Chapitre 71: Effluve de bois et de musc

Il était temps, que je poste enfin la suite, non ? XD J'espère que ce chapitre, vous plaira :D 

J'en posterais un autre demaiiiin~

oOoOoOo



Arthur soupira quand il vit Alexandre se rapprocher dangereusement de lui, tandis qu'il l'attendait à l'entrée de la bibliothèque. Il s'écarta du mur, puisque son dos y reposait, et serrait la hanse gauche de son sac-en-bandoulière. Il fixait la silhouette d'Alexandre. Il portait un chemiser blanc sous une veste noir et sans manche avec un pantalon en jean noir, lui donnant un style vestimentaire à la fois écolier et street wear. Alexandre portait son sac-à-dos sur son épaule, à l'envers, le maintenant uniquement grâce à la sangle pour ne pas le faire tomber. Arthur vit Alexandre sourit en le voyant et il accéléra sa marche pour être rapidement à sa hauteur.


—Tu m'attendais ?

—Que veux-tu que je fasse d'autre ? Tu connais mieux la punition, que moi, je te signale.

—Oh pauvre petit poussin...je te pensais plus indépendant. Tu sembles êtres quelqu'un de plus gluant, on dirait. 

—On y va ?

—Rebelle ?

—Non, impatient. Plus vite on y va, plus vite on en ressortira. Deux heures, ce n'est rien. Le temps passe vite à la bibliothèque.

—Tu m'étonnes.


Alexandre haussa des épaules, levant les yeux au plafond et dépassa Arthur pour pénétrer dans la bibliothèque. Arthur le vit plisser des yeux et du nez, retenant presqu'un gémissement de dégoût alors qu'Arthur balayait la salle remplie de livres avec des yeux pétillants et curieux. La bibliothèque lui redonnait un gain d'énergie nouvelle, à chaque fois. Il suivit Alexandre entre les rayons et l'espace de travail pour les étudiants ou le personnel. Il le vit balayer la bibliothèque du regard, tantôt à gauche, tantôt à droite ou tout droit. Alexandre fouillait la bibliothèque du regard et Arthur le vit ruminer dans sa barbe.


—Putain, elle est où ? Pourquoi elle n'est pas à son fichu comptoir, hein ? Quand elle est là, elle n'est pas disponible, quand elle n'est pas là, les souris dansent. Non, mais franchement...


Arthur esquissa un sourire moqueur. Alexandre n'était pas si différent des autres élèves, finalement. Il semblait plus apaisant et moins colérique, quand il n'est pas avec Jacob, Daniel et Justin.


«—Il semblerait que l'effet de groupe est plus négatif pour Alexandre, constata Arthur, pensif. »


Il sursauta quand il croisa le regard perçant de son camarade et il se stoppa net, le bousculant légèrement par l'épaule droite. Alexandre grogna de mécontentement en le fusillant du regard et Arthur déglutit. Ils reprirent leur marche et trouvèrent à la salle de repos, la bibliothécaire. Arthur prit les devant en voyant qu'Alexandre allait exploser sa colère contre la pauvre bibliothécaire.


Arthur dépassa son camarade et frappa à la porte vitrée, faisant retourner l'employée. Celle-ci ajusta son chignon, en tapotant légèrement dessus et sourit doucement au jeune homme de seize ans qu'est Arthur.


—Je peux vous aider ? C'est une salle privée réservée aux employés de la bibliothèque.

—Hm, je suis Arthur Olligan et lui, c'est Alexandre...euhm...


Je ne connais pas son nom de famille...pensa Arthur, légèrement dépassé.


Il jeta un coup d'œil à Alexandre qui regardait à l'opposé, observant l'extérieure grâce aux vitres muraux de la bibliothèque et il finit par s'avancer lorsqu'il remarqua le silence et la paire de yeux incisif et sagace de la bibliothécaire sur lui.


—Alexandre Woods, on est ici pour la punition donné par le professeur de science, Monsieur Jenkins.

—Oh oui, il m'a envoyé une note à ce propos. Eh bien, suivez-moi.


La jeune femme en robe marron se mariant parfaitement avec sa chevelure coiffé en un chignon bas, elle se dirigea vers la gauche, à la réserve, suivit de près par Alexandre et Arthur. Elle sortit une petite clé et ouvrit la porte. Elle se décala et montra la pièce de sa main gauche.


—Il vous faut ranger cette pièce. Faites-moi un tri. Ce que je veux dire, il serait grand temps à la bibliothèque de le faire. Honnêtement, cela aurait été mon travail de cet après-midi, mais puisque vous êtes-là et que je devais vous léguer une punition, j'ai pensé que cette pièce serait parfaite pour vous deux.


