Chapitre 38: Réflexion

Eeeeeh, ça fait longtemps non ? Je crois bien, parce que la dernière fois remonte en début octobre. Oupsy...j'espère que vous ne m'en voulez pas trop :') 

Pour la peine de mon inactivité, je vous poste un trèèèès long chapitre. J'espère que l'histoire vous plaira toujours autant et que vous apprécierez déjà la suite. D'ailleurs, la semaine prochaine voulez-vous un chapitre ? (j'en ai 4 de prêt, oui j'ai pas chômé durant mon absence ;) ) 

Bonne lecture!

****


Arthur avait sa mâchoire posée contre la paume de sa main droite. C'était l'heure de la pause du cours de français et il soupira en repensant à son altercation amicale avec Charley, y'a quelques minutes plutôt. Du coin de l'œil gauche, il regardait derrière lui dans l'attention d'observer Peter mais ses sourcils se froncèrent automatiquement lorsqu'il ne vit pas la silhouette du châtain, assis normalement à deux bureaux de lui tout comme celle de Ned. Ils avaient déserté la salle de classe.


Dans son champ de vision, il put voir Constance discuter avec MJ près de la fenêtre, un livre chacune dans leur paume. Arthur pouvait deviner à l'avance leur discussion de bouquineries. Arthur reporta son attention sur son sac-en-bandoulière, ayant laissé un peu trop son imagination débordé. Il fusilla son sac-en-bandoulière qui pendouillait contre l'extrémité gauche de sa chaise. Il repensa au dossier de réunion qu'il devait apporter à Jasmin. Comment allait-il lui rendre ? Pourquoi Charley lui en avait donner la responsabilité ? Surtout, quand se déroulait sa prochaine réunion ? Arthur ne connaissait pas son horaire autant scolaire que de club, après tout. Comment Charley a pu-t-il lui déléguer cette tâche alors qu'il devait plus être apte à connaître le programme de son meilleur ami ? Arthur soupira et prit son téléphone qu'il avait mis sur le rebord droit de son pupitre de bureau. Il appuya sur l'imagerie de son réseau social préféré et ouvrit la conversation virtuelle qu'il avait débuté avec Jasmin.


APolaris

Quand se déroule ta prochaine réunion ?


Arthur regarda son message et se mordit la lèvre inférieure. Était-ce trop professionnel et impersonnel ? Après tout, Jasmin était aussi son ami. Il l'envoya quand même pour en renvoyer un second.


APolaris

Je dois te voir


Il tournoya son pouce au-dessus de son écran et écarquilla les yeux lorsqu'il vit que son message a été malencontreusement envoyé. Arthur sentit la panique augmenter dans son corps et son cœur palpiter. Qu'est-ce qu'il venait de faire ? Il écarquilla encore plus les yeux lorsqu'il vit que le message a été lu. Il écrivit rapidement un autre message avant que Jasmin ne se fasse de fausses idées. Pourquoi était-il si stressé et inquiet de l'idée que pouvait se faire Jasmin devant cette messagerie sans queue-ni-tête ? D'ailleurs, pourquoi devait-il se justifier ? Il n'avait rien à se reprocher. D'autant plus, que ses mains tremblotaient légèrement et la panique se lisait sur son visage comme dans un livre ouvert. Malgré tout, il envoya un troisième message tandis qu'il vit Jasmin écrire à son tour.


APolaris

J'ai quelque chose qui t'appartient. Charley m'envoi.


Clair-net et précis. Le message qu'allait envoyer Jasmin s'éternisa dans sa correspondance faisant plisser le nez et les sourcils d'Arthur. Avait-il dit quelque chose de mal qu'il ne fallait pas ? Arthur humecta ses lèvres et porta son pouce à sa bouche pour le mordiller. Son cerveau marchait à toute vitesse, pris aux proies de la réflexion qui se stoppa net lorsqu'il lu le dernier message de Jasmin.


