Chapitre 1.


Peter et Emma étaient présents en cours de littérature par cette belle journée. Peter était installé au fond de la salle sur la rangée latérale. Tandis qu'Emma était assise au premier rang à côté d'un garçon prénommé Jake.

— Emma peux-tu nous lire le premier paragraphe du texte de la page quarante-deux ? lui demanda le professeur de littérature.

Il s'agissait d'un jeune professeur, une vingtaine d'années tout au plus, séduisant et charismatique. Il attirait la sympathie de tout le monde.

La jeune fille ne lui répondit pas. Elle avait la tête baissée sur son livre.

— Emma ? appela le professeur.

Elle ne l'écouta pas et regardait toujours le bouquin. Des sons résonnaient dans sa tête.

— Emma, pourquoi tu ne réponds pas ? Tu ne veux pas lire ? réitéra le jeune homme, surpris qu'elle ne dise rien.

Les sons résonnaient de plus en plus fort dans sa tête et ils se transformèrent en cris stridents. C'était comme des cris de femmes, d'hommes et d'enfants mêlés. Elle ferma son livre d'un seul coup et se leva d'un bon avant de sortir de la salle de classe.

— Qu'est-ce qui ne vas pas ? demanda le professeur inquiet de son attitude juste avant qu'elle ne quitte la salle.

— Je... je vais aller la voir, lui dit Peter avant d'aller la rejoindre dans le couloir.

Elle se dirigeait vers les toilettes, les deux mains sur les oreilles comme si elle cherchait à se protéger de quelque chose.

— Attends-moi, Emma !

Elle ne réagissait pas, elle marchait de plus en plus vite. Peter la suivait afin d'essayer de comprendre ce qui n'allait pas. Les toilettes des filles étaient vides et silencieux et elle s'orienta vers les éviers. Ayant des difficultés pour respirer, la jeune fille posa ses mains de chaque côté du lavabo, la tête penchée en avant. Les cris lui résonnaient toujours dans le crâne.

Quelques instants plus tard, Peter qui était resté dans le couloir, entendit à son tour des bruits. Il se dirigea vers la porte d'entrée du lycée, non loin des WC, afin de découvrir quels étaient ces sons. Il s'agissait de bruits de pas et de motos inhabituels durant les heures de cours et il jeta un coup d'œil aux visages des instigateurs de ce boucan. Lorsqu'il comprit qu'il s'agissait de Gorthaur et de sa meute, le jeune homme ne tarda pas une seconde et se mit à courir dans le lycée jusqu'aux toilettes. Malgré l'interdiction, il rentra à l'intérieur.

— Emma... Emma ! Viens vite ! ordonna Peter.

Emma, le visage pâle, avait toujours les mains posées sur le lavabo et du mal à respirer. Elle ne lui répondit pas. Le jeune garçon n'hésita pas, il lui attrapa le bras et sortit des toilettes. Gorthaur avançait dans le couloir avec d'autres hommes derrière lui, des membres de sa meute. Peter se mit à courir en l'entraînant dans sa course.

— Il faut qu'on parte d'ici ! Je t'expliquerai plus tard mais fais-moi confiance ! Suis-moi ! lui expliqua Peter entre deux halètements.

Les lycéens qui se trouvaient là les regardaient étrangement, se demandant pourquoi ils courraient ainsi dans l'enceinte de l'établissement. Ils cavalèrent jusqu'à la porte arrière du lycée, menant vers le terrain de sport et le gymnase. Peter et Emma étaient à quelques pas de la sortie lorsqu'une créature apparut devant l'accès et leur bloqua le passage. Il s'agissait d'un Oni, une créature qui possédait un costume de ninja ainsi qu'un masque qui contenait deux cornes protubérantes. Ces créatures humanoïde connaissaient les arts martiaux et pouvaient faire sortir des armes comme des sabres de leurs corps. Peter sortit sa baguette magique de sa poche. Lorsqu'ils firent demi-tour pour trouver un autre passage, le jeune magicien s'aperçut que les couloirs étaient vides alors qu'il y avait des petits groupes de lycéens auparavant.

« Ce doit être Gorthaur qui les a fait fuir » se dit-il.

Emma était éberluée et ne comprenait pas ce qu'il se passait, mais dans la panique elle suivait toujours son camarade de classe. Ils se dirigèrent vers les escaliers et Peter monta les marches quatre à quatre pour avancer le plus rapidement possible. Quant à sa protégée, elle venait de ralentir. Le jeune garçon remarqua qu'elle ne la suivait plus lorsqu'il fut arrivé en haut des marches. Il fit demi-tour et redescendit. Elle était assise, essoufflée et ayant toujours du mal à respirer.

