j'avançais lentement, mes pieds frappant le sol à un rythme régulier.
Soudain, j'entendis un bruit de pas derrière moi. Je me retournai, la personne était encapuchonnée et avançait à la même allure que moi. Là je repensai à tout ce que m'avait dit Mitia à propos de ses ennemis et prise de panique j'accélérai la cadence. Je me retournai une nouvelle fois pour voir que la personne accélérait elle aussi. Elle commençait même à me rattraper. Le souffle court, je me mis à courir, l'adrénaline montant en moi pour m'aider. J'avais peur. Peur que tout sois déjà finis, que Mitia meurt à cause de mon imprudence, Que...j'avais peur de tout.
Mitia! Appelai-je mentalement
Que ce passe-t-il Sofia?
Je suis sur la grande place, viens me chercher, vite.
Il y a un problème?
Viens vite!
Calmes toi Sofia j'arrive.
La personne, l'homme, maintenant ça paraissait évident, m'avait pratiquement rattrapée. Encore quelques petits mètres et j'étais à portée de main. Je fonçais tête baissée pour m'éloigner de lui mais je perdais de la vitesse, j'étais épuisée, mes jambes ne me portaient plus.
Mitia je t'en prie fais vite!
Soudain l'homme me tira en arrière, me faisant me retrouver face à lui. Je vis alors ses deux canines s'aggrandir et luire. Il approcha son visage de mon cou. Ne pouvant plus bouger, aussi paralysée par la peur que bloquée par sa main, je hurlai. L'instant précédent la morsure, le vampire fut projeté en arrière et en une fraction de secondes il fut tué.
Sofia.
-Tu vas bien ? Murmura-t-il en s'approchant de moi
Je fis oui de la tête.
-Pourquoi tu as mis autant de temps? Dis -je en m'effondrant en pleures
-Je suis allé aussi vite que j'ai pu. Pardonne moi Sofia, j'aurais dû savoir qu'il y avait un problème. J'étais en train de t'écouter.
Il avait posé une main sur mon genou, il était accroupit auprès de moi.
-Tu n'es pas blessée ?
-Non. Il ne m'a rien fait.
-On ne va pas rester ici, viens.
Il attrapa mes mains et me releva doucement. Mes jambes tremblaient. Je me sentais encore fiévreuse de la course que je venais de faire. Il allait vraiment falloir que je reprenne mes cours de boxe avec Bastian. Un bras enserrant ma taille, Mitia attendit la permission pour me porter. À force il commençait à me connaître. Habituellement je me serais éloignée de lui mais il fallait se rendre à l'évidence, je ne tenais plus debout. Nous arrivâmes chez lui quelques secondes plus tard (merci la vitesse vampirique). Il m'amena jusqu'à une chambre où il me déposa doucement sur le lit.
Je retirai mes baskets et le regardai, il avait l'air inquiet.
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