Jasmin

Maintenant


Arthur déglutit et écarquilla les yeux en même temps, sortant un son plaintif qui alerta quelques œillades de ses camarades avant de reprendre leur conversation initiale. Qu'est-ce qu'il était bête ! Il savait que c'était sous peu sa réunion. Il aurait dû le deviner, le savoir. Sinon, pourquoi Charley lui donnait ce foutu document tout à l'heure ? Aussitôt, Arthur se leva promptement faisant racler les pas de sa chaise et prit à la hâte son sac-en-bandoulière qu'il enfila sur son épaule gauche. Au pas de course, Arthur déserta la salle de classe de français. Il sorti et longea le couloir avant de bifurquer à droit.


Il frissonna quelque peu et leva le regard en percevant une fenêtre du couloir légèrement entrouverte. Il ajusta sa jacket bleu aux manches jaunes contre lui pour avoir plus de chaleur et se dirigea vers l'amphithéâtre. Rapidement, il y arriva puisque l'amphithéâtre était juste à deux pas de sa salle de classe de français. Il aperçût Jasmin et il fronça les sourcils en entendant sa voix résonner dans le couloir immaculé. Une seule affiche marquait le couloir entouré de notes de musique, de guitares et de formes arabesques : « La culture résonne en nous ».


—À qui parle-t-il ? se demanda Arthur, en murmurant.


Une des portes de l'amphithéâtre était ouverte, laissant l'autre porte noire fermé. La porte ouverte cachait légèrement le vis-à-vis de Jasmin. Arthur put entendre des rires et il se demandait qui se cachait derrière la porte pour faire pétiller les yeux de Jasmin, pour qu'il soit aussi scintillant. Arthur serra la sangle de son sac-en-bandoulière et mordilla sa lèvre inférieure. Sa curiosité commençait à pondre. Arthur voulait, à tout prix, découvrir qui parlait à Jasmin. Il n'était pas jaloux, juste curieux et il devait assouvir sa curiosité.


Arthur s'arrêta et son regard croisa de petits iris tout aussi azur et profond que ceux de Jasmin qui contrastait avec sa chevelure lisse d'ébène. Son regard azur le gêna et il détourna le regard, embarrassé. Il contracta ses doigts moite et humidifia sa lèvre inférieure, la mordillant légèrement pour amoindrir sa gêne. Ses iris émeraudes montraient clairement son malaise. L'insistance du regard océan de son vis-à-vis qui regardait derrière son épaule, Jasmin fit volte-face et il agrandit son sourire en voyant Arthur à quelque pas d'eux faisant relever quelque peu ses pommettes. Il se décala pour rejoindre Arthur et laissant apercevoir une jeune fille de taille moyenne —malgré que Jasmin la dépassât de quelques mètres—à la vue d'Arthur. Celui-ci détourna le regard faisant se questionner Jasmin à son insu. En le voyant se rapprocher, Arthur avait pu voir Jasmin le saluer en levant sa main gauche en sa direction tout en gardant sa main droite dans sa poche.


—Arthy! Salua Jasmin, trottinant joyeusement vers le jeune garçon de dix-sept ans.


Jasmin sentit sa poitrine gonfler en voyant Arthur se rapprocher pour amoindrir le peu de distance qui les séparaient. À présent, l'un devant l'autre, Jasmin scrutait Arthur tandis que ce dernier essayait de fuir le regard à la fois insistant de la jeune fille derrière Jasmin et à la fois le regard pétillant de celui-ci. Gêné, il porta sa main contre sa nuque et entrelaça ses doigts fins dans sa chevelure ébène qui épousait sa nuque.


—Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Jasmin d'un timbre doux et inquiet devant la mine soucieuse de son interlocuteur.

—Rien, hum, je...je suis venu t'apporter ceci, bégaya Arthur.


Jasmin fronça les sourcils et leva légèrement les pieds, impatient de découvrir ce que venait de lui apporter Arthur. Ce dernier ouvrit son sac-en-bandoulière, amenant la devanture du sac contre son ventre et farfouilla dedans. Il rouspéta à plusieurs reprises, allongeant le temps passé entre eux.


—Ah! Ça y'est, je l'ai trouvé. Tient, dit-il en sortant fièrement le manuscrit et le tendant à Jasmin.


Jasmin plissa les yeux et regarda la pochette transparente que lui tendait Arthur. Il tendit la main, le récupéra et zyeuta le titre de la pochette. Il esquissa un faible sourire et regarda Arthur tout en secouant la tête de gauche à droite.


