33. Le temps d'un instant.

Lily fixait le bout de tissu qui était glissé entre deux pages de son exemplaire du livre de potion.

« Soyez présent, l'avenir en dépend. »

Depuis quand l'avenir dépend d'elle ? Elle avait deviné sans peine l'écriture et la signature de Dumbledore. Mais elle ne comprenait pas... le deuxième bar de Pré-au-Lard... Chez madame Piedodu ?! Non, Dumbledore n'allait pas leur donner rendez-vous dans un bar pour gens un peu trop niais et puis elle n'était pas sûre qu'il avait une confiance absolue en cette dame. Le deuxième bar de Pré-au-lard... elle n'arrivait pas à trouver.

Assise sur un banc dans le fond de la bibliothèque, la rouquine continua à fouiller sa mémoire, elle savait qu'il y avait un autre bar mais elle ne se souvenait plus de son nom.

- Salut Lil's ! chuchota Remus en face d'elle, l'air lui aussi en train de réfléchir.

Avait-il reçu le mot, lui aussi ? se demanda-t-elle. Puis se rendant compte qu'il pouvait peut-être voir le tissu, elle referma en vitesse son livre de potion avant de le fourrer dans son sac. Puis elle lui fit un grand sourire alors qu'il déroulait un parchemin pour écrire une lettre à ses parents, visiblement.

- Oui, ça va. Mais j'ai eu mal à la tête ce matin, Pomfresh m'a demandé pourquoi et je lui ai dit que j'avais simplement mal dormi, mais en réalité je crois que j'ai simplement bu un peu trop de Bierraubeurre.

Remus pouffa tout en trempant sa plume dans son encrier.

- Eh, ne te moque pas de moi et de ma non-résistance à l'alcool.

- Trop tard, je me moque déjà.

- Espèce de crétin.

- Eh, tais-toi ! Je ne suis pas un crétin.

- Un peu quand même.

Il lui tira la langue pour toute réponse. Lily se leva pour se diriger vers l'acariâtre bibliothécaire, tout en administrant une claque sur le front du loup-garou, qui grogna, faisant rire silencieusement la rouquine.

- Oui ? demanda Mrs Pince d'un ton sec en regardant Lily.

- Je me demandais si vous n'avez pas un livre qui relate l'histoire du village de Pré-au-Lard...

- Troisième rayon, au milieu, côté gauche.

- Merci.

La jeune fille se retourna et se dirigea vers le rayon indiqué par Mrs Pince, se demandant si un jour, elle serait gentille et adressera un sourire à quelqu'un d'autre que ses précieux livres.

La jeune fille eut un sourire quand elle trouva le bouquin, qui semblait assez vieux et poussiéreux, comme si personne ne l'avait pris en main depuis un moment. Elle ne retourna pas à sa place mais chercha dans le rayon. Car si Remus la voyait avec ce livre il se demanderait sûrement pourquoi et à quoi il allait lui servir. Elle trouva rapidement ce qu'elle voulait.

La Tête de Sanglier.

Ce petit bar miteux situé au fond du village a été construit en 1932. Il est très connu dans ce village sorcier pour les trafics d'argent, de potions, de plantes ou d'animaux magiques. Les gens viennent là aussi parce que c'est un endroit très discret et en même temps il est très facile d'y aller pour observer quelqu'un. Il est aussi très connu pour être tenu par Abelford Dumbledore, le frère du directeur de l'école de Sorcellerie Poudlard et personnalité très connue pour avoir su battre Grindelwald...

Lily ne continua pas plus loin sa lecture, ayant trouvé ce qui lui fallait. C'était bien là qu'elle avait rendez-vous avec Dumbledore, car « l'avenir en dépend. »

Et si c'était un piège ?

Elle se faisait des idées. Ce n'était pas un piège, au pire, elle savait se défendre.

Bien, il ne restait plus qu'à attendre deux jours avant le printemps et trouver un stratagème pour partir à Pré-au-Lard au coucher de soleil.

Elle rangea le livre et retourna à sa place. Mais au moment où elle passa à côté de Remus, il lui pinça gentiment les côtes en guise de réplique à sa claque sur le front. Lily se retourna vers Remus, mais ce dernier avait la tête baissée sur sa lettre pour cacher son sourire.

