Chapitre 4.

Peter conduisait sa Chevrolet. Il faisait encore nuit, le courant n'était toujours pas revenu et les lampadaires n'éclairaient toujours pas la ville. Le jeune sorcier roulait à vive allure, il voulait se dépêcher de rentrer chez lui. L'adolescent qui conduisait sa Chevrolet bleue, était encore paniqué. Il venait d'assassiner un kanima, un loup-sorcier le recherchait car il avait aidé une banshee et des créatures surnaturelles se promenaient en ville. Il n'arrêtait pas de penser à ce qui venait de se passer et avec la fatigue et les événements des idées noires lui vinrent en tête comme le fait qu'il devait protéger une adolescente mais qu'il n'avait pas réussi et le fait qu'il lui soit peut-être arrivé quelque chose de grave. Il savait que Gorthaur voulait une banshee dans sa meute pour qu'elle lui prédise sa mort grâce à ses visions mais il avait peur de la condition dans laquelle il l'avait mis. L'avait-il torturé afin qu'elle reste parmi eux ? Peter ne savait pas, cela l'inquiéter et lui tourmentait l'esprit. Il cessa de penser à tout ça lorsqu'il arriva devant son appartement. Il se gara au plus vite, n'attendit pas l'ascenseur et monta les escaliers le plus rapidement possible.

Une fois chez lui, il jeta son sac dans l'entrée, se précipita vers son bureau, prit un morceau de parchemin vierge, une plume et commença à rédiger quelques mots. Une lettre. A cause de la fatigue il n'arrivait pas à se concentrer, ratura le parchemin et recommença. Il avait l'intention de prévenir le professeur Jenkins que les gens qui n'étaient pas au courant de la magie et du surnaturel pouvaient apercevoir des créatures se promener en ville. Il voulait également lui demander s'il pouvait prévenir le département des accidents et catastrophes magiques du ministère de la magie et du surnaturel ainsi que le premier ministre lui-même. Peter espérait que le professeur reçoive la lettre dès le petit matin, afin qu'il soit prévenu au plus vite. Il recommença la lettre au moins dix fois avant de réussir à en écrire une qui lui convenait.

Cher professeur Jenkins,

Je me permets de vous envoyer une lettre car il se passe des choses en ville. Gorthaur le loup-garou sorcier a envoyé toutes sortes de créatures à la recherche de la banshee. Des créatures se promènent en ville et Gorthaur s'est également montré dans le lycée avec sa meute. Tout cela signifie que les personnes qui ne sont pas au courant de la magie et du surnaturel ont pu voir des créatures. Cette nuit c'est un Kanima qui s'est montré et qui a semé la panique auprès de tous les habitants.

J'aimerais savoir s'il vous serait possible de prévenir le département des accidents et catastrophes magique ainsi que le ministre lui-même afin qu'ils puissent savoir ce qu'il se passe et faire oublier à tous les habitants les créatures et la magie qu'ils ont pu voir.

En vous remerciant, je vous prie d'agréer, professeur Jenkins, l'expression de mes sentiments distingués.

Peter Anderson

Peter avait décidé de ne pas parler d'Emma et de ne surtout pas expliquer que Gorthaur avait réussi à l'enlever. Il voulait la retrouver lui-même comme il en était responsable et surtout il ne souhaitait pas que le professeur panique. Il n'avait pas envie qu'il le croie incapable de protéger une fille de son âge et il ne voulait également pas échouer à sa mission. Directement après avoir fini d'écrire la lettre, Peter enroula le parchemin et se dirigea vers une cage posée près de son lit. Une magnifique chouette se trouvait à l'intérieur. Il s'agissait d'une chouette hulotte. Elle avait les parties supérieures de son corps brunes et les yeux brun foncé. Le sorcier ouvra la cage, attacha le parchemin à ses pattes, ouvrit la fenêtre, lui chuchota « pour le professeur Jenkins » et la chouette s'envola aussitôt. Les chouettes avaient la capacité de toujours retrouver leurs destinataires, peu importe où ils se trouvaient. Après avoir rédigé et envoyé la lettre, Peter prit une douche afin de se détendre et se coucha. Il se réveilla de bonne heure et n'avait pas beaucoup dormi à cause des évènements de la veille. Il souhaitait cependant se lever tôt pour ne pas perdre de temps dans la recherche d'Emma.

