Chapitre 9.
Peter et Charlie suivirent la mèche d'Emma qui volait dans les airs devant la Chevrolet bleue. Il devait les mener tout droit au lieu où avait été kidnappée la jeune banshee. Ils roulaient sur des routes de campagne, traversaient par moment des bois et empruntaient des chemins qui parcouraient des champs. Cela faisait environ deux heures que Peter conduisait et la nuit commençait à tomber. La fatigue les emportait tous les deux mais ils ne pouvaient pas s'arrêter sur la route en plein milieu de nulle part pour dormir dans le véhicule. Ils continuèrent alors d'avancer.
Lorsque la nuit fut complètement tombée, ils aperçurent sur la route de campagne qu'ils empruntaient, un motel. Ils ne comprenaient pas ce qu'un motel pouvait bien faire au milieu de nulle part mais à cause de la fatigue, ils ne se posèrent pas davantage de questions. Les deux jeunes sorciers décidèrent de s'y arrêter pour la nuit.
Avant de pénétrer dans le parking Charlie sortit sa baguette magique et jeta un sortilège afin que la potion de localisation ne cesse de fonctionner. La mèche de cheveu tomba instantanément sur le capot du véhicule. Peter se gara sur le parking situé juste devant le motel. Il descendit de la Chevrolet, récupéra son sac et se dirigea vers le capot. Charlie fit de même. Des lampadaires éclairaient le parking mais Peter récupéra son téléphone portable pour s'éclairer davantage. Il n'avait pas envie d'utiliser sa baguette magique de peur que quelqu'un le surprenne.
Ils cherchèrent alors la mèche de cheveu. C'est seulement au bout de quinze minutes que Charlie la repéra. Peter la mit dans un bocal qu'il rangea aussitôt dans son sac à dos. Il récupéra la cage où se trouvait sa chouette et ils se dirigèrent tous les deux vers l'entrée du motel.
Lorsqu'ils rentrèrent à l'intérieur, ils tombèrent sur un grand hall d'accueil. Seul le comptoir était éclairé puisqu'une vieille femme, les cheveux gris parsemés de blancs, se trouvait de l'autre côté, le nez dans des bouquins. Des vieux fauteuils ainsi que des petites tables étaient disposés à droite du comptoir et un couloir se dressait également de ce côté. Il n'y avait aucun bruit, tout était si silencieux. Ils avancèrent d'un pas non rassuré vers la vieille femme.
— Bonjour, fit Peter à la réceptionniste.
La femme releva la tête. Elle paraissait avoir environ quatre-vingt ans et elle n'inspirait pas confiance.
— Que puis-je faire pour vous ? leur demanda-t-elle d'une voix grave.
— Euh... nous voudrions une chambre pour une nuit, lui répondit Peter.
La dame ouvrit son agenda de réservation et elle se mit à rechercher une chambre de disponible. Les deux adolescents pouvaient s'apercevoir que l'agenda ne contenait aucune inscription mais elle fit mine de chercher en glissant son vieux doigt sur la page vide. Environ cinq minutes plus tard, elle se retourna et regarda les clés accrochées au mur derrière elle. Il n'en manquait aucune, elles étaient toutes suspendues à leur place habituelle. La vieille femme passa son doigt devant les clés, une par une avant d'en choisir une et de la récupérer.
— Pour deux c'est soixante euros, leur dit-elle en posant les clés sur le comptoir.
Peter sortit son porte-monnaie et paya la réceptionniste avant de prendre les clés et de se retourner. Il s'aperçut que Charlie s'était éloigné. Il fixait une affiche accrochée au mur un peu plus loin juste devant le comptoir de l'accueil.
— Charlie ? Qu'est-ce que tu fais ? On peut y aller, lui dit Peter.
Charlie ne lui répondit pas et Peter s'approcha de lui. Il observa l'affiche que regardait son ami et s'aperçut qu'il s'agissait d'une affiche de recherche. Ce n'était pas n'importe quelle personne qui était recherchée, il s'agissait d'Emma Wright. Peter ne s'était pas occupé de ses parents et ils devaient s'inquiéter que leur fille ne soit pas rentrée.
