Chapitre 5.

Pendant que Peter attendait impatiemment que Charlie revienne de l'infirmerie, il récupéra son téléphone portable dans son sac à dos et le déverrouilla. Il avait un nouveau SMS. Le jeune sorcier ouvrit le message et le lu. C'était un camarade de classe du lycée de Phenix qui lui demandait pourquoi il n'assistait plus aux cours. Peter ne savait pas quoi lui répondre, il était gêné. Il ne pouvait pas lui dire la vérité alors il lui répondit qu'il avait des problèmes de famille qui l'empêchaient d'assister aux cours. Peter savait que s'il lui disait cela, l'étudiant du lycée de Phenix ne lui poserait pas davantage de questions. Les problèmes de famille sont personnels et les gens n'ont pas forcément envie d'en parler.

Après avoir répondu au message, Peter entendit des pas de l'autre côté de la porte du dortoir. Il se raidit et un coup de stress l'envahit. Il espérait qu'il s'agissait de Charlie mais il était beaucoup trop tôt pour que ce soit lui. Il savait que même s'il était un ancien élève il n'avait rien à faire dans l'établissement. Il fixa la porte du dortoir jusqu'au moment où il vit la poignée bouger. Il n'hésita pas une seconde, il attrapa la cage qu'il posa à côté de lui sur le lit et ferma les rideaux du lit en baldaquin. Il ouvrit les rideaux, assez pour essayer d'observer le garçon qui venait de rentrer mais assez pour ne pas se faire repérer. Un garçon les bras chargés de livres et sa baguette à la main venait de pénétrer dans le dortoir. Peter avait le souffle court. Il ne voulait pas que ce garçon le repère car si celui-ci parvenait à le faire il ne savait pas quelle explication il lui donnerait sur sa présence dans le dortoir des garçons de sixième année. Peter l'observait toujours. Un sentiment de soulagement l'envahit lorsqu'il aperçut le garçon poser les livres sur son lit et sortir du dortoir. Les rideaux du lit en baldaquin s'ouvrirent une trentaine de minutes plus tard. C'était Charlie qui venait de rentrer à son tour.

— Peter ? Pourquoi les rideaux sont fermés ? lui demanda le jeune homme aux lunettes avec curiosité.

— Euh..., lui répondit-il en s'asseyant sur le bord du lit alors qu'il était allongé.

Charlie toujours son sac sur son épaule, resta debout à le regarder.

— Quelqu'un est rentré dans le dortoir mais il ne m'a pas vu, le rassura Peter.

— D'accord, bon écoute... enfile ça...

Charlie sortit de son sac un uniforme scolaire et le lui tendit.

— Si les élèves te voient avec l'uniforme ils ne se poseront beaucoup moins de questions que si tu étais resté avec tes vêtements « ordinaire », ajouta Charlie.

— Sûrement..., lui répondit Peter en attrapant les vêtements.

Peter remonta ses jambes sur le lit et ferma les rideaux pour se changer.

— Il faut que je ramène la chouette dans la voiture, je ne vais pas me promener dans l'école avec la cage, lui expliqua le garçon qui venait de se changer tout en rangeant ses vêtements dans son sac à dos.

— Très bien ...

Charlie se dirigea vers la porte du dortoir pendant que son ami récupéra la cage et le suivit. Ils sortirent tous les deux de la salle commune par un petit passage étroit qui menait aux grands escaliers de pierre.

Les deux adolescents descendirent les escaliers, se dirigèrent vers la porte d'entrée et sortirent de l'établissement. Un soleil radieux les éclairait à présent. Peter pouvait observer des petits groupes d'élèves qui se promenaient dans le parc et d'autre installés sur des bancs à bavarder ou à réviser dehors. Peter se cacha derrière un arbre et Charlie le suivit. Il sortit de son sac à dos sa cape d'invisibilité afin que personne ne le repère et surtout pour que personne ne lui pose de questions sur le fait qu'il mette une chouette dans une voiture. Charlie resta près de l'arbre et Peter qui venait d'enfiler la cape, marcha vers le portail de l'école. Celui-ci s'ouvrit et il récupéra sa baguette magique, fit un petit geste de la main et repéra son véhicule. Il venait de lancer un sortilège qui lui permettait à lui seul de voir la Chevrolet.

