Chapitre 14
Je n'arrêtais pas de penser à Aaron que j'avais entre aperçu il y a quelques jours depuis la salle de jeux. J'étais sûre que c'était lui, j'aurai reconnu son visage entre mille. Je reconnais qu'il avait bien changé mais c'était toujours le même. Toujours ses mêmes cheveux d'un noir ébène, et les yeux de la même couleur. Je reconnais que je l'avais juste vu du coin de l'œil mais je savais que c'était lui. Ne me demandez pas comment l'expliquer, je le savais au fond de moi. Comme une évidence.
Je me demandais pourquoi il était là, depuis combien de temps était-il revenu à Boston. Ma tête était remplie de questions sans réponses. Je ne l'avais pas revu depuis l'épisode de la salle de jeux, la semaine dernière.
Cela faisait maintenant trois semaines que j'étais arrivée dans cet hôpital, et je ne me sentais toujours pas à ma place. Je n'arrivais pas à demander de l'aide quand j'en avais besoin. C'était comme ça. Ce n'était pas moi. Je m'étais toujours débrouillée seule quand ça n'allait pas. J'avais toujours gardé mes problèmes pour moi, par peur de déranger. Par peur d'être jugée. Par peur de n'être pas prise au sérieux.
Je savais que j'étais là pour mon bien, mais c'était plus fort que moi. Je n'arrivais pas à me libérer de ce poids. Je n'étais pas faite pour les confidences.
Jack était assis sur mon lit, les mains sur les genoux, droit comme un i pendant que je faisais les cent pas dans ma chambre.
Je soupire. Je m'ennuie depuis que j'avais fini mon livre ce matin. J'en avais d'autre que mon père m'avait apporté, mais si je les lisais tous d'un coup, ça n'allait pas le faire. Au rythme où je les dévorais, je n'en aurais bientôt plus.
Je me dirige vers la fenêtre, me plante devant et décide de l'ouvrir pour avoir de l'air frais. Elle donnait sur le parc de l'hôpital. Il y avait pleins d'arbres et de buissons recouverts de neige. Nous étions presque à la fin du mois de décembre. C'était bientôt le nouvel an et je savais au fond de moi que je le passerai ici. Dans cet asile de fous.
Les autres étaient pour certains sympathiques, mais je savais que je ne pouvais pas leur faire confiance au point de leur raconter la raison de ma venue ici. Depuis quelques temps, nous n'étions plus beaucoup à être hospitalisé. Alice m'avait dit que nous pouvions être trente au maximum, mais pour le moment on ne devait pas dépasser les dix jeunes.
Je frissonnais, toujours plantée devant la fenêtre et me résigna à la fermer. La température devait avoisiner les zéros.
Je jetais un coup d'œil à Jack, qui n'avait pas bougé.
- Je m'ennuie, je lui explique sachant très bien qu'il n'allait pas me répondre. Je vais aller voir si Alice est dans sa chambre.
Je toque à la porte de ma voisine de chambre et attend quelques secondes avant d'entrer. C'était le vrai bordel. Des habits traînaient par terre et la fenêtre était grande ouverte. Il faisait un froid de canard dans la pièce. Je me dirigeai vers la fenêtre, la referma avant de ressortir de sa chambre et de fermer la porte.
Je déambulai dans les couloirs du centre sans but précis. J'avais été voir dans la salle de jeux si elle y était, mais je n'avais vu que deux autres jeunes jouer au baby-foot. Je n'avais pas eu envie de leur demander s'ils l'avaient vue.
Au détour d'un couloir, je tombai sur Mark qui a failli me rentrer dedans.
- Oh désolé Emma, je ne t'avais pas vu arriver. Tu vas où comme ça ? demanda-t-il.
- Je ne sais pas. Je me promène, je lui avoue. Non en fait je cherche Alice. Vous ne l'avez pas vue par hasard ?
Il hausse les épaules.
- Aucune idée, je ne l'ai pas croisée depuis ce matin. Mais peut-être qu'elle est en entretien.
- Ok, je dis, merci.
- Il n'y a pas de quoi, Emma. Et tu sais, tu peux tutoyer les infirmiers.
- Je sais, mais c'est bizarre.
- Fais comme tu le sens, il sourit.
Je lui souris en retour et le laisse là avant de poursuivre ma petite balade dans les couloirs de l'hôpital.
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