Chapitre 10.

Peter conduisait jusqu'à la maison des Wright. La maison où vivaient la jeune banshee et ses parents, à Phenix. Une fois dans la rue où se trouvait leur maison, les deux adolescents purent distinguer une foule devant l'entrée. Comme Peter ne souhaitait pas se faire remarquer, il décida de se garer au bord de la route à quelques maisons de celle des parents d'Emma. Ils descendirent du véhicule, laissant la chouette et leur sac à l'intérieur avant de se diriger vers la maison. Ils étaient curieux de savoir ce qui pouvait bien se passer. Plus ils s'approchaient, plus ils pouvaient s'apercevoir que la foule était principalement constituée de journalistes. Certaines personnes tenaient des micros, d'autres un carnet et un stylo et d'autres une caméra ou un appareil photo. Les parents d'Emma se trouvaient là, juste devant eux. Ils devaient avoir environ le même âge et n'avaient pas encore les cheveux gris. Ils se tenaient sur le perron juste devant la porte d'entrée de la maison à étage.

— Depuis quand a-t-elle disparu ? demanda un homme en tendant un micro vers M. et Mme Wright.

— Quel âge a-t-elle ? demanda un autre homme.

— A quel moment aviez-vous remarqué qu'elle avait disparu ? questionna encore un autre homme cette fois-ci un carnet à la main.

La foule criait. Il en était même presque impossible de distinguer toutes les questions et ils n'attendaient pas la réponse avant d'en poser une nouvelle. Peter et Charlie s'arrêtèrent à l'arrière de la foule pour écouter les éventuelles réponses des parents de la jeune fille.

— S'il vous plaît, nous n'avons plus envie de répondre à vos questions, s'exclama M. Wright.

— Juste une dernière question, cria un journaliste.

M. Wright tendit la main pour se cacher le visage des photographes, à lui et à sa femme qu'il serra dans ses bras.

— Pouvez-vous nous laisser tranquille ? demanda le père d'Emma.

De plus en plus de gens attirés par la foule et la curiosité s'approchèrent. Un policier se rapprocha également de la foule, leur demandant de bien vouloir cesser de les questionner et de les déranger. Sous la contrainte et les ordres du policier, quelques instants plus tard, la foule se dissipa. Au moment où les deux amis décidèrent de partir et de revenir les voir lorsque les alentours seraient déserts, Peter sentit quelqu'un agripper son poignet. Il se retourna et vit Mme Wright.

— Excusez-moi..., commença Peter.

— Tu... tu connaissais ma fille ? Tu étais dans sa classe ? questionna la mère de la jeune fille.

— Euh... oui, répondit-il non rassuré.

Elle lui tenait toujours le bras d'une sacrée poigne. Elle n'avait pas l'air de vouloir le laisser s'éloigner. Charlie se trouvait à côté non loin d'eux. Il les regardait, attendant que Mme Wright veuille bien laisser partir son ami.

— Tu sais où elle se trouve ? demanda Mme Wright.

— Je ne sais pas, on n'était pas vraiment amis, dit Peter.

— Tu te souviens de l'heure qu'il était la dernière fois que tu l'as vu ? questionna la femme.

Peter se raidit et un coup de stress l'envahit. La question de Mme Wright lui rappela celle d'un homme qu'il avait entendu grâce au poste de radio lorsqu'il était dans le motel.

— Euh... je ne sais pas, l'après-midi, après les cours, lui mentit Peter.

— Essaie de te rejouer la scène dans ta tête, lui dit-elle.

— Mais je ne sais pas, je l'ai vu qu'au lycée, ajouta le sorcier.

M. Wright se dirigea vers eux.

— Susan, laisse ce jeune homme partir, dit M. Wright à sa femme.

Elle ne l'écouta pas, ne lâcha pas le bras du jeune sorcier et dirigea son regard vers Charlie.

— Qui es-tu ? lui demanda-t-elle.

— Euh... moi ?... je suis un ami de Peter, bafouilla Charlie.

— Tu connaissais ma fille, Emma ? n'est-ce pas ? le questionna-t-elle après Peter.

— S'il te plait, Susan, laisse-les partir, tu vois bien qu'ils ne savent rien, s'ils avaient su quelque chose ils seraient déjà venus nous voir ou la police, ajouta M. Wright à sa femme.

— Tu..., commença-t-elle.

Son mari lui agrippa le bras, celui qu'elle utilisait pour tenir le jeune homme.

— Lâche-le... allez vient on rentre, lui dit-il.

Elle desserra alors le poignet de l'adolescent et son mari fit de même avec celui de sa femme.

Dès l'instant où Peter fut libre, il se massa le poignet avec son autre main. Elle n'y était pas allée de main morte. Les parents de la jeune fille se dirigèrent jusqu'à l'intérieur de leur maison tandis que Peter et Charlie retournèrent à la voiture.

— Si tu veux on peut aller à mon appartement et on reviendra plus tard, suggéra Peter à Charlie sur le chemin pour se rendre à sa voiture.

