Chapitre 75: Trahison
Coucou, pour bien commencer cette nouvelle année 2024, je vous poste enfiiiin un nouveau chapitre d'A Lie To Protect. Je m'excuse de la lenteur des postes, vraiment, je n'arrivais pas à trouver assez de créneau pour vous poster la suite et j'ai eu à quelques reprises ces derniers mois de 2023 le syndrome de la page blanche! Pour cette nouvelle année, j'espère vous posté plus régulièrement les chapitres d'A Lie To Protect.
Je vous souhaite à toutes/tous une merveilleuse nouvelle année 2024 et j'espère qu'elle sera rempli de belles choses <3
oOoOoOoOo
C'est un coup d'épaule qu'Arthur revient à la réalité. Les lèvres tremblotantes, il entendit à peine le « désolé » de l'étudiant, qui venait de le percuter par inadvertance. Secouant la tête, il se retourna dans chaque sens pour essayer de voir dans quelle direction prendre pour le rejoindre.
Il le devait.
Il devait aller le voir.
Quelque chose n'allait pas. Il ne comprenait pas ce qu'il se tramait et les souvenirs de son ancien lycée affluait dans son esprit en même temps, qu'il essayait de reprendre contenance dans cette réalité.
Il devait aller voir Peter Parker.
Qu'avait dit Peter exactement au sujet de son père, de sa famille ? Il devait le savoir.
Reprenant son souffle erratique, il s'engouffra dans un sens du couloir et prit son téléphone de sa poche en jean. Il pianota son code et appuya sur la conversation virtuelle pour écrire à la hâte.
APolaris
Il faut qu'on se parle. Tu es où?
Pas de réponse immédiate. Bien que cela le contrariait, il n'en était pas surpris.
Alors, qu'il descendait les escaliers à la hâte, il s'arrêta au milieu puisque son regard se mit à scruter, à présent, le sol de l'étage inférieure. Une image sombre et imposante vient s'insinuer et se filtrer contre les yeux de ses anciens amis et camarades de classes. Il ne pouvait voir que la silhouette inerte d'un corps et le sien le surplombant. Il secoua la tête tandis que des cris et des pleurs parvenaient à envahir son esprit. Sa respiration se fit plus pressante et il réussit, à reprendre contenance quand il se rappela les mots de Jasmin :
« —Je suis là...Imite-moi : inspire, expire, inspire, expire ».
Il revoyait les yeux bleus inquiets de Jasmin sur sa personne et se souvient de son temps qu'il avait passé avec lui à observer les nuages. Il revoyait ses yeux se plisser et son nez remonter légèrement pour faire ressortir ses fossettes quand il riait. Son rire résonna par-dessus les pleurs et les cris imagés de son esprit. Puis, une notification le ramena à la réalité.
Il baissa son regard sur l'écran bleuté de son téléphone et il vit une réponse de Peter.
«—Je me trouve en salle de science. Ned et moi on a un devoir à terminer. Tu viens nous rejoindre ? Ned sera présent. Il parle à une fille en ce moment. »
Arthur se fichait de Ned pour le moment. C'était égoïste de sa part, mais il voulait juste voir Peter actuellement. Il voulait clarifier les choses avec lui. Il finit par accepter sa demande et descendit à la hâte les escaliers. Il glissa en manquant une marche et ses fesses descendirent les dernières marches. Son arrière-crâne reçut un coup de l'avant-dernière marche le faisant grincer des dents et fermer les yeux tout en amenant une main à sa nouvelle blessure, un frisson parcourut son corps qui se rappela un mauvais souvenir. Il râla et se releva en vitesse en secouant sur son épaule son sac-en-bandoulière.