Il s'avança vers la voiture, récupéra ses clés, ouvrit la porte et y déposa la cage sur les sièges arrières. Le portail se trouvait beaucoup trop loin de l'entrée principale de Wharleyne. Aucun élève, ni professeur n'avait de raison de s'y approcher, sauf le jour de la rentrée scolaire ou lorsque c'était les vacances et que les élèves rentraient chez eux mais ce n'était pas le cas. Il emprunta l'allée qui menait à l'école, toujours caché sous sa cape, puis retourna auprès de son ami.

— C'est bon, dit Peter à Charlie qui venait de vérifier que personne ne regardait dans sa direction pour retirer et ranger la cape.

Charlie le regarda avec un petit sourire et se leva de l'arbre sur lequel il s'était adossé. Malgré le soleil qui brillait, les deux jeunes sorciers rentrèrent dans l'immense château qui leur servait d'école.

Ils remontèrent les gigantesques escaliers jusqu'au quatrième étage pour rejoindre la bibliothèque. L'inscription « bibliothèque » était gravée dans une plaque sur la grande porte en bois et en forme d'arc de cercle. Les deux adolescents rentrèrent à l'intérieur. C'était une immense bibliothèque, beaucoup plus grande que celle du lycée de Phenix et de la ville dans laquelle il avait battu un Kanima. La bibliothèque était composée de milliers d'étagères qui étaient disposée en centaines de rayons. Des gigantesques tableaux animés, vivants, d'auteurs célèbres dans le monde du surnaturel se trouvaient sur les murs. Cette pièce était sans aucun doute la plus paisible, la plus calme et la plus silencieuse de tout le château. Dès l'instant où les élèves pénétrèrent à l'intérieur, les discussions cessèrent ou ils continuèrent de parler à voix basse afin de ne pas déranger les élèves qui travaillaient. La bibliothécaire, qui triait des livres, ne fit pas attention à eux et ils s'avancèrent jusqu'à la section destinée aux potions. Peter connaissait bien la bibliothèque puisqu'il y venait de temps en temps pour travailler lorsqu'il étudiait encore dans cette école.

Une fois dans la section ils se dispersèrent afin de couvrir plus de rangées et de livres possibles. Peter avait envie de jeter un sortilège afin de trouver plus facilement le bouquin ou pour que le livre lui apparaisse dans les mains mais il ne pouvait pas. Il était interdit de jeter des sorts et de réaliser des potions dans la bibliothèque pour préserver le calme et la tranquillité. Il regarda alors le titre de chaque bouquin en espérant trouver celui dont il avait besoin au plus vite. Il tourna la tête et vit Charlie assis seul à une table pour feuilleter des livres. En effet, Charlie consultait des bouquins afin de voir s'ils étudieraient cette potion les années suivantes et par conséquent y trouver la recette. Peter se reconcentra et regarda à nouveau les livres rangés devant lui. Il attrapa le manuel avancé de préparation des potions quand quelqu'un surgit de derrière lui. Il sursauta et fit tomber le livre par terre avant de se retourner. C'était Aria, une ancienne camarade de classe du temps où il étudiait encore dans l'école de sorcellerie. Elle était brune, les cheveux longs et ondulés et mesurait environ 1m60. Cette jeune fille portait des livres qu'elle serrait contre sa poitrine.

— Peter ? Ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu ici, lui dit Aria.

— Euh... salut, lui répondit maladroitement Peter.

— Tu es revenu terminer tes études ici ? Je pensais que tu t'étais fait renvoyer, lui avoua-t-elle.

— Qu'est-ce qui te fais dire ça ? lui demanda Peter.

— Et bien... nous ne t'avons plus vu du jour au lendemain et tu n'as pas donné d'explication alors tout le monde a pensé que tu t'étais fait renvoyer... mais à vrai dire je n'y ai pas vraiment cru... je sais que tu n'es pas du genre à te faire renvoyer d'une école, lui expliqua Aria.