— Euh... Peter ? Qu'est-ce que tu comptes faire ? chuchota Charlie qui venait de s'approcher de l'oreille de son ami.
Peter ne lui répondit pas tout de suite.
— Je... je ne l'avais pas prévu mais je pense que nous devrions aller voir ses parents, répondit enfin Peter à voix basse.
Les deux jeunes hommes perçurent la porte du motel s'ouvrir mais ils n'y prêtèrent pas attention jusqu'au moment ils entendirent des bruits de pas s'avancer vers eux.
— Salut, leur dit soudain une voix féminine derrière eux.
Les deux sorciers sursautèrent et ils se retournèrent. C'était Ashley qui venait de pénétrer à l'intérieur du motel et de leur parler. Elle portait un sac de voyage à la main.
— Salut, lui répondit Peter, surpris de la voir dans cet endroit.
— Qu'est-ce tu fais ici ? demanda Ashley.
— J'allais te demander la même chose ... au fait je te présente Charlie, c'est un ami, lui présenta Peter.
— Salut, moi c'est Ashley, répondit la jeune fille en regardant Charlie.
Elle regarda à nouveau Peter et lui demanda :
— Vous êtes ici combien de temps ?
— Seulement une nuit, on s'est arrêté en chemin, lui répondit le sorcier.
— Oui, moi aussi et c'est le seul motel que j'ai trouvé dans les alentours, lui expliqua la jeune blonde vénitienne.
— On était même surpris d'en trouver un, avoua Charlie.
— Oui pareil pour moi, c'est que vous partez en vacances et que vous vous arrêtez en chemin pour dormir ici ? s'étonna Ashley.
— Non, lui répondit Peter en lui faisant signe de la tête.
— Nous allons chez une amie à nous que nous n'avons pas revu depuis longtemps, lui mentit Charlie.
— Oui... je vais voir une tante qui est gravement malade, expliqua enfin la femme d'une vingtaine d'années.
— Ah... désolé, répondit Peter ne sachant pas quoi lui répondre d'autre.
Ashley regarda le comptoir de l'accueil. La vieille femme se trouvait toujours là. Elle rangeait comme si elle était prête à partir et à fermer l'accueil.
— Je vais aller prendre une chambre, je vous dis à plus tard et ravie d'avoir fait ta connaissance Charlie, dit Ashley juste avant de s'éloigner.
Peter et Charlie avancèrent en direction du couloir sombre qui menait aux différentes chambres. A l'entrée du couloir, Charlie appuya sur l'interrupteur et la lumière s'alluma le long du couloir. Ils purent apercevoir un escalier au bout du couloir qui montait sur la droite. Peter regarda le porte-clés sur lequel se trouvait le numéro de la chambre qui leur était attribué. Il s'agissait du numéro deux. Il l'indiqua à son ami puis ils avancèrent le long du couloir tout en regardant les numéros inscrit sur les portes. La dernière porte affichait le numéro cinq. Ils montèrent alors les escaliers. Le motel était vide et silencieux, ce qui ne leurs inspiraient pas confiance. Une fois en haut des marches, un autre couloir se dressait devant eux. Ils regardaient le numéro des premières chambres lorsque la lumière du couloir s'éteignit d'un seul coup.
— Peter ? appela Charlie.
Peter récupéra son sac dans le noir essayant de trouver son téléphone portable à l'intérieur. Lorsqu'il l'eut trouvé, il activa la lampe du téléphone et s'éclaira autour de lui à la recherche d'un interrupteur.
— Tu arrives à voir un interrupteur ? demanda Peter à son ami.
— Non, lui répondit-il en essayant de chercher avec le peu de lumière qu'il avait à sa disposition.
Peter s'approcha de la cage d'escalier.
— C'est bon je l'ai trouvé, dit Peter avec soulagement.
Il appuya dessus mais rien ne se produisit. Un coup de stress l'envahit.