— Emma, est-ce que ça va ? lui demanda Peter.

Elle ne répondit pas. Le jeune sorcier l'aida à se relever lorsqu'ils remarquèrent un homme en haut des marches. Il s'agissait d'un des hommes qui suivait Gorthaur dans le couloir après avoir pénétré à l'intérieur de l'établissement. Il tenait une baguette magique à la main.

— Écoutes Peter, nous ne te ferons pas de mal si tu nous livres la fille, expliqua l'homme.

— Il n'en est pas question, rétorqua Peter.

Emma entendait toujours les sons dans sa tête, qui la tourmentaient. Lorsqu'elle était proche d'un des membres de la meute de Gorthaur ceux-ci étaient encore plus puissants.

Peter redescendit les escaliers et Emma le suivit. Ahuri, la jeune fille aperçue l'homme qui venait de communiquer avec son camarade de classe, en bas des escaliers. Il venait de se téléporter. Il s'agissait d'un sort par lequel une personne pouvait disparaître d'un endroit et réapparaître instantanément à un autre.

— Tu t'appelles Emma, n'est-ce pas ? demanda le sorcier à la jeune banshee.

— Ne l'écoute pas ! lui dit l'adolescent.

— Je sais que tu entends des bruits, des cris et que tu as même des visions, alors si tu viens avec nous, nous pourrons t'expliquer pourquoi tu entends et tu vois tout cela, insista le sorcier tout en fixant la jeune femme.

Peter en avait plus qu'assez alors il pointa sa baguette magique vers le sorcier.

— Laisse-nous passer, menaça Peter.

— Écoutes mon garçon, je ne te ferai pas de mal si tu nous laisses la fille.

Emma mit ses mains sur ses oreilles comme si elle voulait que tous ces bruits cessent puis baissa la tête en avant. Les cris qui résonnaient étaient encore plus forts que tout à l'heure. La voix grave d'un homme se démarquait des autres. Elle entendait distinctement ce qu'il disait.

« Écoutes moi... je sais que tu entends des voix, des bruits et des cris dans ta tête... si tu viens avec nous je pourrai te dire comment arrêter tout cela ».

C'était Gorthaur qui venait de lui parler. Emma ne savait plus quoi faire, elle avait tellement envie de ne plus entendre ces bruits mais d'un autre côté elle ne les connaissait pas et ne souhaitait pas suivre des inconnus qui faisaient des choses étranges comme se téléporter. Peter pointait toujours sa baguette vers le sorcier qui leur bloquait le chemin.

— Stillabunt, cria-t-il.

Il venait de lancer un sortilège de désarmement. La baguette du sorcier voleta quelques mètres derrière lui avant de tomber sur le sol. Le jeune garçon attrapa la banshee par le bras, se mit à courir avant de pousser le sorcier pour circuler et de se diriger vers la salle de littérature. Emma était ahurie par ce qui venait de se passer. Elle ne comprenait pas comment tout cela pouvait être possible.

Un peu plus loin, dans un autre couloir près de l'entrée du lycée, là où il y avait des casiers pour les élèves, un loup-garou montait la garde.

— J'ai besoin de ton aide pour sortir, dit Peter à la jeune fille. Pendant que je m'occupe du loup-garou vas dans la salle de littérature, prend mon sac et rapporte-le-moi s'il te plaît.

Emma qui avait un peu retrouvé ses esprits et pour laquelle les bruits et les cris venaient de s'estomper, répondit :

— D'accord, je te rejoins ici.

Elle partit en marche rapide jusqu'à la salle. Le loup-garou regardait Peter en grognant. Le jeune sorcier sortit à nouveau sa baguette de la poche de sa veste. Le loup qui se trouvait devant lui avait les yeux d'un jaune tellement voyant qu'il pouvait sans doute luire dans la nuit et le noir le plus intense. Tous les loups-garous qui faisaient partie d'une meute, les bêtas, avaient les yeux jaunes. Le loup-garou courut alors vers Peter qui se mit à courir à son tour. Le loup-garou qui allait à une vitesse incroyable le rattrapa. Il lui agrippa les jambes et le fit tomber sur le carrelage.

— Virvespecies, cria Peter, la baguette pointée sur son attaquant.

Des cordes apparurent autour de lui et le firent prisonnier. Le lycéen se leva et se dirigea vers la salle de littérature espérant y croiser Emma qui devait récupérer son sac à dos. Il eut de la chance puisqu'il la retrouva sur le chemin.

— Merci, dit-il simplement en lui prenant le cartable de la main.

