Chapitre X. Les mages
Annastasya se réveilla tôt puis se vêtit des même vêtements que la veille. Les premiers rayons de soleil du printemps entraient par la fenêtre et éclairaient la chambre. Kelia - qui était sûrement rentrée tard dans la nuit - dormait encore à point fermé. Elle semblait épuiser, comme un garnement qui se reposait après avoir passer toute la journée à faire des bêtises. Elle avait besoin de se ressourcer pour la journée suivante.
Annastasya prit son sac à dos posé sur la secrétaire. Cyrus l'avait gardé lorsqu'elle était inconsciente et elle ne savait pas à quel moment il le lui avait ramené. Elle fit sortir le livre de contes. Il était impeccable et la carte à l'intérieur également. Les sourcils froncés, la jeune fille suivit du doigt la ligne rouge allant de la capitale d'Hérèbe jusqu'à Illyaque. Elle n'était pas certaine d'avoir vu cette ligne la dernière fois qu'elle avait ouvert le livre. C'était comme si elle représentait tout son trajet.
Décidant de ne pas s'appesantir sur le sujet, elle le referma. Dans le cimetière, elle avait constaté que le livre de Jazz et ses amis était presque identique au sien. Peut-être y avait-il aussi une carte qui les avait conduit au même endroit qu'elle. Même endroit, même moment. C'était fort bizarre. Du sac, elle fit sortir un autre bouquin, plus petit. Annastasya toucha du bout des doigts les mots griffonnés à l'encre blanche sur la reluire noire.
Pour toi, mon amie de toujours
A la première page, il y avait un dessin représentant un petit garçon souriant. C'était Cyrus, lorsqu'il avait onze ans. Il lui avait offert ce portfolio lorsqu'elle avait dix ans. Pour le remercier, Annastasya l'avait dessiné en premier. Le dessin n'était pas parfait, mais son ami l'avait adoré. La gorge nouée, elle tourna les pages. Avec les années, elle avait fait beaucoup de dessins. Certains représentaient Kaitline, la mère de Cyrus et sa nourrice, d'autre représentaient son père. Bien sur, il n'avait pas posé pour elle. Elle avait dû se servir de ses portrait accrochés dans les couloirs du château. Il affichait toujours un air sévère et, si l'on l'observait avec attention - elle était sûrement la seule à le faire -, on verrait qu'il semblait également triste. C'était sûrement à cause de sa mère. Son père ne s'était pas remis de son départ et peut-être ne s'en remettra-t-il jamais.
La jeune princesse ne le comprenait pas. Comment pouvait-il être triste de son départ alors qu'il la détestait. Elle n'avait rien laissé derrière elle. Aucun portrait permettant à Annastasya de savoir à quoi elle ressemblait, aucun objet, rien. C'était comme si elle voulais disparaître de leur vie. Pourquoi son père avait-il du mal à l'oublier ? Il était pourtant facile d'oublier quelqu'un qu'on haïssait, non ?
Tu parles, susurra une petite voix dans sa tête. Tu y es arrivée, toi peut-être ?
Annastasya souffla pour empêcher les larmes de couler. Elle avait tellement pleurer par le passé qu'elle se croyait incapable de le faire à nouveau. Elle sursauta lorsqu'elle entendit un coup frappé à sa porte. Elle prit quelques secondes pour se remettre de ses émotions avant d'ouvrir. Cyrus se tenait dos à elle et marmonnait des propos incompréhensibles. Lorsqu'il se tourna vers elle, il avait l'air embarrassé.
Il était toujours habillé de noir et ses cheveux étaient attachés par un lien en cuir. Son front ainsi dégagé, on voyait une petite cicatrice qui barrait son sourcils droit. C'était la séquelle d'une chute de cheval il y avait plusieurs années de cela. Son ami sortit la main de derrière son dos pour lui tendre une pomme. Le fruit rouge avait une proportion étonnante. Aussi grosse qu'un pamplemousse. Annastasya prit le fruit tout en le questionnant du regard, les sourcils arqués.
- C'est... Pour m'excuser, fit-il avec hésitation. Je n'aurais pas dû te dire tout ça hier, alors... Excuse-moi.
- Non, tu n'as...