Après son réveil, il s'habilla en vitesse, bu un café en espérant que ça l'aiderait à rester éveiller et fouilla dans son appartement en espérant qu'Emma ait oublié quelque chose la fois où elle était restée dormir. Il souhaitait retrouver un objet ou un cheveu qui lui appartenait afin de pouvoir la localiser plus facilement grâce à un sortilège ou une potion. Il en profita pour chercher dans sa bibliothèque un livre sur les potions ou les sortilèges qu'il aurait pu avoir ramené de l'école de sorcellerie et du surnaturel afin de l'aider dans les potions et sortilèges de localisation. Il se dépêchait comme s'il n'avait pas une seconde à perdre et qu'il était en retard. Il jeta tous les livres de sa bibliothèque par terre après avoir constaté que ce n'était pas ce qu'il recherchait.

Cela faisait environ quarante-cinq minutes qu'il cherchait désespérément un manuel, un objet ou un cheveu mais il ne trouva rien alors il décida de se rendre à sa voiture. Il récupéra son sac à dos, y mit quelques affaires dont il aurait pu avoir besoin comme sa cape d'invisibilité, des vêtements de secours, quelques fioles, son téléphone portable ainsi que quelques gâteaux à grignoter et sortit de son appartement. Il avait mis sa baguette magique dans la poche de sa veste et les clés de son appartement dans son sac à dos avant de se diriger vers sa voiture. Il fouilla à l'intérieur mais ne trouva aucun objet lui appartenant, qu'elle aurait pu oublier. Il trouva cependant, une dizaine de minutes plus tard, une mèche de cheveux sur le siège passager. Elle avait dû la perdre lors de l'accident. Peter récupéra la mèche et la mit dans une fiole afin de la conserver précieusement. Cela aurait pu lui servir pour la localiser. Il rangea la fiole dans son sac à dos qu'il mit sur le siège arrière de son véhicule, s'installa à la place du conducteur et démarra. Le jeune sorcier avait décidé de se rendre à l'école de sorcellerie et du surnaturel.

Encore fatigué comme il n'avait pas assez dormi, il avait du mal à se concentrer pour conduire. Au bout d'une heure à une heure trois il arriva à Whartleyne, l'école de sorcellerie et du surnaturel. L'école se trouvait sur une colline, en retrait des villes et ressemblait à un immense château. Les gens qui n'étaient pas au courant de la magie et du surnaturel ne pouvaient pas la voir. Ils distinguaient à la place un chantier, des travaux. Ils ne pouvaient pas non plus s'y approcher et lorsqu'ils se doutaient de quelque chose de bizarre ou se demandaient pourquoi il y avait des travaux depuis si longtemps, le ministère de la magie et du surnaturel se chargeait de leur faire cesser de se poser des questions et de s'approcher grâce à un sortilège. Un grand parc ornait le château avec d'énormes chênes et toutes autres sortes d'arbres. Une forêt était située à côté du grand parc.

Le jeune sorcier appuya sur un bouton qui se trouvait près de l'autoradio dans sa Chevrolet et elle devint invisible. Plus personne ne pouvait voir le véhicule. C'était comme si Peter n'était pas là et qu'il ne conduisait pas sa voiture. Il s'avança au plus près et se gara juste devant la barrière de l'école. Il laissa sa Chevrolet transparente afin que personne ne puisse la voir, récupéra son sac à dos et se dirigea vers le portail. Dès que Peter fut devant, celui-ci s'ouvrit directement. Le portail s'ouvrait automatiquement dès qu'un sorcier ou autre créature surnaturelle comme des loups-garous, inscrits dans l'école ou en détresse, se trouvaient devant. C'était la même chose pour la grande porte d'entrée de l'établissement. Peter stressait, cela faisait longtemps qu'il n'était pas venu dans cette école comme il étudiait dans un lycée ordinaire pour une mission. Il stressait également par le fait de revoir le professeur Jenkins, d'autres professeurs qu'il avait eu et ses anciens camarades. Il se trouvait, à présent, dans le gigantesque hall de l'établissement scolaire. Sur sa droite, Peter pouvait apercevoir un grand escalier de pierre qui menait à des salles de cours ainsi qu'aux dortoirs et à gauche une petite porte en bois qui menait quant à elle au cachot. Une gigantesque porte en bois était située juste devant la porte d'entrée. Celle-ci emmenait à une grande salle où les élèves se réunissaient pour les repas ou à chaque fois que le directeur de l'école, le professeur Jenkins avait besoin de parler à tous les élèves.

