Chapitre IV. Les uns et les autres

''Au Marwin's à 6 heures ''

Keenon posa le petit papier beige sur son bureau. Il n'y avait pas de signature, mais il savait à qui appartenait cette écriture délicate, presque parfaite. Floriel. La demoiselle qui aimait toujours tout faire à la perfection. Il se demanda ce qu'elle lui voulait. Il avait prévu d'aller s'entraîner avec les Éclaireurs, en vue d'une expédition à Ombreford et voilà qu'elle venait contrecarrer ses projets.

Il se leva de sa chaise, se dirigea vers sa petite salle de bain attenante. Le jeune homme appuya ses mains sur la table de toilette et observa son reflet dans la  bassine d'eau. Les sourcils froncés sur ses yeux de la même couleur que le feu, il donnait l'impression d'avoir envie de commettre un meurtre. Et pour cause. Ses recherches se révélaient toujours infructueuses et il commençait à se demander si ses informateurs ne s'étaient pas moquer de lui en lui donnant de fausses pistes. Il jura. Si c'était le cas, il le leur ferait payer pas plus tard que ce soir parce qu'il comptait leur rendre une petite visite surprise.

Keenon s'aspergea le visage et passa les doigts dans ses cheveux sombre. Il sortit de la salle de bain et attrapa son long gilet noir aux borderies dorées qui lui arrivait aux mollets. Il l'enfila, ainsi que ses bottes de combat en cuir noir puis se dirigea vers la fenêtre.

- Tu viens, lança-t-il par dessus son épaule.

Lan, son familier, qui, jusque là l'observait assis sur son lit, vola jusqu'à lui. Il sortit par la fenêtre puis, en une lumière bleue aveuglante, se transforma en un grand loup au pelage blanc tacheté de noir et d'immenses ailles également blanches dans le dos. Keenon grimpa sur son dos puis ils quittèrent le palais de Mysar.

Ils survolèrent le jardin du château ainsi que quelques maisons qui rapetissaient au fur et à mesure qu'ils prenaient de la hauteur. Keenon repéra de loin le Marwin's. Il allait s'y rendre, mais pas tout de suite. Après tout, Floriel était peut-être perfectionniste, mais elle n'arrivait pas à régler son problème de retard. Alors, un petit tour dans la vallée d'Ysal ne leur ferait pas de mal.

La vallée d'Ysal se trouvait non loin de Mysar, à Illyaque. Il n'y avait que dans cette vallée que l'on trouvait l'Osis, une fleur aux pétales rouges et noirs très rare. La préférée de sa mère.

Peu après, le familier survola les deux montagnes qui faisaient remparts entre Mysar et le reste du royaume du côté Ouest. Ils descendirent progressivement vers la vallée couverte de verdure et traversée par la rivière qui courait depuis la capitale. Lan se posa, reprit sa forme normal de petit loup blanc aux grands yeux vert pâle avec un saphir incrusté dans le front puis s'assit sur l'épaule droite de Keenon. Le soleil déclinant de l'après-midi répandait des lueurs orangées aux alentours et la légère brise portait le parfum des Osis dont les arbustes parsemaient la vallée. Le jeune homme cueillit une fleur et se dirigea vers les deux pierres tombales qui se trouvaient un peu plus loin dans la vallée verdoyante.

Il s'assit à même le sol, déposa la fleur sur la tombe où était inscrit le nom de sa mère et caressa du bout des doigts celle de son père. Ils lui manquaient atrocement. Bien que leur vie de famille n'eut pas été ce que l'on pouvait qualifier d'heureuse, étant donné la différence qui existait entre son père et sa mère.

Zak MacAllen, étant le comte du comté vampirique, devait selon leurs lois épouser une vampire. Cependant, il était tombé amoureux d'une mage de feu, Lyra Fritz, qu'il avait rencontré lors d'une réunion avec la reine d'Illyaque. Il l'épousa. Nonobstant, la communauté vampirique refusa de la reconnaître comme comtesse.

