Chapitre neuf :
Les fabuleuses aventures de chouchou
~I'm on the run from thief~
Thousand Foot Krutch, Fly on the wall
Cinq heures dix.
Billie mit cinq heures dix pour atteindre la ville de Pittsburgh. Elle avait dû conduire sa moto avec un poignet luxé. Cette fois-ci, elle n'allait pas avoir le choix : elle allait devoir consulter un médecin pour qu'il lui remette ses os en place. C'était Shane, le médecin de la bande. Billie, elle, était incapable de remettre en place des os sans aggraver les choses. Elle en avait déjà fait les frais.
Il faisait nuit noire, et les lumières éblouissaient ses yeux gris. Ce paysage lumineux la subjuguait. Bien sûr que les lumières polluaient, mais comme elles étaient là et que cela ne changerait pas, autant profiter de ce spectacle plutôt que de se plaindre et d'empirer les choses. C'était toujours en se plaignant que les choses devenaient horribles. Il n'y avait rien de pire pour gâcher l'ambiance que de se plaindre sans arrêt.
La première chose que fit Billie fut de se prendre une chambre dans un petit hôtel de la ville, éloigné de l'hôpital où elle irait consulter. Elle y laissa toutes ses armes qu'elle cacha non pas sous le lit ou le matelas, qui étaient des cachettes banales, mais dans les taies d'oreiller.
Elle faisait attention à ne pas se servir de son poignet, pour éviter d'aggraver sa blessure. Apparemment, la brûlure à sa cuisse ne lui suffisait pas, il fallait également qu'elle se blesse le bras. Elle prit ensuite un taxi qui l'emmena à quelques rues de sa destination.
De nature prudente, Billie préféra ne pas donner l'adresse où elle souhaitait aller. Il ne fallait jamais donner d'indicateur sur sa position. C'est d'ailleurs pour ça qu'elle avait pris un hôtel assez éloigné.
Première règle pendant les missions : se méfier de tout, tout le temps.
Et Billie respectait toujours cette règle, allant même, parfois, jusqu'à douter des membres de son gang. Dans ces moments-là, elle n'était plus sûre de rien. Après avoir payé le chauffeur, elle se mit en route pour l'hôpital qui se trouvait à une cinquantaine de mètres. Billie espérait être prise en charge rapidement, afin de reprendre sa mission le plus tôt possible. Si les Firembers revenait en ville avant la fin de sa mission, celle-ci n'aurait servi à rien, sinon perdre du temps. Ce que Billie détestait au plus haut point. Malheureusement pour elle, Billie fut contrainte d'attendre dans la salle d'attente. Elle alla jusqu'à se demander si les astres n'en auraient pas après elle. Mais son calvaire ne s'arrêta pas là.
À sa droite, une vieille femme se mit à lui raconter sa vie dans les moindres détails. À croire que Billie était son journal intime. Mais celle-ci se prit au jeu, pour faire passer le temps.
– Et pour le journal, votre petit-fils a appris à Chouchou à le rapporter ? Vous en avez, de la chance, ma vieille !
Chouchou était un vieux Fox terrier aux poils grisâtres, son petit-fils, Henry, l'avait trouvé dans la rue, un matin d'hiver. Il manquait, à ce pauvre chien, la moitié de l'oreille gauche.
– Oui, Henry est un gentil homme. J'ai beaucoup de chance qu'il passe encore du temps avec moi, à l'âge que j'ai. Vous savez, jeune fille, peu de vieilles femmes de mon âge peuvent se vanter d'avoir leur famille aux petits soins avec elles.
Ce fut bientôt au tour de la vieille femme, qui s'appelait Mary, de se faire soigner. Elle venait à cause d'un mal de cœur, qui la tenait éveillée depuis quelque jours maintenant.
Billie, quant à elle, dû attendre encore vingt minutes avant d'enfin pouvoir se faire soigner. Des infirmiers lui firent faire un scanner, et lorsqu'ils lui demandèrent le numéro de l'un de ses parents, Billie donna celui d'Arthur. C'était un plan convenu avec celui-ci, Billie ne voulant pas inquiéter sa mère et Arthur voulant veiller sur les membres de sa famille.
L'infirmière blonde qui lui remit son poignet en place lui posa tout un tas de questions. Même si Billie l'avait prévu et qu'elle avait inventé une histoire crédible, cela ne changeait rien au fait qu'elle ne voulait absolument pas raconter sa vie à cette étrangère. Elle avait sa psychologue pour ça, et elle était très compétente. Cela suffisait à Billie.
– Comment vous êtes-vous fait ça, jeune fille ? Ne vous inquiétez pas, on va arranger ça !
Sa voix niaise, qui partait dans les aiguës à chaque fin de phrase, énervait Billie. Elle comprenait Katniss Everdeen et son dégoût des membres du Capitole, désormais.
– Je faisais de l'escalade dans ma salle de sport, mais à la place d'attraper la prise en haut du mur, j'ai attrapé la chance de rencontrer le sol. J'ai un concours dans deux semaines, je pourrais quand même participer ? s’enquiert Billie, faussement inquiète.
– Je suis navrée, ma petite, mais tu vas devoir garder une attelle pour au moins six semaines… Tu en auras d'autres, des concours !
Non, vraiment, Billie ne supportait pas sa voix. Elle allait pouvoir l'ajouter à tous ses autres cauchemars.
– Et voilà, ma petite ! J'ai fini de poser ton attelle, je vais maintenant aller chercher les documents à remplir, en attendant que ton père arrive.
