Chapitre 8

- Emma ? appela Céline de la porte de la salle à manger.

- J'arrive, je réponds.

Je me levai de ma chaise, dit salut à Alice avec qui j'avais mangé ce midi et allai apporter mon plateau sur le chariot.

- Bonjour, je dis en lui serrant la main qu'elle me tendait.

- Salut Emma.

Je la suivais dans les couloirs de l'hôpital jusqu'à son bureau. Un homme d'une quarantaine d'années attendait devant la porte. Il portait une chemise rouge à carreaux, ainsi qu'un pantalon noir, une paire de baskets et des chaussettes avec des bananes. Il avait les cheveux brun foncé de la même couleur que ses yeux, et portait une barbe de quelques jours.

- Bonjour Céline, il dit en nous voyant arriver. Bonjour. Emma, c'est bien ça ?

- Bonjour, je réponds simplement.

Céline nous fit entrer dans son bureau. C'était le même que celui du docteur Mayor. Elle nous fit signe de nous asseoir et je pris place sur l'un des fauteuils.

- On n'a pas encore eu l'occasion de se croiser nous deux, commença l'homme. Je suis Mark Taylor. C'est moi qui serai ton infirmier référant durant la durée de ton hospitalisation ici. Tout comme le docteur Mayor que tu as déjà rencontrer lors de ton arrivée, qui n'est pas là aujourd'hui. C'est normal, tu le verras seulement lors des entretiens de famille avec tes parents.

- Avec mon père, je corrige.

- D'accord.

Il lança un regard vers Céline. Celle-ci reprit :

- Bien, on va pouvoir commencer alors. Tu vas bien, elle me demande.

Je soupirai intérieurement.

- Bien sûre que je vais bien, c'est pour ça que je suis ici, non, je dis sarcastiquement.

- Ça ne va pas t'aider à aller mieux le sarcasme ou le second degré, m'avertit Mark.

Je lui fis un faux sourire.

- Emma, il faut que tu comprennes que si tu es là, c'est pour une raison. C'est pour aller mieux. Faire semblant ça n'avance à rien, et ça ne t'aidera pas.

- Hum, je fais.

- Le docteur Mayor nous a rapidement expliqué pourquoi tu étais là et ce qu'il se passait pour toi. Est-ce que tu voudras bien nous en dire un peu plus s'il-te-plaît ?

- Parce que je suis folle.

Mark soupire :

- Tu veux bien développer.

- J'entends des voix, je souffle en regardant vers le sol. Des voix dans ma tête. Et je vois des ombres aussi.

- Bien, et qu'est-ce qu'elles disent ces voix ?

- Ça dépend. Des fois c'est des trucs normaux. Comme des discussions banales de tous les jours, sur la pluie et le beau temps.

- Et les autres fois ?

- C'est des choses pas gentilles.

- Comme quoi ?

- Elles disent que je ne devrais pas être ici.

- À l'hôpital ? ou pas en vie ?

- Les deux.

Je clignais des yeux, je sentais qu'ils commençaient à se voiler.

- Et tu penses que c'est vrai ?

- Je ne sais pas. Des fois oui, des fois non.

Une larme coula sur ma joue, bientôt suivie par plusieurs autres. Je m'essuyai le visage en fronçant les sourcils. S'il y a bien une chose que je détestais en plus d'être complétement tarée, c'était bien pleurer devant les autres.

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