☠ Chapitre 2 ☠

- Oh non... Non ! Pas Sarah, pas elle...

Je m'appuie sur le pont à bout de souffle et de nerfs. Ce couteau me fait horriblement mal et tout ce massacre ne fait qu'accentuer mon mal-être. Je pense que je ne réalise pas encore ce qui est réellement en train de se passer. Je ne réalise pas que je suis entrain d'assister à une tuerie !

Les armes retentissent toujours de part et d'autre et je reste étonnée de ne toujours pas avoir reçu de balle.

- Il faut absolument que je parte d'ici..., je me persuade en passant ma main sur mes yeux pour en retirer l'eau qui y s'est agglutinée.

Mais je n'ai pas le temps de faire un seul pas qu'un corps tombe violemment contre moi et je passe par dessus le pont. Je m'accroche comme je peux au rebord mais c'est de plus en plus dur et je ne vais pas tarder à hurler. Je me retiens comme je peux de le faire mais avec la force de mon poids mon corps s'étire et la plaie aussi. Le couteau est en train de me couper encore un peu plus et la douleur est insoutenable. Les cris provenant du pont me parviennent comme des poignards à mes oreilles. J'entends les hurlements de mes amis et mes larmes redoublent d'intensités.

« Je vous en supplie, restez en vie ! ».

Je continue d'entendre des cris et des supplications mais la voix de Nathan ne me parvient toujours pas.

« Mais que lui est-il arrivé ? Dans quel état est-il ? », je panique en me mordant la lèvre à sang pour ne pas hurler.

Et c'est en pleurs que je lâche totalement la rambarde et que je tombe brutalement dans l'eau glacée.

« Personne n'a dû m'entendre avec tout ce vacarme ! ».

Mon corps claque violemment contre l'eau gelée de la rivière. J'essaie de remonter à la surface tant bien que mal en secouant doucement mes jambes pour ne pas aggraver ma plaie. Malheureusement, mes vêtements sont beaucoup trop lourds et je me dois d'enlever ma doudoune, mes bottines ainsi que ma grosse écharpe. L'eau froide fait beaucoup de bien à ma blessure et j'avance petit à petit jusqu'au rebord de la rive, sous le pont.

Sortir de l'eau a été encore plus insupportable que de m'accrocher au pont et j'éclate littéralement en sanglots. Je pleure parce que tout ceci est tout simplement irréelle ! Il y a à peine dix minutes, j'étais en train de rigoler avec mes amis, j'étais avec ma classe, ma professeure et voilà que, maintenant, je me retrouve seule, sous un pont, venant d'échapper à une attaque tuant la plupart des gens que je connais, mais aussi des inconnus, qui n'avaient rien demandé...

« Faites qu'il y est des survivants... Je vous en supplie... », je prie en silence.

Je m'adosse contre un des arcs du pont en hurlant. Je crie pour tout ce que ces gens viennent de faire, je crie car ils viennent d'anéantir ma vie en une fraction de seconde ! Je hurle de douleur, je hurle d'avoir peut-être perdu mes amis. Je gémis car j'ai mal, mal à mon abdomen mais aussi mal à la tête. J'ai mal physiquement mais aussi psychologiquement ! Ces gens viennent de détruire ma vie...

***

Ça doit bien faire près d'une heure que je suis ici. J'entends des bruits de sirènes depuis tout à l'heure mais je crois qu'ils sont arrivés trop tard. Certes, je n'ai pas la notion du temps, mais je sais qu'ils ont mis au moins dix minutes à venir sur les lieux de la tuerie. Dix minutes, c'est énorme ! J'entendais toujours les bruits de balles et d'armes, j'ai préféré ne pas m'imaginer ce qui se passait au-dessus de moi. Sauf que je n'y arrivais pas, c'était impossible.

Alors, il était devenu impératif que je trouve quelque chose à faire. Mon regard est ensuite descendu sur le couteau, toujours planté dans ma plaie. J'ai mis plus d'un quart d'heure à me décider à l'enlever. J'essayais de trouver du courage et, pendant ce temps, je ne pensais plus à ce qui se passait autour de moi. J'étais concentrée sur mon action.

Après l'avoir retiré, non sans hurler, j'ai nettoyé ma plaie comme je pouvais en mettant de l'eau sur le débardeur que je portais sous mon pull. J'ai insulté la Terre entière en faisant cela car la douleur était insurmontable pour moi.

Me voilà maintenant allongée contre le pont, essayant de me réchauffer avec le seul vêtement qu'il me reste : mon pull. Mes larmes reviennent de plus belles. Je fixe l'eau de mes yeux bleus, regardant l'endroit où mes vêtements ont coulé. Malheureusement, mon téléphone portable était dedans et je n'ai pu appeler personne. J'aurai tellement aimé parler à ma mère, juste entendre sa voix m'aurait fait du bien. Simplement pour me dire qu'elle était vivante, qu'elle allait bien. Rien que cela m'aurait suffi.