- Remus, je sais que c'est toi.

- Quoi moi ? demanda-t-il en relevant la tête tout en essayant de ne pas rire, mais en voyant la tête de Lily qui faisait semblant d'être énervée, il gloussa telle une dinde sans pouvoir se contrôler.

Il fut vite suivi par Lily qui rigola en entendant son rire qui lui donnait un air de crétin. Malheureusement ce moment fût de courte durée, car ils se firent disputer par une Mrs Pince énervée.

Mais ils n'arrivaient pas à calmer leurs rires, ils essayaient d'être silencieux, et vu les regards dédaigneux que la bibliothécaire leur lançait, ils étaient loin de l'être. Heureusement pour les deux amis, la sonnerie qui annonçait le début des cours empêcha Mrs Pince de les faire sortir de ce lieu saint à coup de baguette magique.

Lily et Remus rangèrent leurs affaires et sortirent de la bibliothèque, essayant de se calmer. Ils avaient cours de potion pour commencer la journée, donc ils descendirent les étages pour se diriger vers les cachots.

Quand ils arrivèrent dans le rang qui attendait que le professeur Sloghurn arrive, James fonça vers la rouquine.

- Lily !

- Quoi qu'est-ce qui-

Le reste de sa phrase resta au fond de sa gorge, James lui montra une lettre qu'elle avait reçu et reconnu l'écriture de ses parents dessus.

- Oh mes parents ont répondu ! s'exclama la jeune fille en prenant la lettre des mains du garçon et la mettant dans son sac.

- Tu... tu ne regardes pas ?! s'étonna James.

- Je regarderai tantôt, pourquoi ?

- Mais moi j'ai envie de voir leurs réactions, tu leur as bien dit qu'on était ensemble dans la dernière lettre, non ?

- Mais arrête de t'inquiéter ! Ça va bien se passer, puis c'est dans deux mois.

Il marmonna dans sa barbe inexistante un « harpie » qui fit pouffer Lily, qui avait déjà eu son quota de rire pour la journée... ou pas ?

***

La journée se passa normalement, les cours devenaient de plus en plus difficiles et quand les élèves pensaient qu'ils avaient atteint l'apogée de la difficulté, le cours d'après était encore pire. La pile de devoirs augmentait (heureusement Lily était organisée), et les premiers grands stressés des ASPIC se retrouvaient déjà à l'infirmerie pour cause de crise de panique ou de stress.

Pour une fois, elle ne se dirigea pas vers la bibliothèque à la fin de la journée, mais vers le dortoir pour lire la réponse de ses parents, prenant le temps de faire une petite pause une grosse demi-heure avant d'aller réviser.

Quand elle ouvrit le premier parchemin contenant la lettre de ses parents, une deuxième petite lettre en tomba. Elle reconnut l'écriture de sa sœur entre mille, apparemment la future mariée avait à se plaindre.

Elle ouvrit la lettre de ses parents d'abord, pour commencer par une note qu'elle espérait positive.

Ma chère Lily,

Pour une fois, c'est moi, ta maman qui t'écrit, j'avoue que je ne suis pas très douée pour écrire des lettres alors c'est toujours plus facile de te lire puis de demander à ton père de répondre. Mais ce n'est pas pour ça que je ne pense pas à toi ou je ne sais quoi. Mais cette fois-ci, j'ai envie de te parler, d'une mère à une fille. Même si Charles t'enverra sûrement bientôt une lettre, j'en suis certaine.

Bref, commençons par le commencement. Tu nous as dit dans ta dernière lettre que tu étais en couple avec ce garçon, James Potter. Je suis si heureuse pour toi que tu aies pu trouver quelqu'un qui te plaît et que tu aimes, visiblement. Mais es-tu sûre que ce soit le bon ? Je me fie à ton jugement, mais je dois dire que mon avis sur lui reste assez mitigé, car la première fois que je l'ai vu, tu lui as mis une claque et la deuxième fois, il était dans un lit d'hôpital, dans le coma et il venait de te sauver la vie. Même si je suis très reconnaissante envers lui, je me souviens bien de toutes ces années où tu rentrais à la maison en t'énervant sur ce garçon qui te mettait hors de tes gonds. Je sais que quand on grandit, on change et on devient plus mature, mais j'aimerai que tu me dises si tu es vraiment heureuse.