Son père avait alors déclaré fermement qu'il n'obligeait personne à respecter sa décision et qu'ils étaient tous libre de partir. Cela les avait quelque peu calmé... Jusqu'à sa naissance. Il n'avait jamais été accepté par les autres. On le traitait de sang-mêlé par-ci, on l'injuriait par-là. Cependant, ses parents l'avaient aimé et il le leur avait bien rendu.

Lan regarda son ami dont les yeux brillaient anormalement. Ce dernier se tourna vers lui puis lui offrit un petit sourire.

- T'inquiète pas mon vieux, je n'ai pas l'intention de chialer, murmura-t-il.

Non, il ne verserait plus de larme. Il en avait trop versé le jour où ses parents avaient été assassinés sous ses yeux. Et c'était de sa faute. Si seulement il avait écouté son père, si seulement il avait fait ce qu'on lui demandait. Oui, si seulement... Il serra les poings. Il y avait cinq ans, sur ces mêmes tombes, il avait juré à ses parents qu'il les vengerait. Or pour lui, la parole avait une valeur inestimable, il tenait toujours ses promesses.

Il était certes en partie responsable de la mort de ses parents, cependant rien de tout cela ne serait arrivé si ce salopard de Daween Happen-Sloe n'avait pas déclaré la guerre à Illyaque. Il attendait avec impatience le jour où il pourrait enfin se venger. Il se réjouissait d'avance de voir ce roi de pacotille se consumer dans des flammes ardentes après avoir été transpercé de part en part par l'épée de son père.

Le Marwin's était un établissement connu dans tout Mysar. En fait, c'était une auberge quelconque cependant, personne n'aurait su dire pourquoi tous aimaient s'y rendre. Keenon traversa une petite rue en face de l'auberge et se retrouva devant la façade décrépit. Au dessus de la porte en bois, un écriteau annonçait le nom des lieux. Le jeune homme l'ouvrit et passa à travers un rideaux de perles. Tous les regards se tournèrent vers lui lorsqu'il entra. Et pas des plus amicaux. Il n'y prêta pas attention. Les vampires n'étaient pas les bienvenus partout où ils allaient. Pourtant, il était certain que personne n'oserait lui chercher des noises.

Son familier sur l'épaule gauche, Keenon se dirigea vers ses amis qui se trouvaient dans le fond. Il zigzagua entre les tables en bois flanquées de deux côtés par des banquettes puis s'arrêta à leur place habituelle.

Il fit de son mieux pour ignorer la décoration qui laissait à désirer. Non qu'il fut doué dans ce domaine, cependant il n'avait pas besoin d'être un expert pour savoir que des murs en briques multicolores et décorés de tableaux grossièrement peints de la tenante n'avaient rien de beau. Le sol en grès noir était inégal. Des plantes carnivores plantées dans des vases en terre cuite se mouvaient dans différents coins de la vaste pièce. Nonobstant, c'était un endroit sûr où l'on pouvait parler de tout et de rien sans craindre d'être écouté.

Il dévisagea tour à tour les trois personnes assises dans leur table et ne fut pas surpris de ne pas y voir Floriel. Elle était encore en retard alors qu'il avait prit trente minutes pour se rendre à Ysal et revenir. Il se laissa tomber sur la banquette à côté d'un jeune homme au court cheveux blonds ondulés.

- Floriel n'est pas là, fit remarquer la jeune fille aux longs cheveux châtains frisés.

- Je ne crois pas qu'il ait besoin de ton aide pour le remarquer, espèce d'idiote, rétorqua Priam, le voisin Keenon.

- Je ne m'adressais pas à toi, espèce de courant d'air, lança Jazz.

- Moi au moins je ne me transforme pas en toutou, contrairement à toi.

Jazz rougit alors que Keenon levait les yeux au ciel. Priam était un mage de l'air et Jazz une lycanthrope.  Cependant, ils ne pouvaient s'empêcher de se disputer tout le temps. Il croisa les bras puis jeta un coup d'œil à Kallhan, la soeur jumelle de Priam, qui lisait un livre de conte sans prêter aucune attention au bavardages des deux autres. Ses cheveux bleu-foncé lui tombaient sur le visage mais cela ne semblait guère la gêner. Il attendit avec patience que Floriel se décide à les rejoindre.

