Ou comment se consoler du désastre

4 décembre

Elina regrettait tout. Elle regrettait de s'être inscrite. Elle regrettait d'avoir été à ce rendez-vous, et par-dessus tout, elle se détestait d'avoir été aussi naïve.

La veille elle avait été à l'adresse, brillamment décodée par Martin, pour n'y trouver qu'un immeuble. Pas de café. Et pas d'homme.

Elle avait cherché aux alentours pendant une heure, mais n'avait rien trouvé d'autre qu'un simple quartier résidentiel. Elle était donc retournée chez elle, furieuse et humiliée, avait appelé l'agence pour tout annuler (évidemment, ce n'était pas remboursable) et s'était jetée sur son lit pour finalement se morfondre toute la soirée.

En se réveillant le lendemain, Elina se sentait un peu plus calme, bien que toujours triste. Elle était restée dans son lit toute la mâtinée, à broyer du noir. Elle regarda le dehors par sa fenêtre et vit un jeune garçon aux cheveux noirs, agrémentés de quelques mèches rouges. Celui-ci était en train de construire un bonhomme de neige et avait déjà bien avancé dans sa besogne.

Elina décida qu'il était temps qu'elle arrête de s'apitoyer sur elle-même et qu'elle s'active un peu. Elle se leva, mit son manteau, ses gants et son écharpe et sortit de chez elle.

Elle dépassa le jeune homme, et se dirigea vers sa boulangerie préférée. Quand elle arriva, la gérante, qu'elle connaissait assez bien maintenant était en pleine discussion avec une cliente. Cette dernière avait des cheveux blonds, très fin. Elle paraissait tellement avenante et gentille qu'Elina ressentit le besoin de s'approcher pour entendre la conversation.

- Tu en trouveras bien un, ma petite, jolie comme tu es, dit la boulangère.

- Merci madame, j'espère en tout cas, lui répondit-elle avec un grand sourire.

Elle prit sa chocolatine et amorça un demi-tour pour sortir. Son regard croisa celui d'Elina et lui sourit. Elina lui rendit son sourire avant de s'approcher vers le comptoir.

En sortant de la boutique, Elina vit la jeune femme au téléphone. Elle raccrocha au moment où Elina sortit.

- Bonjour, oh je vois que vous avez opté pour du pain au raisin, engagea-t-elle la conversation.

- Oui, les viennoiseries de cette boulangerie sont délicieuses, j'y viens souvent, répondit Elina.

- Vous êtes une habituée, alors. Moi c'est la première fois que je viens ici. J'avais juste besoin d'un petit réconfortant.

- Idem pour moi aussi, je me suis faite avoir à cause d'une publicité.

- Quelle coïncidence ! Moi aussi. C'était celle qui promettait un homme parfait pour Noël ?

- Oui exactement !, s'exclama Elina.

- Je suis désolé pour vous, mais en même temps, ça fait du bien de ne pas se sentir seule, avoua la jeune femme. Au fait, je m'appelle Hanna, et vous ?

- Elina, lui répondit cette dernière.