Chapitre 5
Je me souviens parfaitement de mon arrivée au centre psychiatrique. Les flics étaient venus me chercher chez ton grand-père, alors que cela faisait à peine deux semaines que j'étais sortie de la cure de désintoxication. Ils m'ont laissé faire ma valise, et ensuite ils m'ont emmenée, avec mon père, à l'hôpital. Ils nous ont laissé devant la porte d'entrée : mon père était complétement paniqué.
Un bâtiment de style victorien en briques rouges nous faisait face. Il comptait trois étages, s'étalait sur une bonne centaine de mètres et je ne voyais pas derrière. Il y avait partout des fenêtres sur la seule paroi que je pouvais voir. L'allée qui menait à l'hôpital était entourée d'arbres recouverts de neige.
- Bon, tu viens ma chérie, me dit papa d'une voix qui se voulait encourageante.
Je pris ma valise que les policiers avaient laissé à mes pieds avant de repartir et suivis mon père dans l'entrée.
Un panneau indiquait l'accueil où une femme d'une cinquantaine d'années était assise derrière un bureau. Elle portait des lunettes et un chemisier à fleurs roses. Elle était en train de pianoter sur un ordinateur. La dame releva les yeux de son écran dès qu'elle nous entendit.
- Bonjour, sourit-elle. En quoi puis-je vous aider ?
Mon père s'approcha, lui répondit qu'on était là pour mon admission et lui donna mon nom.
Elle tapa sur son clavier quelques secondes, avant d'hocher la tête.
- Bien sûre, un médecin va venir vous chercher. Vous pouvez patienter dans la salle d'attente.
Elle nous indiqua le chemin de la main et me souhaita la bienvenue. J'espère que tout le monde est aussi souriant que cette réceptionniste. Si non, je ne sais pas si je vais tenir dans cet endroit, qui m'a pourtant l'air accueillant.
La salle d'attente était ronde et lumineuse. Plusieurs fauteuils trônaient au centre de la pièce, placés en cercle autour d'une table. Papa et moi, nous nous assîmes côte à côte et patientâmes jusqu'à l'arrivée de la personne qui devaient nous recevoir.
- Mademoiselle Cameron ? demanda une voix.
Je tournai la tête et aperçus un homme d'environ trente-cinq ans dans l'encadrement de la porte. Il avait les cheveux bruns, des yeux bleus derrière une paire de lunettes rondes, et avait une barbe bien entretenue. Il portait la fameuse chemise blanche des médecins, ainsi qu'un jeans noir skinny. Il avait une alliance à sa main gauche qui tenait un carnet.
Voyant que je ne réagissais pas, mon père lui répondit.
- Oui, c'est elle, il dit en se levant. Je suis son père, John Cameron.
Le médecin s'approcha et lui serra la main.
- Enchanté monsieur Cameron. Je suis le docteur Evan Mayor.
Au moment où je me levais pour aller à sa rencontre moi aussi, le téléphone de mon père sonna. Il le sortit de sa poche et ses sourcils se froncèrent quand il vit l'interlocuteur. Il s'excusa auprès du médecin et sortit de la pièce en décrochant.
- Emma, c'est ça ?
Je ne répondis pas, j'étais bien trop occupée à le détailler de la tête aux pieds, mais ça n'avait pas l'air de le perturber. Je n'avais toujours pas décroché un mot depuis qu'il était arrivé.
- Tu veux bien venir avec moi, demanda-t-il. On va aller dans mon bureau. Ton père nous rejoindra après.
J'acquiesçai et le suivit en dehors de la salle.
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