Peter monta les escaliers. Des tableaux étaient accrochés aux murs et les personnages étaient animés, ils étaient vivants. Ces personnages discutaient entre eux ou regardaient les élèves qui montaient les escaliers. Le jeune sorcier devait les monter jusqu'à la plus haute tour du château. C'était là que se situait le bureau du professeur Jenkins.

Sur le chemin Peter croisa quelques élèves dont certains qu'il connaissait de vue mais aucun de ses anciens camarades dont il était vraiment proche. Il aperçut des sorciers qui étaient venu étudier ici ainsi que des jeunes loups-garous, coyottes-garous ou toutes autres créatures venues dans cette école afin d'apprendre à maîtriser leurs pouvoirs. Il échappa un petit « salut » aux élèves qu'il connaissait de vue et ne s'attarda pas dans des discussions plus longues. Ces élèves ne lui posèrent aucunes questions non plus.

Au bout du cinquième étage il commença déjà à être essoufflé mais il ne s'arrêta pas pour autant. Lorsqu'il fut arrivé devant l'entrée de la plus haute tour de l'école, il s'immobilisa un instant afin de reprendre son souffle. Il n'y avait aucun bruit, personne ne se trouvait là. Une petite porte en bois se situait à l'entrée de cette tour et des escaliers un peu étroits continuaient de l'autre côté.

Au bout de quelques minutes, Peter ouvrit la petite porte et continua de monter les marches. Seulement trois petites fenêtres éclairaient ces escaliers en béton de la droite. Une seconde porte en bois se trouvait en haut des escaliers. Le sorcier frappa à la porte en espérant que le professeur soit dans son bureau. Il fut obligé de frapper plusieurs fois avant d'avoir une réponse.

— Qui est-ce ? demanda le professeur.

— C'est Peter, Peter Anderson, vous m'aviez envoyé en mission, lui répondit l'adolescent.

— Entre mon garçon.

Peter ouvrit la porte et pénétra dans le magnifique bureau du directeur. Il s'agissait d'une pièce somptueuse et spacieuse. Au milieu de la salle se trouvait un grand bureau en bois et un gigantesque fauteuil. Des tableaux animés du directeur ainsi que du ministre étaient accrochés aux murs et une fontaine coulait près d'une grande fenêtre. Des armoires et des bibliothèques étaient installées dans le fond de la pièce.

— Bonjour professeur, dit Peter au directeur.

Le professeur Jenkins était installé à son bureau.

— Bonjour Peter, lui répondit-il.

Le professeur était un homme, d'une quarantaine d'année, brun, les cheveux en brosse et qui possédait une légère barbe. Il portait un costume ainsi qu'une cravate, d'un bleu étrange. Peter s'approcha doucement du bureau, ne souhaitant pas faire trop de bruit sur le parquet qui craquait sous ses pieds.

— Avez-vous reçu ma lettre ? lui demanda-t-il une fois devant le bureau.

— Oui, d'ailleurs ta chouette est ici.

Le directeur tourna la tête. Peter fit de même et vit sa chouette installée dans une cage posée sur une étagère en dessous d'un gigantesque tableau du professeur.

— Je comptais te répondre et t'envoyer la lettre avec ta chouette, ajouta M. Jenkins.

— Je... enfin je veux dire que... des loups-garous se sont montrés au lycée avec des sorciers et hier c'était un Kanima dans la ville, tous les habitants ont pu voir la créature, j'ai... j'ai juste pu lancer un sortilège à quelques personnes pour qu'ils puissent oublier complétement ce qu'ils ont aperçu mais je n'ai pas réussi à faire mieux ... je suis désolé, bafouilla Peter.