Annastasya s'interrompit. Que pouvait-elle dire ? Cyrus s'excusait parce qu'il savait qu'elle ne le ferait jamais. C'était à elle de s'excuser et pourtant, il l'avait fait à sa place pour dissiper la tension. C'était tout lui; toujours à lui venir en aide.
- Merci, souffla-t-elle, finalement. On devrait y aller.
Callum lui avait donné rendez-vous dans la même salle que la veille. Elle devait l'y rejoindre si elle décidait de rester. La jeune fille croqua dans la pomme avec bonheur. Elle n'avait rien mangé depuis plusieurs jours et le fruit tombait à point nommé. Alors qu'ils s'engageaient dans le dédale de couloirs, elle jeta des coup d'œil à son ami. Il semblait serein, comme s'il commençait à s'habituer à ce territoire qui leur était inconnu.
- Dis-moi, commença-t-elle après avoir manger la moitié du fruit. Qu'as-tu fais durant les trois jours où j'étais inconsciente ?
Il se tourna vers elle, le sourire aux lèvres.
- J'ai appris beaucoup de choses.
- Comment ça ? ( elle mordit dans le fruit rouge.) des choses comme la magie ?
- On peut dire ça, dit-il en fourrant les mains dans ses poches. En fait, Callum m'a aidé à déterminer le type de magie que j'ai.
- Attend ( elle jeta le trognon de pomme dans une corbeille au coin du dernier couloir qu'ils devaient traverser pour rejoindre la salle.) Déterminer ton type de magie ? C'est-à-dire ?
- Heu... C'est un peu complexe à expliquer. Callum t'en dira plus tout à l'heure.
La jeune fille fit oui du chef. Un silence s'installa entre eux durant plusieurs secondes, troublé uniquement par leurs pas sourds sur le tapis noir aux motifs compliqués. Lorsqu'ils arrivèrent devant les portes battantes en cerisier sculpté, Cyrus retint son amie par le bras. Elle se tourna vers lui, perplexe.
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-elle
Il arborait un air si sérieux qu'elle s'inquiéta.
- Pourquoi as-tu choisi de rester, Annastasya ?
Plongeant les yeux dans les siens blues, elle constata qu'il semblait inquiet. Comme s'il pressentait qu'elle prévoyait de faire une bêtise. Elle détourna le regard. Annastasya n'était pas certaine de vouloir lui parler de la mission que lui avait confié son père.
Certes, Cyrus était là à cause d'elle. Il l'avait suivi pour la protéger. Nonobstant, il détestait son père et s'il apprenait qu'elle était dans cette situation à cause de lui, les choses risquaient de mal se passer. D'un autre côté, il était son seul allié, mis à part Kelia. Il méritait de savoir dans quoi il s'était engagé. Et puis, elle avait vraiment besoin de lui.
Oui, je dois lui dire, songea-t-elle en levant enfin les yeux vers lui.
- Je...
Les portes s'ouvrirent brusquement, les faisant sursauter tout les deux. Une tornade de cheveux couleur miel et frisés fondit sur Annastasya. Jazz la serra si fort qu'elle faillit s'étouffer.
- Je suis si contente de voir que tu vas mieux, s'exclama-t-elle. Et tu sens si bon.
Annastasya essaya de la repousser, mais elle tint bon. Elle était gênée devant une telle manifestation d'affection. Elles se connaissaient à peine et pourtant, Jazz semblait vraiment heureuse de la voir.
- Arrête de l'étrangler sinon tu vas finir par la renvoyer dans la salle de Guérison, lança une voix grave dans la pièce.
Jazz s'écarta finalement puis poussa Annastasya à l'intérieur, Cyrus leur emboîtant le pas. Il semblait ennuyer de ne pas avoir eu de réponse à sa question. Un garçon se planta devant elle. La jeune fille se souvint qu'il était présent dans la cimetière et qu'il avait faillit tuer Merly. Il était grand et mince et était habillé d'une tunique et d'un pantalon bleu et blanc. Quelques mèches de ses courts cheveux blonds tombaient devant ses yeux bleus. Il lui adressa un sourire charmeur.
- Permets-moi de me présenter: je suis Sir Priam Winter, dit-il avec une révérence. Pour te servir, belle demoiselle.
