Chapitre 7.
Peter et Charlie avançaient dans la forêt après avoir quitté le professeur Jenkins. Il faisait encore sombre sous les arbres qui formaient la forêt. Pourtant, un soleil éblouissant était présent dans le ciel. Ils repensèrent tous les deux à l'événement qui s'était produit dans la clairière. Ils ne comprenaient pas pourquoi Gorthaur aurait pu faire du mal à des créatures sans défense et toujours aussi gentilles.
— A cause de Gorthaur nous pouvons être sûrs de ne pas pouvoir nous allier avec les centaures en cas de problèmes même si nous ne sommes pas comme lui, dit Charlie à Peter tout en avançant dans les bois.
— J'espère qu'il ne reviendra pas leur faire du mal, lui répondit Peter.
— A ton avis où est-ce qu'ils sont partis ? lui demanda le sorcier à lunettes.
— Je ne sais pas, ils n'ont pas dû quitter la forêt et ils n'ont pas dû aller bien loin, et puis je pense que c'est facile pour lui de revenir et de les retrouver s'il le souhaitait, explique Peter.
— Tu as sûrement raison.
Peter regarda autour de lui. Il observa le pied des arbres et les alentours pour continuer de chercher la mousse dont ils avaient besoin pour réaliser une potion de localisation. Mais il ne trouvait toujours rien. Charlie jeta également des coups d'œil pour aider son ami à chercher l'ingrédient tout en discutant de ses angoisses concernant Gorthaur et d'Emma qui avait disparu. Désespéré de ne pas avoir trouvé ce qu'ils recherchaient une fois à la lisière de la forêt, une idée vain en tête de Charlie.
— Perkins..., cria d'un seul coup le garçon à lunettes.
— Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? lui demanda Peter qui ne comprenait pas.
— Perkins... la mousse, ajouta Charlie.
— Quoi ? Tu veux qu'on aille dans la réserve du professeur ? le questionna Peter.
— C'est exactement ça, lui répondit-il, je suis sûr que nous pourrons enfin trouver ce que nous cherchons.
— Tu es certain qu'il y a de la mousse et surtout orientée vers le nord ?
— Je suis certain qu'il possède tous les ingrédients nécessaires pour réaliser toute les potions, rappel toi qu'il s'agit d'un professeur de potion et non un professeur de sortilège ou de divination, nous n'avons qu'à y aller et nous constaterons par nous-même s'il a ce que nous cherchons, expliqua Charlie.
— Je... oui si tu le dis.
Peter n'avait pas l'air très convaincu par ce que son ami venait de lui dire. Mais il voulait tellement retrouver son amie, Emma, qu'il accepta de se rendre par effraction dans la réserve personnelle du professeur.
Ils se dirigèrent de nouveau jusqu'à l'intérieur du château pour monter les gigantesques escaliers jusqu'au deuxième étage. Ils empruntèrent le couloir qui menait aux différentes salles de potions et s'orientèrent jusqu'au bout. Une petite porte en bois, arrondie, se trouvait devant eux. Une autre allée longeait la porte de la réserve du professeur Perkins. Arrivée devant la porte ils observèrent tous les deux les alentours afin d'être certains que personne ne les remarquerait. Les couloirs étaient déserts. Les cours n'étaient pas encore terminés ce qui leur laissait un peu de temps pour rentrer discrètement à l'intérieur. Peter essaya d'ouvrir la porte afin d'être sûr que la réserve n'était pas ouverte et que le professeur n'était pas à l'intérieur. Elle était fermée à clés. Il demanda à Charlie de toujours surveiller les alentours et il sortit sa baguette magique qu'il pointa sur la serrure. « Ostium » chuchota Peter afin que personne ne puisse l'entendre. La porte en bois était alors déverrouillée. Il l'ouvrit, rentra le premier et Charlie le suivit avant de refermer la porte derrière lui. C'était la première fois qu'ils rentraient à l'intérieur de la réserve personnelle de Perkins. Aucun élève n'avait l'autorisation de pénétrer à l'intérieur sauf avec l'accord d'un professeur.
Les murs étaient recouverts d'étagères qui menaient jusqu'au plafond, sur lesquelles reposaient des bocaux en verre contenant des substances colorées et repoussantes. Des yeux de toutes sortes d'animaux, des cheveux, du sang, des cornes de licornes et de dragons, du foie de chauve-souris et de rats, diverses plantes, de l'aconit tue-loups également appelé Napel, du liquide bleu, rose ou vert ou encore des orties étaient rangées devant eux.
Peter se dirigea vers les étagères les plus proches de lui et commença à rechercher l'ingrédient dont ils avaient besoin parmi ceux présent. Quant à Charlie, il se précipita vers celles qui étaient situées en face de son ami pour couvrir le plus d'espaces possible et essayer de trouver l'ingrédient le plus rapidement.
