☠ Chapitre 5 ☠
Je me réveille dans mon lit de la chambre d'hôpital. J'ai dû m'endormir auprès de Nathan et on m'a ramené. Dès que j'ouvre les yeux, je demande aussitôt si Nathan s'est réveillé, sans savoir qui se trouve dans la pièce.
- Non... Il n'est pas réveillé, me répond une infirmière en se plaçant à côté de moi.
- Où sont mes parents ? je la questionne, affolée.
Elle me répond tout en vérifiant mes branchements.
- Ta mère, je crois, est avec les parents de Nathan, m'indique-t-elle. Quant à ton père, il est parti avec tes frères et sœurs, mais j'ignore où est-ce qu'il les a emmené.
Elle hausse les épaules et me remettant ma couverture. Elle est très jolie comme infirmière : blonde, de taille moyenne, la peau plutôt mate et les yeux bleus. En plus d'être belle, elle est très gentille. Elle me fait un peu la conversation mais je décroche très vite, pensant à l'état dans lequel est Nathan.
- Euh... Madame ? je l'interroge.
- Oui, Allison ?
- Euh... C'est beaucoup quinze jours de coma ? je demande.
Elle secoue la tête.
- Non, pas tellement. Je me suis occupée de patients qui y sont restés pendant des mois, des années. Mais tu as eu beaucoup de chances. Si tu avais été blessée plus profondément, tu serais facilement restée un mois dans le coma...
- Je ne sais pas si je n'aurai pas préféré ça, je dis, mélancolique.
Elle s'assoit sur le bord de mon lit.
- Ne dis pas ça, ma belle ! Tu as de la chance d'avoir survécu à tout ça. Peu de gens y parviennent...
- Mais... J'ai perdu tous mes amis et je vais peut-être perdre Nathan...
Elle me prend dans ses bras et je sanglote dans son uniforme. Elle est tellement gentille avec moi !
- Repose-toi, Allison, ça ira mieux après...
- Je me suis déjà reposée. J'ai dormi je ne sais pas combien de temps !
- Bon et bien... Je vais rester encore un peu pour te tenir compagnie si tu veux. Alors... Tu as d'autres questions à me poser ?
Je hoche lentement la tête en la questionnant :
- Qui est venu me rendre visite pendant mes deux semaines de coma ?
- Il y a eu pleins de jeunes qui te connaissent, et qui connaissent aussi Nathan. Des amis à vous, pour la plupart. Malheureusement le médecin leur a interdit d'entrer car ils étaient beaucoup trop nombreux et que ce genre d'entretien était strictement réservé à la famille. Malgré ça, il y en a pleins qui sont restés dans les couloirs, les salles d'attentes et... Avant de partir, beaucoup t'ont laissé des mots. Tu veux que je te les apporte ?
Je reste bouche bée devant ce qu'elle vient de me déballer.
- Oui, je veux bien mais... Il y avait combien de personnes en tout, à peu près, qui sont venus nous rendre visite ? je l'interroge.
- Une bonne centaine... Ça en faisait des gens, je te jure ! Attends je reviens !
Elle quitte ma chambre, me laissant seule. Je n'arrive même plus à pleurer. J'ai complètement épuisé mon stock. Je me demande comment sera ma vie à présent... ? Pas belle, en tout cas. Comment vivre après avoir vu ses proches mourir, après avoir survécu à un attentat ? Je devrais me reconstruire, écarter mes plus grandes peurs. Je vais sûrement devoir aller chez un psychologue, chez des médecins. Mais je ne parlerai pas, je ne peux pas. C'est encore beaucoup trop frais dans ma tête.
- Tiens, voilà ! dit mon infirmière en entrant. Bon il y en a beaucoup, tu n'es pas obligée de les lire tous aujourd'hui et de répondre mais...
- Si. Si, je vais tous les lire, jusqu'au dernier, je la coupe doucement.
J'essaie de me remettre en meilleure posture sur mon lit mais un cri de douleur sort de ma bouche.
- Attends, je viens t'aider ! crie l'infirmière en posant le tas de papier.
- Merci..., je dis dans un souffle.
Elle m'aide à me replacer pendant que ma main droite retient mon abdomen. Elle essaie de me repositionner tant bien que mal mais en vain. La douleur est tellement forte que je me mets à hurler. Je retire doucement ma main de mon ventre et je suis à deux doigts de perdre à nouveau connaissance lorsque je vois que mon habit d'hôpital est rouge sang.
- Oh, non ! La plaie s'est rouverte ! Rallonge-toi, attend je vais t'aider !
Elle appuie sur la sonnette d'alarme des chambres et m'allonge doucement sur le lit. Je ferme les yeux mais elle me hurle de les garder ouvert. J'essaie mais les contours des meubles deviennent flous, ma tête tourne de plus en plus. En une seconde j'entends un vacarme assourdissant : des médecins et infirmiers entrent, tout le monde cri. Puis on me transporte sur un lit à roulette, je crois. Je veux plus que tout fermer les yeux mais on me hurle de les garder ouverts. J'essaie, j'essaie... Mais la douleur est tellement cuisante que je n'ai qu'une seule envie : fermer mes yeux pour ne plus rien ressentir...
Ma mère vient d'arriver, je crois. J'entends sa voix et celles des médecins en train de la calmer. Des cris viennent d'un peu partout,tout les sons s'amplifient. On m'incite à garder les yeux ouverts, de rester consciente mais je n'y arrive pas.
Je jette un dernier regard à l'infirmière à côté de moi et ferme les yeux...
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