Chapitre XV. Rencontres nocturnes

Cyrus jura puis retourna rapidement sur ses pas. Il se plaqua contre le mur. Quelques instants plus tard, des gardes passèrent en discutant sans le remarquer. Quand ils furent assez loin, il reprit son chemin. Les cloches avaient sonné l'heure du couvre feu depuis un moment et, si les garde le surprenaient à roder dans le château, les choses iraient très mal pour lui. Mais qu'est-ce qu'il lui avait prit de proposer une idée aussi stupide que de s'introduire dans les appartements d'une jeune fille au beau milieu de la nuit ? C'était stupide et risqué.

Ils avaient eu cours toute la journée du mercredi et, lorsque Annastasya lui avait indiqué la chambre de la jeune sorcière, il n'avait pas pût s'y rendre. Il ne voulait pas non plus attendre le lendemain car Callum leur apprendrait à se servir de leur élément; un cours qu'il ne pouvait se permettre de rater. Et, comme il était hors de question qu'il demande à Floriel de lui prêter gentiment le livre de conte, il avait passé la saints journée à concocter un plan: entrer par effraction en espérant que Floriel soit en train de dormir, mettre la main sur l'ouvrage et sortir ni vue ni connue. Bref, il n'avait pas de vrai plan. Mais il devait le faire. Pas uniquement pour Annastasya, mais aussi pour lui-même. Pour se faire pardonner de lui mentir.

Cyrus se sentait hypocrite d'avoir exigé d'elle toute la vérité alors que lui-même était incapable d'en faire autant. Il mentait à sa meilleure amie depuis le début. Il ne l'avait pas suivit parce sa mère le lui avait demandé. Mais s'il lui disait la vérité, elle s'éloignerait sûrement de lui, plus qu'elle ne l'avait fait par le passé. Et il ne pouvait le supporter.

En tournant à un corridor, le jeune homme serra les dents en repensant au jour où, alors qu'il s'entraînait avec les autres cadets, on lui avait dit qu'il voulait lui parler.

Vous tenez à elle, n'est-ce pas ? Alors surveillez-la et assurez-vous qu'elle accomplisse sa mission, lui avait-il ordonné.

Et il l'avait suivit. Sans hésitation. Pourquoi aurait-il hésité d'ailleurs ? Annastasya était son amie... Non, plus qu'une simple amie... Et il se devait de la protéger. Il avait toujours tout fait dans ce but. C'était pour elle qu'il s'était enrôlé à ses quatorze ans. Il voulait devenir un Garde et intégrer sa garde personnelle lorsqu'elle serait reine d'Hérèbe. Il ne lui restait plus qu'un ans de formation. Mais le destin avait voulu que les choses se passe autrement.

Annastasya avait pénétré le territoire ennemi et tout était allé de travers. Elle s'était blessée et ils n'avaient eu d'autres choix que de rester et jouer aux bons petits orphelins en fugue. Cyrus ne pouvait s'empêcher de penser à ce qu'il leur arriverait si l'on apprenait la véritable identité d'Annastasya. Même si la plupart de leur entourage ne se doutait de rien, il n'en allait pas de même pour cette sorcière de Floriel. Elle était beaucoup trop perspicace. Il devra donc voler le livre sans lui donner des raisons de les soupçonner, ni lui ni Anna.

A une intersection, le jeune homme jeta un coup d'œil dans le couloir à gauche puis à droite. Des mèches brunes lui tombèrent sur le visage et il les replaça derrière ses oreilles d'un geste impatient. Une chaleur presque étouffante régnait dans le château et collait les mèches sur sa nuque. En face de lui, il y avait un autre corridor où se trouvait un escalier qui pourrait lui servir de raccourci. Cependant, deux soldats étaient postés à sa gauche et il lui faudrait être très rapide pour ne pas se faire prendre. Ou il pouvait aussi éteindre les torches. Oui, il allait faire ça.

