Chapitre 4.
Des centaines d'avions en papier volaient à l'intérieur du château et atterrissaient aux pieds de certains élèves ou s'écrasaient dans les salles communes, attendant d'être dépliés pour être lu.
Lorsque Peter rentra à l'intérieur du château avec ces amis, ils remarquèrent les visages éberlués des étudiants en découvrant les feuilles de papier qui envahissaient les couloirs de l'école. Il tourna la tête vers Charlie et le regarda avec un sourire comme s'ils avaient réussi quelque chose et qu'ils étaient satisfaits. Il monta les escaliers quatre à quatre avec enthousiasme et ces camarades le suivirent. Il était content de l'ampleur que ça prenait et des effets qu'avaient ces avions envers les élèves.
Peter entendait les étudiants échangeaient des commentaires après avoir lu le contenue des morceaux de papier. Aucuns des mots n'avaient étés signés et tout le monde se posait des milliers de questions sur l'envoyeur. Il pouvait en entendre certains murmurer le nom du directeur comme potentiel expéditeur. Mais ils avaient tous faux.
Alors qu'ils montèrent toujours les escaliers, Aria, une camarade de classe des garçons, les stoppa net.
— Peter ?
— Oui ? répondit-il à la jeune fille brune.
Peter parut étonné qu'elle vienne les trouvés pour leur parler. Ils n'étaient pas vraiment amis et n'avaient jamais réellement eu l'occasion de discuter, à part à la bibliothèque la dernière fois.
— Le professeur Jenkins m'a envoyé pour te dire qu'il te convoque dans son bureau, expliqua Aria.
Peter la regarda avec stupéfaction, d'un air hébété. Il ne donnait pas l'impression d'être convaincu.
— Attends ? quoi ? le directeur veut me voir ? est-ce qu'il t'a dit pourquoi ? le questionna-t-il.
— Non, j'en sais rien, je l'ai vu dans le couloir et il m'a juste dit que je devais te rechercher pour te dire qu'il voulait te voir dans son bureau maintenant, développa Aria.
Un long silence s'ensuivit. Peter ne savait pas quoi répondre ni quoi en pensé. Pourquoi le directeur ne l'aurait pas convoqué lui-même ? Il pensa instantanément à Gorthaur et aux avions en papier qui circulaient dans les couloirs de l'école. Peut-être qu'il avait enfin prit la décision de faire quelque chose et de le convier pour l'aider à agir.
Il jeta un bref regard à Charlie avant de répondre enfin.
— Je ... oui ... je vais y aller, je te remercie.
— Au faite, je m'appelle Aria, je suis dans la même classe que les gars ... et vous êtes ? dit-elle en regardant les deux filles qui attendaient auprès de Peter et Charlie.
— Elles étudient du côté du château destiné aux personnes surnaturelles autres que les sorciers.
Charlie venait de se précipiter pour répondre à la place des filles, sûrement parce qu'il avait peur qu'elles révèlent quelque chose à propos de Gorthaur ou de la mission qu'avait eu Peter.
— Moi c'est Ashley et elle Emma.
Ashley tourna la tête vers les garçons avant de reprendre.
— Vous ne nous aviez pas dit que vous aviez une amie dans votre classe ?
— Une amie ? s'empressa de répondre Peter.
— On est juste dans la même classe, rien d'autre, se précipita de répondre Aria à son tour.
— Je pensais que vous étiez amis ... enfin je ne sais pas ... peu importe, répondit Ashley.
Peter remit son sac sur son épaule.
— Je vais y aller... ça doit être important s'il m'a convoqué, affirma Peter avant de commencer à avancer dans les escaliers.
— Tu nous diras ce qu'il t'a dit, on se retrouve dans la salle commune, répondit Charlie.
Personne d'autre ne prit la parole et Peter s'éloigna.
Il frappa à la porte en bois de son bureau, une boule dans le ventre. Il stressait à l'idée de connaitre la raison pour laquelle le directeur l'avait convoqué. Il resta là silencieux, attendant la permission pour rentrer dans le bureau.
