Chapitre 13.

Le médecin se gara près de l'entrée de l'institut psychiatrique Peterson lorsque le jour commença à se coucher. L'institut était très ancien, il avait été construit en mille neuf cents quarante par monsieur Peterson pour venir en aide aux personnes qui n'avaient plus de foyer pendant la guerre mondiale. Au fils du temps il fut transformé en hôpital psychiatrique. Le bâtiment contenait plusieurs étages ainsi qu'un parc dans lequel les patients pouvaient recevoir de la visite.

— Je ne descendrai pas du véhicule, hurla Peter.

L'homme d'une quarantaine d'années ne fit pas attention à ce qu'il venait de dire et sortit de la voiture pour lui ouvrir la porte.

— Je vous ai dit que je ne descendrai pas, j'ai des choses urgentes à faire comme retrouver quelqu'un qui a disparu, insista le jeune garçon.

— Mais oui... c'est ça... descendez donc, vous nous expliquerez tout ça à l'intérieur, lui répondit le médecin.

Peter ne bougea pas du siège arrière sur lequel il était installé.

— Ecoute... si tu te tiens tranquille tu resteras moins longtemps que tu ne le pense, essaya de rassurer l'homme.

— Si je sors de la voiture c'est pour partir d'ici, surtout pas pour rentrer là-dedans, je crois que vous ne m'avez pas assez entendu, je veux retrouver une amie qui a disparu.

— Et bien... si elle a disparu la police peut se charger de la retrouver, lui répondit le médecin.

— Non non non, la police ne peut rien faire, c'est à moi de m'en occuper, expliqua Peter sur un ton d'inquiétude.

Il espéra à cet instant que le médecin, ni quiconque à l'intérieur de l'institut, lui poserait de questions sur la disparition d'Emma. Il n'avait nullement envie d'expliquer la vérité sur le surnaturel ou qu'il soit prit davantage pour un fou. Le médecin récupéra le sac à dos du jeune homme posé sur le siège passager à l'avant qu'il mit sur son épaule droite.

— Je vous ai demandé de sortir du véhicule, insista le médecin en le faisant sortir de force de la voiture.

Peter se débattait, il n'avait pas envie de rentrer dans ce bâtiment. La seule chose qu'il avait en tête était de retrouver Emma qui avait été kidnappé par Gorthaur.

— Les médecins de cet institut sont très gentils, j'en connais quelques-uns personnellement et je recommande souvent cet endroit à des patients, ils font des miracles alors si tu restes calme ils t'aideront à te détendre et à te soigner et tu seras parti au plus vite, je te le promets, rassura le médecin.

Peter ne l'écouta pas et il continua de se débattre. Il savait que son amie était en danger et qu'il devait agir au plus vite pour la retrouver. Il ne voulait également pas laisser Charlie tout seul au cas où une créature ou un sorcier s'en prendrait à lui. Le jeune homme cria toujours qu'il n'avait pas le temps de venir ici, qu'il devait retrouver son ami, que le médecin ne pouvait pas comprendre et qu'il sortirait sa baguette s'il le fallait. Malgré les menaces de l'adolescent, le médecin l'emmena à l'intérieur. Un grand hall d'entrée se trouvait à présent devant eux. Des tables et des chaises étaient placées au fond de la pièce sur la gauche, juste devant une grande porte fenêtre qui menait sur la cour de l'institut.

Dès l'instant où ils pénétrèrent à l'intérieur du bâtiment, tous les patients installés aux tables pour jouer aux cartes, bavardaient ou regardaient le poste de télévision fixé au mur, pointèrent leur regard sur le jeune homme qui avait cessé de crier et de se plaindre. Peter les dévisagea à son tour. Il s'agissait de personnes de tout âge qui avaient l'air tout aussi effrayantes les unes des autres.

— Bonjour monsieur Orwell, que puis-je faire pour vous ? demanda une voix féminine.

Peter détourna son regard. Une femme aux cheveux bouclés et qui portait un uniforme médical se trouvait de l'autre côté du comptoir de l'accueil, devant lequel ils étaient arrêtés.

— Ah ! Bonjour, je vous emmène un patient, lui répondit le médecin qui tenait toujours l'adolescent par le bras.