Fronçant le front, il se concentra sur les torches qui se trouvaient de part et d'autre du couloir d'en face. Les mains tendues, il contracta l'air autours des torches puis, d'un simple mouvement des doigts, les flammes s'éteignirent. Sans plus attendre, Cyrus fila de l'autre côté et se plaqua contre le mur.

- Hey ! héla l'un des gardes. Qui va là ?

- Qu'est-ce que tu racontes, Elvis ? demanda l'autre.

- J'ai vu une ombre, Richard, là, tout d'suite.

L'un d'eux éclata de rire. Sûrement Richard.

- Pas étonnant, avec tout c'que t'as bu.

Puis, des pas se firent entendre sur la dalle. Cyrus se colla un peu plus contre le mur, retenant son souffle. Les pas se rapprochèrent avant de stopper.

- Y'a rien ici, fit la voix de Richard, tout près de lui. Ce sont les torches qui se sont éteintes. Bouge pas, je vais chercher de quoi les rallumer.

- Ouais, marmonna Elvis.

Profitant du fait que Richard s'éloignait, le jeune homme s'engagea dans le corridor. Alors qu'il croyait être tiré d'affaires, une silhouette passa en flèche un peu plus loin devant lui, l'obligeant à se planquer derrière un meuble. Il ne l'avait aperçu que quelques secondes, mais Cyrus était presque sûr qu'il s'agissait de MacAllen. Mais que faisait-il là après avoir été absent pendant une semaine ? Et pourquoi rôdait-il dans les couloirs ?

Le jeune homme reprit son chemin et s'arrêta là où il pensait avoir vu Keenon. Il y avait à sa droite un escalier quasiment raide qui menait à un étage supérieur. Et juste devant lui, l'escalier qu'il était censé prendre. Il pinça les lèvres, en proie à un dilemme. Devait-il suivre MacAllen et découvrir ce qu'il fabriquait ou se concentrer sur ce qui était prévu ? MacAllen était louche, très louche. Mais ce qu'il faisait ou non ne le regardait pas. Il devait continuer. Cyrus força ses jambes à se diriger vers l'escalier qui descendait.

Il mit à peine le pied sur la première marche qu'il se retourna en jurant. Il avait toute la nuit pour voler le livre alors que l'occasion de prendre MacAllen la main dans le sac ne se représenterait peut-être plus jamais. Il grimpa rapidement les marches qui montaient en spirale. Il arriva sur un palier où il n'y avait qu'une seule porte. Un garde assis devant cette porte s'était assoupi. S'approchant à pas de loup, Cyrus tendit l'oreille. Il n'y avait aucun bruit. MacAllen était-il entré dans cette pièce ? Il n'y avait pourtant pas d'autre porte à part celle-là.

Il posa la main sur la poignée et la tourna. La porte s'ouvrit en un petit cliquetis. Cyrus se crispa. Pourquoi une porte qui était surveillée par un garde était ouverte ? Cela n'avait aucun sens. Il l'ouvrit un peu plus et jeta un regard par l'interstice. La pièce était quasiment sombre, éclairée par un pâle rayon de lune qui entre à travers une petite fenêtre. Et il n'y avait personne, a première vue. De plus en plus perplexe, le jeune homme se faufila dans ce qui ressemblait à une réserve et ferma derrière lui. Il y avait des dizaines d'étagères supportant divers objets. Et tout, du sol jusqu'au plafond, était couvert d'une épaisse couche de poussière. Qu'est-ce que MacAllen pourrait venir chercher dans un endroit pareil ? Et où était-il donc ? Peut-être s'était-il trompé : il n'avait pas vraiment vu MacAllen. Une hallucination...

- Tien tien, on joue au espion ? fit un voix dans son dos.

Cyrus se retourna vivement, près à inventer un mensonge pour justifier sa présence, mais s'arrêta net. Il n'avait pas rêvé, MacAllen se tenait devant lui, nonchalamment appuyé contre la porte, les mains dans poches. Il arborait un air narquois qui amena Cyrus à froncer les sourcils.

- Je ne t'espionnais pas, rétorqua Cyrus.