Il bifurqua sur plusieurs couloirs et finit par emprunter celui supérieur, dépassant la piscine. Lorsqu'il gravit les escaliers, il se rappela de ces nombreux moments ou Peter le « protégeait » de la collision avec les autres élèves, qui venaient en sens inverse de leur position où lorsqu'ils faisaient juste parler entre eux avec Ned et MJ, parfois avec Constance, quand elle sortait d'économie avec MJ, assis sur les escaliers inférieurs, attendant leur prochain cours. Il entendait des voix et des élèves discuter dans les estrades. Une fois près de la salle de science, Arthur vit Ned parler, effectivement, à une jeune fille qui semblait être en Terminale. Il ne la connaissait pas, mais il ne chercha pas plus d'explication sur leur dite conversation.
Il tenait la hanse de son sac-en-bandoulière fermement quand il pénétra dans la salle de science et balaya circulairement celui-ci jusqu'à voir Peter lui faire signe, assis sur une chaise. Il se trouvait à boire dans sa gourde d'eau près du squelette et de la bibliothèque murale de la salle. Arthur sentit le regard curieux de Peter sur lui quand il approcha, mais ne fit aucunement attention à ceci. Tout ce qui l'importait, c'était parler avec Peter.
Il le fixait boire dans sa gourde et avaler l'eau de celle-ci avant de la poser sur son pupitre. Peter se trouvait être dans sa tenue sportive noir et bleu. Il nettoyait l'eau dégoulinante de sa bouche avant de scruter Arthur, qui se positionna devant lui. Il ne vit pas une petite flaque se former sous sa bouteille d'eau alors qu'une goutte s'échappait du bouchon de la bouteille d'eau.
—Alors, tu voulais me voir ?
—Ouais...J'aimerais qu'on discute.
Arthur vit le froncement de sourcils de Peter et l'inquiétude se former sur son visage, ce qui le déstabilisa. Peter toisait de son regard perçant le jeune homme, qui semblait soucieux et colérique. L'inquiétude sur le visage d'Arthur transfusa soudainement sur Peter.
—Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu sembles agité. Y'a un problème?
—Oui. Il y en a un.
—J'espère que ce n'est pas très grave. Tu veux en parler ?
—J'espère pour toi que ça ne l'est pas.
—Que veux-tu dire ? Qu'est-ce que j'ai à voir là-dedans ?
—Tout, Peter. Tout.
Peter fronçait davantage les sourcils ne comprenant pas les accusations énigmatiques d'Arthur. Qu'avait-il fait ? Il toisa Arthur, quémandant silencieusement que ce dernier continue de tergiverser son problème avant que la colère et l'ignorance ne pèsent en lui. Peter voulait l'aider quoique son problème puisse être.
—Dis-moi. Qu'est-ce que tu es allé dire à Amila ?
—Amila ? Qui c'est ?
—La meilleure amie d'Élizabeth, celle qui a fait une crise dans le gymnase, tu te souviens?
Arthur vit Peter relever les yeux pour fixer le plafond comme s'il réfléchissait et son visage s'illumina.
—Oh ! Oui, je me souviens. Qu'est-ce qui se passe avec Amila ? Élizabeth a encore faire une crise ? s'enquit Peter.
—Tu te moques de moi ? Amila m'a tout dit. Tu as fait croire à tout le monde, que c'était à cause de mon père que ce qui est arrivé à Élizabeth...est survenu. Tu as dit que tu avais des preuves de ce que tu avançais et que parce que mon père travail dans le centre scientifique de la ville, qu'il était aussi impliqué dans l'explosion de l'aile ouest du centre. De quoi tu te mêles, Peter ? À quoi penses-tu ? Pourquoi mêler mon père à tout ça alors que mon père n'est même pas sur les lieux ? Pourquoi le suspecter ? Je ne comprends pas !
—Ce n'est pas l'aile ouest, mais l'aile est, rectifia Peter sans s'en rendre compte.
—Quoi ? Qu'est-ce que tu veux dire ?
Peter écarquilla les yeux encore plus grand que tout à l'heure et amena sa main droite contre sa bouche en grommelant contre lui-même. Quant à Arthur, les mots que venaient de sortir Peter de sa propre bouche confirmait les propos d'Amila sans discernement. Peter suspectait son père pour tout. Comment ? Pourquoi ? Il pensait qu'ils étaient amis... Ned détourna son regard de la jeune fille avec qui, il discutait, pour questionner du regard Peter et Arthur alors qu'il était à l'orée de la porte d'entrée et de sortie de la salle de classe.