Mais bien sûr, il est le bienvenu à la maison, j'ai vraiment envie de le rencontrer (et tu me raconteras un peu toute votre histoire et votre mise en couple, pour satisfaire ma passion de commérage, tu me connais), ton père un peu moins. Et ne t'inquiètes pas, ton père a dû rendre le fusil quand il a arrêté la chasse...

Parlant de ton père, ne lui en veux pas, je suis sûre qu'il est heureux pour toi. Mais je ne pense pas qu'il n'était pas prêt à ce qu'on lui dise que quelqu'un lui prenne sa petite Lily. Je pense que dès qu'il aura repris ses esprits, tout ira mieux, ne t'inquiètes pas.

Et puis pour Pétunia, je lui ai annoncé qu'elle aurait un invité supplémentaire à son mariage, lui précisant que c'était ton petit-ami. Pour une fois elle a été étonnement calme et ne m'a rien dit. Elle t'a écrit une petite lettre que j'ai joint à celle-ci, mais ne t'inquiètes pas, je ne l'ai pas lue.

Bien, parlons d'un autre sujet ! La bêtise de ton père. Eh bien, nous avions invité sa sœur (d'ailleurs elle te remet le bonjour) et tu sais à quel point elle est désagréable et mais c'était son anniversaire et vu que nous sommes les seules personnes de la famille qu'elle apprécie, nous avons décidé de l'inviter pour lui faire plaisir. Mais ça a été un total fiasco car ton père « n'avait pas mis une cravate qui allait avec sa chemise » et puis il a renversé la part de gâteau sur sa robe en voulant la servir. Et bref, sa maladresse a encore fait des malheurs et elle est partie bien plus vite que prévu, elle était énervée mais nous, on était plutôt heureux. Ce n'était pas une grosse bêtise mais nous en avions bien ris et ton père l'a ajouté dans la liste de ses pires dîners avec sa sœur (il les a tous noté en réalité, mais pour ne pas le vexer en lui disant qu'en fait, il n'avait jamais su faire un repas avec sa sœur sans qu'il ne fasse une gourde, je ne le lui ai jamais dit).

Je vais terminer sur un point bien plus classique et j'espère ne pas te mettre ne couche de stress en plus en te disant ça mais ça va les cours, les rondes etc., tu arrives à gérer ?

Voilà, j'ai enfin fini de te dire tout ce que j'avais à dire.

Alors, je te dis à bientôt et je t'aime très fort.

Maman.


Salut le monstre,

J'accepte que tu viennes au mariage avec ton monstre de compagnie. Une dernière faveur pour papa et maman. Après nous serons plus que de pures inconnues et je ne veux plus jamais entendre parler de toi.

Ton ex-sœur.

Lily referma le petit mot de sa sœur, partagée entre la joie qu'elle accepte que James vienne à son mariage et la profonde tristesse qu'elle veuille qu'elles deviennent des inconnues. Mais au fond, elle était déjà habituée à voir sa sœur comme une inconnue mais le voir à l'écrit, cela lui brisa le cœur. Elle refoula les quelques larmes qui voulaient sortir de ses yeux et descendit, ses cours et les deux lettres dans ses bras pour pouvoir aller étudier.

Comme elle s'en doutait, elle trouva James et Sirius en train de parler tout en mangeant un gâteau qu'ils avaient été cherché à la cuisine, sûrement.

Quand le brun à lunettes vit Lily, un air très triste collé sur le visage, il déposa son gâteau pour aller directement vers elle.

- Qu'est-ce qui se passe, Lil's ?

- Ma sœur, ce n'est rien, ne t'inquiètes pas.

- Tu es sûre ?

- Oui.

- Et donc, tes parents, ils ont dit quoi ?

Son visage se plissa comme s'il avait peur de la réponse de la rousse.

- Ils ont dit oui. Enfin, ma mère et ma sœur, mon père est « sous le choc de savoir que sa petite Lily ne lui appartienne plus », même si je n'appartiens à personne il pense que tu m'as volé.

