Chapitre 11.
Le lendemain matin, Peter et Charlie se réveillèrent de bonne heure. Ils avaient décidé de refaire le chemin inverse qu'ils avaient déjà emprunté en plus du reste du trajet. Ils préféraient partir assez rapidement comme ils ne savaient pas où la potion de localisation allait les conduire et qu'ils ne savaient pas si c'était beaucoup plus loin que le motel. Peter récupéra quelques barres de céréales, gâteaux et toutes autres sortes de choses à grignoter pour la journée ainsi que des bouteilles d'eau qu'il mit dans son sac à dos. Habillé, le petit déjeuner et la douche prise, les deux amis sortirent de l'appartement. Peter mit les clés dans son sac puis ils rejoignirent le parking avant de déposer tous les deux leur sac à l'arrière du véhicule et de monter à l'avant. Comme depuis les fenêtres de certains appartements ils pouvaient être vus ainsi que par les gens qui montaient ou descendaient de leur véhicule sur le parking, Peter décida de ne pas encore utiliser la potion.
Il démarra le véhicule et conduisit jusqu'à une rue qui se trouvait un peu en retrait de la ville. Il se gara sur le bord de la route. La rue était complètement déserte. Des vieux immeubles inhabités tombaient en ruine de chaque côté. Certains appartements de ces immeubles ne contenaient plus de fenêtre. Juste à côté de l'immeuble qui se trouvait de l'autre côté de la route où ils étaient garés, les deux jeunes sorciers pouvaient apercevoir l'enseigne d'une ancienne boulangerie qui était elle aussi en ruine.
— Pourquoi cette rue est dans cet état ? s'étonna Charlie.
— Je ne sais pas, je suis tombé dessus par hasard, je n'ai aucune idée de ce qui a pu détruire les bâtiments et surtout j'aimerais bien savoir pourquoi ils la laissent dans cet état, lui expliqua Peter.
Aucun bruit n'était présent dans la rue à part les sons que les deux amis pouvaient produire.
— Le principal c'est qu'il n'y a personne pour nous voir utiliser une potion et surtout que je ne connaissais aucun autre endroit où nous aurions pu nous rendre, lui dit Peter.
A cet instant, Peter aperçut un singe volant qui voulait à toute vitesse au-dessus de la route.
— Baisse-toi, ordonna-t-il alors en se cachant le mieux possible sous le volant.
Charlie ne comprit pas ce qu'il se passait mais comme son ami se cacha il fit de même. Le singe volant traversa seulement la rue à vive allure. Il ne les remarqua pas. Quelques minutes plus tard, Peter se redressa et regarda discrètement par le pare-brise de peur que la créature ne soit pas partie. Aucune trace de l'animal volant alors il fit signe à son ami à lunettes de se lever.
— Qu'est-ce que c'était ? demanda Charlie.
— Encore un singe volant mais il ne nous a pas vu, en tout cas il a l'air d'être parti, lui expliqua Peter.
Peter sortit de la Chevrolet pour y récupérer son sac à dos à l'arrière du véhicule. Charlie sortit à son tour et rejoignit son ami qui avait posé son sac sur le capot à l'avant du véhicule. Peter fouillait à l'intérieur espérant y retrouver la mèche de cheveu ainsi que le reste de la potion de localisation. Lorsqu'il eut trouvé ce qu'il recherchait il versa une goutte de potion sur la mèche et il se mit à voleter dans les airs.
— Attends, je..., bafouilla Charlie en sortant sa baguette magique.
Il prononça quelques mots et la mèche devint invisible pour les personnes qui n'étaient pas au courant du surnaturel. Il rangea sa baguette et ils montèrent le plus rapidement possible dans le véhicule afin de ne pas perdre la trace du cheveu qui avançait déjà. Une fois à la place du conducteur, Peter jeta son sac à dos sur les sièges arrières et il démarra. Ils sortirent alors de la rue déserte pour emprunter un chemin différent de la première fois où ils avaient utilisé la potion, ce qui les inquiétait. Les deux sorciers espéraient que la potion fonctionnait correctement. Ils traversèrent des villes qu'ils ne connaissaient pas, passèrent sur des chemins à travers des champs dans la campagne et roulaient sur des petites comme des grandes routes. Cela faisait plusieurs heures qu'ils suivaient la mèche de cheveu et ils ne repassaient pas devant le motel où ils avaient passé une nuit.
— J'espère que le fait d'avoir arrêté la potion l'autre jour ne change rien et qu'elle fonctionne correctement, s'inquiéta Charlie.
— La magie fonctionne toujours sans problème, rassura Peter.
Au fond de lui, Peter espérait aussi que la potion fonctionnait, il n'avait pas envie qu'elle les emmène à un endroit où il n'avait nullement envie de se rendre.