— Entrez ! cria soudain la voix du directeur.
Il poussa la porte, tremblant de tous ces membres. Il espérait être convoqué pour des bonnes raisons et que le directeur allait lui confier une nouvelle mission. Il avança, en silence, jusqu'au bureau où était installé le professeur.
— Bonjour monsieur, dit Peter.
— Bonjour Peter, lui répondit-il.
Le professeur se rassit confortablement dans son fauteuil, avant d'ajouter :
— Je sais que tu voudrais être d'avantage impliqué dans la recherche de Gorthaur, ce puissant sorcier – il prit le temps d'étudier Peter avant de reprendre – tu crois que ça nous amuse de devoir protéger tout le monde contre ce sorcier ? tu penses que ça nous plait qu'il soit en liberté, à moi et au ministre ?
— ... si je ne veux pas que tu agisses c'est pour ta protection !
Son visage s'était empourpré.
— Holà, s'écria Peter qui s'enhardissait.
— Je voulais juste te rappeler que tu ne fasses rien, moi-même et le ministre gérons cette affaire, d'ailleurs le ministre a envoyé des hommes à la recherche de Gorthaur pour l'empêcher de faire du mal à quiconque et pour le juger.
Peter l'aperçu contrôler son souffle.
— Je ne comprends pas pourquoi je ne peux rien faire, vous m'aviez confié une mission parce que vous me faisiez confiance et maintenant je dois rester dans mon coin, les bras croisés !
Il sentait la colère monter en lui et il était sur le point d'exploser. Mais il essaya de rester calme.
— On aurait pu croire que de te retrouver avec Emma t'aurais fait changer d'avis, que tu aurais voulu rester ici pour continuer de veiller sur elle ou que tu n'aurais pas souhaité risquer ta vie pour tes amis, fit le directeur d'une voix douce.
— C'est pour eux que je veux faire quelque chose, je ne veux pas que Gorthaur réussisse à rentrer dans l'école et fasses du mal à n'importe qui.
— Tu ne comprends pas, tu ne comprends pas ce que je t'explique.
Peter ne répondit pas et s'appliqua à contrôler sa respiration. Au bout de quelques secondes de silence, le directeur reprit :
— Je sais que tu hésites à nous faire confiance, que tu ne sais pas si on se sert de toi seulement quand on en a besoin. Mais ça fait partie du plan, nous avions besoin de toi pour protéger Emma au lycée de Phénix, je ne pouvais pas allait la voir, lui dire la vérité et lui demander de venir ici, elle ne m'aurait jamais cru. Alors que toi elle te fait confiance et c'est le principal.
Peter secoua lentement la tête. Il ne savait plus s'il devait le croire et lui faire confiance, il était complétement perdu.
— Comment pouvez-vous espérer que je vous croie ? demanda le jeune homme.
— Comme je t'ai dit, le ministre gère déjà la situation, il a envoyait des gens former pour rechercher Gorthaur et de mon côté je dois protéger l'établissement, je vais engager de nouveau surveillant pour ça.
Le jeune sorcier ne répondit pas. De toute manière il n'avait plus envie de rester les bras croisés et il se sentait beaucoup trop impliqué pour laisser tomber.
— C'est un homme du nom de Johanson qui a prévenu le ministre pour Gorthaur, il a dit avoir surpris une conversation, puis tous s'est confirmé lorsqu'on a su que ce mage noir recherchait une banshee ... nous avions également entendu des rumeurs qui disaient qu'une jeune fille n'était pas comme les autres, qu'elle avait un comportement étrange alors nous nous sommes penchés sur son cas et nous en avons déduit qu'il s'agissait d'une banshee.
En écoutant parler le professeur, il avait l'impression qu'il était sur le point de saisir toutes les réponses dont qu'il souhaitait. Pourtant, il se méfiait encore un peu. Il avait joué un rôle crucial en protégeant Emma, en lui avouant la vérité sur son pouvoir et en l'emmenant dans cette école.
