Ça fait bientôt dix jours que je n'ai pas vu Aaron. Il ne vient plus manger en salle commune non plus. Je n'ai plus de nouvelles depuis qu'Alice m'a avoué l'avoir vu avec sa mère et sa sœur il y a une semaine. Enfin selon sa description, je crois que c'était elles. Je reconnais que ça commence un peu à m'inquiéter. Alice a dit que je ne devais pas. Qu'il faisait sûrement la gueule suite à son entretien de famille qui s'était peut-être mal passé. J'avoue que je ne sais pas quoi en penser alors je décide de me lancer à la recherche de sa chambre pour avoir des explications de sa part. il faut dire que laisser sa copine sans nouvelles depuis une semaine, alors qu'on vit momentanément au même endroit, n'était pas cool du tout.

Alors que je me dirigeais vers la salle des infirmiers, je croise Sonia en chemin.

- Tu cherches quelqu'un toi, elle remarque en lisant dans mes pensées.

- Oui, tu sais où se trouve la chambre d'Aaron ? je demande un peu trop confiante.

- Ah, je me disais aussi. Tu sais qu'en temps normal on n'a pas le droit de communiquer ce genre d'informations aux autres patients, elle fait.

- Oui, je sais, mais là c'est particulier.

- Ah oui ?

- Attends, en temps normal ?

Elle me sourit d'un air bienveillant.

- Je comprends que tu veuilles avoir des nouvelles de ton copain. Ça fait une semaine qu'il n'est pas sorti de sa chambre.

- Mon copain ?

- Oh ça va, ne fait pas l'innocente, je vous ai vu vous embrasser !

- Ah, bon bah oui ok, on sort ensemble depuis quelques temps... j'avoue d'une petite voix, sachant très bien ce qu'elle va me dire.

- Ah ah je le savais. Je ne vais pas te faire la morale, je pense que tu sais très bien ce que les infirmiers du site et moi-même en pensent. Mais si ça peut te donner un peu de joie pendant ton séjour ici à l'hôpital, je suis totalement pour.

- Merci, je fais avant d'en revenir au début de la discussion. Alors, est-ce que tu vas me dire où est sa chambre.

- Ouai, elle dit en soupirant, mais je vois bien que ça ne la dérange pas tant que ça. Tu vas au bout du couloir des douches et c'est la dernière porte à droite.

- D'accord, super, je la remercie.

- Je t'en prie, elle me sourit.

Quand j'arrive devant la porte d'Aaron, je ne suis plus du tout sûre de moi. J'ai les mains qui tremblent et j'ai le cœur qui tambourine dans ma poitrine. Je prends mon courage à deux mains et je frappe un petit coup sur la porte. J'ai toqué tellement doucement que je crains qu'il n'aille rien entendu, mais quelques secondes plus tard, il passe la tête dans l'entrebâillement de la porte.

- Emma ? il demande visiblement étonné. Qu'est-ce que tu fais là ?

Pardon ?

- Qu'est-ce que je fais là ? je répète irritée. Tu rigoles ? tu ne donnes pas signe de vie pendant une semaine et tu t'étonnes que je me trouve devant ta chambre.

Il soupire et se passe la main dans les cheveux.

- Désolé. Je suis content que tu veuilles bien venir voir comment je vais.

- Bah encore heureux. Ce serait le comble du contraire.

- Ouai. Enfin bref. Ça va toi ?

- Moi je vais très bien. C'est plutôt à toi qu'il faudrait poser la question, non ?

- Oui, mais ça va, je te promets. J'avais juste besoin de me retrouver et de temps pour moi.

- Et visiblement tu n'avais pas de place pour moi, c'est ça ?

- Oh Emma, ne le prend pas comme ça. Bien sûre que j'ai de la place pour toi.

- Et bien on ne dirait pas.

- Si tu veux, je te raconte tout demain, mais pas maintenant, je n'ai vraiment pas la tête à ça.

- Pfff, tu te dégonfles toujours, je te reconnais bien là.

- Mais pas du tout, il hausse le ton. Demain c'est promis.

- Ok, je soupire car je sais très bien que je n'obtiendrai rien en insistant.