—Euh, rien. Je n'ai rien dit.
—Tu as dit que c'était l'aile est qui a explosé, et non l'aile ouest. Peter, qu'est-ce qui te fait dire ça à moins d'avoir...
Arthur se stoppa dans son raisonnement et il fixait le visage pétrifiée de Peter. Il déglutit et sentit son cœur battre fort dans sa poitrine. Non...il ne voulait pas y croire. Peter n'aurait jamais fait ça, mais le connaissait-il finalement assez pour prononcer cette phrase avec assurance ? Pouvait-il vraiment faire confiance à Peter alors que ce dernier commençait à hypothétiquement sur sa famille en mal ?
—Tu as suivi mon père ?
—Non ! Je ne l'ai même pas vu ! répliqua Peter, haussant la voix.
Arthur se tut un moment, serrant sa lèvre inférieure et son poing tout en fusillant Peter devant lui.
—Tu ne démens pas sur le fait que tu as effectué des recherches sur mon père et son lieu de travail, alors ? fit constater Arthur.
—Arthy, ce n'est pas ce que tu crois, vraiment.
—Et qu'est-ce que je crois alors ? Peter, mais enfin !
—C'est que...c'est juste que...
La réponse hésitante de Peter révéla tout à Arthur. La réponse de Peter, il le sentait comme une trahison. Ce dernier lança un sifflement moqueur et serrait davantage son poing, sentant la colère s'agrandir.
—Ne t'approche plus de moi, ok ?
—Arthy !
—Non! Ne m'arrête pas. Je ne te fais plus confiance! Si tu tenais un minimum à notre amitié, cela pouvait se tourner autrement, mais là, mais là c'est juste trop. Putain, Peter ! Tu as espionné mon père ! Tu ne peux même pas le nier !
Peter fixait Arthur sans rien dire et le laissa s'éloigner de lui lorsque son vis-à-vis se retourna. Peter ne put voir que son dos et il s'ébouriffa les cheveux, s'arcboutant et hurla de rage dans le couloir. Il s'en foutait que les autres le regarde et le prenne pour un fou. Il s'en foutait si Arthur l'entendait parce qu'il venait de perdre ne serait-ce qu'une partie de son amitié avec lui et il voulait qu'Arthur sache, que sa décision lui faisait mal. Il voulait qu'Arthur culpabilise.
—Eh bien, tu as tapé dans le mile on dirait, lâcha une voix féminine, qui lui était familière.
—La ferme, MJ.
—Je suis sûre qu'il a entendu ton cri désespéré, dit une seconde voix féminine, faisant soupirer e se redresser Peter.
Il croisa les yeux chocolat de MJ et ceux azur de Constance lorsqu'il se retourna vers ses nouvelles interlocutrices.
—Je suis certaine que tu trouveras un moyen d'arranger cela. Tu trouves toujours un moyen, Peter, ajouta Constance.
—Comment peux-tu en être si sûre? s'enquit Peter en plissant les yeux.
—MJ.
—Bien sûr...
MJ sourit en haussant les épaules et la tête. De son côté, Artur s'engouffra dans un couloir et poursuivit sa route jusqu'à être devant les immenses portes noires de la salle de Théâtre. De sa position, le jeune homme pouvait entendre des voix s'esclaffer et plus forte. Arthur ferma les yeux en repensant au regard affiché et étonné de Peter, mais il secoua la tête et ouvrir le battant d'une porte pour pénétrer dans la pièce de Théâtre du bahut. Positionné de là où il se trouvait, Arthur avait une vue imprenable sur la scène et les sièges rouges de la salle. Les voix qu'il entendait à l'extérieur provenait de trois jeunes filles et de quatre garçons. Une musique plutôt stressante résonnait faiblement dans la salle.
Arthur pouvait voir deux autres silhouettes penchés sur du matériel sonore et des ordinateurs : la régie. Une voix forte sorti d'entre les lèvres de l'un d'eux en pointant deux des trois jeunes filles.
