Noémie
Dix-huit Septembre Deux-milles-seize

Voilà deux ans que nous sommes arrivés en Californie, surtout dans la ville de Los Angeles, appelé aussi, la cité des anges. Nous avons loués un petit appartement et nous avons même trouvés du travail. Moi en tant que serveuse dans un restaurant non loin de la plage, les garçons, en tant que mécanicien dans un petit garage de quartier.

L’immeuble où nous vivons est précaire, et loin d’être sans danger avec ces drogués qui trainent dans les cages d’escaliers sans parler des alcooliques qui se baladent la nuit dans les rues. Mais nous sommes protégés, c’est le plus important, surtout après tout ce qu’on a vécu.

Les premiers mois ont vraiment été galère, avant de bosser, nous avons dû faire la manche, après tout, il a tout de même fallu avoir de l’argent, même un peu, pour nous nourrir.

Ensuite, les garçons ont été pris dans un garage tenue par un gang, je ne saurais dire vraiment le nom.

Et bien que l’on dise que les gangs sont tous des organisations dangereuses, baignant dans les trafics, le sang et le sexe facile, ils peuvent aussi se montrer d’une grande générosité, après tout, c’est grâce à eux que nous avons eu un toit et un travail.

Le restaurant appartient à la mère d’un des membres, elle cherchait du personnel, l’expérience n’était pas vraiment obligatoire, mais la période d’essais est vraiment compliqué. De ce que j’ai compris plus tard, l’ancienne serveuse à voler plus d’une fois dans les caisses avant que le gang lui tombe dessus, depuis, tout est mis en place pour que ça ne recommence pas.

Tout ça, date de la veille en fait, j’ai cassé mon contrat ce matin même, pas parce que je me plaisait pas, bien au contraire même, mais parce que nous n’avons pas encore atteint notre objectif final, enfin, pas encore.

Aujourd’hui, je suis tranquillement installée sur une serviette au bord de la mer. Ne voulant rien faire, j’ai décidé de rester sur la plage et de bronzé un peu, profiter du soleil et du calme qu’est devenue ma vie.

Les garçons sont restés au garage, ils ne leurs reste plus que quelques jours avant notre départ, la dernière de nos destinations : Hawaï, le pays natal des garçons. L’argent n’est pas un problème maintenant, l’enveloppe contenant le prix de notre traversée est faite, mais c’est surtout pour les remercier pour tout ce qu’ils ont fait.

Durant la journée, j’ai fini par participer à une partie de volleyball avec un groupe de mon âge, être une jeune adulte, sans aucune préoccupation fait du bien, je n’ai plus à me sentir dépasser par les évènements, je n’ai qu’à me sentir libre, être moi-même.

C’est trois jours plus tard que nous arrivons à Hawaï, dans la ville d’Hilo.

La traversée en bateau a été particulièrement pénible pour moi, entre les cris des enfants, des personnes qui râlent à cause du manque de confort et la surexcitation des garçons, mais bon, je les comprends, au bout de plusieurs années, ils repartent enfin chez eux.

Cette ville est vraiment le paradis sur terre, entre ces cascades, sa magnifique plage, le paysage en lui-même, je pourrais y vivre avec ma future famille voir y faire ma retraite sans hésitation, mais pour le moment, nous avons autre chose à faire, quelque chose de bien plus important.

- Bon, où est-ce qu’on va ? Demandé-je une fois mon sac à dos pris.

Je vois les deux frères se regarder avant de faire les grosses joues, signent qu’ils en ont aucune idée, bon, je penses qu’on va avoir un peu de mal, mais je sais que c’est normal, après plusieurs années sans voir sa famille ou sa ville natale, on se sent dépaysé.

- Il n’y a pas un endroit où vous aimiez aller avec votre famille ? Un restaurant ou quelque chose ?

Après quelques minutes de réflexions, Kaï se souvient d’un restaurant tenue par son oncle lorsqu’ils étaient enfants, avec un peu de chance, il travaille toujours là-bas. Evidemment, il fallait se douter qu’avec le temps, beaucoup de chose ont changer, bien que les garçons connaissaient, à peu près, l’endroit où était le restaurant familial, nous nous sommes perdues plusieurs fois.

