☠ Chapitre 7 ☠
La belle Allison en média ❤️
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La semaine est passée très lentement. Je m'ennuyais à mourir ! Je n'avais pas le droit de regarder la télé et, pour tout vous dire, je ne le voulais pas vraiment non plus. Je ne suis pas prête, mais alors là, pas du tout. J'ai voulu faire la fière au début mais, finalement, je me rends compte que je n'arriverai pas à regarder les images de ces attentats. Et, si ça se trouve, je suis même sur ces vidéos...
On m'a prévenu, il y a quelques jours, qu'une trentaine de journalistes sont en bas de l'hôpital depuis que j'y suis arrivée. Ils attendent ma sortie avec impatience car ma mère leur a interdit de venir dans ma chambre pour me poser des questions. Étant mineur, elle a encore ce droit sur moi.
Du coup, toute une organisation a été menée pour que je puisse sortir de cette bâtisse sans me faire harceler. En gros, j'appréhende mais ce n'est pas ce qui me préoccupe le plus.
« Nathan... », je pense.
Il est toujours dans le coma. Son état est stable mais je sais qu'il ne restera pas branché une éternité... C'est ça qui me fait peur !
Quelqu'un vient me sortir brutalement de mes pensées en frappant à la porte : ma mère.
- Salut ma chérie, ça va ?
- Je m'ennuie à en mourir, si tu savais Maman ! je me plains en soupirant.
Je me lève doucement de mon lit car mes hématomes me font encore mal. Je vais serrer fort ma mère pendant qu'elle me chuchote des mots doux. Ce moment est tellement fort en émotion pour moi que je fonds en larmes. Elle me sert encore plus fort contre sa poitrine et je sens quelques larmes, venant de sa part, couler dans mon cou.
Après tout ce qui s'est passé, me voilà encore en vie, en bonne santé ! C'est juste incroyable, inimaginable ! Je suis passée à deux doigts de la mort et pour une mère, ça a dû être insupportable.
Nous nous détachons chacune l'une de l'autre et elle m'embrasse doucement la tempe, d'un geste tendre.
- C'est le jour de ta sortie, ma chérie..., me dit-elle doucement en commençant à faire mon lit.
- Et papa ? Et Erwan, Matthew, Lylou ? je demande en appelant mes frères et ma sœur.
Elle secoue la tête.
- Ils ne sont pas venus pour faciliter ta sortie de l'hôpital. Si nous sommes une famille de six personnes à sortir de là, c'est plutôt suspect et ils vont directement nous reconnaître !
Elle rajoute aussi que mes frères sont peut-être à la faculté et que ma petite sœur à la danse. Tout dépend de ce que leur a imposé mon père. Je fais la moue et m'avance vers ma mère. Je l'aide difficilement à ranger les quelques affaires que j'avais dans ma chambre. Je décide alors d'appeler mon infirmière habituelle à l'aide de la petite sonnerie accrochée au mur, au dessus de mon lit. Elle arrive dans les deux minutes qui suivent et me demande ce qui se passe.
- Euh... Voilà, je voudrais récupérer toutes les lettres et dessins qui m'ont été envoyés pendant mon séjour à l'hôpital...
Son visage s'illumine et elle me répond :
- Il n'y a pas de soucis, ma belle ! Je te ramène tout ça ainsi que le médecin car il te faut un dernier examen avant de t'en aller.
- Oui, je sais. Merci beaucoup !
Elle me lance son plus beau sourire et repart presque en courant, ses cheveux blonds derrière elle. Ma mère, quant à elle, a fini de ranger les affaires que j'avais dans cette chambre. Le médecin arrive cinq minutes plus tard et me passe toutes sortes de test aussi bien respiratoire que sportif. Il reste quelque peu sceptique sur ma façon de faire mes flexions mais décide de me laisser sortir aujourd'hui. Il nous souhaite bon courage et une bonne continuation, ce que je trouve complètement débile. Comment pouvons-nous souhaiter une bonne continuation à quelqu'un qui vient de survivre à un attentat ?
Je hoche la tête malgré tout et, lorsqu'il part pour de bon, je prends les affaires que ma mère m'a sorti et vais me changer dans la salle de bain adjacente. Pendant que je m'habille j'entends des voix de l'autre côté de la porte. Je reconnais celles de ma mère et de mon infirmière mais je n'y prête pas attention et continue mon affaire.
Après m'être brossée les dents, je redonne toutes mes affaires à ma mère pour qu'elle les range, ce qu'elle s'empresse de faire.
- J'ai donné toutes les lettres à ta Maman, Allison, et je lui ai expliqué comment tu devras sortir de cette hôpital !
Elle me sourit et se précipite dans mes bras pour me souhaiter bonne chance pour la suite.
- J'espère que tu arriveras à passer au dessus de tout cela, ma belle. Tu le mérites amplement !
Je n'ai même plus de mots pour la remercier de tout ce qu'elle a fait pour moi, alors je me contente de l'enlacer à mon tour.
- Nous nous reverrons. Je reviendrais tous les jours pour rendre visite à Nathan..., je lui annonce.
- Et puis, il y aura le psy aussi, ajoute ma mère.