— C'est comme tu veux, lui répondit le garçon à lunettes.

Garés devant l'immeuble, ils descendirent du véhicule et récupérèrent leurs sacs et la cage contenant la chouette. Une fois dans l'appartement, Peter déposa la cage sur la commode près de son lit. Les deux jeunes sorciers en profitèrent pour prendre du temps pour manger et surtout pour se reposer comme ils n'ont pas bien dormit la nuit précédente au motel. Ils discutèrent également d'Ashley, des événements de la veille au motel, du lycée où Peter avait étudié pour protéger la jeune banshee et de tout un tas d'autres choses.

En plein milieu de la nuit, les deux amis sortirent de l'appartement, montèrent dans le véhicule et ils retournèrent auprès de la maison des Wright. La rue où habitaient les parents de la jeune fille disparue était silencieuse. Personne ne conduisait à ce moment-là.

Ils se garèrent, comme plus tôt dans la journée, à quelques maisons de celle des Wright. Ils ne voulaient pas avoir l'air suspect de se garer directement devant leur maison. Ils sortirent silencieusement de la Chevrolet, ils n'avaient nullement envie de se faire remarquer. Ils scrutèrent les alentours avant de s'approcher de la maison mais personne ne se trouvait là et aucune lumière ne provenait de chez leurs voisins. Toujours sans faire aucun bruit, les deux amis montèrent les escaliers du perron et avancèrent vers la porte d'entrée. La maison demeurait silencieuse. Peter s'approcha de la porte d'entrée tandis que Charlie se dirigea vers une des fenêtres situées juste à côté de la porte. Le jeune garçon à lunettes colla son nez à la vitre, essayant d'observer l'intérieur. Comme la porte d'entrée était fermée à clé, Peter sortit à baguette magique et la déverrouilla en proposant quelques mots à voix basse.

— Charlie..., appela Peter en parlant suffisamment fort pour que son ami puisse l'entendre mais suffisamment pour ne pas être entendu de loin.

Il lui fit signe de venir le rejoindre et lui montra d'un geste de la main la porte qui était ouverte. Charlie le rejoignit et ils entrèrent tous les deux à l'intérieur. Ils marchaient sur la pointe des pieds ne voulant pas réveiller les parents d'Emma qui devaient dormir.

— Loma, dirent les deux amis sorciers en même temps très silencieusement.

Un jet de lumière sortit de leur baguette qui permit de les éclairer. Des escaliers en bois se trouvaient devant eux, juste devant la porte d'entrée. Peter les monta en premier et son ami le suivit. Arrivés au milieu de l'escalier, une marche craqua bruyamment sous le pied de Charlie. Un coup de stress les envahit. Ils espéraient que cela ne les aurait pas réveillés. Mais personne ne se leva. Peter qui s'était arrêté quelques secondes pour regarder son ami se remit à monter les escaliers.

Une fois en haut, ils tombèrent sur une mezzanine et comme aucun des deux garçons n'étaient jamais venus auparavant dans cette maison, Peter ouvrit la première porte qu'il trouva. Il s'agissait de la salle de bain. Peter referma la porte sans aucun bruit et il poussa celle qui se trouvait juste à côté. Comme personne ne se trouvait dans cette pièce Peter entra à l'intérieur et Charlie fit de même.

Grâce à la lumière de sa baguette, Peter reconnut la chambre d'Emma qui était parfaitement rangée. Des photos d'elle et de ses amis étaient accrochées sur un tableau en liège juste au-dessus de son bureau qui se trouvait contre le mur, à la droite de la porte d'entrée de la chambre. Peter s'arrêta quelques instants devant les photos. Il reconnut également quelques camarades de classe lorsqu'il étudiait dans le lycée de Phenix. Cela le déstabilisait et le rendait nostalgique de voir des photos de la fille qu'il devait protéger et qui avait disparu. Quant à Charlie, il s'était dirigé vers la table de nuit. Elle se trouvait juste à côté d'un lit double, installé contre un mur au milieu de la pièce. Il ouvrit le tiroir de la table de nuit et en sortit un carnet. Il s'agissait de son journal intime. Il s'assit sur le lit et l'ouvrit même s'il s'avait qu'il violait la vie privée de quelqu'un. Peter cessa de regarder les photos quelques instants plus tard et reprit ses esprits lorsqu'il sentit quelqu'un lui tapoter l'épaule. C'était Charlie qui tenait grand ouvert le journal intime de la jeune fille. Il tendit le carnet à son ami et lui fit signe de lire.