MacAllen eût un sourire condescendant.

- Bien sûr. Tu faisais juste une balade tranquille dans le château quand tes jambes t'ont porté ici. Quelle coïncidence ! C'est exactement ce qui m'ai arrivé. On n'est pas si différent, en somme.

Cyrus le fusilla du regard.

- Je ne suis pas comme toi. On est très différent.

- Oui, tu as parfaitement raison. Personne n'est comme moi, je suis unique, dit-il avec arrogance.

Ça, Cyrus l'avait remarqué. MacAllen avait quelque chose de bizarre et de particulier. À commencer par ses yeux qui brillaient dans la semi obscurité comme du feu. Mais s'il l'avait suivit, ce n'était pas pour faire la conversation, mais pour obtenir des réponses.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? demanda-t-il. Et comment es-tu entré ?

- De la même manière que toi, répliqua MacAllen avec un sourire en coin, en passant par la porte.

- Le garde...

- Ha ! Celui-là ! Je lui ai juste suggérer qu'il avait besoin de faire un petit somme et il m'a gentiment offert son trousseau de clefs pour me remercier. ( il haussa les épaules et sortit une main de sa poche. Les clefs se balançaient au bout de ses doigts.) Il n'y a pas beaucoup de personnes qui ferait cela. Quand à ce que je fais ici, ça ne te regarde pas. Alors, si tu veux bien me laisser...

- Je sais que tu fabriques quelque chose de louche, attaqua Cyrus, et je compte bien le découvrir.

MacAllen se passa une main dans les cheveux. Il semblait agacé. Mais c'était le cadet des soucis de Cyrus.

- Écoutes, jusque-là, je me suis montré assez gentil. Alors tu ferais mieux d'aller t'occuper de ta petite amie avant que je ne m'énerve. Comment s'appelle-t-elle déjà ? Anni ? Anastasie ?

- Je t'interdis de parler d'elle !

MacAllen croisa les bras et s'attrapa le menton entre le pouce et l'index.

- Tu sais, lança-t-il sur le ton de la conversation, nous avons beaucoup discuter, elle et moi. Quand nous étions perdus dans la foret. Nous avons été très proches. Ne t'a-t-elle rien dit ?

- Tu racontes n'importe quoi. Annastasya...

- Alors elle ne t'a rien dit. Ho! la petite cachottière. Si tu avais vu comment elle s'était serrée contre moi quand je l'ai porté. Je me demande quel genre d'idée lui a traversé l'esprit. J'imagine...

- Tais-toi ! Cria Cyrus, furieux.

Sans s'en rendre compte, il avait plaqué MacAllen contre la porte et le maintenait par le col de sa chemise. Il était plus furieux qu'il ne l'avait jamais été de toute sa vie. Il ne supportait pas que ce type raconte de telles insanités sur Annastasya. Il ne supportait pas qu'il parle d'elle, tout simplement.

- Tais-toi, répéta-t-il. Ne parle pas d'elle. Ne prononce pas son nom. Sinon...

MacAllen n'avait pas du tout l'air impressionné. Au contraire, il souriait. Comme s'il voulait qu'il lui montre de quoi il était capable.

- Sinon quoi ? le provoqua-t-il avant d'éclater de rire.

Décontenancé, Cyrus le regardait lui rire au nez. Ce type n'était pas normal. Il l'avait provoquer exprès pour qu'il déclenche une bagarre. Pourquoi ? Cyrus n'en savait rien. Puis, d'un coup, il le relâcha et recula. Ses dents... Il avait de longues canines effilées. MacAllen était un vampire. Un vampire ! Cyrus savait qu'il en y avait à Illyaque, mais ne pensait pas en rencontrer un de toute sa vie. Il savait ce que l'on racontait sur les vampires et savoir que MacAllen en était un le rendait plus dangereux que jamais. Un danger pour Annastasya.

Serrant les points, il souffla pour se calmer. Il s'en voulait d'avoir ainsi perdu son sang-froid. MacAllen avait fait exprès de le provoquer et il était tomber dans son piège comme un idiot. Alors qu'il souriait toujours, Cyrus lui lança un regard menaçant.