—Anya ! Judith ! Vous aviez un temps de retard dans votre jeu ! Vous n'êtes pas synchronisées, qui plus est. Anya, tu bégayes trop et ta voix n'est pas assez forte.
—Mais je—
—S'il-te-plait, Anya, fait en sorte de moins fixer ton regard sur Jasmin pour te concentrer ou c'est trop demander ?! Dans le cas contraire, je demanderais à Charley de remplacer Jasmin.
—Non! Je vais essayer de faire mieux, dit Anya, d'une voix faible.
—Je n'ai pas besoin que tu « essayes », fais-le, c'est tout. Et Judith, ta voix est trop faible aussi et tient-toi plus courbé, tu dois ressentir de la faiblesse, mais aussi de la frustration, de la rage. Je ne vois rien de tout cela.
—Oui, Dante, acquiesça Judith, se sachant mal à l'aise avec les émotions de son personnage, qui est nulle autre que Médée.
Arthur était tendu depuis, qu'il avait entendu la voix forte de Dante ordonner les filles. Il arpentait la salle en touchant du bout des doigts les rebords des sièges rouges. Il vit Charley tressauter des épaules, signalant qu'il se retenait de rire fortement de la situation. Il s'installa sur un siège se posant à une rangée de la régie. Il pensait être discret lorsque, subitement, le grincement de son siège se fit entendre quand il baissa le banc du siège faisant se retourner Charley, Damian et quelques têtes.
—Désolé...
—Et vous autres, Julian et Hugo, faites votre jeu correctement. Ne soyez pas brutal.
—Oui, accepta Hugo et Julian avant de retourner dans les coulisses en compagnie de Jasmin.
Celui-ci n'avait pas encore eu sa scène principale puisque Dante reprenait deux à trois fois celles des autres. Quant Dante vit Jasmin regarder un point fixe derrière lui, il se retourna et remarqua Arthur s'infiltrer dans une rangée non loin de la régie. Il espérait que la présence d'Arthur n'empiétera pas sur le jeu de ses amis. Tout de même, Dante lui sourit en hochant la tête tandis que Charley le salua de sa main droite, le sourire agrandit et les yeux pétillants de malice ? En réponse, Artur le salua timidement en se renfrognant et joignant ses mains entre elles pour le poser sur ses cuisses tout en émettant un sourire gêné. Il vit Dante taper sur l'épaule gauche de Charley, qui se retourna en mettant sa main droite contre son épaule « blessé ».
—Mais ça ne va pas ?!
—Reste concentré, Charley ! Ils ont besoin de la musique.
—Oui, oui...
Charley lança un timide regard vers Arthur afin que sa chaise tournoie pour qu'il fasse face devant les platines de son et de l'ordinateur. Son dos courbé, Charley manipula les bandes sonores avant de remettre la musique stressante et énigmatique se relancer depuis le début. Au départ, la musique semblait calme et apaisante, pour se transformer en une musique stridente, pluvieuse et angoissante. Le martellement de la pluie devint plus fort tandis qu'Arthur fixait la scène devenue, elle aussi, plus sombre et écarlate. Judith semblait faiblir en interprétant son personnage, même si sa gestuelle semblait parfaite. Quant à Anya, son ton était faible puisqu'Arthur avait dû mal à l'entendre et elle semblait nerveuse.
Pour les garçons, ils étaient dans les coulisses et regardaient les deux jeunes filles jouer avec la troisième habillée toute de gris tout comme Anya. Pour Judith, elle était habillée d'une simple robe noire laissant tomber ses cheveux tout aussi noirs onduler contre son dos et ses épaules. La tête haute et les bras contre son corps, elle parlait aux deux autres jeunes filles avant de faiblir et de tomber lourdement contre le plancher de la scène tandis qu'une lumière faible l'éclairait seulement, assombrissant la silhouette des deux autres filles. Ce geste fit sursauter Arthur, qui se redressa. Brusquement, il vit Judith se relever précipitamment et faire de grand geste avec ses bras pour appuyer ses propos tandis qu'elle se mit au milieu de la scène pour faire face au public. La lumière s'agrandit lorsqu'elle se releva, éclairant les deux autres jeunes filles sur la scène.