— Quand nous étions devant chez les parents d'Emma tu as entendu ce que sa mère m'a dit ? demanda Peter à son ami.
— Je ne sais plus trop, elle était bizarre.
— Elle m'a dit quelque chose que nous avions déjà entendu au motel, lui expliqua Peter.
— Comment ça ? le questionna le garçon à lunettes.
— Elle m'a demandé l'heure qu'il était la dernière fois que je l'ai vu et de me rejouer la scène dans la tête, lui expliqua-t-il.
— Ah... je... je n'avais pas vraiment entendu ce qu'elle te disait à cause du brouhaha, lui avoua Charlie.
— Tu ne trouves pas ça étrange ? La coïncidence ?
— Je... enfin... c'est très très étrange. Imagine que ce soit-elle que nous ayons entendu sur cet espèce de poste de radio bizarre, lui répondit Charlie.
— Figure-toi que j'y avais déjà pensé, un extrait de conversation entre la mère d'Emma et quelqu'un qui l'interroge comme un policier, lui admet Peter.
— Je ne sais même pas quoi en penser en fait, lui avoua Charlie.
A cet instant, les deux amis pénétraient à l'intérieur d'une forêt. Dès l'instant où ils furent sous les arbres, la lumière du soleil se dissipa. Le chemin qu'ils empruntèrent était rempli de cailloux, de trous et de flaques d'eau alors qu'il n'avait pas plu, ce qui secoua la voiture. Peter suivait toujours la mèche de cheveu en pénétrant de plus en plus dans la forêt, lorsqu'elle tomba quelques instants plus tard sur le capot du véhicule. Le jeune homme arrêta net la Chevrolet à cet instant.
— Que se passe-t-il ? demanda Charlie, inquiet.
— Je ne sais pas, peut-être qu'Emma se trouve dans cette forêt, lui répondit son ami.
Peter sortit de la voiture, récupéra son sac à dos et y rangea la mèche dans le bocal au cas où ils en auraient besoin à nouveau.
— Nous allons chercher si nous trouvons un endroit où pourrait se trouver Emma, suggéra Peter à Charlie qui était lui aussi sorti de la voiture.
— Ouais, je vais... je vais chercher par-là, répondit le jeune homme à lunettes en lui indiquant un petit chemin sur la droite.
Peter ferma son sac à dos et scruta le chemin que son ami venait de lui montrer.
— Il vaut mieux que nous nous séparions, nous chercherons plus vite, ajouta Charlie.
— Je t'envoie un oiseau si je trouve quelque chose, lui expliqua Peter.
— Moi aussi... si tu veux.
Peter lui fit « oui » de la tête et il se retourna pour commencer à chercher de l'autre côté.
— Bonne chance, lui cria Charlie.
Peter se retourna.
— Merci, toi aussi, lui répondit-il.
Le jeune homme à lunettes se retourna et s'avança vers le petit chemin qu'il avait indiqué à son ami.
Quant à Peter, il marcha vers un autre petit chemin à l'opposé de celui où se dirigeait Charlie. Les feuilles craquaient sous ses pas et il pouvait entendre des oiseaux qui chantaient ainsi que le champ de milliers de criquets. Plus il avançait dans les sous-bois, plus il y faisait sombre et le vent se mit à se lever tout doucement ce qui fit agiter les branches des arbres. Des corbeaux croassaient mais il ne les voyait pas.
Il scruta les alentours avec précaution au cas où quelque chose ou quelqu'un surgirait de nulle part et pour aussi chercher un endroit où pourrait se trouver la jaune Banshee. Il n'était pas rassuré et regretta pendant un instant de s'être séparé de Charlie. Un courant d'air surgit d'un seul coup ce qui le fit frissonner. Il ferma sa veste qui était ouverte et croisa les bras afin d'essayer de se réchauffer. Il marchait toujours en faisant craquer des feuilles sous ses pieds, en se penchant sous certaines branches d'arbres et en tournant la tête à gauche et à droite pour observer les alentours.
Soudain, un cerf se mit à bramer, ce qui le fit sursauter. Il paniquait et regrettait de plus en plus de ne pas être allé avec son ami. Il pénétrait toujours sous les bois en regardant avec précision les alentours. Il ne voyait rien de suspect, aucun animal et aucun endroit où pourrait être caché quelqu'un jusqu'au moment où il entendit des bruits de sabots derrière lui. Apeuré, il se figea sur place et se retourna le plus discrètement possible. Un animal de plus d'un mètre surgit de derrière des arbres. Peter se raidit et se prépara à attraper sa baguette magique qui se trouvait dans la poche de sa veste comme toujours.