— Que lui arrive-t-il ? questionna la femme.

— J'ai comme l'impression qu'il a perdu la tête, il insiste qu'il doit retrouver quelqu'un et me menace de me transformer en crapaud, mais si vous le permettez je préfère que l'on parle de cela plus tard.

— Nous allons remplir les formalités et vous pourrez discuter de son état avec les médecins, lui expliqua la femme en récupérant des documents qu'elle posa sur le comptoir.

— Ecoutez madame, il y a une erreur, je ne devrais pas être ici, expliqua Peter à la femme travaillant à l'accueil de l'institut.

Il détourna son regard un instant vers les autres patients. Le son de la télévision avait été coupé et les autres personnes avaient cessé de jouer aux cartes comme s'ils les écoutaient.

— Est-ce qu'il y a des parents à contacter ? demanda la femme.

— Non, se précipita de répondre Peter.

— Nous verrons tout cela plus tard mais indiquez qu'il n'y en a pas, dit le médecin.

— Pendant soixante-douze heures vous n'avez le droit à aucun appel téléphonique, aucun e-mail et aucune visite, chaque matin vous aurez droit à une visite avec le psychologue et suivant son avis à une thérapie de groupe... vous devez enlever immédiatement les lacets à vos chaussures, ils ne sont pas autorisés et est-ce que vous avez une ceinture sur vous ? développa la femme.

— Non, répondit le jeune homme en se penchant pour retirer les lacets qu'il posa directement après sur le comptoir.

— Je vous demanderai de vider vos poches dans cette boîte, ajouta la secrétaire d'accueil en posant une boîte en plastique sur le comptoir.

— Je ne peux pas, se précipita de répondre Peter.

— Vous n'avez pas le choix, lui dit sèchement la femme.

Peter soupira et retira sa baguette de la poche de sa veste ainsi que des pièces de monnaie et son téléphone portable. La femme aux cheveux bouclés ne fit pas attention à ce qu'il venait de déposer dans le récipient et le déposa derrière elle.

— J'ai avec moi son sac à dos, expliqua M. Orwell en posant le sac sur le comptoir.

— Vous n'avez droit à aucun effet personnel pendant votre séjour, nous vous prêterons des vêtements de rechange s'il le faut, ajouta la secrétaire.

Elle récupéra le sac à dos et le déposa également dans la boîte en plastique sans en regarder le contenu.

— Je vous remercie M. Orwell, les médecins vous contacteront pour davantage d'informations.

— Appelez-moi dès qu'il y a du changement ou un problème, j'aimerais être tenu au courant, admet le médecin.

— Il n'y a pas de soucis, répondit-elle en consultant son ordinateur afin de connaître les chambres disponibles puis de sortir de derrière le comptoir.

— Je vous remercie également, au revoir, dit le docteur Orwell avant de s'éloigner et de sortir de l'institut.

Peter regarda le médecin s'éloigner et il remarqua que la nuit était à présent tombée.

— Veuillez me suivre s'il vous plaît, lui ordonna la femme.

Elle s'arrêta près des tables, chaises et canapés se trouvant dans le hall d'accueil.

— Vous pourrez passer votre temps libre dans votre chambre ou alors ici dans le salon des patients ou alors à l'extérieur, dans le parc dans les endroits autorisés, expliqua-t-elle.

Elle se retourna et avança à l'opposé du petit salon pour les patients avant de monter des vieux escaliers en bois. Au premier étage, un long couloir se dressa devant eux, dans lequel ils pouvaient retrouver des chambres mais la secrétaire ne s'arrêta pas et continua de monter les marches. Peter la suivait de derrière.

— Alors, petit déjeuner de sept heures à neuf heures, déjeuner de midi à treize heures et dîner de dix-huit heures à vingt heures, vous pouvez téléphoner après soixante-douze heures en empruntant un téléphone à l'accueil et en demandant une autorisation, vous devez être dans votre chambre à vingt et une heures maximum, quelqu'un passera surveiller si vous y êtes ou non et pour fermer la porte. Et pour finir, vous trouverez des douches communes à chaque étage, pour les filles au premier et les garçons au deuxième, expliqua la femme aux cheveux bouclés.