Je soulève le bout de tissus blanc imbibé de sang de mon entaille dans le ventre. La vue que j'ai me donne des remontées gastriques et je me retiens pour ne pas éjecter mon dîner en dehors de ma bouche. Le sang s'est remis à couler sérieusement et je commence à saturer de la vue de ce sang qu'est le mien.

Si je ne suis pas remontée sur le pont, demander de l'aide, lorsque les médecins sont arrivés sur les lieux, c'est parce que je n'en avais pas la force. Je n'avais pas la force de voir des gens même si ce sont eux qui me sauveront. C'est tellement psychologique, c'est intérieur. Je voulais simplement être seule avec mes idées. J'avais besoin de réfléchir, de pleurer.

Je sais que la police ou les pompiers vont descendre sous le pont d'une minute à l'autre. Ils vont allés repêcher tous les corps tombés dans l'eau. Les pauvres... Je me demande tout ce qu'ils doivent affronter au cours de leur carrière, tous les morts qu'ils ont du voir, tous les assassinats, toutes les familles de victimes. Je pense qu'il faut vraiment être très fort psychologiquement pour avoir le courage de supporter tout ceci.

Mais ma douleur au ventre me fait lâcher un gémissement en même temps qu'un étourdissement.

« Si je ne remonte pas vite sur le pont demander de l'aide, je vais finir mangée par les rats d'égouts... », je me dis pour me donner un peu de courage.

Je place, cette fois-ci, ma main sur ma plaie car mon débardeur est couvert de sang et qu'il ne m'est plus d'aucune utilité. J'essaie de réguler ma respiration mais c'est quasiment impossible, c'est comme si je n'arrivais plus à reprendre mon souffle !

« Il est impératif que je sorte de là ! », je m'alarme en m'appuyant contre la pierre dur du pont pour me relever, non sans gémir.

Je marche, lentement, très lentement. Un pas correspond à une agonie. J'ai du mal à mettre un pied devant l'autre sans tirer sur mon abdomen.

- Mais pourquoi je ne suis pas allée les voir avant au lieu de vouloir... réfléchir ! je me crie dessus en accentuant sur le dernier mot.

La haine s'est à présent emparée de moi et c'est avec détermination que je commence à grimper les longs et interminables escaliers qui mènent au bout du pont. Je relève doucement la tête quand j'entends des voix, des voix d'hommes. Je reconnais leurs uniformes bleus, typiques des policiers.

- Mademoiselle ? Mais que faites-vous là ? Ne me dites pas que...

Entraîné par son collègue, ils courent dans les escaliers pour arriver jusqu'à moi.

- Mon abdomen..., je réussis à articuler.

Ils baissent à l'unisson leurs têtes vers ma main droite qui retient le sang. Ni une, ni deux, ils me prennent délicatement dans leurs bras en faisant attention à ne pas me blesser encore plus que je ne le suis déjà.

- Comment vous appelez-vous ?

- Allison Connor...

Le décor autour de moi me semble de plus en plus flou. La douleur est insoutenable et ma tête tombe en arrière alors que les policiers n'ont toujours pas fini de gravir les marches.

- Non, non ! Mademoiselle ! Vous devez rester éveillée ! Mademoiselle !

Mais rien n'y fait. Mes yeux veulent juste se fermer, ils ne demandent que ça. Je crois que nous venons de franchir tous les escaliers et que nous arrivons vers des camions car la lumière se fait de plus en plus éclatantes.

- Qui est-ce ? demande une personne encore inconnue en exigeant à des    médecins de me prendre en charge.

- Je crois que c'est une survivante, Monsieur.

En passant devant lui dans les bras d'un inconnu, je vois que ses yeux sont prêts à sortir de leurs orbites :

- Une survivante ? Il faut absolument la soigner ! C'est notre priorité... !

Mais je n'entends plus le reste de sa phrase. Je n'entends plus le bruit incessant des médecins, ni celui des sirènes. Je n'entends plus rien car je perds connaissance...

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Hello ^^

Comme vous avez sûrement pu le remarquer, l'action se passe au début ! La suite est beaucoup plus... Posée 😏 il y aura des rebondissements, ça, je vous le promets !

Sinon, j'ai pas mal de chapitres d'avance alors je pourrai vous publier deux fois par semaine, et plus précisément le dimanche et le mercredi 😝

J'espère que vous aimez la tournure des choses et je vous dis à Dimanche 😘

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