- Tu es sûre que ce soit une bonne idée que je vienne si ton père n'est pas d'accord ?

- Si tu viens, s'il te plaît James. Papa changera d'avis, il est juste un peu protecteur, parfois.

- Parfois ? Et ta sœur elle t'a dit quoi, précisément ?

Lily voulu parler mais les mots restèrent coincés au fond de sa gorge et elle lui tendit la lettre pour toute réponse et au fur et à mesure qu'il lisait le petit mot, ses sourcils se fronçaient et quand il finit, il redressa la tête vers la rouquine, un air compatissant sur le visage alors que Lily avait de plus en plus de mal à refouler ses larmes.

- Ma puce, dit James en prenant Lily dans ses bras.

- Ça va aller. Je m'en doutais de toute façon mais c'est juste que ça me fait un coup de voir ça par écrit et...

- Je vais venir au mariage, je ne vais pas te laisser seule face à elle ne t'inquiète pas.

- Et de mon père, t'en fait quoi ?

- Ton père, même s'il me tue, je préfère venir, pour toi et te soutenir.

- Merci.

Lily resta un petit moment comme ça, quand elle sentit que quelqu'un lui tapotait l'épaule. Elle se détacha du brun pour se retrouver face à Sirius qui lui tendait un cône à la vanille, un air penaud sur le visage. La rouquine sourit entre ses larmes.

- Merci Sirius.

Ils s'installèrent sur le canapé et Lily commença à manger. Mais quand James voulu prendre son gâteau, il ne le trouva pas, avant de se rendre compte de la supercherie de Sirius.

- Mais... espèce de sale clébard, c'est mon gâteau que tu lui as donné !

Sirius et Lily commencèrent à rire doucement face à la mine outrée de James. Puis Lily lui tendit les quelques miettes qui restaient quand l'assiette.

- Tiens, je t'ai laissé une petite part.

- Mais... harpie !

En réalité, derrière l'air outré qu'il prenait, il était heureux. Lily avait mangé quelque chose à quatre heures, pour la première fois depuis bien longtemps, synonyme que cela commençait à aller mieux. Puis de le voir comme ça la faisait sourire, alors il aurait pu continuer jusqu'au bout de sa vie d'avoir une tête comme ça, pour la voir sourire tout le temps.

Les garçons recommencèrent à discuter alors que Lily se mettait à travailler dans la salle commune à côté des garçons tout en participant à la conversation de temps en temps. Mais James voyait bien qu'elle n'avançait pas dans son travail et ce n'était à cause d'eux qui parlaient. Non, elle semblait perdue dans ses pensées, plutôt triste à voir sa tête. Le mot de sa sœur l'avait vraiment chamboulé.

Il n'était pas très doué pour rassurer les gens et puis il n'avait pas de réel frère ou de sœurs donc il ne pouvait pas comprendre ce que cela faisait réellement. Déjà si ça aurait été Sirius ou un des deux autres garçons, cela lui aurait brisé le cœur, mais alors entre des personnes qui ont des véritables liens de sang... la douleur devait être horrible.

Puis il pensa à ce qu'il pouvait faire pour l'aider.

Et il trouva une idée. En tout cas, pour lui, c'était celle qui fonctionnait le mieux et il espérait que cela fonctionne aussi pour Lily.

Il posa une main sur son épaule et elle releva ses yeux verts vers lui.

- J'ai une idée, va t'habiller chaudement et puis reviens ici.

- On va faire quoi ?

- Tu verras, tu iras mieux après, j'en suis sûr.

Elle se releva, toujours la tête dans la lune pour s'enfuir vers les dortoirs des filles.

- Tu vas faire quoi ? demanda Sirius.

- Une ballade en balai.

- Le meilleur remède. Passez un bon moment, je vais voir Pet' et Rem'. À tantôt.

- Ouais.

Et il monta se préparer à son tour.

***

James tendit un balai à Lily qui hésitait entre être contente de remonter sur un balai et de ressentir une nouvelle fois toutes ces sensations incroyables, tout en se sentant si profondément touchée et triste des déclarations de sa sœur.

- Prête ? lui demanda le brun à lunettes.

- Oui, mais on va faire du Quidditch, ou on va faire quoi exactement ?