Arthur pouvait voir Charley écouter attentivement la scène tout en manipulant avec précision la bande-son et lire en parallèle le texte, qu'Arthur pouvait apercevoir sur le plan de travail entre Dante et Charley. Arthur voyait Dante fixer la scène et pencher la tête pour suivre le discours de Judith sur le texte. Il analysait tout comme Charley et sûrement, les autres. Puis, soudain, Arthur vit Judith se faire retenir par les deux garçons quand Judith voulut se retourner pour faire face « au chef du village », interprété par le dernier garçon qu'Arthur avait aperçu avec Jasmin un peu plutôt quand Dante donnait les conseils. Il ne l'avait pas vu venir sur la scène. Il le vit pointer l'extrémité de la salle en criant « va-t'en » sur Judith, qui ne faiblit pas devant le soudain haussement de ton. Elle semblait, plutôt, le foudroyer du regard.
Puis, les scènes se bousculèrent les unes à la suite des autres sans que Dante, Charley ou Arthur interviennent laissant Judith se faire expulser de la scène dans les coulisses pour réapparaître quelques instant plus tard pour effectuer ses scènes principales. Puis, se fut enfin le tour à Jasmin d'apparaître en tant que Jason et écouta attentivement les paroles menaçantes de Judith, quand elle dû intervenir.
Arthur retient une envie d'éloigner Judith de Jasmin, quand il la vit apposer sa main contre son torse et la caresser quand elle dû marcher dans une allure menaçante autour de Jasmin. Toutefois, voir le visage implacable de Jasmin surprit et calma, aussitôt sa frustration et quoi, d'ailleurs ?
Arthur ne sut mettre, pour l'instant, un mot sur le chatouillement et le poids contre son cœur, qui se pinça et valsa brutalement contre sa cage thoracique. Il repensa en boucle cette minuscule scène dans sa tête avant de voir disparaître Jasmin derrière le rideau noir de la salle de théâtre.
Tellement concentré à ressasser cela, il ne vit pas Charley venir s'installer près de lui, sautant presque sur le siège rouge à ses côtés. C'est le cliquetis du siège, qui fit revenir Arthur à la réalité.
—Alors, qu'est-ce qui t'amène ? demanda la voix masculine de Charley.
Arthur sentit une tape amicale s'apposer sur son épaule et il fixa les iris océaniques de Charley avant de soupirer.
—Tu dois déjà savoir.
Charley reposa ses yeux sur la scène où il vit Judith parler avec Hugo et Julian. Il avait vu Anya et Elly, la troisième fille, se diriger vers les coulisses du théâtre.
—Oui et non. En vrai, je ne sais pas faire la part des choses et penser, analyser la situation pour être dans tel camp ou tel camp. Je veux pouvoir analyser toutes les informations avec tous les points de vue pour que ma décision soit la meilleure possible pour tous et pour moi-même.
—Oh...
—Tu sais, on ne peut pas savoir à quoi l'autre peut penser réellement. Il peut y avoir un filtre. Et j'ai surtout horreur de juger sur une situation que l'on ne connaît pas, surtout, quand on n'est pas le principal concerné. Alors, je pense que tu devrais quand même me dire ce qui te tracasse, je suis une bonne écoute.
De nouveau, Arthur tourna son regard émeraude dans celui électrique de Charley et un souffle balaya une partie de sa tristesse et de son angoisse. Il lui offrit un doux sourire et il démêla sa bouche pour évoquer ce qui le tracassait par rapport à ce qu'il venait de se passer avec Peter et les filles de son cours de sport, Amila et Élisabeth.
Charley tournoyait son pied droit de haut en bas, ayant accoté sa jambe droite contre sa jambe gauche et fixait la scène, enfin, plus précisément le dos courbé de Dante, qui s'affairait à remplir leur journal de bord, exprimant leur avancée du jour sur ce qui leur restait à travailler avant la représentation.