— Ça ne fonctionne pas, expliqua Peter.
— Il y en a peut-être un autre, suggéra le garçon à lunettes.
Peter chercha de nouveau autour de lui, il avança même dans le couloir mais il ne trouva rien.
— Non, il n'y en a pas d'autre, dit Peter.
— C'est peut-être l'ampoule qui ne fonctionne plus, répondit Charlie.
— Il y a plusieurs néons dans le couloir, je ne pense pas que ce soit ça... j'ai pensé que c'était l'interrupteur qui ne fonctionnait pas mais la lumière des escaliers est éteinte aussi, expliqua Peter.
— Et ... Je n'ai pas entendu ton amie, la fille, venir dans le couloir même en bas, dit Charlie qui avait oublié le prénom d'Ashley.
— Elle a peut-être une chambre à l'entrée du couloir du bas ou elle discute avec la vieille femme ou elle s'est posée sur un des fauteuils à côté de l'accueil, suggéra Peter comme explication possible.
— Peut-être, répondit seulement Charlie.
Peter avança dans le couloir, s'éclairant toujours à l'aide de son téléphone à la recherche de leur chambre. Charlie le suivait. Ils trouvèrent la chambre assez rapidement. Peter ouvrit la porte avec la clé et ils rentrèrent à l'intérieur. La lumière fonctionnait bien dans la chambre, ce qui leur parut étrange. Ils déposèrent tous les deux leur sac au pied de leur lit avant de se jeter dessus. Il s'agissait d'une chambre avec de la décoration qui n'était plus moderne, munie de deux petits lits, deux tables de chevet et d'une table en bois poussiéreuse installée contre le mur devant les lits. Une grande fenêtre se trouvait en face de la porte d'entrée, de l'autre côté des lits. En face de la fenêtre, sur l'autre mur, était disposé un placard avec des portes en bois. Un vieux poste de radio était placé sur la table contre le mur. La décoration ne plaisait pas aux deux adolescents mais ils s'en fichaient puisqu'ils restaient qu'une seule nuit dans ce motel.
— Je suis épuisé, dit Peter qui avait conduit pendant plusieurs heures.
— Moi aussi, lui répondit son ami.
Ils restèrent allongés chacun sur leur lit pendant une quinzaine de minutes à discuter de tout et de rien, notamment d'Ashley avant que Peter ne regarde l'heure sur son téléphone portable. Il affichait vingt et une heure. Charlie décida enfin de prendre une douche dans la minuscule salle de bain qui se trouvait dans leur chambre. L'eau coulait sur le visage et les yeux fermés du jeune homme qui avait la tête penchée en arrière. Lorsqu'il décida enfin de rouvrir les yeux pour attraper l'échantillon de shampoing donné par le motel, il fut soudain pris de panique. De l'eau de couleur noire sortait du siphon du bac de douche. Il sortit d'un bon, récupéra sa serviette et ses lunettes puis il sortit de la salle de bain en vitesse. Quant à Peter, il préparait ses affaires pour aller se coucher.
— On a un problème, je veux dire... dans la douche, affirma Charlie à Peter.
— Quoi ? Que se passe-t-il ? s'étonna Peter.
Charlie fit volte-face pour rejoindre de nouveau la salle de bain et Peter le suivit. L'eau avait cessé de sortir du siphon mais le bac de la douche était rempli d'une eau noire, aussi noire que la couleur d'un corbeau. Peter regarda le contenu de la douche avec étonnement et panique. Il ne savait pas de quoi il pouvait bien s'agir.
— L'eau est sortie du siphon je ne sais pas comment, lui expliqua Charlie.
Peter s'avança au plus près et avec frayeur il mit sa main dans l'eau pour essayer de retirer la bonde de douche. Des tonnes de cheveux se trouvaient coincés à l'intérieur. Il les retira par centaines au moins une dizaine de fois avant de finir par tout enlever. Les deux adolescents paniquaient, ils ne comprenaient pas comment de l'eau noire auraient pu sortir du siphon et des cheveux auraient pu bloquer la bonde de la douche. Lorsqu'il eut retiré la dernière poignée de cheveux, l'eau s'écoula instantanément avec un bruit assourdissant.