- Elle arrive, déclara-t-il un peu plus tard, attirant l'attention des autres.

Au même moment, le rideau de perles se souleva puis apparu une jeune fille essoufflée. Keenon l'avait entendu arriver alors qu'elle était à des dizaines de mètres de là. Elle se dirigea vers eux d'un pas rapide. Elle avait le souffle court et les joues rouges, cependant ses courts cheveux bruns et ses vêtements étaient impeccables. Elle s'assit en face de Keenon puis soupira.

- Désolée pour le retard, s'excusa-t-elle en replaçant ses lunettes qui n'arrêtaient pas de glisser sur son nez.

- On commence à s'y habituer, ne t'inquiète pas, lança Keenon.

Floriel fit fi de sa remarque puis sortit un livre de sa sacoche assortis à sa tenue qu'elle jeta sur la table. Tous se penchèrent vers l'ouvrage pour l'examiner. La couverture du livre était en cuir noir avec des formes sinueuses et des cercles peints en rouge. On pouvait y lire " Les Contes De L'Ether".

-  Salut, vous. Qu'est-ce que je vous sers ?

Keenon leva à peine les yeux vers le nouveau venu. Dinael, le protégé de la tenante se tenait devant leur table. Il était grand et gringalet et avait un torchon sur son épaule. Il avait les yeux braqués sur Floriel, qu'il regardait comme si elle était une déesse parmi les Hommes.

-  Cinq chopes de cidre, Dinael, commenda Priam.

Le jeune homme s'attarda quelques secondes avant de détaler. Keenon leva les yeux au ciel, il était pathétique.

- Qu'est-ce que c'est ? Demanda Jazz en s'emparant du livre.

- Un livre, idiote !

La jeune fille lança un regard assassin à Priam.

- Je l'ai trouvé dissimuler derrière une rangée de livres dans la bibliothèque royale, expliqua Floriel.

- C'est pour ça que tu nous as fait venir ? s'enquit Keenon, l'air mécontent. Pour un livre de contes pour enfants ?

- Bien sûr que non ! s'insurgea Floriel en récupérant le livre.

Elle leur fit signe d'approcher. Ils obéirent.

- Il y a une carte dans ce livre qui pourrait nous conduire à l'Ether, souffla-t-elle.

Keenon se redressa puis jeta un regard exaspéré à la jeune sorcière.

- Dire que je te croyais plus intelligente que ça. Quelle déception !

- Ce sont des contes pour gamins, dit Kallhan. Rien de plus.

- Justement ! s'exclama Floriel. On nous fait croire que ce sont des légendes pour qu'on ne pose pas de questions. Sinon, pourquoi selon vous, ce livre était-il dissimulé hein ?

Ils se dévisagèrent un long moment. Entre temps, Dinael revint avec leur commande et disposa le tout sur la table. Il resta planter là à regarder Floriel. Celle-ci se décida enfin à se tourner vers lui, un sourire poli au lèvres.

-  Merci, Dinael. Tu peux disposer.

Et il s'éloigna avec un air rêveur.

-  Pitoyable, marmonna Keenon.

-  C'est vrai qu'il me fait de la peine à s'extasier ainsi, fit Priam d'un air compatissant. ( il prit une gorgée de cidre avant de se tourner vers Floriel.)  Qu'est-ce que tu proposes ?

- Qu'on aille jeter un coup d'œil pour en avoir le coeur net.(Devant leur mine sceptique, elle ouvrit le livre à la page ou figurait la carte) Vous savez que je ne suis pas du genre à m'intéresser à ces choses-là. Mais, cette carte m'intrigue. On dit ici que la personne qui possèderait l'Ether serait capable d'accomplir des miracles. Et... Même de ressusciter les morts.