—Ce ne sont que des rumeurs, Arthy, tu ne devrais même pas t'en préoccuper, mais je sais que c'est dur de s'éloigner du jugement et du regard des autres. On ne peut plus rien faire sans se faire critiquer. Tout le monde voit un problème, là ou il n'en faut pas. C'est le monde d'aujourd'hui, c'est gavant, mais c'est comme ça.
—Cela ne devrait pas être normalisé, Charley.
—Je le sais bien, et je suis frustré en plus quand cela concerne mes amis.
Arthur fixait Charley et serra le pan de son pantalon de ses fins doigts de sa main droite.
—Amis ? Je suis ton ami ?
—Oui, pourquoi cela t'étonne ? Depuis qu'on a manger pour la première fois, je considère que tu es mon ami...
—Tu dois avoir un bon côté social pour dire ça.
—Non au contraire. Mes amis sont toi, Jasmin, Fabian, Dante, Judith et Hugo. Je ne m'entends pas énormément avec les autres membres du club, je n'ai rien contre Elly, mais avec Anya, je ne peux pas me la voir depuis que...
Arthur vit le regard furtif de Charley se poser sur lui avant de reprendre sa fixation sur Dante, il haussa un sourcil curieux quand il comprit que Charley ne finirait jamais cette phrase, mais il se doutait du sens de celle-ci en se rappelant de ce qu'Amila lui avait dit. Il avait enfin un visage sur le prénom d'Anya. Il fixa les coulisses et se tourna pour voir Charley, qui continua à discuter, parlant pour combler le silence entre eux.
—...Et encore moins avec les autres élèves de mon programme ou de l'établissement. Approchez les autres étudiants du bahut, c'est l'enfer. Ils passent devant nous sans discuter comme s'ils étaient pressées.
—Je comprends. Créer des liens est si difficile.
—Dis-moi, toi aussi, tu as de la difficulté par rapport à cela ?
—Ouais, beaucoup. Regarde, rien qu'avec Jasmin ou Peter, toutes les relations que je forme se brise d'une quelconque manière. Je ne sais même pas si ma relation avec Jasmin durera. Je reste quand même discret et parfois, ça part en dispute quand je dis quelque chose. Je suis ignorant et naïve sur plein de chose et ça peut exaspérer plusieurs personnes.
Arthur avoua en repêchant les mots utilisés par Amila, se rabaissant lui-même au passage. Après tout, Amila avait peut-être raison d'un côté. Même dans son ancien établissement scolaire, les aînés de son entourage devaient s'occuper de lui et toutes ses relations ont finit par échouer lamentablement. Ses amis se dispersants et se séparant de lui. Et Lyam...Lyam avait été plongé dans le coma par sa faute. Et même si la nouvelle de son coma sur le fait que Lyam était réveillé, ça l'avait fait peur au lieu de le rassurer.
Voyant Arthur aussi déprimé, fit mal à Charley. Il voulait réconforter son ami, mais des mots étaient-ils vraiment nécessaires en ce moment ? Est-ce qu'Arthur faisait parti des personnes qui préféraient les gestes et le silence aux mots ? Charley se rendit compte, qu'il savait que très peu de chose par rapport à Arthur, finalement. Même s'ils passaient du temps ensemble grâce à l'attachement et à la relation que ce dernier entretenait avec son meilleur ami, ils ne parlaient pas énormément d'information personnel et cette constations l'attristait parce qu'il voulait vraiment connaître un peu mieux Arthur et être son ami. Il ne savait pas qui était cette personne pour avoir blessé autant le jeune homme, mais il voulait effacer cette culpabilité, qui rongeait son voisin. Alors, il brisa le silence.
—Mais j'ai cru comprendre qu'avec Jasmin tout allait pour le mieux ? Qu'est-ce qui cloche alors ?
—Rien avec Jasmin, c'est juste que Peter me prend la tête.