Elle s'arrêta à l'entrée du couloir du deuxième étage.

— Le psychologue déterminera avec vous à quel genre de soins vous avez besoin, il peut s'agir de thérapie de groupe par exemple, de soins personnels ou de soins encore plus poussés, un médecin examinera également votre blessure à la tête, vous avez des questions ? ajouta-t-elle.

— Oui, je vais rester ici combien de temps ? demanda-t-il sur un ton de colère.

— Tout dépend du psychologue.

— Mais ça peut-être une semaine ? Deux semaines ? questionna Peter toujours sur un ton d'énervement comme il n'avait pas envie d'être ici.

— Tout dépend du diagnostic du psychologue, c'est différent pour chaque patient, lui répondit-elle.

La femme avança dans le couloir et s'arrêta devant une porte un peu loin, cherchant la clé parmi toutes celles qu'elle avait à son trousseau, qu'elle venait de récupérer dans la poche de sa blouse.

— Dites au psychologue que je n'ai pas le temps pour rester longtemps ici, dit Peter toujours sur un ton de colère.

La secrétaire ouvrit la porte de la chambre.

— Redescendez au réfectoire qui se trouve à côté des escaliers en bas et si vous n'arrêtez pas de hurler et de vous énerver, je serai dans l'obligation de vous attacher à votre lit avec des sangles ou de vous envoyer en isolement, est-ce compris ? expliqua sèchement la secrétaire.

— Bon, d'accord..., répondit-il en entrant dans la chambre.

Il s'agissait d'une chambre au mur blanc muni d'un petit lit au drap blanc, d'une table en bois et d'une chaise installée contre un mur. Une lampe de bureau était également posée sur la table. La lumière de la lune et des étoiles éclairaient la chambre par une petite fenêtre à barreaux. La femme ferma la porte derrière elle et redescendit les escaliers. Après avoir mangé la purée du réfectoire, il remonta dans sa chambre et s'assit sur son lit. Il regardait dans le vite avec un regard de désespoir. Il avait l'impression qu'il ne retrouverait jamais la jeune banshee et qu'il lui serait arrivé quelque chose à cause de lui. Aux alentours de vingt et une heures, une femme assez forte munie d'une blouse blanche ouvrit la porte, un chariot avec elle.

— C'est l'heure de dormir, dit-elle au jeune homme sur un ton sec.

Elle récupéra un vieux pyjama à rayures dans le chariot qu'elle jeta sur le lit avant de sortir de la chambre et de fermer la porte à clé. Il l'enfila avant de se glisser sous les draps. Cette nuit-là, il n'arrivait pas à dormir. Trop de pensées négatives l'envahissaient et l'empêchaient de fermer l'œil. Et surtout parce qu'il n'était pas dans son lit, ni celui de son appartement, ni celui du dortoir de l'école.

Le lendemain matin, la même femme lui ouvrit la porte, lui indiquant qu'il pouvait se rendre dans le réfectoire pour le petit déjeuner. N'ayant pas faim à cause du stress il ne descendit pas, s'habilla et attendit qu'on vienne le chercher pour qu'il puisse rendre visite au psychologue comme il en avait l'obligation.

— Bonjour Peter, lui dit le psychologue assis sur un fauteuil tandis qu'il rentrait dans la pièce.

Il fit signe à l'adolescent de s'asseoir en face lui, sur un canapé en cuir marron comme le fauteuil. Le psychologue, monsieur Douglas, portait un costume gris avec une cravate. Il s'agissait d'un homme d'environ quarante-cinq ans, les cheveux noirs, une légère barbe.

— Avez-vous déjà suivi une psychothérapie ? lui demanda M. Douglas une fois qu'il fut installé sur le canapé.

— Non, pas vraiment, lui répondit-il.

— Pas vraiment ? s'étonna le psychologue.

— Disons que c'est compliqué, enfin non, je n'en ai jamais suivi, lui expliqua le jeune sorcier.

— Comment ça ? Dites-m'en plus.

— Disons que je trouve ça ridicule que quelqu'un puisse expliquer ce qui se passe dans la tête d'un autre, lui avoua Peter.

— Etre psychologue ce n'est pas ça, c'est un travail qui se fait à deux, vous tenez le volant et moi je suis le co-pilote, lui répondit le docteur Douglas.