— J'espère que tu comprends qu'il était important que quelqu'un protège cette jeune fille avant qu'elle ne se fasse kidnapper – le directeur se pencha en avant, les bras sur son bureau – et j'ai aperçu des avions en papier qui circulaient dans les couloirs, est-ce que tu peux m'en dire plus ?
Peter le dévisagea en silence. Il ne savait pas quoi lui répondre. Il ne voulait pas lui dire la vérité, ne souhaitant pas avoir de problèmes, mais une partie de lui lui disait qu'il ne fallait pas mentir.
— Je ne sais pas, je n'ai pas pris de le temps de m'en occuper, je suis venu ici directement, lui mentit l'adolescent.
— Pourtant, il y a un message concernant Gorthaur dessus et tu es le seul à t'en soucier parmi les élèves.
— Je ne dois pas être le seul visiblement.
Il savait très bien que c'était lui qui avait envoyé un message, demandant aux étudiants de se battre contre Gorthaur. Mais comme il lui interdisait d'agir, il préféra rester silencieux à ce sujet.
— Très bien.
Le directeur n'avait pas l'air convaincu mais le laissa quitter son bureau sur ces mots. Dans l'immédiat le plus important pour lui était de recueillir le plus d'informations possible, de faire quelque chose pour Gorthaur malgré l'interdiction mais surtout de retrouver ces amis.
Lorsqu'il pénétra dans sa salle commune, il vit des étudiants assit sur les fauteuils et autour des tables. Il chercha des yeux Charlie puisqu'il avait très envie de lui raconter ce que le directeur venait de lui expliquer. Des élèves ouvraient encore les avions en papier pour en découvrir le message, tandis que certains échangeaient des rumeurs à ce propos et d'autres des messes basses. Avant qu'il n'eut le temps de s'avancer dans la pièce, une voix jaillit du brouhaha et Peter ne put s'empêcher de sourire.
— Alors ? qu'est-ce qu'il te voulait ?
Tiraillé entre l'inquiétude et le soulagement, Peter continua à scruter anxieusement le visage des personnes présentes. Il n'avait pas envie de discuter de ça devant tout le monde alors il fallait qu'il trouve un endroit tranquille ou qu'ils bavardent plus tard.
— Il vaut mieux que l'on discute ailleurs, lui répondit Peter, après quelques secondes.
— Avec le brouhaha, personne ne fera attention à notre conversation, plaisanta Charlie.
— Tu parles ! s'ils entendent un morceau de discussions qui les intéresses crois-moi qu'ils vont y faire attention, renchérit Peter avec un sourire.
Charlie fit signe à son ami et ils sortirent de la salle commune.
— De toutes façon comme les cours sont terminés pour aujourd'hui, les élèvent vont tous regagnés leurs salles communes, expliqua Charlie, comme si Peter n'était pas au courant que les cours étaient terminés au vu de l'heure qu'il était.
Debout dans les escaliers de marbre, Peter observa les alentours. Il espérait que personne ne passerait à côté d'eux. Soudain, un professeur, qu'ils connaissaient seulement de vue, s'avança vers eux et l'appréhension gagna Peter. Il n'avait pas envie de recevoir de réflexions ou que l'enseignant les obligea à rejoindre leur dortoir. Mais ils eurent de la chance. Le professeur jeta un regard dans leur direction avant de s'éloigner.
— Le directeur m'a seulement dit de ne rien faire pour Gorthaur, expliqua alors Peter à mi-voix.
— Est-ce qu'il t'a dit pourquoi ? s'étonna son ami.
— Il a simplement expliqué qu'il gérait la situation avec le ministre et que je ne devais pas m'en occuper et les laisser faire.
Charlie ne parut pas très surpris.
— Je comprends... ils veulent gérer ça entre adultes, ils ne nous croient pas capable de faire quoi que ce soit, répondit Charlie.
— Je ne resterais pas les bras croisés... le directeur peut dire et faire ce qu'il veut, je m'en fiche !
Lâcher ce sarcasme lui fit du bien.
— Maintenant, il faut l'empêcher de retrouver encore Emma, répondit le sorcier à lunette.
Sur ces mots, ils rejoignirent à nouveau la salle commune.
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