A peine quelques secondes plus tard, ils entendirent des bruits de pas de l'autre côté de la porte. Charlie était soudain prit de panique, ce qui lui fit échapper des mains, un petit flacon qui contenait un liquide bleu. Il eut peur que le professeur décidait de rentrer dans sa réserve, les découvrant et qu'ils se fassent, lui et son ami, renvoyé définitivement pour vol. Peter avait également eu un coup de stress à cause du bruit du flacon qui s'était fracassé sur le sol et du fait que quelqu'un puisse les surprendre. Mais rien ne se produisit. Personne ne rentra à l'intérieur. Charlie sortit alors sa baguette, tremblant de panique. Peter qui s'était retourné pour regarder ce qu'il avait fait tomber, ne lui dit rien. Le garçon à lunettes, pointa sa baguette sur les casseaux de verre, la main toujours tremblante.
— Oprava, cria-t-il.
— Charlie, fais moins de bruit, lui ordonna alors son ami.
Les morceaux de verres se mirent à voler devant eux et se rassemblèrent pour reconstituer le flacon avant de se poser sur le sol. Charlie se précipita pour le ramasser, récupéra le bouchon et le remit à sa place sur l'étagère. Le sol était encore trempé, le liquide bleu ne s'était pas remis à l'intérieur de la fiole et ni Peter ni Charlie ne savaient comment faire pour le remettre dedans. Peter aperçut un peu plus loin sur une autre étagère un rouleau d'essuie-tout, il en prit quelques feuilles et essuya le sol du mieux qu'il le pouvait. Après cela, ils se remirent à rechercher de la mousse orientée vers le nord dont ils avaient besoin pour réaliser une potion de localisation. Des ingrédients plus ou moins étranges étaient disposés devant eux. Les deux jeunes sorciers étaient désespérés. Ils avaient regardé tous les flacons et bocaux placés devant eux et lu toutes les étiquettes mais ils ne trouvèrent rien.
Peter décida alors de monter sur l'échelle qui était posée contre les étagères devant lui, pour chercher en hauteur, sur celles qui se trouvaient juste en dessous du plafond. Charlie l'aida à tenir l'échelle pour être certain qu'elle ne basculerait pas et pour la déplacer afin que son ami puisse vérifier tous les ingrédients jusqu'au bout de l'étagère. Après avoir regardé les différents ingrédients placés en hauteur et que Charlie en eut déplacé plusieurs, Peter lui demanda de tenir fermement l'échelle et de ne pas la déplacer. Peter venait de trouver de la mousse rangée dans plusieurs bocaux, les uns derrières les autres. Il regarda l'étiquette et il soupira de désespoirs.
— J'ai trouvé de la mousse, dit-il suffisamment fort pour que son ami l'entende en bas mais pas très fort non plus pour ne pas être entendu de l'autre côté de la porte.
— C'est génial, lui répondit-il avec enthousiasme du même ton que lui.
— C'est de la mousse ordinaire et non orienté vers le nord, lui expliqua-t-il après avoir lu l'étiquette toujours sur le même ton.
Peter fouilla dans les bocaux, pour lire toute les étiquettes afin d'être certain qu'il s'agissait bien de la même mousse dans tous les récipients. Jusqu'au moment où il lut « mousse d'arbres orienté vers le nord ». Soulagé, il récupéra le bocal et descendit de l'échelle pour le montrer à Charlie. Le sorcier à lunettes était également satisfait d'avoir trouvé ce qu'ils recherchaient tous les deux.
Comme Charlie ne tenait pas le bocal dans ses mains, il poussa l'échelle pour la remettre à sa place avant de se diriger vers la porte avec son ami. Peter regarda par le trou de la serrure pour vérifier si quelqu'un ne se trouvait pas de l'autre côté et ils n'entendirent aucun bruit. Peter ouvrit alors discrètement la porte et Charlie le suivit avant de la verrouiller à nouveau derrière lui à l'aide d'un sortilège. Ils n'eurent pas le temps de s'éloigner que leur camarade, Aria, venait de surgir devant eux. Prit de panique, Peter cacha le plus rapidement possible le bocal derrière son dos.
— Salut, leur dit alors la jeune fille.
— Euh... salut, bafouilla Charlie en repoussant ces lunettes sur son nez, tout en tremblant à cause du stress.
— Que faisiez-vous tous les deux dans le bureau du professeur Perkins ? leur demanda-t-elle.
Ils étaient alors pris sur le fait. Ils paniquèrent davantage tous les deux. Ils avaient peur qu'Aria les dénonce à un professeur ou même à un camarade de classe, ce qui créerait une rumeur et que les professeurs finissent par l'entendre. Ils avaient également peur que les professeurs décident de les renvoyer tous les deux.
— Euh... en fait c'est pour moi... je... le professeur voulait que je... je prenne des ingrédients pour m'entraîner aux potions... pour ne pas perdre la main lorsque je reviendrais en cours.
Peter ne savait pas quoi lui répondre et il avait bafouillé avant de trouver une explication à peu près valable. Aria n'avait pas l'air convaincu. Elle ne savait pas si elle devait le croire ou non.