—Charley m'avait demandé de te ramener ceci, annonça Arthur en balançant son corps doucement d'avant en arrière, montrant sa timidité.


Un petit silence s'installa tandis que Jasmin cachait le côté haut droit de la pochette en la pliant sur elle-même faisant froncer le nez d'Arthur. N'était-il pas un document important ?


—Hum...Charley m'a dit que tu en aurais de besoin pour ta réunion, poursuivit Arthur.

—Merci. J'en avais besoin, affirma Jasmin en esquissant un sourire tendre.

—Et...je voulais savoir, tu vas toujours présenter la pièce de théâtre que je t'ai parlé l'autre jour ? demanda Arthur.


Arthur jurait avoir vu les iris de Jasmin pétiller encore plus devant sa question.


—Oui! Après tout, tout le monde devait apporter pour aujourd'hui, une idée d'une pièce de théâtre à interpréter pour la fin de l'année. Comme ça, avec le nombre de proposition varié qu'on aura aujourd'hui, on pourra se décider équitablement.


Arthur hocha la tête positivement.


—Oui, comme tu m'avais donné, c'était la seule solution que vous ayez trouvée pour calmer les disputes.

—Oui, on ne voulait pas avec Dante éterniser le choix de la pièce et n'avoir rien rendue à la fin. On ne veut pas que la passion qui nous anime dans le club s'effrite et se brise comme une poupée en porcelaine qui tomberait sur le sol. D'autant plus, que cette semaine, la direction nous a donné une date butoir pour leur remettre notre choix décisif au risque d'être suspendu pour le spectacle.

—Ils ont le droit d'annuler le spectacle comme ça ?

—Oui, on est encore sous leur juridiction. Bref.


Arthur devina que Jasmin ne voulait pas éterniser sa discussion. Il vit ce dernier jeter un coup d'œil à la jeune fille qui l'attendait derrière et il reporta son attention sur lui.


—Tu n'étais pas en cours ? s'enquit Jasmin.

—Si! Enfin, j'étais en pause. Il est quelle heure d'ailleurs ? demanda Arthur en sortant son téléphone.

—Il va être onze heure.

—Merde, la pause est terminée depuis cinq minutes. Faut que j'y aille, prévint Arthur, en écarquillant les yeux.


Jasmin ne put s'empêcher d'afficher un sourire moqueur devant la panique d'Arthur qui était revenue. Il le vit s'éloigner en courant dans la direction qu'il était apparu avant que ce dernier ne se stoppe dans sa course rapide et ne se retourne devant lui.


—Bonne chance pour ta réunion, souhaita Arthur.


Le sourire de Jasmin s'agrandit ainsi que son flux chaud qui entourait son cœur qui se propageait dans son corps. Il le salua d'une main et Jasmin se retourna vers la jeune fille, après que le dos d'Arthur eut disparu de son champ de vision. Il se rapprocha de la jeune demoiselle qui l'observait avec intriguassions.


—Qui était-ce ? demanda-t-elle, interdite.

—Un ami, répondit vaguement Jasmin.

—Hum...On y va ? demanda la jeune fille.

—Allons-y.


Jasmin laissa passer celle-ci devant lui et fermât la porte noire de l'amphithéâtre. En contre-bas, au bord de l'estrade et aux premiers rangs, il put y voir plusieurs personnes. Cinq personnes étaient assises sur le rebord de la grande scène, Dante se trouvait parmi-eux au milieu. Et en descendant les marches menant à la scène, Jasmin pouvait voir que les autres membres du club étaient assis au premier et second rang. Anya se trouvait parmi eux. Assise au second rang, elle baissa le regard devant l'arrivé de Jasmin et de la jeune fille qui lui était familière. Dante se retourna vers les nouveaux arrivés et sourit en les identifiant.


—Ah, les retardataires : Jasmin et Judith.