- J'ignore ce que tu fabriques dans cette réserve et finalement je m'en fiche. Par contre, tiens-toi loin d'Annastasya. Si tu lui fais du mal, d'une quelconque manière, je te le ferai payer. Vampire ou non, je doute que tu survives à un éclair de foudre.

MacAllen croisa les bras sur sa chemise noire, les sourcils arqués.

- Est-ce une menace ? demanda-t-il avec dédain.

La main posée sur la poignée de la porte, Cyrus répondit :

- Non. C'est une promesse.

Puis il sortit. Le garde dormait toujours alors qu'il descendait rapidement les marches. Tout en se dirigeant vers la chambre de Floriel, il fit de son mieux pour ne pas penser à tout ce qu'il venait de se passer. Pas maintenant. Lorsqu'il atteignit finalement sa destination, il fut soulagé de constater qu'il n'y avait pas un seul garde à cet étage. Pourtant, en s'approchant de la porte en bois, il la vit s'ouvrir tout doucement. Prit de court, il chercha autour de lui une issue afin d'éviter de tomber nez à nez avec Floriel.

Par ailleurs, ce ne fut pas Floriel qui sortit. D'abord, une petite main mâte apparue, suivie d'une tunique noire et, enfin, une touffe de cheveux frisés. Jazz sortit à pas de loup et referma derrière elle sans le remarquer. Que pouvait bien chercher Jazz à une heure pareille dans les appartements de son amie ? Il avait conscience qu'il était mal placé pour poser cette question, mais il le fit quand même. Et à voix haute.

- Qu'est-ce que tu fais ?

Jazz se figea. Lentement, elle se retourna, cachant sa main gauche dans son dos et, quand elle se rendit compte de qui se tenait devant elle, Jazz se détendit.

- Ce n'est que toi. Que fais-tu à roder dans les couloirs ?

Croisant les bras, Cyrus pinça les lèvres.

- Je t'ai posé la question le premier, dit-il.

- Je volais ceci dans la chambre de Floriel, répondit Jazz en haussant les épaules. ( elle sortit sa main gauche dans laquelle elle tenait un livre. Un sourire se dessina sur ses lèvres.) C'était facile. Et toi ?

Cyrus n'avait pas l'intention de répondre à cette question. Il se crispa en reconnaissant la couverture du livre qu'elle tenait. Il ressemblait à celui d'Annastasya. C'était ce livre qu'il était venu voler. Pourquoi Jazz l'avait-elle dérobé ?

- Un bouquin ? demanda-t-il avec une nonchalance feinte. Que veux-tu en faire ?

Regardant des deux côtés du couloir, elle s'approcha de lui. Il baissa les yeux vers elle et vit les siens briller d'une lueur narquoise.

- Il n'appartient pas vraiment à Floriel, murmura-t-elle sur un ton de conspiration. Elle l'a emprunté à la bibliothèque, parmis les livres interdits. Si l'on découvre qu'elle l'a prise sans autorisation, elle sera punie. ( elle balaya l'air de ses doigts.) Mais ne t'inquiète pas, je ne cherche pas à la faire punir. Quand elle verra qu'elle ne l'a plus, elle paniquera comme une folle et ce sera amusant !

Un rire silencieux secoua ses épaules.

- C'est la meilleure des vengeances, n'est-ce pas ? ( elle rit encore une fois avant de le dévisager.) Mais toi, que fais-tu ici ? Tu essais d'éluder, mais je ne suis pas dupe.

Pris de court, Cyrus dit la première idée qui lui passa par la tête.

- J'ai un rendez-vous... avec quelqu'un.

- Un rendez-vous ? fit Jazz en arquant les sourcils. ( elle écarquilla les yeux d'un coup.) Par tous les Esprits ! J'aurais dû m'en douter. Tu as rendez-vous avec Floriel, c'est cela ?

- Pardon ? Je n'ai pas..., tenta le jeune homme, abasourdi.