— Ce n'est pas de ta faute Peter, il s'agit de Gorthaur, c'est lui qui crée cette pagaille, pas toi, le rassura le directeur de l'école.

— Je suis venu vous voir au cas où vous n'aviez pas reçu ma lettre, pour vous prévenir.

— Je comprends, je viens justement d'envoyer à l'instant un hibou au ministère afin qu'ils soient au courant mais surtout afin qu'ils réparent les dégâts et qu'ils s'occupent des habitants qui ne sont pas au courant du surnaturel et de la magie, lui expliqua le professeur.

— D'accord, merci beaucoup... je vais y aller, bonne journée, lui dit Peter avant de se retourner pour sortir du bureau.

— Comment va Emma ? lui demanda le vieil homme toujours assis à son bureau.

— Emma ?

Peter se retourna d'un coup vers le professeur Gorthaur. Il ne savait pas quoi lui répondre car il ne voulait pas qu'il sache qu'il avait perdu la jeune banshee. Il ne voulait également pas qu'il le prenne pour un incapable et un moins que rien qui n'arrive même pas à protéger une fille de son âge.

— Elle va bien, elle m'attend justement à l'entrée de l'école le temps que je vienne vous voir et... nous allions repartir... ses parents s'inquiètent..., lui mentit l'adolescent.

Il était mal à l'aise, il n'aimait pas mentir surtout à son directeur mais il n'avait pas eu le choix s'il voulait la rechercher lui-même.

— Très bien, s'il y a le moindre souci n'hésite pas à me prévenir ou à solliciter mon aide... je suis content de t'avoir revu et de savoir que tout se passe bien, lui répondit M. Jenkins.

— D'accord, merci beaucoup... moi aussi je suis content de vous avoir revu professeur.

Peter se dirigea vers sa chouette, récupéra la cage et dit « au revoir » au directeur avant de sortir du bureau. Il redescendit les escaliers et retomba sur les gigantesques escaliers de pierre. Il les descendit jusqu'au sixième étage pour rentrer dans le dortoir des sixièmesannées, l'année scolaire où il aurait dû être s'il était resté dans cette école. Il espérait retrouver des anciens camarades de classe dont il était vraiment proche. A la minute où il pénétra dans la salle commune des dortoirs il entendit des gens qui bavardaient. Des petits groupes d'élèves étaient installés sur le canapé près de la cheminée et d'autres autour des tables pour travailler. Peter regarda instinctivement le visage des élèves afin de voir s'il en reconnaissait. Les élèves se retournèrent et se mirent à le fixer. Ils ne le connaissaient ou ne le reconnaissaient pas et se demandaient ce qu'il faisait dans la salle commune avec une chouette.

A cet instant, un adolescent sortit des dortoirs des garçons qui se trouvaient au fond de la salle commune sur la gauche.

— Peter Anderson ? lui dit l'adolescent étonné de le voir ici.

— Charlie ? Charlie Bates ? lui répondit Peter en s'approchant vers lui.

Peter posa la cage de sa chouette sur la table installait juste devant la porte en bois qui menait au dortoir des garçons. Charlie était un jeune homme brun du même âge que Peter, mince, et qui portait des lunettes en plastique marron. Il était habillé de son uniforme : une chemise blanche, une cravate de couleur bordeaux, un pull sans manche gris et pour finir un blazer de couleur identique à la cravate. Le rouge et le bordeaux était la couleur de l'école, du logo et de l'insigne de l'établissement. Il portait également un pantalon en toile gris. L'insigne de l'établissement était cousu sur les différentes vestes qui composé cet uniforme obligatoire.

Charlie portait avec lui un sac en cuir marron en bandoulière sur son épaule droite.

— Comment vas-tu ? demanda Peter à Charlie.

Peter lui attrapa sa main pour le serrer dans ses bras et de son autre main il lui tapota le dos amicalement.

— Je vais bien, mais toi qu'est-ce que tu fais ici ? le questionna son ancien camarade de classe.

Peter approcha sa bouche de son oreille et lui chuchota :

— Il faut qu'on discute dans un endroit tranquille.