Judith émit un petit sourire timide en plissant les yeux. Habituellement, elle était toujours ponctuelle. Hors cette fois, elle devait accompagner Jasmin à la direction. Lorsque ce jeune homme dont elle-ne-connaissait-pas-encore-le-nom était arrivé, ils venaient tout juste de revenir de la petite réunion qu'ils avaient entretenu avec la direction de l'école. Jasmin sentit un regard sur lui et il porta ses iris sur Anya, pensant que c'était-elle, malheureusement, pas cette-fois. Il se retourna et pinça les lèvres en voyant que c'était Charley qui l'observait, le regard rieur et le sourire moqueur. Il rouspéta silencieusement et serra le document qu'il tenait dans sa main gauche. Il s'avança et s'assied sur le rebord de la scène, vers la gauche. Dante parlait, mais Jasmin n'y prêta pas attention puisque ce dernier avançait que des banalités peu essentiel selon lui.


Charley se rapprocha de son ami et commença à chuchoter.


—Alors ? Tu l'as vu ?

—Qui ? Je devais voir quelqu'un ? demanda innocemment Jasmin.


Charley leva les yeux aux lumières de la grande salle avant de les baisser immédiatement. Ses yeux se fixèrent sur la pochette transparente que tenait Jasmin contre sa cuisse gauche.


—C'est quoi ?

—De quoi ?

—Petit malin, tu ne penses pas que je sais ?


Jasmin souffla faisant se retourner quelques têtes. Jasmin s'excusa auprès du président du club et Dante soupira. Il ébouriffa ses cheveux débraillé et commença à lister les propositions de ses camarades. Quant à Jasmin, il tendit la pochette transparente contre le torse de Charley dans un petit bruit sec. Charley rattrapa rapidement le document de réunion avant qu'il ne tombe par terre et regarda la devanture de sa pochette. Il rouspéta silencieusement lorsqu'il vit son propre prénom inscrit sur le haut côté-gauche du dossier.


—Tu aurais pu faire mieux, Charley, murmura Jasmin.

—Et, il l'a remarqué ? s'enquit Charley. 


Jasmin observa Charley, inquisiteur.


—Que ce document était le mien et pas le tien, il le savait ou pas ? précisa Charley en montrant sa pochette.


Jasmin serra le rebord de la scène avec sa main droite, qui faisant la séparation de la proximité entre lui et Charley, en cet instant, seuls leurs épaules droits se touchaient. Charley balançait ses pieds dans le vide et attendait patiemment la réponse de Jasmin. Celui-ci secoua négativement la tête faisant soupirer de soulagement le châtain.


—Non, précisa Jasmin en chuchotant.

—Ouf, tant mieux !

—Mais ça ne veut pas dire pour autant que tu dois continuer ce genre de « rencontres-imprévues-dû-magiquement-au-hasard ». Je te connais, Charley. Je sais me débrouiller.

—Mais—

—Ne te mêle pas de mes affaires de cœur, ok ? Je ne mêle pas aux tiens.


Charley souffla d'exaspération et se mordit la mâchoire intérieur gauche, montrant son mécontentement à son meilleur ami. Il aurait au moins pu faire semblant de savoir qu'il avait essayé d'être l'entremetteur entre Jasmin et Arthur.


—Charley! Jasmin! Je vous entends parler depuis tout à l'heure, ça m'exaspère. Tout de même, c'est une réunion décisif et importante.

—Oui, excuse-nous, Dante, s'excusa Jasmin.

—C'est à votre tour...Quelles suggestions avez-vous trouvé ? Jasmin ? Charley ?

—Commence Jasmin, quémanda Charley.


Jasmin leva les yeux au plafond devant l'ignorance de son meilleur ami. Il l'observait fouiller son carnet de note et son dossier de réunion. Il devait sûrement soit retrouver le nom de sa pièce de théâtre soit en chercher une.


—Où est-ce que je l'ai mis...murmura Charley.

—Je propose de vous émettre, en premier, ma suggestion pendant que Charley cherche le sien dans ses papiers désorganisés.

—Eh! Ce n'est pas gentil!


Cette fois, les explosions de rire brisaient le sérieux et le silence qui s'était installé dans l'amphithéâtre. Dante, les bras croisés, regardait furieusement Charley devant son désorganisation inoubliable. Il porta son regard sur celui de Jasmin et tendit sa main, l'invitant à poursuivre.