L'animal qui se dressait devant lui avait la tête et les pattes antérieures d'un aigle géant mais son corps ainsi que ses pattes arrières étaient ceux d'un lion. La créature possédait également de gigantesques ailes d'aigle. Peter qui avait étudié les créatures surnaturelles à l'école de sorcellerie, reconnut un griffon et il se souvint que ces animaux étaient souvent utilisées pour garder des trésors. Dans le cas présent, l'animal devait sûrement protéger une grotte ou un autre endroit où était cachée Emma. Le griffon battit des ailes et glatit avant de secouer sa gigantesque tête d'aigle et de s'avancer vers Peter. Le jeune homme sortit sa baguette magique et recula en essayant de ne pas réaliser de bruits, toujours en fixant l'animal. Peter recula de plus en plus rapidement et décida de se faufiler derrière un arbre pour se cacher. Le sorcier pointa sa baguette vers la créature et jeta un sortilège. Un nuage de plumes apparut devant les yeux du griffon, ce qui lui brouilla la visibilité. Dès l'instant où le nuage de plumes fut produit, Peter en profita pour s'enfuir en courant.
Il s'arrêta un peu plus loin, essoufflé, caché derrière un arbre. Son cœur battait à deux cent à l'heure. Il paniqua et lorsqu'il récupéra son sac à dos, il remarqua que ses mains tremblaient. Il fouilla à l'intérieur et en ressortit quelques secondes plus tard, un morceau de papier et un stylo. Il s'appuya contre un tronc d'arbre, toujours en essayant de se dépêcher et en tremblant de frayeur, pour griffonner quelques mots.
« Pour Charlie, j'ai besoin de ton aide, retrouve moi immédiatement, avance dans la direction que j'ai emprunté tu finiras par me trouver. »
Il enroula le morceau de papier et le ferma comme il put avant de regarder autour de lui s'il pouvait trouver un oiseau. Il n'était pas du tout rassuré. Il savait que seules les chouettes pouvaient retrouver instantanément le destinataire de la lettre grâce à son simple nom. Les oiseaux n'avaient pas cette faculté mais il n'avait pas d'autres moyens pour communiquer avec son ami. Il rangea le stylo dans son sac qu'il remit sur son dos et avança simplement de quelques pas avant d'apercevoir un oiseau blanc installé sur la branche d'un arbre. Il attrapa l'oiseau, lui accrocha le morceau de papier à la patte et siffla une mélodie en espérant que l'oiseau la reproduirait. Il souhaitait que l'oiseau imiterait la mélodie, que Charlie la reconnaisse et comprenne qu'elle venait de lui. Il espérait que même si son message ne lui parvenait pas, qu'il entendrait la mélodie. L'air que venait de siffler le sorcier était la mélodie d'une chanson très populaire dans le monde des sorciers. Il s'agissait de la mélodie d'une chanson pour les enfants. L'oiseau essaya à son tour d'imiter le sifflement mais l'air n'était pas tout à fait identique. Il la siffla à plusieurs reprises et l'oiseau essaya à nouveau de le reproduire. Peter entendit soudain le glatit et le bruit des pas du griffon qui s'approchait. Il mit son doigt le plus rapidement possible devant l'oiseau afin qu'il grimpe dessus. D'un petit geste de la main, l'oiseau s'envola aussitôt. Le volatile continua de reproduire la mélodie, ce qui le soulagea un peu pour le moment. Il se précipita derrière l'arbre où était installé l'oiseau blanc pour se cacher. Il n'entendit plus le son des pas de la créature alors il se pencha discrètement, espérant apercevoir l'animal. Le griffon s'était arrêté en plein milieu du chemin et regardait autour de lui. L'animal mi aigle et mi lion tourna la tête dans sa direction et le jeune sorcier se cacha à nouveau.
Peter était adossé contre l'arbre et sa respiration s'était tout à coup accélérée. Il savait que le griffon était un animal féroce et que seulement quelques sorciers expérimentés avaient réussi à en apprivoiser. Peter n'avait nullement envie que la créature lui fasse du mal. Il entendit le battement des ailes de l'animal avant de l'entendre à nouveau s'avancer. Le griffon marchait à quelques mètres du jeune homme. Le garçon tourna la tête vers la droite, d'où venait le bruit des pas et il aperçut l'animal.
Il se mit à courir à l'opposé du griffon toujours sa baguette magique à la main. Il fallut moins de quelques secondes pour que la créature le repère. Elle se mit à battre des ailes avant de s'envoler vers le sorcier. Elle volait vraiment rapidement ce qui lui permit d'attraper l'adolescent avec ses deux pattes avant qui sont celles d'un aigle. Peter se retrouva alors accroché aux pattes avant de l'animal, dans le vide. Il se débattit et secoua les jambes afin d'essayer de dissuader le griffon de le reposer au sol mais rien n'y fit. Il survolait la cime des arbres de tellement bas qu'il pouvait les toucher avec les pieds. L'animal volait encore et Peter se débattait toujours. Le sorcier réussit à attraper la plus haute branche d'un arbre grâce à ses pieds ce qui fit ralentir le griffon.