- Sir Crétin, tu veux dire, s'exaspéra Jazz en levant les yeux au ciel.
Priam, qui souriait à Annastasya, fit comme s'il n'avait rien entendu.
- Je te présente ma jeune soeur, ( il désigna une fille au cheveux au cheveux bleus qui lisait, assise sur une des tables dans un coin.) Kalhan Winter.
La fille était jolie et ressemblait beaucoup à son frère. Elle était habillée de la même manière que lui et avait une peau aussi pâle que la sienne. Lorsqu'elle leva les yeux de son livre, Annastasya remarqua qu'ils avaient les même yeux bleus. Ils étaient jumeaux.
- Je te rappelle que j'ai quatre minutes de plus que toi, répliqua Kalhan, ce qui fait de toi mon petit frère.
Priam se renfrogna.
- Hé, tu es sensée me soutenir et non me contredire, lui reprocha-t-il.
- Je ne me rappelle pas avoir signé un tel contrat.
Sur ce, elle replongea dans sa lecture. Annastasya faillit presque rire devant leur numéro de frère et soeur.
Elle jeta un regard circulaire dans la salle, à la recherche de Callum. Puis il tomba sur lui.
Vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon noir, il était appuyé contre le manteau de la cheminée, les bras croisés. Les rayons de soleils entrant par la fenêtre apportaient des reflets violets à sa chevelure sombre. A la lumière du jour, sa peau était encore plus hâlé. De profil, la jeune princesse distingua ses sourcils froncés, son nez droit et ses lèvres serrées.
Qu'il est beau, pensa-t-elle en sentant ses joues s'echauffées.
Elle baissa un peu la tête pour se cacher derrière ses mèches blondes. Comme s'il sentait son regard sur lui, Keenon tourna brusquement la tête vers elle. Annastasya se pétrifia. Son coeur s'emballa. Elle ne savait pas comment c'était possible, mais ses yeux avaient la couleur du feu. Ils étaient aussi profonds que brûlants. Aussi brûlants qu'un feu ravageant une forêt. Comme hypnotisée, elle fit un pas dans sa direction. Une main la retint. Difficilement, elle détacha son regard du sien pour le poser sur Jazz, sans vraiment la voir.
- Qu'est-ce que tu fait ? Dit-elle, son regard allant d'elle à Keenon. Ne l'approche pas, il n'a pas l'air dans ses meilleurs jours. Il peut être très désagréable.
A côté d'elle, Cyrus jetait des regards noirs à Keenon.
Annastasya secoua le chef. Pendant un instant, elle avait perdu le contrôle d'elle-même. Était-ce lui qui avait fait cela ? Elle le regarda à nouveau, mais vit qu'il parlait à quelqu'un. Elle était tellement concentrée sur Keenon qu'elle n'avait pas remarqué la magnifique jeune fille à ses côtés.
Elle avait un visage parfait : des pommettes hautes, un nez droit, des lèvres fines et rouges et des yeux noisettes bordés de longs cils. Une longue chevelure auburn cascadait sur ses épaules. Un gros rubis pendait à son cou, semblant la regarder. Elle était grande et mince et sa peau pale contrastait avec sa robe noire. Une robe au tissu souple qui moulait parfaitement sa silhouette et dont la fente dévoilait ses longues jambes.
C'était une des robes qu'Annastasya ne pourrait jamais porter. Elle avait beaucoup trop de formes pour les exposer ainsi. A côté d'elle la jeune princesse se trouva milles défauts : elle était trop petite, pas assez mince, des lèvres trop pleines, etc.
Elle était frustrée que cette fille qui semblait avoir le même âge qu'elle puisse être aussi belle et élégante alors qu'elle-même ressemblait à un enfant.
- C'est Nakessa. Si tu veux mon avis, continua Jazz, c'est une sacrée peste. Tu ferais mieux de ne pas t'en approcher.
- Je n'ai pas l'intention de lui parler, dit-elle en se dégageant. C'est lui que je vais voir.
- Laisse tomber, Anna, insista Cyrus. Pourquoi tu veux l'approcher, ce type ?
La jeune fille lui coula un regard irrité. Il n'allait quand même pas s'y mettre, lui aussi.