— Est-ce que tu as fait quelque chose ou que tu as vu quelque chose d'anormal ? demanda Peter à son ami.
— Non, j'ai seulement vu de l'eau sortir de la douche, expliqua le garçon à lunettes.
— Je ne comprends pas, l'eau ne peut pas sortir du siphon comme ça, j'espère que ce n'est pas Gorthaur ou un membre de sa meute qui serait dans le motel et qui aurait jeté un sortilège, paniqua Peter.
Charlie eut un petit coup de stress, cette idée ne lui avait pas traversé l'esprit. Lorsque Peter sortit de la salle de bain, le vieux poste de radio grésillait. Il s'était allumé. Charlie était resté dans la salle de bain afin de se changer et Peter s'était alors dirigé vers le poste de radio. Il chercha le bouton qui lui permettrait de l'éteindre. Le poste s'éteignit et le jeune homme se dirigea vers son lit pour se changer lui aussi pour dormir.
A l'instant où il s'assit sur le lit, le poste de radio se ralluma aussitôt. Il pouvait entendre un homme parler. Le sorcier se dirigea de nouveau vers le poste de radio avec panique et l'éteignit une nouvelle fois. Le jeune sorcier était encore plus effrayé. Son cœur se mit à battre à deux cent à l'heure. Des choses étranges se produisaient dans leur chambre et dans le motel.
Lorsque Charlie sortit de la salle de bain, il s'installa confortablement dans son lit pour dormir. Peter termina de se préparer et à l'instant où il se rassit sur son lit pour se coucher à son tour, le poste de radio se ralluma encore une fois. Charlie s'assit en sursaut.
— Qu'est-ce que c'est ? demanda Charlie en paniquant.
Peter ne répondit pas et s'approcha du poste. Quant à Charlie, il se leva et s'assit au bord de son lit pour écouter un morceau d'une conversation entre un homme et une femme qui venait du poste.
— Vous vous souvenez de l'heure qu'il était la dernière que vous l'avez vu ? demanda l'homme.
— Euh... je ne sais pas, je ne me souviens pas, répondit la voix féminine.
— Essayez de vous rejouer la scène dans la tête, imaginez que vous la regardez en train de faire quelque chose et ensuite que s'est-il passé ? questionna la voix masculine.
— Ensuite... elle a disparu comme ça... mais je vous jure que normalement elle était en sécurité.
— Tout va bien, on essaie juste de vous aider, essaya de rassurer l'homme.
Soudain, Peter débrancha le poste de radio violemment. Il en avait assez qu'il fonctionne et il voulait dormir. Il alla alors s'installer de plus bel dans son lit. Charlie, toujours assis au bord de son lit, fixait encore le poste de radio quand d'un seul coup il entendit de nouveau la voix féminine. Peter assis dans son lit fixa alors lui aussi le poste.
— Elle est morte c'est ça ? Est-ce qu'elle est morte ? C'est ma faute, j'aurais dû la protéger ou lui dire de ne pas y aller, paniqua la voix féminine.
Charlie récupéra rapidement sa baguette magique toujours dans son sac posé au pied de son lit et il jeta un sortilège qui le fit instantanément exploser.
— On ne peut pas rester ici, il faut qu'on s'en aille, dit Charlie tout en rangeant ça baguette.
— Mais ce n'est que pour une nuit, on part demain matin très tôt, rassura Peter.
Charlie s'approcha de la fenêtre et poussa légèrement le rideau afin de scruter les alentours et le ciel noir. Le parking était toujours éclairé par les lampadaires et le jeune homme à lunettes pu apercevoir une voiture de police garée juste en dessous de leur fenêtre. Un coup de stresse l'envahit, il se demandait ce que les policiers pouvaient bien faire dans ce motel en sachant que la voiture n'était pas présente à leur arrivée. Charlie lâcha brusquement le rideau.