Keenon retint son souffle. Ressusciter les morts . C'était ridicule ; on ne pouvait pas ramener des morts à la vie. Il avait fait assez de recherches sur ce sujet pour en être certain. Pour autant, si cette carte pouvait les aider à retrouver l'Ether ( ce dont il doutait fortement ) et à supposer que le livre disait vrai, mieux valait en avoir le coeur net.

- Je viens, dit-il simplement.

Floriel lui lança un regard surpris.

- Vraiment ? Tu es sûr ? demanda-t-elle.

- Certain. Cela va être marrant, une partie de cache-cache avec un objet fantôme, répondit-il avec un sourire ironique.

- Je viens moi aussi, enchérit Jazz.

Kallhan se contenta de hausser les épaules avant de replonger dans sa lecture.

- Je ne suis pas sûr que cela soit une très bonne idée, fit Priam, réticent.

-  Ne fais pas ton rabat-joie. Si tu as peur dis-le tout de suite, dit Keenon.

- Bien sûr que non ! s'exclama Priam en lançant un regard noir à son ami. Je n'ai pas peur.

- Parfait. On se retrouve dans une semaines à l'orée de la foret des Âmes perdues.

- Et pourquoi pas demain ? demanda Jazz.

- Parce que, fillette, j'ai d'autres chats à fouetter !

                  *                  *

                            *

Annastasya avait lu deux fois le livre que lui avait donné la femme à Danysis. Elle connaissait déjà cette histoire ; sa nourrice la lui racontait souvent. Elle s'était demandé pourquoi cette femme lui avait donné ce livre à la couverture dure marqué de symboles lui étant inconnus en précisant que cela pourrait lui être utile. Puis, sur une page repliée au milieu de l'ouvrage, elle avait vu une carte qui apparemment, devrait la mener jusqu'à l'Ether.

- Tu crois que cette carte peut nous conduire à l'Ether ? lui avait demandé Kelia, assise sur son épaule.

- Non, je ne crois pas. Mais c'est la seule piste que nous ayons, avait-elle répondu en regardant le soleil disparaître derrière les chaines de montagnes qui s'étendaient au loin. Nous allons camper ici pour cette nuit.

À présent assise autour du feu qu'elle avait allumé à l'aide d'un silex et de bouts de bois trouvés dans les environs, elle peinait à lire la carte éclairée par les flammes. Elle tenait à la mémoriser.
Sur la carte, on voyait représenter le Royaume du Sud et le Royaume du Nord. C'étaient Hérèbe et Illyaque.

Elles se trouvaient à quelques miles de Danysis. Il leur faudrait traverser la vallée Silencieuse qui déversait sur le lac Felon. Ensuite, elles devraient traverser une autre grande ville ; Kadel. Cependant, il semblerait plus discret de la contourner. Pour finir, elles atteindraient la frontière d'Hérèbe à la lisière de la forêt des Âmes Perdues. Cela leur prendrait toute une semaine. Elles allaient devoir s'approvisionner dans les villages qu'elles rencontreraient en cours de route.

Elle n'avait d'autre choix que de laisser Kelia se transformer pour pouvoir prendre suffisamment d'avance et aussi éviter les bandits de grands chemins.

- On nous épie, murmura Kelia allongée à même le sol jonché de fougères autour du feu.

Elle avait le regard dirigé vers l'étendu de buissons et d'arbres hauts d'à peine deux mètres qui les entouraient. Le silence était à peine rompu par les murmures des insectes. La lune haute dans le ciel piqueté d'étoiles nimbait les arbres d'un halo fantomatique. Annastasya suivit son regard puis scruta les ténèbres devant elle.

En quittant Hérèbe, elle avait sentit un regard dans son dos. Elle avait mis cela sur le compte de la paranoïa. Il était peut-être normal de se sentir espionner lorsqu'on quittait un endroit à l'aube. Cependant, maintenant que son familier l'avait aussi remarqué, il était évident qu'elles étaient suivies.

- Ne bouge pas, souffla-t-elle. Je vais aller chercher du bois pour le feu, ajouta-t-elle assez fort pour que l'espion puisse l'entendre.