- Au cas où tu ne l'aurait pas remarquer, il m'a sauvé la vie, répliqua Annastasya d'un ton sec. La moindre des choses est que j'aille le remercier.
Cyrus détourna la tête, la mâchoire contractée. Il semblait ne pas spécialement apprécier Keenon.
- Détendez-vous, les gars, intervint Priam. Ce n'est pas comme s'il allait la manger.
Il jeta un regard complice à Jazz qui sourit d'un air secret.
Les ignorant, la jeune princesse se dirigea vers les deux magnifiques personnes près de la cheminée. Elle ne savait pas pourquoi ils s'inquiétaient. Elle n'aimait pas se sentir redevable envers les gens, et surtout des inconnus. Puisqu'elle devait le faire, son discours était tout préparé : " Bonjour, je n'ai pas eu l'occasion de te remercier de m'avoir sauver la vie. Alors voilà : merci "
Puis, elle retournerait s'assoir pour attendre Callum.
Cependant, lorsqu'elle arriva à leur niveau, la fille lui coupa l'herbe sous les pieds.
- Alors c'est toi, dit-elle d'un ton dégoulinant de dédain. ( elle rejeta ses cheveux derrière son épaule d'un geste gracieux.) C'est pour... Elle que tu t'es donné toute cette peine ? ajouta-t-elle à l'attention du jeune homme.
Il était clair qu'elle n'avait pas l'intention de dire elle. Ça, était le terme qu'elle cherchait. Comme si Annastasya n'était rien de plus qu'un vulgaire insecte.
Parfait, pensa Anna. A l'intérieur de ce magnifique corps se cache une véritable sorcière doublée d'une garce. Très charmant.
Elle connaissait ce genre de fille pour en avoir rencontrer plusieurs à Brisnates. Les filles des seigneurs et autres autorités d'Hérèbe qu'elle avait rencontrer passaient leurs temps à se vanter et à rabaisser les autres. De plus, elle savait que ces gens-là aimaient qu'on leur accorde de l'attention. Aussi, avec tout le sang-froid dont elle disposait - elle mourait d'envie de lui sauter dessus et lui faire manger sa robe - elle se concentra sur Keenon qui regardait de nouveau par la fenêtre.
Avec satisfaction, Annastasya vit Nakessa ciller comme si elle l'avait giflé.
- Bonjour. ( il ne bougea pas.) Tu m'as sauvé la vie et je n'ai pas eu l'occasion de te remercier. Alors, merci.
Il resta silencieux si longtemps que la jeune fille crû qu'il ne dirait rien.
- Je n'ai pas eu l'impression d'avoir fait quelque chose d'important, lâcha-t-il avec froideur.
Annastasya en fut choquée. Elle rêvait ou il venait vraiment de dire que sa vie n'était pas importante ? La fille gloussa, prouvant à Annastasya qu'elle ne rêvait pas. Pourquoi Keenon lui parlait-il de cette manière ?
Par le Créateur ! Il sait que je les espionnais, hier ? M'a-t-il vu ?
Était-ce pour cela qu'il se comportait ainsi ? Non, ce n'était pas une raison pour lui manquer de respect. Annastasya ouvrit la bouche, prête à répliquer puis la referma. Elle n'allait pas lui faire le plaisir de l'insulter. Aussi dignement qu'elle pu, avec sa cheville pas totalement guéri, elle tourna les talons. Jazz lui mima un " je t'avais prévenu " en haussant les sourcils.
Alors qu'elle essayait de conserver un visage impassible, les portes s'ouvrirent, laissant entrer un Callum dont la tête disparaissait sous une pile de livres. Il alla les déposer sur son bureau en marmonnant. Il entreprit même d'y mettre de l'ordre. Il portait les même vêtements que la veille qui étaient maintenant tout froissés. Ses cheveux était défaits et descendaient dans son dos. Après quelques secondes, il se retourna et afficha un air surpris.
- Qu'est-ce que vous...? ( il s'interrompit, semblant se rappeler de quelque chose.) On est mardi, c'est ça ? ( Il remarqua Annastasya.) Ha, tu es resté. Quel soulagement ! Asseyez-vous donc. Sauf vous deux, termina-t-il en désignant la jeune fille et son ami.