- Juste un tour en balai, tu vas voir ça va faire du bien.

- Mais on n'a pas assez de place pour faire de grands tours ?

- Ne t'inquiètes pas pour ça.

Et il monta sur son balai et s'envola dans les airs à la verticale, appréciant cet air froid et sec qui lui coulait sur la peau. Il fut vite rejoint par Lily qui était arrivée à une bonne hauteur sans avoir besoin d'aide, ce qui fit sourire James, ravit de voir qu'elle s'améliorait.

- Alors on va par où ? demanda Lily en crispant ses mains sur le balai alors qu'elle jetait un coup d'œil vers le vide sous ses pieds

- Suis-moi.

Il était au-dessus du terrain de Quidditch et il monta encore un peu plus haut pour pouvoir sortir de ce terrain fermé, s'amusant à faire le tour des goals juste pour s'amuser alors que Lily souriait tout en levant ses yeux vers le ciel qui commençait à prendre des reflets un peu roses, le soleil commençant à se coucher.

Une fois tout en haut, Lily observa la vue qui s'ouvrit à elle. Les montagnes des alentours du château étaient gelées et la neige qui était posée sur les branches mortes des arbres brillaient de mille feux sous le coucher de soleil. Il était magnifique, on aurait dit que le ciel avait bien voulu coopérer avec les pensées de James, qui avait voulu soulager Lily de cette douleur et lui offrir un moment inoubliable.

La rouquine sourit tout en expirant une bouffée d'air chaud qui se transforma bien vite en une fumée qui s'évapora dans l'air glacial qui sifflait entre les arbres. Tout était comme figé, quelqu'un avait arrêté ce sablier géant le temps qu'elle oublie, ne fusse que cinq minutes, tous les poids qui lui pesaient sur le cœur.

Et par folie, elle se pencha en avant, se couchant presque entièrement sur le balai que James lui avait prêté pour sentir sa peau se recouvrir de ce frisson si particulier qui lui remontait l'échine, lui faisant faire un bond au cœur et la transportant dans un univers parallèle.

Elle allait vite, trop vite peut-être. Mais elle avait besoin de se faire transporter sans ne plus penser à rien, le temps d'un instant, de folie sûrement.

Tout oublier, jusqu'à son nom, jusqu'au fait qu'elle existe, que ce monde existe, que tout ce qu'elle a vécu n'est pas un rêve déchu.

Pour juste vivre une putain de vie.

Cette vie dont elle aimerait beaucoup rêver.

Toujours couchée sur son balai, elle ferma les yeux, pour vivre cette vie intensément et s'imprégner de chaque moment. Des cristaux de givre virent se poser sur ces cils, lui gelant les yeux. Mais elle s'en fichait, elle en avait assez de voir des horreurs, elle voulait voir sa réalité, celle qui la faisait vibrer.

C'est dans ces moment-là qu'on se rend compte de la valeur d'un instant. Avant une simple caresse était une simple caresse, maintenant elle devenait une douceur à ne jamais oublier. Quelque chose à laquelle on pensera dans ces moments où la vie est remise en question.

Et dans cette course folle sur un balai, une déferlante de souvenirs et d'émotions lui revinrent en mémoire et la rouquine s'en imprégna.

Un à un, de tous. Pour ne former plus qu'un.

De sa sœur, de ses parents, de ses amies d'enfance, de ses amis de maintenant, de James... de tout.

Maintenant, elle aura de quoi battre cette vie, grâce à eux.

Cette vie qui nous mange à petit feu, nous volant à chaque seconde un bout de quelque chose qui fait battre notre cœur. Cette vie est injuste, mais elle est là.

Alors à nous de vivre intensément notre vie, à chaque seconde, avant qu'elle nous la vole.

Et qu'elle s'envole dans un endroit inconnu.

À ce moment-là, Lily rouvrit ses yeux givrés, elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle pleurait des larmes qui se transformaient en petits cristaux. Ses joues et son nez étaient rouges pivoine, son cœur battait à mille à l'heure.

