Sa mère entre à son tour dans l'ascenseur en me souriant. Lorsque Noémie se sépare de moi, elle jette un rapide coup d'œil à Margaux et demande à mon attention :

- C'est qui ?

- Elle s'appelle Margaux, c'est mon amie.

- Elle n'est pas morte, elle ?

Noémie à une telle innocence de la vie qu'elle parle sans se rendre compte du mal de ses paroles. Malgré tout, j'essaie de ne pas faiblir et Margaux s'empresse de répondre à ma place :

- Euh... Non, je suis bel et bien là, comme tu peux le voir. Regarde,     touche-moi !

Ça fait rire la petite pendant un moment et, à cet instant, sa maman se penche vers moi pour me demander.

- J'ai appris que les commémorations étaient demain. Vous irez ?

- Oui, je me dois d'y aller. Et puis, ça me permettra de tourner la page sur tout ça. Enfin j'espère...

Elle pose doucement sa main sur mon épaule comme pour m'encourager.

- Je ne doute pas de ta force. Et puis... Je te conseille d'oublier que les caméras seront là. De toute façon, ils seront tous pendus à tes lèvres.

Elle sourit et je fais de même avant de leur souhaiter une bonne fin de journée de sortir de l'ascenseur en compagnie de mon amie.

- Je l'aime beaucoup la petite Noémie, comment tu l'as connue ?

- Dans ce même ascenseur. Dès qu'elle m'a vue, elle a commencé à me poser une tonne de questions sur mes blessures et sur mes relations avec Nathan. J'ai appris par la suite qu'elle venait voir l'un des psychologues de l'hôpital. Je la croisais alors souvent. De près ou de loin, j'ai l'impression que cette petite me ressemble...

Margaux hoche lentement la tête en me prenant lentement la main. Je la serre fort, comme pour ne pas qu'elle s'en aille.

- Bonjour Allison ! me lance une infirmière en passant à côté de moi.

Je lui réponds en souriant et nous arrivons rapidement à la chambre de Nathan.

- Avant d'entrer, je commence, je voudrais te prévenir qu'il n'est pas  comme celui que tu as connu. Il est différent... Je préfère te prévenir pour que tu n'es pas de trop grosses surprises.

- Merci, Allison...

Je toque trois coups à la porte et c'est Cathy qui m'ouvre, son sourire triste plaqué sur les lèvres.

- Bonjour ma belle ! Oh, Margaux, tu es là ! Que ça me fait plaisir de te voir. Entrez les filles, ne restez pas là !

Nous entrons dans la petite chambre et elle en sort en s'excusant.

- Tu n'as pas à t'excuser Cathy, tu as une vie, comme nous tous, je lui dis gentiment.

Elle claque un bisous sur ma joue et sur celle de mon amie et s'en va d'un pas pressé. Je referme alors doucement la porte, pendant que Margaux s'avance doucement vers mon copain.

- Qu'il est paisible... murmure-t-elle.

- Moi ça me fait pleurer à chaque fois quand je le vois... Il me manque tellement...

Les larmes me montent aux yeux mais j'essaie tant bien que mal de les refouler. Margaux se tire une chaise pour être à côté de Nathan. Quant à moi, je suis toujours près de la porte. Je préfère ne pas avancer et laisser mon amie avec Nathan. Je sais à quel point l'intimité peut être important dans ces moments-là. Je la vois chuchoter mais ne cherche pas à en savoir plus. Je comprends vite qu'elle aimerait être seule alors je fais doucement demi-tour et quitte la pièce en interpellant l'infirmière en charge de Nathan.

- Bonjour, Allison, que se passe-t-il ?

Ses sourcils se froncent instinctivement.

- Rien mais c'était pour prévenir que j'ai amené une amie à moi voir Nathan et que j'ai préféré leur laisser un peu d'intimité. C'était pour ne pas que vous paniquiez si vous la voyiez dans sa chambre.

Son visage se radoucie en même temps que je parle et elle acquiesce face à ce que je viens de lui dire. Elle repart alors à ses tâches quotidiennes et je décide de monter à l'étage des psychologues. Je me dirige automatiquement vers l'accueil où une certaine Emma travaille.

- Salut ! je lui lance en souriant.

- Bonjour Allison, tu vas bien ?

- Ça va de mieux en mieux. Et toi ? Comment se porte l'enfant que tu as là ?

Je pointe son ventre arrondi des yeux et un sourire se dessine automatiquement sur ses lèvres pulpeuses.

- Il se porte à merveille !

Je souris face aux étoiles qui pétillent dans ses yeux lorsqu'elle parle de son futur enfant.

- Alors, quel bon vent t'amène ? me demande-t-elle en posant le tas de feuilles qu'elle était en train de trier.

- Je voudrais savoir si le docteur Murray était libre ? J'ai une heure à tuer...

Elle sourit et tape quelque chose sur son ordinateur. Après quelques froncements de sourcils et quelques hochements de tête, elle arrive à me caser un rendez-vous.

- Il va arriver d'une minute à l'autre, tu peux rester là si tu veux.

- Merci.

Avant qu'Emma ne me pose des questions de plus en plus personnelles, j'entame la conversation en première :

- La petite Noémie est passé ?

- Oui, avec sa maman. Elle m'a même prévenue qu'elle t'avait croisée dans l'ascenseur.

- Les nouvelles vont vites à ce que je vois ! je dis en rigolant.

Et puis j'ajoute en posant un bras sur le comptoir.

- Je l'aime beaucoup cette petite !

- Moi aussi mais la pauvre... Déjà bipolaire à son âge, plus un début de schizophrénie...

Mes yeux s'entrouvre face à ce détail que je ne connaissais pas. Emma se rend compte de sa maladresse lorsqu'elle voit mon visage.

- Oh non ! Le secret médical. Je n'aurai jamais dû dire ça, je...

- Ne t'inquiète pas, ça ne sortira pas de là, je dis en montrant ma tête du doigts.

C'est à ce moment-là que mon psychologue, le fameux docteur Murray arrive. Je lui serre la main distraitement, l'état de santé de la petite Noémie me préoccupant. Nous entrons alors dans son bureau et il me pose sa question habituelle :

- Tu vas mieux Allison ?

Je reviens brutalement à moi. Mes bras croisés et le regard planté dans le sien, je fais quelque chose que je n'avais jamais fait auparavant : je lui réponds.

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Encore et toujours du retard, j'en suis extrêmement désolée... 😔

Malgré tout, j'espère que ça vous a plu et je vais essayée d'en publier un pour le week-end prochain 😏

Pleins de bisous à vous ❤️