— Le dortoir est toujours désert en milieu de journée, lui répondit Charlie tout en chuchotant près de son oreille à son tour.

Charlie se redressa et s'éloigna de Peter de quelques centimètres. Peter lui lâcha la main. L'ami de Peter sorti de son sac de cours une boule qu'il lança discrètement de l'autre côté de la salle commune. Une épaisse fumée sortit alors de cette boule et une mauvaise odeur en était dégagée. Charlie profita que tous les élèves soient occupés par la boule puante pour monter les escaliers qui menaient aux dortoirs des garçons de sixième année. Peter récupéra sa chouette et le suivit.

— Comme tu le vois, c'est notre dortoir, expliqua Charlie en lui montrant les lits depuis l'entrée du dortoir.

Le dortoir est une pièce circulaire. Les lits en baldaquin était recouverts par du velours rouge afin que les élèves puissent avoir leurs intimités. Ils se trouvaient autour d'un poêle qui était installé au milieu du dortoir. De toutes petites fenêtres étroites éclairaient la pièce.

— Tu nous manques tu sais, lui confie Charlie.

— Thomas et les autres vont bien ? lui demanda Peter.

— Tout le monde va bien ici, le rassura le jeune sorcier aux lunettes.

Charlie se dirigea vers son lit, y posa son sac et s'assit dessus. Quant au jeune homme qui était venu lui rendre visite, il posa la cage de sa chouette sur la table de nuit de Charlie et s'installa sur le lit à son tour.

— Alors qu'est-ce que tu fabriques ici ? Tu n'avais pas une mission de la part du directeur ? ajouta Charlie en parlant un peu moins fort pour être sûr que personne ne l'entende à l'extérieur du dortoir.

— J'ai besoin de ton aide..., lui répondit Peter sur le même ton sonore que lui.

— Que se passe-t-il ? le questionna Charlie d'une voix étonnée.

— Tu sais je devais étudier dans un lycée pour protéger une banshee, lui expliqua Peter.

— Oui, je sais... mais... il y a eu un problème avec la fille ?

— Gorthaur l'a trouvé... il l'a kidnappé... il faut que je la retrouve..., lui expliqua le jeune adolescent qui venait de poser sa chouette sur la table de nuit.

— Attends... tu me dis que tu as perdu la jeune fille ? lui demanda le jeune homme à lunettes sur un ton d'étonnement.

Charlie se leva du lit où il était assis et se mit à marcher autour tout en regardant ses pieds.

— Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu l'as dit au professeur Jenkins au moins ? ajouta Charlie en regardant à présent Peter toujours assis sur le lit.

— Je veux la retrouver moi–même, je ne veux pas inquiéter ...

— Quoi ? Mais s'il lui arrivait quelque chose ... on ne sait même pas de quoi est capable ce fameux Gorthaur et on ne sait pas ce qu'il va lui faire, le coupa le sorcier à lunettes sur un ton de colère.

— Parle moins fort Charlie, s'il te plait, lui ordonna Peter qui parlait sans aucun doute moins fort que son ami.

— Tu vas faire comment maintenant pour la retrouver ? lui demanda Charlie en s'asseyant de nouveau à côté de son ancien camarade de classe sur son lit.

— Regarde...

Peter qui avait son sac à dos sur les épaules le récupéra et y sortit la fiole dans lequel il avait stocké la mèche de cheveux d'Emma.

— Des cheveux ? lui demanda Charlie d'un air surpris.

— Ils appartiennent à Emma, lui expliqua Peter en lui montrant la fiole.

— Comment tu peux en être si sûr ?

— C'est compliqué... disons que nous avons eu un accident de voiture, quand je me suis réveillé elle était plus là... elle a perdu des cheveux..., lui apprit Peter.

— Un accident ? Tu as eu un accident ? Il y a longtemps ?

— Ne t'inquiète pas, tu vois bien que je vais bien, le rassura le jeune homme.

Peter rangea la fiole dans son sac à dos qu'il referma.

— C'est pour cela que j'ai besoin de ton aide... grâce à cette mèche je vais la localiser... nous allons la localiser..., ajouta Peter.