Elle se leva puis resserra les pans de son manteau en laine autour d'elle. La nuit s'était considérablement rafraîchie. Elle s'enfonça dans la petite forêt puis se cacha dernière un arbre pour repérer un éventuel espion. Elle perçut un mouvement à peine perceptible près d'un bosquet. C'était une petite forme recroquevillée. Peut-être un animal ?

Annastasya tira une dague de sa botte puis se dirigea vers elle à pas de loup. Elle marcha par inadvertance sur une branche qui craqua sous son poids. La silhouette se retourna vivement mais, trop tard. La jeune fille lui sauta dessus puis la plaqua face contre terre. Elle se félicita d'avoir suivi attentivement les cours d'autodéfense que lui avait dispensé sa nourrice. Elle distingua dans l'obscurité une touffe de cheveux blancs qui lui rappelèrent vaguement quelqu'un. Sa victime gigota tandis qu'elle rangeait son arme.

- Arrêt de bouger dans tout les sens ! ordonna-t-elle. Je ne te ferai rien de mal.

Elle se redressa, fit de même pour l'épieur puis le poussa vers leur petit campement.

- Regarde qui j'ai trouvé, lança-t-elle à son familier quand ils furent près d'elle.

Kelia jeta un regard surpris au garçon qui devrait avoir douze ou treize ans se tenant devant elle. La lune jetait des reflets pâle sur son visage enfantin et les flammes coloraient sa courte chevelure blanche.

- Mais c'est Elynor, s'exclama-t-elle. Le garçon de l'orphelinat qui semblait me voir.

La jeune fille se campa devant Elynor puis le scruta. Elle n'était pas bien grande mais faisait deux têtes de plus que lui. Il ne semblait même pas effrayé, juste las.

- Il te voit, assura-t-elle. Pourquoi tu nous suivais ? On t'a demandé de nous espionner ?

- Je te rappelle qu'il ne parle plus Anna. Il ne peux pas te répondre.

Annastasya soupira puis se tourna vers son ami.

- Alors on a plus d'autre choix que de le ramener à Danysis demain. Et au final, nous n'atteindrons pas la frontière à temps.

- Je ne veux pas y retourner, fit une petite voix désincarnée.

Annastasya et Kelia sursautèrent. C'était le garçon.

- Il a... Il a parlé, balbutia le familier.

- Qu'as-tu dis ? le questionna la jeune fille ahurie.

- J'ai dis : je ne veux pas retourner à Danysis. Amenez-moi avec vous.

- Et pourquoi ferais-je une chose pareille ? Tu ne sais même pas où on va.

- Bien sûr que si, la contredit le garçon. Vous allez au Royaume du Sud. Je peux vous être utile ; je connais bien ces terres.

- C'est hors de question ! On te ramène à Danysis demain, trancha Annastasya.

Elle alla s'asseoir à côté de son amie puis feignit de se concentrer sur le feu qui laissait échapper des étincelles. Le garçon était si serein que cela l'exaspérait.

- On ne peut pas Anna, dit Kelia. Si on le ramène à Danysis il risque de nous dénoncer et on nous condamnerait à mort. Et, j'en suis certaine, ton père ne lèvera pas le petit doigt pour nous venir en aide.

La jeune fille foudroya son amie du regard, même si elle avait raison. Son père la détestait, elle ne l'ignorait pas. C'était d'ailleurs pour cette raison qu'elle se donnait tant de mal pour se faire aimer de lui.

Elle posa les yeux sur le petit garçon qui s'était assis en face d'elles, de l'autre côté du feu. Son regard était perdu dans le lointain et semblait vieux, comme s'il avait vu plus de choses qu'elle ne pouvait imaginer. Peut-être qu'il pourrait vraiment les aider.

- D'accord, céda-t-elle. Nous partons dès l'aube.

Coucou 😊😊😊 voilà enfin un nouveau chapitre. Donnez-moi vos avis, j'apprécie. Merci !!!!😘😘😘

Shine💎💎

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