Je souffle et mon infirmière quitte la pièce non sans un regard d'espoir. Ma mère me sort de ma torpeur en s'emparant de deux sacs, pendant que je m'empare d'une sorte de sac de sport que je passe sur une des mes épaules. Elle est un peu dubitative mais accepte malgré tout que je porte ce sac.
Je rabats ma capuche sur ma tête et ma mère me rajoute une paire de lunettes de soleil pour ne pas qu'on voit mon visage.
« Bonne initiative ! », je pense.
Nous sortons de la chambre et je lui lance un dernier regard car c'est là que j'ai habité pendant plusieurs semaines. Ça fait tellement bizarre de partir !
Dans le couloir qui mène à un ascenseur privé, nous croisons plusieurs infirmières et médecins et ceux-ci incline la tête sur notre passage. Ma mère sort alors une clef que mon infirmière a dû lui donner et ouvre les portes de l'ascenseur. Dans celui-ci, elle décide de prendre la parole.
- Nous nous arrêterons au rez-de-chaussée, ensuite nous emprunterons un escalier d'évacuation et celui-ci nous emmènera directement au parking souterrain, où je suis garée. Il y aura seulement vingt mètres en la sortie et la voiture.
Je respire un peu plus. Toutes ces précautions me rassurent. J'espère juste qu'on ne croisera aucun journaliste ou qui que ce soit. Toute cette histoire me reste en travers de la gorge et dès que j'y repense, une tonne de pensées sombres refont surface et les larmes me montent aux yeux.
L'ascenseur s'ouvre et nous sortons vite pour pouvoir atteindre les escaliers au plus vite. Par contre, nous le descendons doucement, redoutant le moment où nous devrons franchir cette porte que j'aperçois déjà. Ma mère m'attrape doucement la main et ouvre la porte.
- Courage..., me souffle-t-elle.
L'air frais du début de soirée me prend le visage et j'ai du mal à respirer. Heureusement, cet inconvénient ne dure que quelques secondes. Car pendant celles qui suivent, je suis bombardée de questions et de flash en tout genre.
- Et merde... ! se frustre ma mère.
Moi je baisse automatiquement la tête devant la trentaine de journaliste en furie. Mais je ne peux m'empêcher d'écouter leurs questions :
- Comment allez-vous, Allison ?
- Racontez-nous comment cela s'est passé ?
- Comment vivez-vous ces attentats ?
- Avez-vous vu les images ?
- Comment va votre petit ami ?
Je suis assaillie de questions et mes larmes reviennent de plus belles. Alors je m'accroche fortement à la main de ma mère et nous entrons vivement dans la voiture qui nous attend. Ma mère peine à sortir du parking, les journalistes sont presque affalés sur le capot de la voiture.
Je jette un regard par la fenêtre. Un de ces regards tristes, vides, sans plus aucune expression. Nous passons devant les bâtiments, les commerces de ma ville. Autrefois, je les trouvais beaux, vivants, pleins d'activités en tout genre. Aujourd'hui je trouve ces commerces ternes, morts, plus tristes que jamais...
- Les journalistes savent désormais où nous habitons. Ils sont déjà venus plusieurs fois toquer à la maison...
Mais je lui coupe la parole.
- Est-ce que l'un de vous a répondu aux questions posées ?
Son silence me fait un peu peur à vrai dire. Je ferme lentement les yeux, de fatigue mais aussi d'appréhension.
- Seulement moi et ton père...
Non ! Elle n'est pas sérieuse tout de même ?! On s'était dit qu'on ne répondrait pas aux questions de ces foutus reporters cherchant leur scoop de la journée ! Je décide de ne rien répondre. Je n'ai pas besoin de me rajouter une engueulade avec ma mère.
Le trajet se finit dans le silence complet et, lorsque nous arrivons dans notre quartier, je vois déjà au loin (encore) des journalistes!
- Je vais leur faire bouffer leurs satanées caméras..., je murmure en serrant les poings.
- Ouais, mais non. Tu ne vas rien faire du tout. Tu passes, tu ne dis rien et tu rentres à la maison. Je vais chercher ta sœur à la danse et je reviens.
Son ton sec m'a très bien fait changer d'avis. Je déglutis et sors de la voiture pendant que ma mère attend que je sois rentrée pour repartir. Les questions fusent de toutes parts et je leur lâche des grossièretés à couper le souffle.
« Ma mère va me tuer si elle voit cela à la télévision ! », je me dis en arrivant enfin sur le palier.
Au moment où j'allais attraper la poignée, la porte s'ouvre sur mon père qui s'empresse de me faire entrer. L'odeur de ma maison me prend les narines mais c'est une sensation de plaisir. Être enfin chez soi après toutes ces mésaventures, ça fait du bien.
Je jette le sac de sport par terre et mon père me prend doucement parles épaules. Il me fixe de ces yeux bleus azur un moment avant de fondre littéralement en larmes. Je ne l'ai jamais vu pleurer auparavant. Les larmes se déversent sur ses joues et je le prends dans mes bras en pleurant aussi. Voir son père fondre en larmes est une douleur qui vous déchire le cœur. En temps normal, les hommes se cachent pour pleurer.
- J'ai tellement eu peur de te perdre ma chérie. Je t'aime, je t'aime, je t'aime Allison...
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Chapitre plutôt long mais une fin pas top top je trouve 😔 enfin...
J'espère vraiment que cette histoire vous plaît toujours 😏
La suite mercredi ❤️
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