Peter attrapa le journal et lut la page. Elle parlait de choses anormales qu'elle pouvait ressentir. Des visions qu'elle avait eu qui l'avait mené à des cadavres dont elle était la première à les découvrir et qu'elle avait poussé instinctivement un cri strident devant les corps. Des sons qu'elle était seule à entendre grâce à son ouïe très développée. Elle avait également noté des morceaux de phrases, des mots par-ci par-là qui n'avait aucun sens entre eux comme « cris », « mythologie », « annoncer la mort » ou encore « rituel ancien ». Elle devait avoir effectué des recherches sans rien trouver de précis. Mais Peter lui avait tout expliqué sur son pouvoir de femme banshee avant qu'elle ne disparaisse. Il comprit également que ce pouvoir se manifestait en elle depuis longtemps et que cela faisait un certain temps qu'elle s'inquiétait et cherchait des explications sur ce qui lui arrivait.

Il hésita un instant avant de demander à Charlie où il avait trouvé le journal. Il ne souhaitait pas que ses parents fouillent dans ses affaires, lisent le carnet, plus précisément ce qu'elle ressentait à cause de son pouvoir, qu'ils s'inquiètent davantage pour elle et qu'ils l'emmènent voir un médecin ou un psychologue. Il décida de quand même le remettre à sa place, il n'avait pas non plus envie qu'à son retour Emma ne le retrouve pas et se pose des milliers de questions au sujet de sa disparition.

A l'instant où Peter rangea le carnet dans la table de nuit, les deux adolescents entendirent des bruits de pas. Un coup de stress les envahit de nouveau. Ils ne savaient pas de qui il pouvait bien s'agir et surtout ils ne souhaitaient pas se faire repérer. La mezzanine s'éclaira de l'autre côté de la porte d'entrée de la chambre. Les amis se dépêchèrent de se cacher derrière le lit et éteignirent la lumière qui sortait de leur baguette. Peter mieux disposé pour observer la porte, se redit lorsqu'il remarqua une silhouette se diriger vers la chambre. Il avait peur qu'un des parents d'Emma se soit réveillé à cause du bruit qu'ils avaient pu faire, qu'il recherche dans la maison d'où cela pouvait venir et finisse par les trouver. Peter aperçut le père d'Emma, en pantoufles et robe de chambre, tenir la poignée de la porte de la chambre en la tirant vers lui pour la fermer avant de changer d'avis et de rentrer à l'intérieur. Le cœur de Peter se mit à battre à deux cent à l'heure tandis que M. Wright se dirigea vers la table de nuit. Il attrapa le cadre avec une photo de sa fille à l'intérieur posé à côté de la lampe de chevet et s'assit sur le lit avant de la contempler.

Quelques instants plus tard, les deux adolescents l'entendirent renifler et avoir des grandes respirations d'air. Il devait être en train de pleurer. Peter et Charlie patientèrent au moins une quinzaine de minutes avant que M. Wright ne quitte la chambre. Ils attendirent que la lumière de la mezzanine soit éteinte avant de rallumer leur baguette magique pour s'éclairer. Ils décidèrent tous les deux de rester encore quelques minutes dans la chambre, laissant le temps à M. Wright de se rendormir.

Ils sortirent de la chambre toujours très silencieusement et Charlie ouvrit la porte qui se trouvait juste en face des escaliers. Il s'agissait bien de la chambre des parents d'Emma. M. et Mme Wright dormaient à poings fermés. Charlie laissa Peter rentrer. Leur chambre n'était pas très grande et leur lit se situait juste devant la porte la chambre, contre le mur qui se trouvait en face. A la droite du lit, ils pouvaient apercevoir un grand placard et à la gauche se trouvait une fenêtre recouverte d'un immense rideau qui traînait sur le sol. Peter s'avança sur la pointe des pieds, une boule au ventre, jusqu'au pied du lit. Il pointa sa baguette magique vers Mme Wright qui dormait du côté de la fenêtre et chuchota « Forscatur », il fit de même avec son mari. A l'instant où le sorcier eut jeté le sortilège, M. et Mme Wright oublièrent instantanément l'existence de leur fille, qui disparut de toutes les photos dans la maison. A présent, la chambre de leur fille n'était autre qu'une simple « chambre d'ami ». Charlie retourna dans la chambre d'Emma, jeta un sortilège lui aussi mais cette fois-ci sur les différents meubles. Il s'agissait d'un sort qui permettrait aux parents de la jeune fille ne pas voir le contenu du mobilier. Pour eux, les meubles étaient vides même si ce n'était pas le cas. Cela les rassurait d'avoir utilisé ce sortilège car même s'ils pensaient qu'il s'agissait d'une chambre d'ami, Peter et Charlie n'avaient pas envie qu'ils viennent fouiller dans les meubles et se posent des questions. Ils se rejoignirent dans la mezzanine, descendirent les escaliers et sortirent de la maison.

La rue était toujours déserte et silencieuse. Peter verrouilla la porte d'entrée derrière lui à l'aide d'un sortilège puis ils rangèrent chacun leur baguette dans la poche de leur veste et ils retournèrent à la voiture. Peter conduisit jusqu'à son appartement, se gara devant l'immeuble et ils montèrent jusqu'au logement du jeune homme pour y passer le reste de la nuit.

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