—En faite, ce n'est pas totalement mon idée, avoua Jasmin, gêné.


Il porta son index à sa tempe droite devant les regards inquisiteurs de ses camarades et leva la main pour stopper Dante qui allait le couper dans son aveu.


—C'est un ami qui m'a proposé cette pièce que je vous soumets. Au premier abord, il ne voulait pas que je vous en parle en croyant que son idée était nulle, mais je vous assure, je pense que cette pièce qu'il a émis peut satisfaire tout le monde dans cette pièce, poursuivit Jasmin.

—Présente-là-nous, accepta Dante, auquel cas sa curiosité avait été piqué.


Impatient, les autres quémandèrent à leur tour le nom de la pièce proposé par Arthur.


—C'est la pièce de « Médée » d'Euripide. Selon lui, ça pourrait satisfaire la plupart d'entre-nous et donnerait une originalité dans notre compétition avec les autres écoles. Il n'est pas totalement connaisseur en théâtre, mais il est sûr que personne n'ait jouer cette pièce à but de scolarité.

—Ça me dit quelque chose. En effet, ça pourrait être intéressant, assura Dante.

—Oui, j'approuve! Je sais que la plupart d'entre vous aurait aimé jouer Roméo et Juliette de Shakespeare, mais on retrouve beaucoup de similitude avec Médée d'une certaine manière, annonça une voix féminine.


Dante, Jasmin, Charley et les autres membres du club de théâtre observèrent la jeune fille à la lisse chevelure d'ébène.


—Oui, Judith a raison. Je me souviens des similitudes qu'il y a entre les deux pièces. Qu'est-ce que vous en dite ? Un peu d'originalité ne nous ferais pas de mal.

—Et mon choix, alors ? Je ne vous le dis pas ? demanda Charley, boudeur.

—Est-ce que tu en avais vraiment un ? demanda Jasmin en plissant les yeux.

—Eh! Tu es censé me soutenir, tu es mon meilleur ami! Pourquoi tu es contre moi aujourd'hui?

—Tu sais déjà la réponse.


Dante sourit devant l'amitié entre Jasmin et Charley. Dans son champ de vision, Dante vit Anya soupirer de frustration et croiser les mains. Il soupira à son tour et tapa dans ses mains, alertant tout le monde.


—Bien, propose-nous ta suggestion Charley. Sinon, on procèdera au vote.


Charley émit un petit sourire timide et avoua sa suggestion en faisant parvenir le rire de son meilleur ami aux oreilles de ses camarades qui ne comprirent pas tellement que Charley avait avouer sa proposition très bas.


—Qu'est-ce qui te fait rire, Jasmin ? demanda un membre du club.

—Il...Tu es sérieux, Charley ?

—Quoi ? C'est ma grande-sœur qui a soumet cette proposition. Tu crois que c'est moi qui en a eu l'idée ? demanda Charley, croisant les bras et fuyant le regard rieur de son meilleur ami.

—Qu'a-t-il proposé? S'enquiert Dante, connaissant la grande-sœur de Charley.


Jasmin arrêta de rigoler et reprit son souffle avant de regarder son président de club.


—Jack, la grande-sœur de Charley a proposé qu'on joue le petit chaperon-rouge.

—Un conte pour enfant ? demanda dubitativement ledit Jack.

—Et alors ? Pourquoi tout le monde a rigoler devant le petit chaperon-rouge? Alors que Sydney a proposé Cendrillon ou encore que Violette ait proposé Le petit prince et Vincent, il a bien proposé Hansel et Grethel! Y'a plein de sujets intéressants dans le petit chaperon-rouge, ce n'est pas qu'un conte pour les enfants !

—Excuse-moi, Charley, c'est juste que je ne m'y attendais pas venant de toi.

—Bon. Votons.


Après quelques minutes, les portes s'ouvrirent et les membres du club de théâtre quittèrent l'amphithéâtre en murmurant pour éviter de déranger les classes même si l'heure du dîner approchait à grand pas. Jasmin soupira en sortant de l'amphithéâtre. Il sourit et sortit son téléphone sous le regard mécontent et rieur à la fois de Charley.