— Je ne peux pas dormir ici, dit-il.
Il marcha rapidement, d'un pas décidé, récupéra son sac en bandoulière et se dirigea vers la porte de la chambre.
— Attends, Charlie, interpella Peter avant de se lever du lit, d'enfiler ses chaussures sans faire les lacets, de récupérer au passage son téléphone et de se diriger vers son ami.
Charlie ouvrit la porte et s'éclaira à l'aide de sa baguette magique dans le couloir sombre et silencieux.
— Charlie... euh... range ta baguette je ne veux pas que quelqu'un te voit avec.
Peter activa l'option lampe de son téléphone portable.
— Cet endroit est hanté, affirma Charlie.
L'adolescent à lunettes descendit les escaliers et se dirigea vers l'entrée du motel. Tout était sombre et silencieux.
— Écoutes Charlie, c'est toi qui voulait venir avec moi, tu étais prêt à faire n'importe quoi pour me suivre, pour m'aider en cas de problème et maintenant c'est toi qui veux partir, je t'avais pourtant dit de rester à Whartleyne, dit Peter à voix basse de peur que quelqu'un ne l'entende.
— Oui, tu as raison... retournons dans notre chambre mais par contre demain nous partons le plus tôt possible, répondit Charlie sur le même ton que son ami.
Lorsque Peter, qui s'éclairait toujours avec son téléphone, se retourna, il fit un bon en arrière.
Il venait d'éclairer une jeune femme assise dans un fauteuil près de l'accueil. Elle portait une robe blanche, était nu pied et ses cheveux longs recouvraient son visage. Elle était immobile, comme pétrifié. Peter et Charlie s'avancèrent tous les deux avec frayeur vers la femme tout en l'éclairant. En s'approchant de plus près Peter s'aperçut qu'il s'agissait d'Ashley. Il se mit à tremblait à cause de la panique.
— Ashley ? Ashley ? demanda-t-il d'une voix tremblante en lui poussant les cheveux du visage.
Elle avait les yeux grands ouverts et elle regardait dans le vide. Son visage était pâle. Avec frayeur Peter toucha au niveau de son pou mais il fut soulagé lorsqu'il comprit que son cœur battait encore.
— Ashley ? Est-ce que tu m'entends ? demanda Peter tout en la secouant légèrement afin de la réveiller.
Rien ne se produisit. Les deux garçons étaient inquiets. Charlie aperçut une clé à côté de la jeune fille sur le fauteuil. Il la récupéra et remarqua qu'elle portait le numéro trois. Il tapota à l'épaule de son ami et lui montra la clé. Ils se doutèrent tous les deux qu'il s'agissait de la clé de sa chambre.
— Aide-moi à la porter, on va essayer de la ramener dans sa chambre, ordonna Peter.
Charlie, toujours sa baguette à la main et Peter toujours son téléphone, essayaient de relever la jeune loup-garou du siège. Une fois debout, ils tinrent chacun un bras derrière leur cou et la trainèrent jusqu'à la chambre numéro trois. Devant la porte, Charlie enfonça la clé dans la serrure mais il comprit rapidement qu'elle n'avait pas été fermée à clé. Il la poussa, alluma la lumière et ils allongèrent Ashley sur le lit. Ils éteignirent alors la lumière de leur téléphone et baguette. Sa chambre était dans un désordre. Son sac avait été vidé et les affaires avaient été éparpillées un peu partout. La couverture du lit se trouvait par terre et la tringle du rideau était tombée d'un côté.
— Tu penses que quelqu'un l'a pétrifié ? demanda Charlie.
— Je ne sais pas mais cela ne me rassure pas, avoua Peter.
Peter donna de légères claques à la jeune fille pour essayer de la réveiller mais rien ne se produisit. Il décida alors de remplir un gobelet dans la salle de bain et il l'aspergea d'eau sur le visage. Ashley s'assit d'un bon avec une énorme inspiration d'air. La jeune fille, le visage et les cheveux trempés, secoua rapidement la tête en faisant signe de « non ».