La créature tira Peter afin de le faire lâcher la branche mais il essaya de la tenir le plus fortement possible. Le sorcier n'arrivait plus à tenir. L'animal volant était trop fort pour lui. N'ayant plus de force dans les jambes pour continuer de tenir l'arbre avec ses pieds, il lâcha la branche et le griffon se mit à voler de plus belle. Ne sachant plus comment faire pour que la créature finisse par le laisser s'en aller, il décida d'utiliser sa baguette magique. La baguette à la main, il leva le bras en direction de la tête de l'animal en forme d'aigle et cria « Descendidas ». D'un seul coup, le griffon se dirigea vers le sol d'une vitesse incroyable. La créature se débattait dans les airs essayant de lutter contre le sortilège pour remonter au-dessus des arbres. En gesticulant dans tous les sens pour essayer de se défaire du sort, le griffon perdit l'équilibre ce qui le fit lâcher le garçon de ses griffes. Peter chuta à plus de deux mètres du sol encombré de cailloux et de pierres. La tête du jeune homme heurta une pierre. Une fois affalé sur un chemin en plein milieu de la forêt, il desserra sa main et sa baguette roula sur le sol.
Quelques secondes plus tard, le griffon chuta à son tour. Il tomba à quelques mètres du sorcier. La tête qui tournait à cause du choc, Peter rampa pour attraper sa baguette. Il la pointa de nouveau vers l'animal et prononça « Virvespecies ». Des cordes apparurent autour de la créature, ce qui l'empêcha de bouger.
A l'instant où Peter rangea sa baguette, une goutte de sang tomba sur le sol. Il se précipita pour toucher son front mouillait puis il regarda sa main. Elle était couverte de sang. Il avait la tête qui tournait tellement qu'à l'instant où il enleva son sac de son dos pour y récupérer un vêtement ou un mouchoir pour éponger le sang, il s'écroula sur le sol. La vue brouillée, il aperçut une vieille femme un peu plus loin, un panier à la main, qui prenait la fuite. Puis, il perdit connaissance. Attiré par le bruit que faisait le griffon pour tenter de s'échapper, Charlie retrouva son ami quelques minutes plus tard. Lorsqu'il vit Peter allongé sur le sol, il se précipita vers lui et s'accroupit à ses côtés.
— Peter, Peter ? s'inquiéta Charlie en essayant de le réveiller.
Il attrapa un tee-shirt dans le sac à dos de son ami et le plaça sur son front pour empêcher le sang de couler.
— Peter, Peter ? continua d'appeler Charlie toujours inquiet.
Il lui donna de légères tapes sur les joues afin d'essayer de le ranimer. Quelques instants plus tard, Peter ouvrit les yeux et reprit légèrement connaissance.
— Charlie ? s'étonna Peter.
Peter s'assit et attrapa le vêtement pour le tenir lui-même sur sa plaie qui avait cessé de couler.
— Comment... ?
— J'ai reconnu l'air que chantait l'oiseau, j'ai compris que tu avais un problème puis j'ai entendu le... – Charlie se tourna vers le griffon – les bruits de la créature m'ont mené jusqu'à toi, expliqua le sorcier à lunette.
— Oui, je... on doit faire quelque chose, on doit se débarrasser de la créature..., Emma ? Tu l'as retrouvé ? répondit Peter.
A cause du choc, Peter n'avait pas les idées claires. Tout se bousculer dans sa tête.
— Calme-toi ! Tu n'es pas en état de faire quoi que ce soit pour le moment, on va trouver de l'aide pour te soigner, ordonna Charlie.
— Tu l'as retrouvé ? Elle est restée dans la voiture ? questionna Peter.
— Peter... non, il n'y avait personne, lui répondit-il sur un ton de désespoir.
Peter essaya de se relever et Charlie l'aida. Il lui tenu le bras pour de ne pas qu'il tombe à la renverse. Toujours la tête qui tournait et les idées qui se bousculaient dans sa tête, Peter ne reconnut pas le chemin. Charlie dû l'aider à se repérer. Ils ne retrouvèrent pas le chemin de la voiture et ne virent personne dans la forêt qui pourrait aider Charlie à soigner son ami.
Au bout d'une quarantaine de minutes, aprèsavoir tourné dans tous les sens, ils tombèrent sur une petite maison en bois,se trouvant en plein milieu de la forêt. Charlie fut soulagé, quelqu'unpourrait peut-être soigner son ami.
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