—Je sens qu'il y'en ait un qui est pressé.


Jasmin ferma les yeux en soufflant devant la taquinerie de son meilleur ami. Charley croisa les bras contre son crâne et regarda le plafond blanc du couloir.


—Plus que cinq minutes avant que la cloche sonne. J'ai une fin de loup.

—Fais attention à ne pas rentrer dans le monde du petit chaperon-rouge, Charley, ou c'est toi qui va te faire bouffer, rigola une voix derrière eux.


Charley sursauta et se retourna pour croiser le regard marron rieur de Jack. Il plissa le nez en rouspétant devant la taquinerie de son aîné.


—Très drôle. Garde ta remarque pour toi.

—Pas la peine d'être aussi méchant, Charley, dans tes propos. Je rigolais.

—Ouais, ben, elle était lourde.


Jack leva les yeux au ciel, las.


—Tu n'as pas d'humour, c'est tout.

—Ha ha, ria faussement Charley.

—Bon, ça suffit. Allez, viens Charley, on va manger. À plus, Jack.

—Ouais...


Jack les observa s'éloigner et soupira. Il longea le couloir et bifurqua à gauche. Il sourit en voyant une jeune fille dans la cage d'escalier menant à l'étage supérieur. Il s'approcha et l'enlaça, passant ses mains dans sa chevelure ébène de sa partenaire, se laissant emprisonner par celle-ci. La jeune fille sourit et se retourna pour croiser les iris marrons de Jack. Ce dernier sourit en croisant les iris azurs de Judith.


—On y va ?

—Hm, je te suis.


Judith sourit et prit la main rugueuse de son locuteur. À eux deux, ils montèrent les marches et allèrent sur le toit au moment où la cloches retentit dans l'établissement, claquant la porte du toit derrière eux.


***


Quant à Jasmin, il ferma son téléphone, le mettant dans sa poche arrière de son jean et suivit Charley qui marchait promptement vers le réfectoire, descendant les escaliers de droite. Il huma l'odeur de la cantine et souffla de bonheur.


—Enfin, arrivé ! s'extasia-t-il malgré le brouhaha qui venait de s'intensifier.


Charley huma l'odeur de la cantine qui était mélangée à celle de la nourriture préparé par les membres personnels de l'équipe de cuisine et celles des étudiants. Charley plissa le nez devant ce mélange d'odeur peu flatteur. Il regarda Jasmin et leva les yeux au plafond, plissant son œil droit lorsque son iris rencontra la lumière éblouissant des éclairages de la cantine. Le réfectoire était immense et plein de tables longeaient le sol, libérant quelques espaces pour passer entre elles. Le comptoir de la cuisine était situé au fond à gauche et les deux jeunes hommes pouvaient entendre les cuisinières servirent les élèves malgré le brouhaha incessant de la cantine.


—Est-ce qu'on mange ici ce midi ou dehors ? demanda Charley, haussant le ton pour se faire entendre.

—Ici, c'est très bien, répondit Jasmin.


Charley soupira. Cette fois, il aurait préféré que son meilleur ami dise le contraire. Il redressa la tête et esquissa un sourire en voyant une silhouette qui lui était familière et sûrement, la cause de la réponse positive de Jasmin.


—Allez, ne perdons pas plus de temps. Allons-nous sustenter, finit par accepter Charley en s'engageant dans la foule.


Jasmin souffla et le suivit promptement vers le comptoir. Tandis que Jasmin et Charley marchaient dans le réfectoire pour se diriger vers le comptoir des cuisinières, Arthur rejoignit Constance, la meilleure amie de MJ. Ils attendaient patiemment Ned, MJ et Peter.


—Ils en mettent du temps, fit remarquer Constance.

—Ils ont peut-être été retardé par un prof, les défendit Arthur.

—Arthy...Ils étaient dans le même cours que nous. On aurait su s'ils avaient été retardés par la prof de français.


Arthur déglutit et soupira. Constance touchait un point. Pourquoi avaient-ils disparu comme ça de la circulation ? Il touillait sa fourchette dans sa purée, mélangeant ses bouts de saucisses dans sa purée, montrant qu'il était en pleine réflexion.