— Ashley ? appela Peter assez fort.
Elle arrêta instantanément de bouger la tête et elle reprit connaissance dans les secondes qui suivent.
— Que s'est-il passé ? demanda alors la jeune fille.
— On espérait bien que tu puisses nous le dire, lui répondit Peter.
— Qu'est-ce que vous faîtes dans ma chambre ? questionna Ashley.
— Nous t'avons trouvé assise dans un fauteuil près de l'accueil, tu ... tu étais immobile, lui expliqua Peter.
— Donc nous t'avons ramené dans ta chambre, ajouta Charlie.
— Alors vous ne pouvez pas me dire ce qu'il s'est passé dans ma chambre ? demanda la jeune femme.
— Non, mais j'espère que personne ne se trouve dans le motel et que personne ne t'a fait de mal ou t'as jeté un sortilège, répondit Peter.
Ashley se leva et manqua de tomber à la renverse en descendant du lit. Elle se dirigea vers la salle de bain, le visage toujours pâle. Elle s'essuya avec une serviette et se rassit sur son lit.
— Je n'ai vraiment aucun souvenir de ce qui s'est passé, j'espère qu'il n'y a rien eu de grave.
Charlie pensa immédiatement à la voiture de police qu'il avait vu garée en bas de sa fenêtre. Il espérait juste au plus profond de lui qu'elle n'aurait rien fait qui aurait suscité la venue de la police. En espérant également que ce n'était pas eux ni Gorthaur ou un membre de sa meute qui serait venu fouiller dans sa chambre à la recherche de quelque chose qu'ils n'auraient pas trouvé et qu'ils lui auraient fait du mal afin qu'elle parle.
— Tu as vraiment besoin de repos, on va rester avec toi pour surveiller pendant la nuit qu'il ne se passe pas autre chose, lui dit Peter.
— Non, allez dormir dans votre chambre je vais bien aller, répondit-elle.
— Ecoute, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose, ajouta Peter.
— Je peux rester aussi, dit Charlie avec inquiétude, au cas où il se passerait vraiment quelque chose.
— Comme il y a un autre lit d'une personne, on va aller chercher nos affaires et nous allons dormir à tour de rôle pour monter la garde, expliqua Peter.
— Mais je vous ai dit que je vais me débrouiller, insista Ashley.
— Personne ne sait ce qui est arrivé tout à l'heure alors s'il s'agit d'une créature, je ne sais pas laquelle, qui t'aurait mis dans cet état et profiterait de recommencer car nous t'avons laissé seule dans la chambre, il n'en est pas question, insista également Peter.
Ashley ne répondit pas et Peter sortit de la chambre, laissant Charlie la protéger pendant qu'il irait chercher son sac à dos, sa chouette et le reste de leurs affaires dans la chambre. A son retour, Ashley dormait déjà et ils se relayèrent pour dormir et la surveiller. Mais rien ne s'était produit pendant la nuit.
Lorsqu'ils furent tous réveillés le lendemain matin aux alentours de huitheures, ils s'habillèrent et les garçons aidèrent la jeune fille à ranger lachambre. Après cela, ils redonnèrent les clés à l'accueil toujours à la même vieille femme. Peter et Charlie n'expliquèrent pas lesévènements de la veille à la réceptionniste. Ils étaient pressés de quitter cet endroit terrifiant. Sur le parking avant de sequitter, Peter insista auprès d'Ashley pour qu'elle lui téléphone dès qu'elleaurait un problème tandis que Charlie remarqua que le véhicule de la policen'était plus présent sur le parking. Ils se saluèrent en espérant se revoirbientôt dans de meilleures conditions. Ashley continua alors son chemin pourrevoir sa tante, gravement malade.Quant à Peter et Charlie, ils ne décidèrent pas d'utiliser la potion delocalisation mais de retourner à Phenix. Ils n'avaient pas envie que lesparents d'Emma suscitent davantage la police et les médias pour retrouver leur fille et ils savaientd'avance que les policiers ne pourraient rien faire contre Gorthaur et sameute.
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