La bibliothécaire pénétra la réserve et alluma, faisant apparaître des étagères inondés de livres et de carton empilé les uns sur les autres ; même le sol en était recouvert. Certains livres étaient posées à l'horizontal, au-dessus de ceux à la verticale pour pouvoir les rangées. L'odeur de renfermée présent dans la réserve fit plisser le nez d'Alexandre et ses traits faciales se marquèrent. Arthur crut, un instant, qu'Alexandre allait se pincer le nez tellement que l'odeur nauséabonde mettait mal-à-l'aise son vis-à-vis, mais Alexandre se retient et au lieu de mettre son index et son pouce contre son nez, il prit appui contre le coin d'un vieux carton déformé, jouant avec pour se distraire. Arthur reporta son attention sur la bibliothécaire, qui porta le sien sur eux, les alternant avant de prendre parole d'une voix passionnée et monotone presque grinçante.


—Eh bien...Je suis certaine, que vous sauriez bien rangé cette pièce digne d'un capharnaüm, je le conçois, mais si vous faites bien le tri, le rangement sera nickel.

—Euhm, vous parlez de tri, mais sur quelle manière doit-on s'y prendre ? osa demander Arthur en triturant la hanse de son sac-en-bandoulière.

—Selon la méthode IOUPI. C'est une méthode, qui facilite grandement les bibliothécaires quand on fait un immense élagage.

—Un élagage ? répéta Arthur, dubitatif.

—Oui, un élagage permet de retirer des livres, des documents des rayons de la bibliothèque, qui ne sont plus aux goûts du jour ou aux normes de la collection de la bibliothèque. Cela permet de libérer de l'espace, mais cela ne veut pas forcément dire qu'on détruit les anciens livres. Ils sont juste redistribués dans un lieux plus adaptés pour eux, expliqua la bibliothécaire, oh ! je m'égare, dis-donc.

—Et cette méthode, elle consiste à quoi exactement ? C'est cool de nous dire la signification de l'acronyme.

—Ha ha, oui, vous aviez raison, jeune homme. IOUPI signifie tout simplement : incorrect, ordinaire, usé, périmé et inadéquat. Par exemple, si vous aviez, qu'à l'intérieur des livres, il y a des tâches jaunes, des écritures, des dessins, des plis, des pages découpées aux ciseaux ou autres, vous pouvez les retirer. On ne les gardera pas.

—Donc, simplement quand le livre est en mauvais état, on peut le retirer du rayon ? demanda Arthur.

—Oui, dans les grandes lignes, c'est bien cela, jeune homme. Vous pouviez faire deux piles. Une pile de livres détériorés et une autre en bon état. Je ferais le reste dans deux heures. Bon travail !


Arthur hocha la tête et regarda Alexandre, qui jouait avec son pied droit, le faisant tournoyer et il jetait un regard à l'intérieur de la pièce. Il ne semblait nullement intéressé par les explications de la bibliothécaire. Arthur ne vit pas la bibliothécaire s'éloigner et les laisser, que tout les deux dans la pièce, ayant refermée de moitié la porte.


—On commence ?

—Pressé de fuir de moi ? Ne t'inquiète pas, je ne vais pas te cogner ou quoique ce soit d'autres.

—N—non, ce n'est pas...

—Ça ? Ne te moque pas de moi. Tu es si prévisible, Arthur, c'est dingue.


Arthur se renfrogna et vit Alexandre s'éloigner de lui, pour commencer à effectuer leur punition. Il le voyait de profil, à juger les livres d'un regard las. L'odeur néfaste de renfermer et de poussiéreux comme une odeur de musc, qui gagnait la pièce. La fragrance était désagréable pour Alexandre, qui pinça son nez sans vergogne cette fois-ci. Arthur esquissa un sourire amusée, habituée à l'environnement des livres, Arthur ne sentait pas cet arôme âcre qui pourrait faire penser aux vieilles boutiques d'Antiquité. Arthur commença, alors, à s'avancer vers une étagère plus éloignée à celle d'Alexandre, restant sur ses gardes même si le jeune homme lui avait prévenu, qu'il ne ferait rien.


Le silence régnait, enfin, sauf quand un livre se posa sur le sol brusquement faisant sursauter Arthur, qui se retourna pour croiser le regard las d'Alexandre. Celui-ci releva les yeux du bouquin par terre pour les plonger dans le sien. Il haussa un sourcil et un sourire provocateur.


—Quoi ?

—Fais attention aux livres. Ils sont précieux.

—Ces déchets ?

—Ce ne sont pas des déchets, crétin. Ce sont des livres.