—On peut s'asseoir ? demanda une voix masculine familière parvenant aux oreilles du jeune garçon.


Constance et Arthur relevèrent leur yeux de leur assiette pour croiser des iris marrons et bleutés, les observer. Constance sourit et Arthur écarquilla les yeux en reconnaissant la carrure de Charley accompagné de son meilleur ami : Jasmin.


—Oui, venez! Nos amis nous ont lâchement abandonné pour ce midi donc vous pouvez prendre leur place en attendant qu'ils arrivent. Enfin, s'ils daignent se montrer un jour, accepta Constance sur un ton légèrement dramatique et colérique tout en se poussant vers la droite pour laisser la place aux nouveaux venus.


Charley rigola devant la taquinerie et la mini-colère montante de Constance. Il installa son plateau à la droite de la jeune blondinette qui passa une mèche derrière son oreille et Charley s'assied sur le banc près du mur. Il fixait Jasmin qui s'installa devant Arthur, Charley laissa échapper un sourire sur son visage. Le silence régnait, tout de même, entre les quatre étudiants.


—Alors, votre mâtiné c'est bien passé ? demanda Constance, en brisant la première le silence religieux et doux qui les enveloppait.

—Ouais, on a fait notre réunion pour choisir la pièce.

—Alors, ça y'est ? Vous l'avez enfin choisie ? Je n'entendrais plus Charley être dévasté? Demanda Constance, taquinant son aîné.

—Eh ! Je ne me plaignais pas aussi régulièrement auprès de toi, quand même !

—Un tout petit peu, rigola Constance.


Charley souffla de mécontentement et boudeur, il ne pipa mot. Quant à Arthur, il avait tendance à oublier que Charley et Jasmin connaissaient déjà Constance. Après tout, ils étaient bien venus ensemble tous les trois au Cinéma avec MJ la dernière fois. En y repensant, Arthur soupira en voyant qu'ils n'avaient pas refait de sortir depuis cette fois-là. Ils étaient trop occupés chacun de leur côté et l'école leur prenait plus de temps libre que prévu une fois rentrée à la maison.


—Tout va bien, Arthy ? demanda une voix masculine.


Arthur redressa la tête et croisa les iris azur de Jasmin qui fronçait les sourcils, faisant plisser son nez et relever ses fossettes. Devant la mine inquisiteur de Jasmin, Arthur hocha la tête.


—Oui, ne t'en fait pas, Jasmin...Euhm, je pensais juste que ça faisait longtemps qu'on n'avait pas refait de sorti en groupe. Je dois avouer que ça me manque un peu.


Jasmin sourit et confirma les propos de son locuteur. À lui aussi, ça lui manquait de sortir avec son cercle d'ami.


—On pourrait sortir à la crêperie ce week-end, non ? proposa Charley.


Constance et Arthur relevèrent leur tête pour croiser le regard marron de Charley qui mangea sa pomme. Les trois autres réfléchirent à la proposition de Charley sérieusement.


—Ça pourrait se prévoir. Je n'ai rien de prévu, confirma Constance en haussant les épaules.

—Moi non plus, je suis libre.

—Bien ! Et toi, Arthy ? demanda Charley en le pointant du doigts.

—Je crois que j'ai quelque chose de prévue avec mes parents.

—Mince...

—Mais je pense que c'est au même endroit. On pourrait y aller tous ensemble, malgré tout. Je demanderais à mes parents, assura Arthur.

—Pourquoi pas, mais on ne veut pas te priver du temps avec tes parents, Arthy. Tu le sais, non ?

—Ouais, mais comme ça je profiterais de l'occasion pour vous présenter. Ils seront contents de savoir que je me suis fait des amis de confiance, avoua Arthur.

—Arthy, je te laisse prévenir Peter et Ned de notre sorti. Tu es plus proche d'eux que nous, fit savoir Charley.


Arthur hocha positivement la tête. Constance, Charley et Jasmin se regardèrent avant de se sourire aux propos doux et réconfortant de leur jeune ami. Ils approuvèrent l'idée et finirent par continuer de manger dans un nouveau brouhaha apaisant et parfois, quelques rires s'échappaient d'eux. 

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