— Et qu'est-ce que j'ai à voir là-dedans ?

— Tu fais toujours des cours de potions et tu as ton bouquin avec toi ? lui demanda Peter.

— Oui, pourquoi ?

— Tu vas m'aider à préparer une potion de localisation, lui expliqua le sorcier qui était venu rendre visite à son ami.

— Là ? Maintenant ? le questionna Charlie.

La chouette de Peter se mit à hululer soudainement.

— Tais-toi Casqui, ordonna Peter à sa chouette en la regardant.

La chouette continua de hululer. Le propriétaire de l'animal s'approcha de la cage et fit des gestes tout en disant « chut » en espérant que la chouette se taise. L'animal se tue quelques instants plus tard. Les deux jeunes sorciers avaient eu de la chance, la chouette n'avait pas hululé assez longtemps pour que quelqu'un l'entende et remarque leur présence dans le dortoir. Peter retourna s'installer sur le lit.

— Le plus tôt serait le mieux ... je n'ai pas une minute à perdre, lui dit Peter.

Charlie fouilla dans son sac à son tour et y sortit quelques secondes plus tard son livre de potions. Il ouvra le bouquin et le feuilleta en espérant y trouver la recette pour la potion de localisation. Peter se tourna de façon à pouvoir lire également le livre. Charme du sommeil, de la chance en liquide, potion de mémoire... Charlie referma le livre d'un coup. Rien n'était inscrit concernant une quelconque potion, charme ou bien un filtre de localisation. Peter soupira. Il avait espéré trouver quelque chose dans le livre de cours mais en vain.

— Il ne reste que la bibliothèque, suggéra Charlie.

— La quoi ? Mais je ne suis plus étudiant ici je ne peux pas y entrer, lui constata Peter.

— Tu veux vraiment que je t'aide ?

— Bien sûr, lui répondit Peter.

— Alors fais-moi confiance, j'ai une idée ...

Charlie sortit de son sac une petite boîte à bonbons et la montra à son ami.

— C'est une boîte à bonbons spéciale, comme quoi ça sert de faire affaire avec des dernières années qui vendent des farces et attrapes, lui dit Charlie avec un petit sourire amusé.

— Une quoi ?

— Je suis censé avoir cours mais comme il s'agit de mon dernier cours de la journée, je prends un de ces trucs, je me montre malade devant les autres de la classe, je vais à l'infirmerie et là-bas je reprends l'autre moitié du bonbon qui est l'antidote de guérison, lui expliqua Charlie.

— Tu sèches les cours ? C'est nouveau ça ? lui demanda Peter étonné.

Charlie était un très bon élève, qui avait des bonnes notes et qui ne séchait généralement jamais les cours (sauf peut-être la fois ou les dernières années vendaient à bas prix des farces et attrapes et qu'il ne voulait pas rater ça ou la fois où il était malade, qu'il n'avait pas pu faire ses devoirs de potions et qu'il ne voulait pas assister au cours pour se faire punir ou encore la fois où il a dit qu'il s'était perdu dans l'école mais où personne ne l'avait cru).

— J'ai cours de métamorphose et j'ai la moyenne, si je loupe un cours ce n'est pas grave, quand je serais sorti de l'infirmerie je te retrouve ici, lui expliqua Charlie.

— D'accord, si tu veux ... et cette après-midi tu n'as pas cours ? lui répondit Peter.

— Nous avons un double cours de sortilège et une heure de libre pour travailler mais le professeur Bilis est absent.

Le sorcier aux lunettes ouvrit sa boîte métallique, y prit une des petites friandises et mangea la partie qui le rendit aussitôt malade. Il venait de prendre un caramel Néansang, une sucrerie qui provoque un saignement de nez horrible. Il mit sa main son nez pour que le sang ne puisse pas couler sur les draps ni sur le sol une fois qu'il allait se lever.

— Pas de soucis, vas-y... je t'attends ici, le rassura Peter.

— Je reviens le plus rapidement possible, le rassura Charlie à son tour.

Charliemit la moitié du bonbon restant dans la boîte qu'il referma et la rangea dansson sac. Il le mit sur son épaule et sortit du dortoir des garçons.    

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