—De vieux livres poussiéreux rangés dans cette pièce ridicules et inutiles.

—Non, chaque livre contient sa propre existence. Tu ne peux pas dire ça.

—Les livres sont des objets, ils ne sont pas vivants.

—Au contraire, ils le sont.

—Tu es un ovni ?

—Non, ce n'est pas ça. Ils sont vivants grâce à nous. Ils circulent et ils vivent quand on les lit, quand on les manipule.

—Mouais, ça ne me parait pas si vivants, que ça.

—Tu n'es qu'un abruti.

—Arrête de m'insulter.

—Quoi ? Tu vas me frapper ?


Alexandre le fusilla du regard et s'approcha dangereusement d'Arthur, qui recula quand Alexandre se rapprocha. Bien vite, Arthur fut coincé entre l'étagère contre son dos et le buste d'Alexandre. Arthur commença à sentir un point contre son os d'omoplate gauche et il grimaça tout en sentant l'index d'Alexandre s'appuyer contre son pectoraux droit à chaque fois, qu'il voulait appuyer un mot en particulier.


—Ne te pense pas plus influent que moi quand on est seul. Ne te pense pas en sécurité quand on est seul, ok ? Ne prend pas la confiance même si on a une trêve actuellement, je peux vite changer d'avis si on me tape vite les nerfs, pigé ?


Confiant, Arthur fusilla Alexandre et prit en main son poignet droit le surprenant. Arthur se décolla de l'étagère et ne sentit plus le nœud, qui lui faisait mal. Il soupira et scruta le visage ferme d'Alexandre.


—Pour l'instant. Si tu fais quoique ce soit, je hurle, ok ? Tu n'as pas à me menacer.

—Tu penses que la bibliothécaire va venir aussi vite pour intervenir et te protéger ? Mon cul.


Alexandre se dégagea de la poigne ferme d'Arthur d'un mouvement de poignet rapide et sec. Il se rapprocha un peu plus d'Arthur tandis que celui-ci essayait de s'échapper de leur proximité, mais Alexandre frappa son buste gauche pour le faire reculer. Arthur cogna son dos contre l'étagère brusquement, perdant un peu d'équilibre et quelques livres tombèrent de l'étagère dans un bruit assourdissant. Arthur grimaça et ferma un œil. Un silence régna de nouveau et il rouvrit brusquement les yeux en sentant des lèvres happer les siennes.


Il retient un soupir de surprise et amena ses mains contre sa bouche pour la camoufler, fixant avec étonnement Alexandre. C'était la deuxième fois ! Il s'est laissé faire ! Par surprise, certes, mais Alexandre l'a embrassé pour la deuxième fois ! Il vit ce dernier se rapprocher de lui et se pencher, il tendit la main pour l'arrêter, mais Alexandre lui prit le poignet gauche en mouvement pour le stopper en l'air, le relevant et positionnant son bras au-dessus de leur tête. Arthur, de son deuxième bras, alla pour dégager l'emprise sur son bras gauche pour se dégager quand Alexandre en profita pour l'embrasser chastement une troisième fois, Arthur ferma partiellement les yeux avant de les rouvrir pour fixer le regard amusée d'Alexandre.


—Arrête, ordonna Arthur.

—Pourquoi ? Tu m'amuses.

—Ce n'est pas une raison! Le consentement, tu connais ? 


Alexandre haussa un sourcil et croisa les bras contre son torse, décoinçant son emprise sur Arthur.


—C'est une décision qui vise à donner son accord à une action quelconque.

—Oui et—

—Tu vois, je connais.

—Ça ne me plaît pas.

—Tu crois que ça me plaît de voir un de tes amis fréquenter avec l'un des miens ? Et mon consentement dans tout ça, hum ? Tu penses à ça, hein? Le consentement amical.

—Quoi ? De quoi tu parles.

—Oh...


Alexandre recula et regarda de haut en bas Arthur, qui insista sur sa question, la réitérant.


— « Oh », quoi ?

—Tu n'es pas au courant ? Tu es autant aveuglé par Lyam, que tu ne vois pas ce qui t'entoure?

—Aveuglé par Lyam ? Que vient faire Lyam ici ?

—Tu es aussi naïf qu'un poussin et tu me traites de crétin et d'abruti. C'est l'hôpital qui se fout de la charité !!

—Dis-moi ce que tu insinues ! Termine ta phrase !


Arthur ne défaillit pas quand il plongea son regard inquisiteur dans celui froid et foudroyant, en même temps, d'Alexandre. Celui-ci s'avança de quelques pas d'Arthur et le pointa du doigt, parlant avec de forts gestes spéculatifs.