Le ciel devenait de plus en plus étoilé et la lune venait d'apparaître, loupant son rendez-vous avec le soleil et sans prévenir, elle se stoppa net et commença à observer ces forêts remplies d'arbres ne qui ne redeviendront vivantes qu'au printemps. Tout était beau quand le temps s'arrêtait. C'est exceptionnel, c'est ça qui nous fend l'âme en deux avant de nous la recoudre en douceur, rebouchant toutes les blessures internes inavouées.

Puis elle tourna lentement sur elle-même et elle vit James derrière elle qui la regardait d'un sourire incertain, de ce sourire si tremblant de vérité, car quand James souriait comme ça c'était qu'il se montrait comme il était, acceptant ces incertitudes.

Lily regarda sous elle, rencontrant ce gouffre immense qui la séparait de la terre ferme. Elle fonça dans ce vide, en piqué sans faire attention au danger de la situation et dès que ces pieds rencontrèrent le sol, vite suivie par James, elle se dirigea vers lui et le regarda droit dans les yeux. Ses yeux émeraudes tranchant avec les alentours froids alors que ceux de James étaient en raccord avec ce monde irréel. Ils ne parlèrent pas, à quoi bon, parler par des regards suffisaient.

Puis elle s'élança sur lui, fondant sur ces lèvres comme la neige fond quand le soleil décide d'effleurer leur peau cristalline.

Ils s'embrassèrent longtemps, oubliant de reprendre leurs respirations qui semblaient bien inutiles et embêtantes dans ce genre de situation. Dans ces baisers remplis d'amour qui signifiait tant que des mots ne pouvaient rien représenter par rapport aux sentiments ressentis.

Ce jour-là, ils passèrent un cap, une nouvelle façon de se rencontrer, de se dire « je t'aime » sans parler et simplement exister.

Pas besoin de plus, pas besoin de moins, juste besoin d'une personne qui leur était indispensable, une moitié que l'on perd on ne vit plus, on survit.

Le front de James se posa sur celui de Lily et il murmura d'une voix presque inaudible :

- Je t'aime.

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Heyy !

La fin de chapitre est écrit dans un style un peu différent mais je n'avais pas envie de changer et de réécrire ce passage, j'ai laissé mes doigts aller sur le clavier sans vraiment réfléchir et voilà ce qui en est ressorti et je n'avais pas envie de changer ça. Bref, le chapitre vous a plu ?

Désolé pour ce chapitre qui sort plus tard que prévu, mais ma soeur et mon neveu sont venus à la maison ce week-end, samedi matin, de 6h à 10h30 j'ai été travaillé à la boulangerie de notre village pour faire mon premier essai et ça a été et je suis soulagée ! Puis j'ai été au magasin acheter un cadeau pour mon papa avec elle car aujourd'hui c'est la fête des pères en Belgique et en plus son anniversaire, les deux tombent le même jour, puis j'ai revu ma deuxième soeur. Bref, ce week-end a été bien rempli de joie te de bonne humeur et je ne vous ai pas oublié mais je les vois si peux souvent que quand ils sont là je profite d'eux à deux mille pourcents, désolé...

Demain, j'entame ma dernière semaine de cours par correspondance, je suis si soulagée, cette période a été si stressante pour ma part et je suis super contente que cela soit enfin terminé, l'année prochaine, j'espère qu'elle va être bien. Je suis dans un état de confusion totale acr je change totalement d'option (je passe de latin à espagnol et économie) et donc c'est encore plein de doutes mais je me dis que le changement peut avoir du bon, donc il faudrait que j'arrête de me stresser pour un rien. Bref, c'était ma storytime du jour, sorry si je raconte beaucoup ma vie mais j'aime beaucoup raconter ma vie oops.

Enfin, j'espère que tout se passe bien chez vous, si vous voulez venir me parler, si vous n'allez pas bien ou si vous voulez juste parler un peu, je suis là et ne soyez pas timide, je ne mors pas (j'ai ris en écrivant ça, je suis fatiguée sorry :'))

Bref, je vais vous laisser pour aller faire des dodos et je vous dis à bientôt (les posts sont normalement une fois par semaine pour ceux qui se posent la question mais c'est quand même assez aléatoire, car j'ai du mal de m'organiser pour les posts de chap).

Donc je vous fais des bisous baveux et à bientôt, prenez bien soin de vous et de vos proches <3

Juliette :)


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