C’est lorsque nous arrivons près d’une devanture rouge avec des lettres écrites en blancs dessus, que les garçons s’agitèrent.

- C’est ici, c’est ici ! Lance Keoni et m’agrippant la main avant de traverser malgré les voitures.

Sans crier gare, je vois Kaï entrer dans le restaurant comme un boulet de canon, nous à sa suite. L’intérieur est très chaleureux, tout, ou presque, est en bois avec des notes de rouges et de blanc ici et là, un homme, sûrement le propriétaire, arrive dans notre direction, un sourire aux lèvres.

Celui-ci s’estompe un peu avant qu’il ne fasse demi-tour, demandant à une jeune femme de nous diriger vers une des chaises à l’écart et qu’il avait un coup de fils à passer.

- C’est très bizarre lancé-je aux garçons en regardant le personnel nous jeter quelques regards.

Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés assis, à attendre, à un moment, sans que l’on demande quoi que ce soit, on nous a servi le plat du jours en nous lançant que c’était offert par la maison.

Keoni regarde autour de lui, tentant sûrement de se souvenir du moindre détails, en vain. C’est lorsque nous terminons nos desserts que la porte d’entrée s’ouvre en grand et qu’une femme d’un certain âge pénètre dans l’établissement.

Habillée d’une tenue typiquement de la région, les cheveux avec de nombreux cheveux blancs tressés dans le dos, elle tient un gros livre contre elle, comme si elle avait peur de le perdre, cette femme respire la joie de vivre, c’est comme une aura d’onde positive. Seulement à ce moment-là, une toute autre lueur brille dans son regard.

- Qu’est-ce qu’elle cherche ? Demande Kaï, la bouche pleine, en regardant la femme
- Aucune idée lance son frère.
- Elle semble chercher quelqu’un ajouté-je.

Lorsque les yeux de la vieille femme arrive à notre table, sa bouche s’ouvre de plus en plus grand avant qu’un crie s’en échappe. Après avoir mis ses mains devant son visage, à la fois pour masquer ses larmes et contenir son cri, elle se dirige d’un pas rapide vers nous, très vite rejoins par le propriétaire des lieux.

- Mes bébés ! Cri-t-elle à quelques mètres de nous.

Je me bouche doucement les oreilles tant le cri est aigüe. Une fois calmée, elle finit par prendre les garçons qui eux, semblent totalement perdues.

- Vous êtes les portraits crachés de votre père ! Dit-elle les larmes coulant silencieusement.

C’est lorsqu’elle comprend que nous sommes complètement largués, elle finit par s’asseoir avec nous avant de poser un énorme album sur la table.

Au fur et à mesure des pages qui se tournent, nous comprenons que nous voyons des photos de famille, de la leurs pour être exacte. La femme est donc leur mère et le propriétaire des lieux, leur oncle.

Après que les garçons aient raconter à leur famille tout ce qui s’est passé pour eux, nous partons vers le domicile familial, ce sont des magnifiques maisons sur pilotis, les unes à côtés des autres. De ce que je comprends, toute leur famille vie ici, proches du reste de la famille.

En moins de temps qu’il en faut pour le dire, je me retrouve dans une petite paillotte, la chambre avec une immense baie vitrée, vue sur la mer ainsi qu’un travail en vente d’équipement de surf.

Finalement, ça été plus rapide que prévue, dans la même journée nous avons trouvé la famille des garçons, j’ai une maison ainsi qu’un emploi.

Il ne me reste plus qu’à reprendre contact avec les trois membres de ma famille. Après avoir empruntée l’ordinateur de la cousine des garçons, je me connecte sur internet et cherche Noah et Charly sur les réseaux.

Une fois trouver, je vais dans une application du nom de Messenger, Lola m’a prévenue que MSN ne fonctionnait plus depuis des années, puis leurs adresse le même message.

Coucou, je suis actuellement à Hawaï, je vais bien, venez me rejoindre, je vous aimes, à très vite. Noémie

Encore une fois, je cherche celui de Victoria et malheureusement, elle est toujours introuvable, mais bon, je me dis qu’étant donné qu’ils sont souvent ensemble ces trois-là, si l’un d’eux le voit, les autres aussi !

Il me tarde de les retrouver, qu’enfin notre famille soit complète, comme celle de Keoni et Kaï.