— Alors que caches-tu derrière ton dos ? demanda-t-elle à Peter.
— Oh, rien... c'est justement un ingrédient pour m'entraîner, lui répondit-il.
La sonnerie retentit. Ils étaient à fois soulagés et à la fois encore plus paniqués. Ils savaient qu'Aria allait retourner en cours et qu'elle ne leur poserait pas davantage de questions mais cela signifiait que les cours étaient terminés et que des élèves, peut-être même des professeurs, allaient sortir des salles de classe de potions devant eux.
— Bon, je vais vous laisser, j'ai cours de divination et ce n'est pas à côté, à bientôt, leur dit-elle avant de se retourner et de s'éloigner.
En effet, la salle de divination se trouvait dans la tour d'astronomie qui était située à l'autre bout du château par rapport aux salles de potions. Peter demanda à son ami de lui tenir le bocal et il sortit sa baguette magique le plus rapidement possible avant que les élèves ou professeurs ne sortent des salles de classe. Il la pointa sur Aria qui avançait devant lui pour se rendre à son prochain cours.
— Forscatur, chuchota-t-il.
Aria oublia immédiatement la conversation qu'ils venaient d'avoir et elle oublia même de les avoir rencontré. Pour elle, elle n'avait rencontré personne en chemin. Elle avait seulement marché pour se rendre dans la tour d'astronomie. Peter rangea sa baguette et se précipita dans le couloir qui donnait à droite lorsque l'on sortait de la réserve personnelle du professeur. Ils s'arrêtèrent un peu plus loin dans le même couloir. Ils entendirent alors les élèves sortir des salles de classes tout en bavardant. Peter savait que le couloir n'allait pas rester désert longtemps alors il se dépêcha de sortir sa cape d'invisibilité de son sac à dos qu'il avait toujours sur lui. Il récupéra le bocal des mains de Charlie tout en lui expliquant que comme il ne tenait pas le bocal et qu'il était encore étudiant dans cet établissement qu'il n'avait pas besoin de se cacher sous la cape avec lui. Charlie aida donc son ami à l'enfiler et à se cacher dessous.
— Euh... Charlie, nous devons maintenant nous rendre à la volière, nous avons besoin d'une plume pour pouvoir terminer la potion de localisation, lui dit Peter alors que personne ne pouvait le voir.
— Oui, suis-moi, lui répondit le jeune homme à lunettes avant qu'un groupe d'élèves empruntent à leur tour le couloir.
Charlie se mit à avancer, comme si de rien n'était. Comme s'il ne s'était pas arrêté et que personne ne se cachait sous une cape d'invisibilité. Ils sortirent du couloir qui menait aux salles de potions et à la réserve du professeur Perkins et atterrirent sur le grand escalier de pierre.
Ils montèrent de nouveau les gigantesques escaliers pour se rendre à la tour ouest de l'établissement scolaire. Peter marchait avec concentration. Il n'avait pas envie que quelqu'un se doute qu'il était caché sous une cape d'invisibilité ou alors de faire tomber le bocal. Ils arrivèrent quelques instants plus tard, devant la porte de la volière et Charlie l'ouvrit. C'était une pièce circulaire avec des murs de pierre et des courants d'air traversaient la pièce. Les fenêtres n'avaient pas de carreaux afin de laisser sortir les différentes chouettes et hiboux qui se trouvaient sur des perchoirs qui s'élevaient jusqu'au sommet de la tour. Aucun élève ni professeur n'était présent à l'intérieur, alors après avoir refermé la porte de la volière Peter retira sa cape d'invisibilité.
Il s'avança discrètement vers le hibou le plus proche et sans faire de bruit, Peter arracha une plume à l'oiseau qui se trouvait dos à lui avant qu'il se mette à hululer de toutes ses forces. C'était un oiseau au plumage marron. Après avoir hululé, le hibou se retourna et fixa Peter. L'adolescent ne bougea pas, il avait peur que l'oiseau se mette à l'attaquer. Charlie attrapa une pierre qui était posé sur le sol et la jeta à l'autre bout de la pièce afin de distraire l'animal.
Après avoir jeté la pierre, tous les hiboux et chouettes présents dans la volière se mirent à voler jusqu'à l'endroit d'où parvenait le bruit. Le hibou qui fixait Peter se retourna et s'agita comme les autres. Les deux adolescents profitèrent du moment d'inattention des oiseaux pour courir jusqu'à l'extérieur de la volière et pour refermer la porte derrière eux.
A cause de l'agitation des hiboux et des chouettes, Peter en avait oublié de remettre sa cape d'invisibilité. Il profita qu'il n'y ait personne dans les alentours pour mettre la plume ainsi que le bocal dans son sac à dos et enfiler sa cape d'invisibilité. Les deux adolescents sorciers cherchèrent à présent un endroit tranquille et où ils ne pourraient pas être découverts pour réaliser la potion.
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