Peter ne savait pas quoi lui répondre. Il ne voulait pas lui dire qu'il avait une mission et qu'il avait échoué.

— Euh... et bien... si... tu te trompes..., bafouilla-t-il.

— Quoi ? s'étonna la jeune fille.

— Enfaite si... je me suis fait renvoyer temporairement... euh... j'ai eu le droit de venir emprunter des livres... le directeur veut que je bosse chez moi, en dehors de l'école..., lui mentit le jeune sorcier toujours en bafouillant et en hésitant.

Aria avait l'air très étonnée. Elle sera encore plus fort ses bouquins contre elle avant de lui demander :

— Qu'est-ce que tu as fait ?... enfin... si tu ne veux pas me le dire je comprendrais.

Peter jeta un coup d'œil à Charlie qui feuilletait toujours des manuels puis il ramassa enfin le livre qui lui avait échappé des mains.

— Je ne préfère pas, lui dit Peter pour éviter de chercher un nouveau mensonge.

Le jeune sorcier regarda la couverture du livre qu'il venait de ramasser puis il observa la quatrième de couverture pour faire comprendre à son ancienne camarade qu'il était occupé.

— Euh... et bien...

— Je suis content de t'avoir revu Aria, lui coupa Peter.

— D'accord... oui... moi aussi, lui répondit-elle juste avant de se retourner et de s'éloigner.

Peter attendit qu'elle se soit assez éloignée pour qu'elle ne puisse plus le voir pour se dirigeait vers son ami. Il posa le livre d'un geste brusque sur la table juste à côté de la pile de livre que Charlie était en train de consulter. Le jeune homme aux lunettes sursauta avant de tourner la tête vers lui. Peter s'était appuyé les mains sur la table.

— Euh... je ne peux pas rester ici, lui expliqua Peter.

— Quoi ? mais la potion ? lui demanda Charlie.

— Une fille m'a vu et m'a posé des questions.

— De qui s'agissait-il ? le questionna le sorcier à lunettes.

— Aria... mais peu importe, je ne veux pas à avoir à mentir de nouveau.

— D'accord, oui, je comprends, je range les livres et on s'en va... et tant pis si nous n'avons pas trouvé la recette pour la potion que tu veux, lui répondit Charlie.

Charlie se leva, récupéra son sac, la pile de livres ainsi que celui que son ami avait posé sur la table et alla dans un des rayons pour les ranger. Dès qu'il eut déposé tous les manuels qu'il venait de prendre, il regarda la couverture du livre avancé de préparation des potions que Peter avait trouvé et le feuilleta.

Quelques secondes plus tard, il tomba sur une page du bouquin qui l'intéressait fortement. Il s'agissait d'un paragraphe qui parlait d'une certaine potion de localisation. C'était bien évidemment celle qu'ils recherchaient, lui et son ami. Il scruta alors les alentours afin d'être sûr que personne ne le regarde ou ne regarde dans sa direction et glissa le livre dans son sac en bandoulière et retourna auprès de son ami. Lorsque Charlie se trouva devant lui, Peter s'avança jusqu'à la sortie de la bibliothèque et le garçon à lunettes fit de même. Peter se dépêcha pour descendre les escaliers comme s'il ne voulait pas être suivi mais Charlie l'accompagnait quand même.

— S'il te plait attends-moi, lui ordonna Charlie.

Personne n'était présent à ce niveau de l'escalier, alors Peter s'arrêta et se retourna pour dévisager son ami.

— Je n'aurais jamais dû venir ici, peut-être pour voir le professeur mais après j'aurais dû partir, lui dit Peter sur un ton énervement.

Charlie ne lui répondit pas et Peter reprit :

— Je n'ai pas envie que des élèves me posent des questions sur mon absence... je ne sais pas quoi leur répondre et je n'ai pas envie de mentir.

— Oui, je comprends..., lui répondit Charlie pour le rassurer.