— Bon, est-ce que tu peux me dire ce qu'il se passe et qu'est-ce que l'on fait ? S'exclama Emma, paniquée et inquiète.

— Je t'expliquerai tout quand on sera dans un endroit plus sûr.

Peter ouvrit son sac et y récupéra une cape. Ce n'était pas n'importe quelle cape, il s'agissait d'une cape qui les rendrait invisible. Le professeur Jenkins lui avait confié en cas de besoin. Ils se dirigèrent dans un couloir où il n'y avait personne et ils se glissèrent tous les deux sous le vêtement magique. Ils étaient dès lors invisibles pour le reste du monde.

— Ne fais surtout pas de bruit, ordonna Peter.

Ils marchèrent jusqu'à l'entrée du lycée pour sortir.

Une fois à l'extérieur du bâtiment, le jeune homme attendit d'être dans un endroit sûr pour retirer sa cape et la ranger de nouveau. Le sorcier récupéra les clés de sa voiture, une vieille Chevrolet Camaro bleue. Ils montèrent dans l'habitacle et il démarra le moteur pour l'emmener chez lui. Les voix que la jeune fille entendait commencer à s'estomper peu à peu.

Une fois à son appartement, ils s'installèrent sur le lit du garçon.

— Écoutes Emma... il y a des choses que tu ne sais pas..., lui avoua-t-il.

— Tu sais pourquoi j'entends des voix ? lui demanda la jeune fille, étonnée.

— Tu as vu tout à l'heure quand j'ai utilisé ma baguette magique ? C'est parce que je suis un sorcier et je ne suis pas le seul dans ce monde, il en existe plein...

— Tu es un quoi ? demanda l'étudiante, surprise.

— Un sorcier. Je fais de la magie, répéta-t-il simplement.

— Et qu'est-ce que ça a à voir avec moi ?

— Tu sais... il n'y a pas que des sorciers, il y a aussi des loups-garous et tout un tas d'autres créatures mais il y en a tellement que je ne peux pas toutes te les citer.

Les sons et les cris qu'Emma percevait dans sa tête venaient de disparaître complètement et elle parut totalement affolée. Elle le regardait comme s'il racontait n'importe quoi pour essayer de se justifié.

— Tu n'es pas folle. Si tu entends tout ça et que tu as des visions qui peuvent te conduisent à des cadavres c'est parce que tu es une... une femme hurlante, appelée aussi une femme banshee...

— Une quoi ? Tu veux dire que c'est normal si j'entends des voix dans ma tête ? lui demanda-t-elle, choquée.

— Oui... tu es ce qu'on appelle aussi une messagère de la mort mais avec le temps tu apprendras à mieux gérer ton pouvoir...

— Je ne veux pas apprendre à gérer ce pouvoir ! s'exclama la jeune femme, je ne veux plus entendre de sons et avoir ces... visions...

— Je sais mais tu n'as pas le choix, tu vas finir par contrôler ce pouvoir, rassura Peter avec un sourire.

— Et comment le sais-tu ?

— C'est assez long à expliquer mais il existe une école pour les gens comme nous quelque part et j'y suis allé, là-bas j'avais des cours sur les créatures magiques, lui expliqua le sorcier.

— Mais alors qu'est-ce que tu fais ici ? Pourquoi as-tu quitté cette école ? s'étonna-t-elle.

— C'est pour te protéger. Gorthaur qui est venu au lycée et un loup-garou à la fois sorcier, c'est un Alpha c'est-à-dire qu'il est le chef d'une meute et qu'il est super puissant... il veut t'enlever pour que tu fasses partie de sa bande... il est prêt à tout, il a déjà assassiné des sorciers pour leur enlever leur baguette magique et d'autre créatures pour leur voler leur pouvoirs... mais ne t'en fais pas ! Je vais t'aider !

Emma le fixa, perplexe. Elle en était abasourdie et elle avait presque du mal à le croire.

— Maintenant que Gorthaur est déjà venu au lycée, tu n'y es plus en sécurité. Il faut que tu partes. Restes dormir chez moi ce soir et demain nous irons dans cette école, tu y seras protégée, continua le jeune homme.

Emma contacta ses parents pour leur indiquer qu'elle dormirait chez un ami. La jeune fille prit la décision de le croire. Après tout, son aveu l'effrayait mais elle avait vu un homme utilisé sa baguette magique ou encore un loup-garou qui galopait, ses crocs et ses griffes visibles.

Cependant,elle n'eut pas des meilleurs sommeilscette nuit-là. Anxieuse par ce que son ami venait de lui apprendre maissurtout, elle avait peur de ce que Gorthaur voulait d'elle.    

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