— Est-ce que vous croyez que c'est moi qui tiens le volant ? Je ne tiens rien du tout ici, je n'ai même pas décidé d'être là, on a pris la décision à ma place croyant que c'est le bon choix mais ça ne l'est pas, expliqua l'adolescent sur un ton de colère.

— Ecoutez, si vous êtes ici c'est que vous en avez besoin et je vous aiderai afin que vous ne restiez pas longtemps.

— Ah, vous croyez ? Personne ne peut m'aider en tout cas pas vous, je dois sortir d'ici pour retrouver une amie qui a disparu, lui expliqua Peter.

— Vous en avez parlé à quelqu'un à part moi ? Enfin je veux dire à la police, lui demanda le psychologue.

— Je ne peux pas, répondit-il sur un ton de colère.

— Si vous n'acceptez pas mon aide et que vous ne faites rien, vous ne risquez pas d'aller mieux rapidement, lui avoua le docteur.

— Je sais mais je n'ai pas envie de parler ! répondit le jeune homme toujours sur le même ton.

— Pourquoi cela ?

— C'est combien de temps la durée d'une séance ? demanda le garçon.

— Cinquante minutes.

— Je pense que je vais y aller, je vais retourner dans ma chambre, là où je n'ai pas envie d'être car on m'a obligé à venir, répondit Peter encore sur un ton d'énervement.

— Je préférerais que vous restiez.

— Et bien on va se regarder dans les yeux jusqu'à la fin de la séance, dit Peter en se calant dans le canapé.

— Comme vous voulez, vous savez je n'oblige pas les patients à parler la première séance, ils me parlent lorsqu'ils se sentent près, expliqua M. Douglas.

Ils restèrent assis tous les deux pendant le reste de la séance à se regarder droit dans les yeux, sans dire un mot. Lorsqu'il sortit du bureau de M. Douglas, il passa devant le petit salon se trouvant dans le hall d'entrée. Une jeune fille, les cheveux courts, avait emprunté le téléphone de l'accueil.

— Je pense que tu te trompes, ils devront savoir la vérité, au contraire je pense vraiment que je devrais leur dire... je pense sincèrement qu'ils devraient savoir la vérité, toute la vérité ..., dit la jeune fille au téléphone, essayant de ne pas parler fort.

Peter s'était arrêté devant le tableau d'affichage, près de la porte d'entrée de l'institut, faisant mine de lire quelque chose alors qu'il essayait de l'écouter.

— Il faut leur dire... en plus il y en a un qui n'est pas très loin de moi en ce moment, ajouta la jeune fille avant de raccrocher et de se diriger vers les escaliers.

Le sorcier suivit alors la jeune fille à pas de loup. Elle monta les escaliers et se dirigea vers le couloir destiné aux femmes. Il s'arrêta devant l'entrée du couloir, se cachant derrière un mur, essayant de la regarder le plus discrètement possible. Il n'avait pas envie d'entrer dans le couloir et d'être découvert, soit par la jeune fille soit par le personnel alors qu'il s'agissait du couloir destiné aux femmes. La fille aux cheveux courts rentra dans sa chambre. Il attendit quelques minutes espérant qu'elle ressorte de la chambre pour téléphoner de nouveau ou pour parler à quelqu'un afin d'en savoir plus sur le morceau de conversation qu'il avait entendu. Mais en vain, elle ne sortit pas de la pièce. Il retourna dans sa chambre, toujours énervé, attendant l'heure du déjeuner. Un plateau dans les mains, une assiette remplie de légumes ainsi qu'un verre et des couverts posés dessus, Peter cherchait désespérément une table où il pourrait s'installer pour être tranquille.

— Regarde, c'est le garçon qui se prend pour un sorcier, il a dit qu'il voulait transformer un médecin en crapaud, dit un jeune garçon de forte corpulence à un ami assis à côté de lui, montrant Peter du doigt.