— Non, je ne pense pas que tu puisses comprendre... tu n'as pas de mission, tu n'as pas perdu une fille et tu n'as pas à mentir aux élèves d'ici s'ils te posent des questions ou ceux du lycée de Phenix sur le fait que tu sois parti.

Peter en avait assez et il avait commencé à s'énerver. Il en avait marre de devoir mentir, de ne pas savoir comment s'y prendre pour retrouver Emma et surtout il était épuisé et son estomac grondait à cause de la faim.

— Un peu de silence s'il vous plaît.

Peter se retourna mais il ne vit personne et se demanda qui avait bien pu leur parler.

— Oui c'est à toi que je parle.

C'était un vieil homme, un personnage d'un tableau accroché au mur qui venait de parler. Peter souffla et continua de descendre les escaliers. Peter et Charlie sortirent dehors par la grande porte du château. Le soleil brillait toujours à l'extérieur.

— Peter, j'ai trouvé quelque chose qui pourrait t'intéresser ... tu m'as beaucoup aidé, lui dit Charlie avec un petit sourire.

Peter le regarda et il eut un léger sourire.

— Il faut que nous trouvions un endroit tranquille et je pourrai te montrer, lui expliqua Charlie.

Peter se dirigea alors vers le parc en espérant qu'il y aurait un banc dans un endroit calme et reculé du reste du jardin.

— Suis-moi, lui ordonna Charlie qui venait de trouver un petit banc dans un coin tranquille.

Ils s'assirent tous les deux et le sorcier aux lunettes sortit de son sac le livre qu'il venait de récupérer à la bibliothèque.

— Le manuel avancé de préparation des potions ? Tu l'as volé ? s'étonna Peter.

— Je ne l'ai pas volé... je l'ai temporairement emprunté, lui répondit-il avec un petit sourire amusé.

— Pour... pourquoi ? Pourquoi tu l'as pris ? le questionna Peter.

— Disons qu'il y a ce que tu cherches à l'intérieur, lui expliqua Charlie qui venait d'ouvrir le livre à la bonne page et qui la lui montra.

— La potion de localisation, s'exclama Peter qui venait de lire le titre du paragraphe.

— C'est ce que tu cherchais, non ?

— Euh... oui, lui répondit Peter en levant la tête du manuel.

Il récupéra le livre des mains de son camarade et replongea la tête dans le bouquin.

— Une pierre blanche comme la lune, une plume d'hibou et de la mousse d'un arbre orientée vers le nord, lu Peter.

— Je ne comprends pas pourquoi nous n'avons pas encore appris cette potion, elle a l'air simple, lui répondit son ami.

— La potion de localisation est une potion que l'on verse sur un objet ou une partie d'un corps et conduit la personne vers son propriétaire. Elle est aussi applicable sous forme de sortilège « le charme de localisation », continua de lire Peter.

Peter leva la tête et ajouta :

— Est-ce que tu as un morceau de parchemin vierge et ta plume ? Pour que tu notes les ingrédients dont nous avons besoin ou que je le fasse.

Charlie qui avait posé son sac sur le banc devant lui, l'ouvrit à nouveau et on sortit un morceau de parchemin et sa plume. Peter lui répéta à nouveau les ingrédients et son ami les prit en note.

L'heure du déjeuner arriva et Charlie lui proposa de se rendre à la grande salle prendre quelques trucs à grignoter et de le rejoindre sur le banc. Lorsqu'il fit de retour, il lui donna les quelques aliments qu'il avait pu voler. Peter les récupéra et dévora le morceau de poulet que lui avait ramené son ami.

— Tu sais où nous allons pouvoir trouver une pierre blanche et de la mousse ? Pour la plume d'hibou je ne m'en fait pas il y a Casqui, demanda Peter une fois qu'il eut fini de manger.

— Oui, je pense savoir où nous trouverons cela, le rassura Charlie.

Charlie rangea le bouquin ainsi que le morceau de parchemin et sa plume dans son sac et se leva.

— On va essayer de trouver la pierre blanche, lui expliqua Charlie.

Peter se leva à son touret le suivit à la recherche des quelques ingrédients dont ils avaient besoin.    

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