- Ho, ne t'inquiète pas, je ne dirai rien à personne. ( elle sautilla, complètement excitée.) J'ai toujours aimé les histoires d'amour secrète; c'est si romantique.

- Jazz, il ne s'agit pas... peut importe. Peux-tu me prêter ce livre ? J'aimerais relire cette histoire sur l'Ether.

- Bien sûr. Mais fais en sorte que notre sorcière adorée de le voit pas, dit-elle avec un clin d'œil. Bon, sur ce, je te souhaite une agréable nuit.

Elle s'en alla en lui faisant un signe de la main. Cyrus n'arrivait pas à croire tout ce qu'il venait de se passer. Il n'avait même pas eu besoin d'entrer dans la chambre de Floriel. Tout c'était bien déroulé, en somme. Si l'on omettait le fait qu'il avait fait des rencontres quelques peu improbables. En secouant le chef, il se dépêcha de retourner dans ses appartements.

Le lendemain, il alla voir Annastasya avant même que les cloches ne sonnent la huitième heure. Quand elle le vit, elle esquissa un semblant de sourire. Cyrus réprima un soupir. Annastasya ne souriait plus depuis des années et il ne savait plus quoi faire pour l'y conduire.
Elle le laissa entrer puis attrapa une ceinture qu'elle noua sur sa tunique bleu. Elle avait l'air encore plus petite dans ces vêtements trop grands.

- J'ai le livre, annonça-t-il en le lui tendant.

Elle lui sauta presque dessus pour le prendre.

- Si vite ? demanda-t-elle, à la fois surprise et ravie. Comment as-tu fait ? L'as-tu... volé ?

- Pas vraiment.( Cyrus se passa une main dans les cheveux et se rappella qu'il les avait attaché. Il n'avait aucune envie d'expliquer comment il avait eu ce bouquin.) L'essentiel est qu'on peut commencer nos recherches.

- Oui, effectivement, dit-elle, distraite. ( Elle attrapa son livre à elle et les compara.) Ils sont presque identiques. Ce n'est un hasard, à mon avis.

Peut-être. Ce n'était pas ce qui importait Cyrus pour le moment. Toute la nuit, il n'avait arrêté de ressasser sa conversation avec MacAllen. Il fallait qu'il mette son amie en garde contre lui.

- Anna, s'est-il passé quelque chose avec MacAllen pendant que vous étiez dans la forêt ?

Elle se tourna vers lui, les sourcils froncés.

- Je ne comprends pas ta question.

Le jeune homme pinça les lèvres.

- Est-ce qu'il a tenter quoi que ce soit...?

- Keenon n'est pas comme ça, le rembarra-t-elle sèchement.

- Mais tu ne le...

- Oui, je ne le connais pas. Raison de plus de ne pas le prendre pour ce genre de personne. Si cela avait été le cas, ne crois-tu pas qu'il aurait profité du fait que j'étais inconsciente ?

Cyrus ouvrit la bouche, mais la referma aussi sec. Il ne pouvait pas comprendre pourquoi Annastasya le défendait avec autant de véhémence. MacAllen n'était pas celui qu'elle croyait. Il serra les points en pensant aux propos qu'il avait tenu la veille.

- Il est dangereux, Anna. Je t'en prie, reste loin de lui, la supplia-t-il.

Elle le dévisagea comme s'il venait de lui pousser un troisième bras. Elle devait sûrement trouver sa réaction excessive, mais l'important était qu'elle soit en sécurité.

- Que veux-tu dire ?

- Promets-le-moi, Anna. ( il l'approcha et l'attrapa par les épaules.) Promets-moi de rester loin de lui. Promets-moi de ne pas t'approcher de lui.

- D'accord, murmura-t-elle après un moment. Si cela est si important pour toi, je te le promets.

Rassuré, il la prit dans ses bras. Il passa une main dans ses boucles dorées en regrettant de ne pouvoir la garder éternellement dans ses bras et de la protéger envers et contre tout.












Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top