Annastasya dévisagea ce nouveau Callum qui n'avait rien avoir avec celui d'hier. Celui de la veille était élégant et sérieux, alors que celui qui se tenait devant elle ressemblait à un fou. Cyrus haussa les épaules quand elle l'interrogea du regard, l'air de dire que c'était normal.
Les autres obéirent, allant prendre place sur les chaises derrière les tables dans un coin.
- Bien. Maintenant, Annastasya, nous allons déterminer ton type de magie. Sache avant tout qu'il y a la magie élémentaire comme la maîtrise de l'air, du feu, de la terre et de l'eau. Par ailleurs, nous avons la magie originaire qui concerne les sorciers et les magiciens, expliqua Callum. Le but de cet exercice est de savoir dans quel groupe te classer...
- Attendez, l'interrompit la jeune fille. Il y a une différence entre les sorciers et les magiciens ?
Dans les livres qu'elle avait lu à Hérèbe, on les décrivait comme des êtres immondes et malfaisants et on ne faisait aucune différence entre les deux.
- Bien sûr, répondit-il sur le ton de l'évidence. Les magiciens utilisent leur pouvoirs grâce à l'intermédiaire d'un talisman ou d'une amulette. Les sorciers, eux,...
Le grincement des portes qui s'ouvraient les interrompit. La jeune fille qu'Annastasya avait vu, parlant avec Keenon dans la pénombre entra. Ses courts cheveux noirs étaient impeccablement disposés et sa tenue - une tunique blanche, des jambières noires et des sandales montante - n'avait aucun plis.
- Bonjour. Veuillez excuser mon retard.
Puis elle alla prendre place à côté de Jazz. Nakessa s'esclaffa d'un rire cristallin.
- Les sorciers sont des boulets tout le temps en retard, lança-t-elle.
Personne ne la suivit dans son hilarité. Apparemment, elle n'était pas très appréciée.
Rien d'étonnant.
- Les sorciers, comme je le disait, sont capables d'utiliser directement leur magie, sans intermédiaire, reprit le professeur.
Annastasya jeta un coup d'œil à ses nouveau camarades en se demandant quel genre de mage était chacun.
- Bon, nous allons commencer. Cyrus va d'abord te faire une démonstration. ( il dit à l'attention de ce dernier :) Vas-y.
Cyrus s'éloigna de quelques pas puis se concentra, les points fermés. Ses muscles se tendirent sous sa peau tandis que la pièce se remplissait d'électricité. La jeune fille sentit ses cheveux se dresser sur sa tête. Puis, progressivement, un halo gris anthracite enveloppa son ami.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda-t-elle à Callum.
- Quoi donc ?
- Cette lueur autour de lui. ( elle la désigna du doigt.) Est-ce normale ?
Callum la considéra avec un air stupéfait.
- Tu veux dire que tu vois son aura ?
- Heu, oui, répondit Annastasya, les sourcils froncés. Pourquoi ? C'est une mauvaise chose ?
- Bien au contraire ! ( il cria presque ces mots. Il semblait ravis, au-delà de la surprise.) C'est... Je t'expliquerai plus tard.
- Je ne crois pas que je vais tenir longtemps, intervint Cyrus.
Aussitôt, son aura s'éteignit, le laissant essoufflé.
- Ce n'est pas grave, tu peux retourner t'asseoir, elle à déjà vu ce que je voulais lui montrer.
Cyrus hocha le chef, jeta un regard d'encouragement à son amie avant d'aller prendre place.
- Bien, cette aura grise signifie que Cyrus est un mage du vent. Normalement, les mages de cet élément ont une aura grise très claire et je me demande si, hum...( les bras croisés, le menton entre le pouce et l'index, il réfléchissait. Puis, sursautant, il revint à lui.) Bien, c'est ton tour. Prête à faire comme lui ? termina-t-il en se frottant les mains comme s'il s'apprêtait à voir quelque chose d'intéressant.
Il est fou. Ils sont vraiment sur que c'est un professeur ?
Était-elle prête ? Ce que Cyrus avait fait n'avait rien de facile et elle ne se sentait vraiment pas capable d'en faire autant. Néanmoins, elle n'avait pas le choix. Aussi, elle prit la place précédente de son ami, en soufflant :
- Je suis prête.
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