L'humeur de Billie sombra davantage à cette dernière phrase. Non, ce n'était pas son père. Ce ne sera jamais lui.
L'infirmière, qui s'était entre-temps présentée comme s'appelant Josie, sortit de la salle. Billie attendit quelques secondes puis laissa une poignée de billets sur la table de cette chambre d'hôpital. Ses missions dans le gang lui rapportaient assez d'argent. Même si elle en dépensait un tiers pour sa moto, un autre pour aider sa mère à payer les factures, et le dernier à le mettre de côté pour ses futures études et celles de son frère.
Billie sortit silencieuse par la porte de la chambre, puis elle se mit à marcher jusqu'à la sortie avec conviction. Lorsque vous marchez avec conviction, même si vous ne savez pas où, les autres pensent que vous le savez et ne se posent pas de question. Billie suivait cette technique.
Elle allait bientôt atteindre l'ascenseur, lorsqu'une conversation retint son attention. Elle se posa près du mur, en faisant comme si elle était obnubilée par son téléphone, comme beaucoup de personnes désormais. Deux personnes parlaient à voix basse ; l'effet Streisand disait qu'en cherchant à tout prix à cacher quelque chose, cette chose finit par être découverte. C'était exactement la même chose à cet instant-là. En cherchant à ne pas se faire entendre, ces deux personnes avaient réussi à retenir l'attention de Billie.
La première personne devait être un homme. Malgré ses chuchotements, Billie pouvait discerner une voix rauque et sèche. La deuxième personne, quant à elle, devait être exaspérée : il s'agissait d'une femme.
– Je n'ai pas envie de sortir cette semaine, ni d'aller au bar Omar.
La femme prononçait ces mots comme si elle les avait répétés de nombreuses fois, jusqu'à présent.
– Mais tu comprends pas ! La voix de l'homme augmenta d'un cran, sous l'effet de l'excitation. Il baissa immédiatement d'un ton. – Le Datura organise une soirée libre demain soir. C'est pas toi qui avais besoin de drogue ? Tu auras de quoi te faire plaisir !
Un homme passa près de Billie avec un chariot, l'empêchant d'entendre le reste. Un rictus apparut sur son visage. Il semblerait qu'elle soit arrivée le bon jour, finalement. Cependant, ce qu'elle entendit ensuite fit retomber sa joie.
– Écoute, décide-toi rapidement, il nous reste qu'un peu moins d'une heure pour prendre une invitation.
Billie allait devoir trouver un plan, et vite. Elle n'avait pas prévu de devoir se trouver une invitation pour pouvoir pénétrer le sous-bar du Datura Bane. En effet, Mikaël Vane possédait une salle, sous son bar, où il organisait ce qu'il appelait des "soirées libres". Durant ses soirées, les personnes qui avaient une invitation pouvaient se procurer tout ce qu'ils voulaient. Des armes, de la drogue, des prostituées ou acheter des femmes.
Billie allait devoir se trouver une invitation pour pouvoir participer à la soirée du lendemain. Vane ne sortait que durant ses soirées libres, ce qui rendait la mission de la jeune fille plus compliquée. Cependant, Billie comptait bien faire appel à des professionnels dans le gang pour tâcher d'entrer dans cette soirée sans perdre de temps. Ainsi, Billie rentra à sa chambre d'hôtel puis prit une douche. Elle avait décidé de ne mettre l'attelle que lorsqu'elle n'aura pas besoin de vraiment bouger.
Elle s'habilla avec les vêtements les plus classes qu'elle avait, qui étaient aussi ses derniers vêtements propres. Il faudra qu'elle aille se faire une machine avant de partir de la ville.
Le Datura Bane avait une devanture sombre et élégante. Avant de pousser la porte d'entrée, Billie déboutonna les premiers boutons de sa veste. Ne laissant pas place à l'imagination quant à l'apparence de son sous-vêtement.
Elle s'arma d'un sourire idiot puis, sans plus de cérémonie, après avoir remis en place sa sacoche sur son épaule, elle poussa d'un grand coup la porte, qui alla se cogner contre le mur. Le bruit sourd que provoqua l'impact provoqua un lourd silence dans le bar. Billie bomba le torse et s'accouda au bar sous le regard de tous.
Elle était prête à passer à l'action.
¦suite¦
~Je suis sur la piste d'un voleur~
Thousand Foot Krutch, Fly on the wall
Et voilà ! Ce neuvième chapitre est posté. Désolée, je suis vraiment en retard quant à la date que j'avais posté sur insta...
J'espère que ce chapitre vous a quand même plus, même s'il ne contient pas beaucoup d'action ! Est-il assez long ? Certains prochains chapitres s'avèrent être plus long. Désolée pour veux qui préfèrent les chapitres vraiment courts !
Alors, vous la trouvez comment, Billie ? Je pose souvent cette question, mais j'aimerais bien savoir ce que vous en pensez, et comment je pourrais peut-être "améliorer" ce personnage, ou faire plus ressortir sa personnalité.
N'hésitez pas à aller consulter mon insta, que j'ai créé pour cette histoire : Lutyfie.auteure et proposez moi du contenu que vous aimeriez voir dessus ! Je ne mord pas !
D'aileurs, vous l'avez peut-être remarqué, mais j'ai changé la couverture de ce livre. Je la préfère à l'ancienne !
Sur ce, bonne journée ! On se retrouve au prochain chapitre ¦)
Au plaisir de vivre
cette aventure avec vous
[LD]
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