Charley ferma les yeux en soupirant. Un triangle amoureux...Ça le déstabilisait. Il en voulait un peu à Arthur de s'être entiché d'un autre homme que son meilleur ami, mais c'est son côté protecteur et amicale, qui parlaient pour lui. Arthur était-il vraiment tombé amoureux de son meilleur ami en premier lieu? Charley se posait véritablement la question. Il regardait Arthur, dos courbé et le regard fixé sur Jasmin qui discutait de la pièce avec Dante et Judith.
—Écoute, si j'étais toi, je ferrais une mise à jour sur ce que je veux vraiment avant d'aller plus loin dans une relation amoureuse.
—Je...C'est plus facile à dire qu'à faire, Charley. J'aime beaucoup Jasmin et je ne veux pas le perdre surtout avec ce qu'il m'apporte. Je veux simplement prendre mes distances avec Peter en ce moment.
—Je pourrais te prodiguer des conseils pour ta relation amoureuse avec mon meilleur pote, si tu veux. Je le connais bien, commenta Charley.
Charley émit un petit rire, un florilège transmettant de la timidité, mais aussi un côté espiègle. Arthur se demandait vraiment s'il devait prendre les conseils de Charley à la lettre et dans quelles sens ?
—Ne dis pas n'importe quoi, Charley.
—Mais je le taquiiine, il a besoin de se détendre.
—Arrête de l'embêter. Laisse-nous tranquille.
Arthur voyait la silhouette de Jasmin derrière celle plus petite de Charley. Ce dernier se leva et aussitôt, Jasmin prit sa place en bousculant son ami et pour prendre la main de son petit-ami dans la sienne pour lui embrasser le dos de sa main droite. Arthur, gêné, rougit en croisant les regards surpris de Dante et Hugo, celui énigmatique de Judith, celui rieur de Charley et celui joviale et pleine de tendresse de Jasmin.
—Alors, à quoi penses-tu maintenant ? Tu penses encore à ces rumeurs ?
Arthur fixait les yeux océaniques de Jasmin et il secoua négativement la tête. Non, en effet, le baise-main de Jasmin lui avait fait envolée tout ses soucis et la gêne les avait remplacés.
—C'est mon pouvoir, je peux t'aider à te détendre plus correctement si tu le veux, fit Jasmin en lui faisant un clin d'œil approfondissant le rougement des joues d'Arthur, qui se ratatina sur le siège.
—Arrête de le pervertir, Jasmin, on va perdre notre cher Arthy.
—Avec moi il est en sécurité.
—Et arrête avec ces disquettes, ça ne te va pas du tout.
—Pourtant, Fabian m'a dit que cela fonctionnerait.
Arthur releva timidement les yeux vers Jasmin, qui avait la tête tournée vers Charley, qui déposait son avis sur les conseils farfelues et désuets du frère aîné de Jasmin. Arthur sourit, fixa le creux du cou de Jasmin pris à découvert et une soudaine envie de l'embrasser le prit. Il jeta un coup d'œil vers la scène et ayant remarqué que personne ne les regardait, Arthur s'avança sur son siège et se pencha vers Jasmin tout en lui pressant la main. Ce geste fit se retourner Jasmin et Arthur déposa ses lèvres charnues contre la commissure de ses lèvres surprenant autant Jasmin que Charley.
Aussitôt fait ce geste, Arthur se recula pour s'éloigner, mais Jasmin le prit au piège en apposant sa main droite sur sa nuque et l'embrasser chastement avant de le fixer des yeux. En reculant, il vit le regard étonné de Charley et la rougeur s'amplifia sur ses joues. Il venait de faire son premier baiser en public.
Il venait d'officialiser sa relation avec Jasmin et ça, il n'était pas certain que Jasmin s'en soit rendu vraiment compte de cette importance, qui lui semblait capitale.
Arthur ne se rendait pas compte, mais plus les heures passaient, plus sa situation dans sa nouvelle école ressemblait à l'ancienne, mais cette fois, c'était lui qui imposait les choix et la séparation avec ses amis. Pour le moment, il devait prendre encore ses distances avec Peter...ce dernierl'ayant terriblement déçu et trahi.
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