Peter ne fit pas attention à sa remarque. Il baissa la tête, regarda ses pieds et se mit à avancer à vive allure, se dirigeant vers une table libre de l'autre côté du réfectoire. A l'instant où il passa devant le garçon qui venait de parler ainsi que ceux installés à la même table que lui, Peter tomba à la renverse. Son plateau se fracassa sur le sol et le verre ainsi que l'assiette qui y était posée se trouvaient en mille morceaux. Un des adolescents venait de lui faire un croche-patte et ils riaient tous à présent. Peter comprit qu'ils ne riaient pas car il était tombé d'une drôle de façon mais qu'ils se moquaient de lui. La colère l'envahit davantage. Il se releva et se dirigea vers ce garçon.

— Qu'est-ce que tu vas me faire ? Hein ? Je vais devenir un crapaud moi aussi, se moqua l'adolescent en riant avec ses amis.

— J'te montre ? lui répondit Peter sur un ton de colère.

— De toute façon tu ne peux pas faire de magie et encore moins transformer quelqu'un, à moins que tu sois un malade mental et dans ce cas-là tu finiras ta vie ici, lui dit le garçon joufflu, toujours en se moquant de lui.

Il décida d'ignorer ces remarques et de sortir du self, souhaitant retourner dans sa chambre. Il entendit les quatre-cinq garçons rirent derrière son dos.

— Tu ne sais plus quoi dire ? De toute façon tu as une belle tête de cinglé, cria le même adolescent à Peter.

Peter fit volte-face et il s'approcha de lui avant de lui mettre un coup de poing dans le visage.

A cet instant, les amis du jeune garçon arrêtèrent de rire et tous les regards de la cafétéria étaient tournés vers lui. L'adolescent joufflu se leva du siège sur lequel il était assis et se jeta sur Peter à son tour. Les pensionnaires de l'institut même les plus fous, s'étaient dirigés vers eux afin de regarder de plus près ce qui se passait. A cause de la colère, de la panique et du stress pour différentes raisons, il continua de se battre. Jusqu'à cet instant où il aperçut Ashley, assise à une table un peu plus loin. Il cessa de la regarder au moment où il reçut un coup sur le visage. Des voix criaient aux deux garçons d'arrêter et d'autres de continuer. Ils s'arrêtèrent à l'instant où deux surveillants en uniforme les séparèrent. Ils tenaient les deux adolescents, qui se débattaient, par les bras.

— Je n'en ai pas fini avec toi ! cria Peter alors que l'autre adolescent s'éloignait avec le surveillant de l'autre côté de la pièce.

— Tu vas te taire, oui ? lui répondit le gardien.

Peter ne répondit pas et se débattait toujours. Il avait de moins en moins envie d'être ici et un rien pouvait le mettre en colère. Il avait également peur que Gorthaur ait fait du mal à Emma et qu'il serait trop tard s'il la retrouvait.

Le surveillant le traîna par le bras jusqu'à l'accueil où il signala la conduite du jeune homme avant de l'emmener dans une partie de l'institut où il n'était encore jamais allé.

Au moment où il pénétra dans le couloir, il cessa de se débattre. Il s'agissait d'un couloir sombre, se trouvant au rez-de-chaussée. Il passa devant des cellules où il pouvait entendre les patients qui hurlaient. Voyant leur visage ou leurs griffes, Peter comprit aussitôt qu'il s'agissait de loups-garous, de chimères, de vampires ou de toutes autres créatures qui étaient enfermées dans ces cellules. Certains passaient leurs bras à travers les barreaux, essayant d'attraper Peter, d'autres de demander de l'aide pour sortir de cet endroit. Le jeune homme ne répondit pas et continua de suivre le surveillant, espérant ne pas être enfermé dans cette partie de l'hôpital.

— Toutes les personnes anormales sont enfermées dans ce couloir et puis... on ne peut plus rien faire pour eux..., expliqua le surveillant.

Le jeune homme ne répondit pas. Une fois arrivé à l'autre bout du couloir, ils empruntèrent une deuxième allée sur la gauche, toujours aussi sombre que le premier couloir. Le gardien, qui tenait toujours l'adolescent par le bras, s'arrêta devant une porte et y chercha la clé dans les poches de son uniforme. Il s'agissait d'une porte munie d'une petite fenêtre à barreaux. L'homme finit par l'ouvrir et le poussa à l'intérieur.

— Bienvenue en isolement, lui dit-il.

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