—Tu crois, que je vais te faire ce plaisir ? Analyse tes amis ! Sont-ils aussi présents pour toi, que tu l'espérais ? Sont-ils de vrais amis ? Certains te cachent des secrets, que tu n'oses même pas imaginer.

—Pourquoi tu me dis tout ça ? Tu veux que je m'éloigne d'eux pour rester seul et en profiter pour me cogner plus facilement ? Chacun à ses secrets! S'ils ne veulent pas me les dire, c'est parce qu'ils veulent prendre leur temps.

—Tu es intelligent, mais pas dans le bons sens. Tu réfléchis trop.


Ils se fusillèrent du regard, l'un se mordant la lèvre, l'autre serrant une main. La colère marquait leur visage et Arthur pouvait entendre son cœur tambouriner violement dans sa cage thoracique, le contractant comme le nœud, qu'il avait ressenti contre son dos un peu plutôt. Il humidifia ses lèvres tandis qu'il sentit ses yeux perlés. Il n'allait, tout de même, pas pleurer devant Alexandre ? Ça lui ferait trop d'honneur.


Puis, soudain, Alexandre l'embrassa plus longuement, mouvant ses lèvres pulpeuses contre les siennes. Son odeur mentholé se mélangea à celui poivré d'Alexandre. La sensation lui était désagréable. Vraiment, désagréable.


«—Si seulement, c'était Lyam, pensa Arthur amèrement. »


Arthur se tortilla sous la corpulence dominante d'Alexandre et amena ses mains contre les épaules d'Alexandre et avant qu'il ne sente la langue d'Alexandre pénétrer plus loin dans sa bouche, il réussit à le pousser et à l'éloigner de lui d'un geste brusque. Alexandre perdit l'équilibre et se retrouva à s'avachir contre les cartons dans un bruit sourd.


—C'est toi l'abruti, pas moi. N'inverse pas les rôles, ragea Arthur.

Tu es si pathétique et naïf, Arthy.


Alexandre se releva et sourit en pouffant sèchement, haussant ses épaules.


—Tch...On peut être quitte comme ça. Tu n'es pas aussi intéressant, que je le pensais, mais ça en valait la peine. Peut-être pas pour toi, tu n'as pas l'air de comprendre et de saisir tout ce qui entoure mes décisions te concernant, mais te voir prit au désarroi est la plus délicieuse des récompenses, qui me fut donné, Arthy.

—Arrête de me surnommer comme ça. Tu n'en as pas le droit...tu en as jamais eu le droit, riposta Arthur, le fusillant du regard.


« —À quoi jouait Alexandre en réalité ? pensa Arthur. »


Alexandre haussa les épaules et recula de quelques pas, rapportant son attention sur les livres entreposés. Sans un regard vers Arthur, qui semblait prit en pleine réflexion, Alexandre poursuivi sa punition.


Quant à Arthur, il rembobinait les quelques moments passés seul avec Alexandre depuis quelques temps, et il savait, au fond de lui, qu'Alexandre avait raison à contrecœur, mais que dans un sens. Ça faisait deux mois, qu'il connaissait Damian, Valentin et Louis, mais même s'ils semblaient avoir un bon feeling amical, Arthur savait qu'il ne connaissait pas tous les secrets et facettes de ses amis, mais il jurerait sur leur confiance et le temps, pour que ceux-ci les dévoilent à lui, un à un. Toutefois, une chose était sûre, est qu'il avait un bon instinct en choisissant ses amis et ils savaient que ceux qu'ils avaient choisis comme amis actuellement ne le trahiraient pas, il en était certain.


Mais, une faille dans sa réflexion commençait à effriter la confiance qu'il avait instauré auprès de ses amis. Une faille, qu'Alexandre avait réussi à créer dans l'esprit d'Arthur, une faille même petite séjournait dans un petit tiroir dans un coin de la tête d'Arthur.


—Comment je peux te faire confiance, là-dessus. ? avait demandé Arthur, bégayant tout en repensant à ce qu'il avait pensé quelques secondes plutôt concernant Lyam.


La main gauche d'Arthur trembla et il la cacha derrière lui, le mouvement fut intercepté par Alexandre et il agrandit son sourire provocateur.


—C'est à toi de voir, avait répondu Alexandre avant qu'ils ne reprennent leur punition.


Un doute s'insinuant progressivement en lui, quand le lendemain, il analysait le comportement de ses amis, ne parlant pas énormément inquiétant Louis et Valentin. Une effluve, à la fois, piquante, boisée et poivrée marqua l'esprit d'Arthur, se collant à la faille laissée par Alexandre la veille. 

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