🥧 N'oubliez pas de voter mes petits citrons ! 🍋

• Bonne lecture ! •

Le lendemain, c'est mercredi. C'est mon jour préféré de la semaine, car nous avons cours seulement le matin et je passe l'après-midi au café à servir des clients au soleil.

Après les cours, toujours autant ennuyeux d'ailleurs, je rejoins en hâte le café qui se trouve quelques rues plus loin que le collège. Il n'y a pas foule le midi, mais c'est normal. Les gens arrivent plutôt vers seize heures pour prendre une pause après le travail. Mais ça ne veut pas dire que je ne vais pas travailler. C'est tout le contraire.

En ce moment, je suis une formation en cuisine où ma cheffe, Ludivine m'apprend à confectionner gâteaux, cookies, boissons et amuse-bouche. C'est vraiment génial. J'adore ces quelques heures que je passe au calme dans la cuisine à fabriquer des confiseries sous l'œil vigilant de Ludivine.

J'arrive dans le café et saisis mon tablier blanc au mur et de l'enfiler. Je noue le petit nœud derrière mon dos et entre dans la cuisine.

— Ah Clémence ! s'exclame Ludivine en apparaissant subitement. Tu es là ! J'ai besoin de ton aide. On a une grosse commande de tartes aux citrons pour un anniversaire et je n'y arriverai pas à temps.

— Ah bon ? je demande, étonnée. Tu dois les avoir terminés pour quelle heure ?

— Quinze heures. Et je dois en faire une dizaine. En plus de ça, je ne parviens pas à mettre la main sur les poches à douille. Allez, viens vite m'aider.

Tout en calculant le temps qu'il nous reste pour terminer la commande, je la rejoins. Il est aux alentours de treize heures, ce qui signifie que nous avons deux heures pour tout faire. Bref, il faut faire vite. La cuisine fait le tour de la salle et un grand îlot trône en son centre. Les plans de travail sont d'ores et déjà parsemés de farine afin d'y rouler la pâte sans avoir à perdre de temps. Sur les murs est accroché tout le nécessaire. De rouleau à pâtisserie à spatule. Les ustensiles sont impeccablement rangés et classés du plus grand au plus petit et par utilité. Quand je pense à moi qui ait du mal à ne pas laisser de feuilles volantes à la fin de mes cahiers de cours, j'envie l'organisation de Ludivine.

Mais pas le temps de se languir, on a du travail. Je sais où se trouvent les poches à douille alors j'aide ma cheffe et nous commençons la confection des tartes au citron. Le citron est mon fruit préféré. C'est acide, mais j'adore l'expression que font les gens lorsqu'ils en mangent. Ils plissent les yeux et pincent les lèvres parce que ça pique. Mais je préfère le citron vert, je trouve qu'il a plus de goût. C'est aussi pour ça que ce job était parfait pour moi. La spécialité du café, c'est limonade citron vert. C'était le destin !

Pendant les heures qui suivent, je travaille et Ludivine en fait de même, debout à côté de moi. Je suis en train de mélanger la pâte de la tarte lorsqu'elle jette un œil et me dit :

— Ramène bien la pâte sur le dessus. Comme ça.

Elle me prend doucement le saladier des mains et me montre afin que je sois plus efficace à l'avenir. Je reproduis ses mouvements et elle hoche la tête.

De temps en temps, elle me fait quelques petites remarques sur ma façon de faire, de tenir la spatule, de faire la décoration grâce à la chantilly...

— Non regarde, c'est ainsi qu'il faut s'y prendre.

— N'en mets pas trop, il faut que ça reste joli.

— Attention, tu as attrapé le sel au lieu du sucre.

Nous sommes rapides et efficaces et nous terminons les tartes à temps. Nous les enfournons et attendons que les gâteaux cuisent. Pendant ce temps, Ludivine prépare les boîtes qui serviront à expédier notre travail chez le client. Il commence à faire chaud dans la cuisine alors j'ouvre l'unique fenêtre puis je m'adosse au plan de travail, satisfaite.

— Merci Clémence, dit Ludivine en pliant le carton, sans toi, je n'aurais jamais fini à l'heure !

Je lui souris puis l'aide à terminer les boîtes. Une demi-heure plus tard, nos tartes sont prêtes et nous les déposons délicatement dans les boîtes. Ceci fait, je m'essuie le front lorsque Ludivine éclate de rire en me pointant du doigt.

— Qu'est-ce qu'il y a ? je demande tandis qu'elle tente de retrouver son sérieux. J'ai un truc sur le visage ?

— Ah bah ça, oui ! dit-elle en souriant. Tu as de la farine partout !

— Quoi ?

Je m'empresse de vérifier si ce qu'elle dit est vrai en me regardant sur l'écran de mon téléphone. Oh mon Dieu ! Je suis barbouillée de partout. Rien n'y a échappé. Les joues, le nez, le front. Tout est maculé de farine.

— Va te débarbouiller, me conseille ma cheffe, toujours en souriant.

Je hoche la tête et file vers les toilettes du café. Il est bientôt seize heures. Pas question que j'accueille les clients comme ça ! Dans le miroir au-dessus du lavabo, j'use de l'eau pour nettoyer la farine. Cela me prend du temps, car elle ne veut pas partir.

Une fois que j'ai fini, je sors et des toilettes et je prends une serviette sur le comptoir du café pour sécher mon visage. J'ai à peine le temps de souffler que des personnes entrent par la porte dont la clochette émet un ding ! et me demandent une table. Tandis que ma cheffe donne la commande de tartes à un livreur venu la chercher, j'installe nos nouveaux clients sur la terrasse. Le soleil est haut et chaud et je me félicite d'avoir pris un débardeur ce matin.

Je rentre à l'intérieur, saisis des menus et sort de nouveau pour les distribuer. Une fois leurs commandes passées, je retourne à la cuisine où je donne à ma cheffe la liste des choses à préparer. À cette heure de l'après-midi, les gens préfèrent prendre quelque chose de frais et de pas trop lourd. Ils commandent donc très souvent des boissons. Une fois les boissons préparées, je les positionne sur mon plateau en bois et sors, tout sourire, les distribuer aux clients.

C'est alors que je vois, installés sur une grande table, des adolescents de mon âge qui rient et parlent activement. Parmi eux, un attire mon attention. C'est un garçon blond aux yeux verts qui sourit à ses amis. Il est habillé d'un t-shirt blanc et d'un jean bleu. Je reste figée sur place, oubliant ma mission. Soudain, il tourne la tête vers moi et son sourire s'efface. Il me regarde droit dans les yeux. Je m'apprête à avancer lorsque j'oublie qu'une des lattes de la terrasse ressort. Je trébuche et le contenu de mon plateau s'envole dans les airs avant de retomber dans un grand fracas sur le bois.

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À suivre...

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